[RP solo] Tel père, tel fils

Aller en bas

[RP solo] Tel père, tel fils Empty [RP solo] Tel père, tel fils

Message par Rowan A. Mulciber 27.03.24 9:53

28 janvier 1977 • Cachot des Serpentard
Tel père, tel fils
[rp solo]

La nuit était froide et Rowan ne parvenait pas à trouver le sommeil. Il fixait le plafond de leur chambre en silence et y cherchait les réponses à ses questions et à ses doutes. Les rayons de lune baignaient la pièce d’une étrange lueur bleutée qui rendait l’instant irréel et intemporel. A ce propos, quelle heure était-il ? Le fils Mulciber roula sur le côté et tendit sa main hors de ses couvertures. Il tâtonna le sol puis la table de chevet à la recherche de sa montre à gousset - celle de son arrière-arrière grand-père, en vérité. L’objet était ancien, en argent, orné du blason familial et de leur devise. En un coup d'œil, Rowan sut qu’il était en avance. Il avait moins d'une heure devant lui… Mais il n’arriverait pas à se rendormir.  

Il repoussa ses draps et quitta son lit. Il tira du fond de sa valise des feuilles de parchemin, son encrier et une précieuse plume. Il s'emmitoufla ensuite dans un plaid en laine et traversa la pièce sans un bruit. Wilkes, Avery… Severus. Tous dormaient paisiblement. Le regard de Rowan s’attarda un instant sur le visage endormi de son meilleur ami. Sa principale crainte restait la même qu'à l'infirmerie et il guetta avec une pointe d'anxiété le souffle et la respiration du jeune homme. Quand il eut la confirmation que Severus ne faisait que dormir, il osa un instant s'imaginer en train de visiter ses songes. L'esprit de son ami demeurait bien souvent impénétrable, Rowan rêvait souvent de s'y glisser pour le comprendre. Pour se rassurer. Pour avoir la confirmation que ce qu'il ressentait était bel et bien réciproque. N'y avait-il pas un sort qui pourrait...? Il se détourna aussitôt, ce n’était pas bien.

Seul Pluto remarqua l’agitation dans la pièce. Le chat releva la tête et les oreilles, scrutant la semi-obscurité de ses yeux jaunes. Il sauta hors du lit de son humain et se glissa à sa suite. Se frottant contre ses jambes et manquant de le faire chuter à deux reprises, il accompagna Rowan jusqu’à la salle commune. Comme il s’en doutait, personne ne se trouvait ici à cette heure tardive.

Lui seul avait rendez-vous.

Le fils Mulciber fit quelques pas dans la pièce. A errer seul dans le silence, il s’imagina souverain solitaire d’un royaume décadent. Il laissa courir ses doigts sur les meubles, les tables et les fauteuils. Il détestait cet endroit. Enfin, il détestait les souvenirs dont les lieux étaient imprégnés, il détestait les gens qui y vivaient. Il avait longtemps pensé qu'il serait plus heureux lorsqu'il quitterait le manoir familial pour la prestigieuse Poudlard : il ne s'était jamais autant fourvoyé. Les gens, ici, ne l’aimaient pas non plus. Il avait fait des efforts, mais s'en était lassé. Il avait voulu être lui-même, mais cela ne plaisait pas non plus. Se stoppant au centre de la pièce, il constata toute l’étendue de sa misérable vie. Il se détestait, plus que les autres le détestaient. Il se dégoûtait.

Finalement, il alla s’installer face à la cheminée. La chaleur des flammes le réchaufferaient peut-être un peu, à défaut d'éclairer ses pensées. Assis à même le sol, il s’adossa au fauteuil derrière lui. Pluto ne tarda pas à le rejoindre, mais son besoin de tout contempler le fit bondir sur l’accoudoir. Il s’y recroquevilla et enroula sa queue autour de lui pour se tenir chaud. Les jambes repliées, Rowan installa le parchemin sur ses cuisses. Enfin prêt, il plongea sa plume dans l'encrier et en essuya le bout avant de tracer un simple mot.

Père ?

Et il attendit. Le tic tac de la montre lui rappelait qu’il avait encore une trentaine de minutes à attendre. Son père était ponctuel. Jamais en retard, jamais en avance non plus. Il estimait que l'un comme l'autre était déplacé.

