(salle commune - 18/02/1977)

Après les évènements lors de leur petite escapade dans la forêt interdite après le bal de la Saint-Valentin, la complicité entre Severus et Rowan n'a fait que se solidifier encore plus. Encore perdu dans les brumes de l'amour, Severus avait découvert les petits plaisirs que l'allégresse du commencement d'une histoire d'amour pouvait lui offrir. Les choses du quotidien et banales lui paraissait d'un coup si plaisant, les couleurs lui paraissaient moins ternes, plus vifs, plus colorés. L'espèce de froideur placide avait fondu comme neige au soleil pour faire place à plus de proximité et de chaleur. L'amour ? l'amant ? Il n'arrivait pas à définir réellement toutes ces choses qui ressentaient pour lui, mais une chose est sûre, il adorait ça, de ressentir toutes ces nouvelles choses, ces nouvelles émotions.

Ils avaient oublié leur objectif premier, le plan qu'ils devaient mettre en pratique depuis la rentrée scolaire : découvrir le but de ces nouveaux élèves. Aux abords très sympathiques, Severus s'était laissé plusieurs fois impressionné par certains des nouveaux élèves. Nouveaux ? Il réalisa de quelque chose de très important, à l'instant même ! Ces élèves-là n'avaient jamais l'air perdu. Au contraire ! Ils savaient où ils allèrent, ils n'avaient pas l'air si perdus dans les couloirs interminables du château, comme s'ils avaient toujours vécu à Poudlard. Le Serpentard sentait qu'il y avait quelque chose de pas très clair dans toute cette histoire, il avait tenté d'en parler avec Regulus. Il pensait qu'il aurait été du même avis que lui, mais il avait reçu qu'un "tu réfléchis trop". Pour Severus, éclaircir ce mystère était essentiel.

Quand il le pouvait, le jeune homme les avait observés, les analyser. Et si certains avaient éveillé sa curiosité et l'admiration comme Morgana, d'autres lui ont inspiré un profond mépris de leur personne, comme Scorpius, Thomas, un autre James (comme quoi, il faut bien choisir le prénom à la naissance) ou encore… Albus. Pour ce dernier, c'était simplement qu'il lui inspirait de la pitié, sa solitude semblait crier de désespoir et il avait ce regard triste et en colère. Albus reflétait et sortait toutes les insécurités et le mal-être rien qu'avec son regard, et Severus se sentait désœuvré, hors de question pour lui de se montrer compatissant. Chacun ses problèmes.

C'était LA proie idéale si les deux jeunes hommes n'arrivaient pas à mettre la main sur Scorpius, et tant mieux que ce soit tombé sur Albus, il n'aurait pas supporté ses gémissements plaintifs du blondinet.

« Et si tu venais avec nous ? » dit-il d'un ton qui se veut méchant avant de mettre son bras au-dessus de ses épaules. « Si j'étais toi, j'aurais intérêt à être coopératif toute suite, Rowan à l'imperio facile. » Il jeta un regard vers le roux qui fit un sourire carnassier en appuyant ses propos.