Pour une raison qu'il n'expliquera sans doute jamais, la soirée prit un tournant drastiquement déplaisant. Rowan avait fait des efforts, il avait fait de son mieux pour ne pas tout gâcher, mais le destin, vil et joueur, avait d'autres projets pour lui.

L'un d'entre eux se nommait Peeves, l'autre Elorah.

Ce fut cette dernière qui ouvrit la danse. Elorah Lewis, Poufsouffle sotte et niaise que Rowan tolérait parfois à proximité de son espace vital, un peu plus depuis l'attaque à Pré-au-Lard, traversa la Grande Salle pour venir vers lui. Et soudain, elle l’enlaça. Elle serra ses petits bras autour de lui. Il se crispa aussitôt en sentant sa proximité et sa présence contre lui. Sa chaleur, sa tendresse... L'avait-on déjà étreint de la sorte ? Non. Étrangement, c’était agréable. Cette surprenante marque d’affection lui serra le cœur et lui fit plaisir. Elle caressa sa joue, lui promettant d'être toujours là pour lui.

Il resta saisi, incapable de réagir, et le temps qu’il se reprenne, elle partait déjà.

« Elorah, je…! »

Il serra les dents et réprima de lui-même cette envie de lui attraper le bras pour la retenir. Pour lui dire quoi, de toutes manières ? "Moi aussi, je t’aime bien.” Ce serait trop étrange. ”Reste avec moi, il y aurait tant de choses que j'aimerais dire.” Il grimaça. Non, il ne fallait pas. Il ne pouvait pas. Elle avait visiblement d’autres choses à faire, et lui n’était pas dans son état normal. Personne n’était dans son état normal.

La situation dégénéra à partir de ce moment-là. Comme une avalanche au cœur de la montagne, le premier bloc de neige à tomber entraina le suivant dans sa chute et ainsi de suite. Effet boule de neige qui dévasta la soirée. Sa soirée. Celle qui aurait dû rendre son père fier de lui.

Peeves, esprit frappeur détestable dont il avait oublié jusqu'à l'existence, arriva au pire moment. Alors que Rowan et Ailys tentaient d'oublier l'étrange échange qu'ils avaient eu (le fiston Mulciber avait-il vraiment avoué qu'il appréciait sa cavalière !?) le fantôme se mit à fanfaronner dans les airs. Au début, c'était amusant. Peeves pointait du doigt élève et professeur pour les taquiner et Rowan esquissait un sourire moqueur à chaque petite pique lancée. Oh oui, c'était amusant... Jusqu'au moment où l'esprit frappeur annonça son nom à lui.

Le sourire de Rowan s'effaça aussitôt, emportant avec lui le peu de bonne humeur que lui provoquait l'étrange artefact, fissurant son moral et la joie sincère à être ici aux côtés d'Ailys. Il ne pouvait pas contredire Peeves, ses propos étaient vrais, mais était-il obligé de l'afficher ainsi ? La colère lui fit serrer le poing et les dents. Si Peeves n'était pas déjà mort, Rowan l'aurait achevé sur le champ. Sentant que la situation risquait de dégénérer, Ailys lui proposa de quitter les lieux.

« Ouais, bonne idée. »

La meilleure qu'ils auraient pu avoir. Rowan reprit la main de sa cavalière et se fraya un chemin entre tous les gens présents. La musique - si on pouvait appeler "musique" les braillements du chanteur - l'agaçait soudain. Les rires éclatant de joie de ses camarades de classe devirent insupportables. Pourtant, il y avait toujours ce petit quelque chose qui gonflait le coeur de toutes les personnes ici présentes, et c'était peut-être suffisant pour que Rowan arrive à oublier tout ce qu'il n'allait pas. Pour qu'il entraîne sa cavalière sur la piste et qu'ils aillent danser encore et encore pour tout oublier. Ça aurait pu.

Au moment de franchir la porte, Peeves fit son grand retour. Ribambelle de petits cupidons et pluie de confetti, il fallut qu'il en fasse encore des tonnes. Beaucoup trop. Une nouvelle fois, il se gaussa du fiston Mulciber - et des autres, mais ce n'était pas important. Baissant d'un ton, l'infâme spectre vint tout près de lui pour lui souffler son venin. Rowan pouvait détailler le moindre trait de son ignoble faciès, mais il planta simplement son regard dans le sien pour le défier en retour. Crispé d'une rage qu'il ne contrôlait qu'à cause de cet étrange artefact, il fixait le fantôme qui déblatérait conneries sur conneries. Comment osait-il s'adresser à lui ? Comment les mots d'une telle vermine pouvait autant l'atteindre !? Le Serpentard grimaça et secoua la tête à la négative, comme si cela pouvait y changer quelque chose, alors que sa prise sur les doigts d'Ailys se fit plus forte.