Le doute le prit aux tripes. Rowan n'avait pas trouvé mieux pour s'adresser à son père. L'idéal aurait été un face à face, mais ils avaient interdiction de voir leurs parents. Winona avait pourtant demandé à Dumbledore en personne ! Mais non, le vieux croulant n'avait rien voulu savoir (et hors de question de lui graisser la patte.) Il avait donc fallu trouver une solution légale et personne ne lui avait jamais interdit d'écrire à ses parents. Si la plume de lien faisait bien son travail, ils n'auraient même pas besoin d'attendre les allers-et-retours de leurs hiboux. Et aucun risque qu'ils soient interceptés. L'idée lui semblait parfaite. Elle avait même convaincue Angus Mulciber.

Enfin, Rowan vit des lettres se dessiner sur le parchemin. Il reconnut l'écriture au premier regard, impossible que ce soit quelqu'un d'autre. Son père lui répondait.

Tu en as mis, du temps.

Et si tu t’étais bougé le cul pour convaincre Dumbledore qu’un fils avait le droit de voir son père, on n’en serait pas là. Rowan grimaça et prit sur lui pour ne pas exposer le fond de sa pensée à peine la discussion entamée. Connard. Il ne s’excusa pas non plus. Il estimait ne pas être en tort.

Le jeune Mulciber se réinstalla correctement contre son dossier improvisé et fixa la feuille d’un air songeur. Il ne savait pas par où commencer pour entamer cette foutue discussion qu’il avait exigée et réclamée depuis l’attaque. Trop de questions se bousculaient dans son esprit et il n’arrivait pas à faire un choix judicieux. Finalement, son cœur parla avant sa raison.

Comment va Mère ?

Souhaites-tu lui parler ?

Question piège. Angus Mulciber détestait perdre son temps avec des futilités - et les petits sentiments de sa progéniture étaient des futilités. Rowan ravala sa frustration et se fit docile pour satisfaire son paternel.

Non. Une autre fois. Transmettez lui simplement mes salutations et mes meilleurs sentiments.

Il détestait tout ça. Tout ce jeu de flagorneries et de bienséances l’agaçait. A cela, son père ne répondit rien. Rowan n’avait même pas la certitude qu’il soit encore devant sa feuille et qu’il ait lu sa réponse. Il laissa échapper un soupir. Angus ne ferait jamais le premier pas vers lui. Encore une fois, il dut prendre la plume et prendre les devants.

C’était quoi, cette marque dans le ciel de Pré-au-Lard ?

S’ils avaient été face à face, un blanc gênant se serait installé entre eux. Peut-être même qu’Angus n’aurait même pas jeté un seul regard à sa progéniture. Il aurait simplement attendu. Rowan, qui connaissait trop bien son père, réalisa ce que l’homme attendait de lui. Il voulait savoir ce que son fils savait à ce sujet avant de prendre la parole. Il se comportait avec lui de la même manière qu’avec ses collaborateurs : c'est-à-dire avec froideur et condescendance. Le but était de les contrôler et de tirer avantage de la situation, pas de leur offrir ce qu’ils désiraient. Rowan grimaça. Tirer des informations à son paternel se révélait plus ardu que ce qu’il avait imaginé.

J’ai vu un serpent qui sortait d’un crâne. Un symbole de mort, bien sûr, mais le serpent évoque également l’équilibre insidieux entre le bien et le mal, entre la vie et la mort… La renaissance. Son corps dessinait un huit, ou la boucle de l’infini. J’ai pensé à l’annonce du commencement d’un nouveau cycle, peut-être, amorcé par la mort.
La mort de qui ? Je ne sais pas. Celle des sorciers qui ne suivront pas le Seigneur des Ténèbres et ses serviteurs, certainement…
D’où mon autre question, qui sont ces gens ?


La réponse d'Angus Mulciber fut d'une arrogante simplicité.

Les serviteurs du Seigneur des Ténèbres, tu viens de l'écrire.

Rowan serra les dents et un juron lui échappa.

« Pauvre con ! »

Il s’en voulut aussitôt d’avoir parlé aussi fort et leva les yeux pour balayer les alentours du regard. Il resta silencieux, osant à peine respirer pour ne pas faire de bruit. Il tendit l’oreille, guetta la moindre anomalie dans le silence qui baignait la salle commune et leur dortoir. Pluto ronronnait près des flammes qui crépitaient. Rien de plus.

Quand Rowan eut confirmation que personne ne l’avait entendu, il reprit sa plume. Angus Mulciber voulait que son fils soit clair et concis ? Il le serait.

Qui est le Seigneur des Ténèbres ?

Son cœur se serra. Soudain nerveux, redoutant la réponse, il fixa les lettres qui apparaissaient sur le parchemin.

Un homme qui œuvre pour notre futur.

En massacrant des sorciers sur la place publique ?