Et Peeves fila comme si de rien était. Sa chansonnette résonnait en boucle dans sa tête, infernale ritournelle dont il ne parvenait pas à calmer les échos. Rowan le suivit du regard et s'imagina lui lancer un sort, n'importe lequel, tant qu'il était efficace sur les fantômes et qu'il pourrait le faire souffrir pour l'éternité. Ailys semblait partager son agacement et c'est en sentant sa présence à côté de lui que l'héritier Mulciber lui adressa un dernier regard.

« Je ne voulais pas que ça finisse comme ça, navré. » Il l'était sincèrement, mais il lâcha sa main. « J'ai besoin d'être seul. »

Il se détourna et quitta la pièce, abandonnant sa cavalière à l'entrée de la salle de bal.

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Résumé parce que j'avais BEAUCOUP de choses à rattraper :
- Elorah fait un câlin à Rowan
- Peeves dit n'importe quoi alors Ailys décide de partir (chose que Rowan approuve)
- Peeves en rajoute une couche
- Rowan la dramaqueen quitte le bal tel la diva qu'il est

Et j'ai la permission de résumer les actions d'Ailys  

MADE BY @ICE AND FIRE.

Danse terminée avec son cavalier, la blonde déguste son verre au buffet, prunelles tournées vers la piste de danse. Rêverie inattendue dans laquelle elle se plonge la vipère, éprouvant d'étranges sentiments d’affection à la vue de telle ou telle personnes. Elle, habituellement si froide et peu chaleureuse. Bien tout son opposé semble vouloir s’exprimer. Comme si sa jumelle démoniaque -ou plutôt angélique- avait pris le contrôle de son esprit. Et pendant que la belle se perd dans ses songes, elle ne voit pas arriver sa meilleure amie qui vient l’enlacer avec tendresse, visiblement elle aussi atteinte de ce drôle de syndrome. Les lips de la Black s'étirent en un doux sourire, rendant l’étreinte à Héra avant de se reculer légèrement pour venir lui glisser à l’oreille.

« Je serai toujours là pour toi, n’importe où, n’importe quand. N’en doute jamais Héra. Tu es ma sœur ».
Cissa n’avait jamais remis en question son affection pour la Parkinson, bien au contraire. Plus le temps s'écoulait, plus elle savait leur amitié intarissable. Oui, bien entendu, elles connaîtraient certainement de brèves querelles dans leur vie comme bon nombre d’adolescentes, mais jamais, leur amitié ne s’achèverait.
Après ce doux moment avec la brune, l’attention de la vipère est détournée par le geste de Thomas, non loin avec sa cavalière. Artefact faisant certainement son effet, le visage de Cissy est doux et apaisé. Si d’habitude son éducation et ses idéaux la font devenir froide avec le lion en public, ce soir, son comportement est tout autre. Ainsi, elle embrasse sa meilleure amie, s’excuse auprès des deux cavaliers et franchit les quelques pas la séparant de la tête bouclée. Éducation parfois un peu trop ancrée, par automatisme, elle lui tend sa main délicate, comme pour recevoir un baise-main.

« N’oublions pas les bonnes manières Mister Maxwell ».

Bercée par l’euphorie de l’artefact, elle laissa une rire s’échapper de ses lèvres. D’un ton complice, elle ajoute alors.

« Jolie broche !
Et le veston te va à ravir. Tu es très charmant ce soir Thomas ». Oups. Cissa porta aussitôt ses doigts à ses lèvres, comme pour faire taire des paroles sorties un peu trop vite.

Moment embarrassant interrompu par le retour de l’esprit frappeur. La blonde le suit des yeux, le regardant faire ses petits tours de manège. Un sourcil se hausse sur son visage. « Je ne sais pas à quoi il joue ce soir mais il risque fortement de le regretter… ». Impression d’autant plus confirmée en le voyant s’approcher dangereusement de Mulciber ou en finissant sa course sur James. Le fantôme semble avoir la chance de détenir le totem d’immunité ce soir et parvient à sortir sans encombre. Cissa regarde à nouveau le lion à ses côtés.
« Dommage, tu ne fais pas partie des élus de Peeves… A moins que … ! ». Brève réflexion faisant jaillir une lueur de malice dans ses prunelles. Euphorie reprenant et la lançant dans l’amusement, Narcissa saisit une serviette en papier. Baguette en main (accrochée à sa cheville en début de soirée), elle en tapote le bout sur son menton tout en réfléchissant.
« Mmh… voyons voir… ». Réflexion à elle-même. « Ah je sais ! ». Aussitôt, elle se sert de sa baguette pour écrire sur la serviette. Fière du résultat et tout sourire, elle la tend à Thomas, le laissant y découvrir :

Code:


Thomas D. Maxwell
Le meilleur professeur de vol -avec les plus belles bouclettes de Poudlard.

« Est-ce que cela te convient ? »

Si en début d’année, elle ne supportait aucunement de le caractériser comme son professeur -se sentant bien trop inférieure à ce statut - aujourd’hui, elle s’en amusait et semblait enfin en accord avec cette idée.