Rowan griffonna sa réponse avec ardeur, celles de son père l'agaçaient plus que de raison.

Non pas que l’idée me déplaise, mais le dernier qui a fait ça a fini à Azkaban. N’est-ce pas toi qui me répétait toujours de faire preuve de discrétion et de subtilité ?

Les choses sont différentes.

Elles le sont toujours avec toi.

Rowan perdait patience, une nouvelle fois, son père le poussait à bout. Il ne supportait pas les esquives et les sous-entendus du chef de la maison Mulciber. Il ne supportait pas ses silences. Il retourna la feuille avec rage et plongea à nouveau sa plume dans l’encrier. Son écriture se fit plus vive, plus passionnée, illustrant toute sa colère.

Tu as accepté de me parler, alors parle moi, explique moi ! Qu’est-ce qui se passe ? Est-ce que tu travailles avec eux !? Et ne me fais pas croire que tu ne sais rien, tu sais toujours tout ! La connaissance, c’est le pouvoir ! C’est ce que tu m’as toujours dit !

Il aurait été en face de lui, peut-être n’aurait-il pas réussi à se retenir de lui sauter à la gorge. Peut-être que son père l’aurait giflé avant, cela dit, pour lui faire payer son outrecuidance.

Dans le silence de la salle commune, Rowan fulminait. Il fixait avec colère ce bout de papier sur lequel Angus Mulciber ne daignait pas répondre. Pourquoi était-ce toujours si compliqué avec lui !? Pourquoi ne pouvait-il pas être un père normal !? Sans même être avec lui dans son bureau, Rowan entendait sa voix lui souffler chaque chose en son temps et cela l'enrageait. Il n'avait pas le temps, lui. Il voulait savoir, comprendre, se préparer pour affronter ses mages noirs et protéger les siens ! Mais Angus n'en avait rien à faire. Pour lui, seul l'argent et le pouvoir comptaient.

Malgré tout, supposant que son épouse avait plus d'intérêt que son fils à ses yeux, il demanda :

Maman est en danger ?

Et Severus ? Rowan n’osa pas aller au bout de ses craintes, comme si les écrire pouvaient les rendre réelles et tangibles. Derrière les larmes de frustration qui piquaient ses yeux et floutaient sa vision, il vit son père écrire.

Non, pas plus que toi.
Reste à ta place, comme je te l’ai toujours demandé, et un jour, tu comprendras.

C’est maintenant que j’aimerai comprendre !

Tu es trop impatient. Il y a des choses qui ne peuvent être écrites. Il y a des choses que tu dois voir de tes propres yeux.

Rowan fronça les sourcils, perplexe. Il frotta ses yeux humides de sa manche et relut avec grand intérêt les dernières lignes de son père. De quoi parlait-il ? Il mourrait d'envie de lui demander, mais il savait pertinemment que son père ne lui répondrait pas, si ce n’est en utilisant des phrases alambiquées et sans intérêt pour lui demander d’attendre et de lui obéir. N’avait-il pas assez attendu ? Un putain de mois pour avoir des réponses ! Et elles ne lui convenaient même pas ! Elles ne l’aidaient pas. N’avait-il pas assez obéit ? Non, assurément. Angus Mulciber ne lui faisait pas confiance. Voilà pourquoi il ne lui disait rien.

Gagné par la frustration, Rowan jeta la feuille sur le côté et croisa les bras. Il tritura le bout de ses doigts et son regard remonta le long de son avant bras. Les traces de brûlure commençaient à disparaitre et il en garderait une marque ; cela aurait été réglé s'il les avait mieux soignées... Mais il ne voulait pas. D'une certaine manière, cela lui rappelait son échec et le poussait à agir pour que cela n'arrive plus jamais.

Passé quelques minutes, contre toute attente, ce fut son père qui relança la discussion. Comme s'il avait lu ses pensées, comme s'il pouvait le voir malgré la distance.

As-tu été blessé durant l’attaque ?

Rowan coula un regard sur le parchemin et observa ces quelques mots avec attention. Etait-ce un nouveau piège ? Qu’est-ce que son père attendait de lui, cette fois-ci ? A contre cœur, le jeune Serpentard récupéra la feuille pour lui répondre. Lui mentir était bien plus simple via un bout de papier, il n’avait pas besoin de soutenir son regard.

Non.

Il laissa sa plume en suspens au-dessus du parchemin, comme s’il hésitait à poursuivre. L’encre perla sur la pointe et s’écrasa sur la feuille, formant un rond parfait. Rowan prit une grande inspiration. S’il ne lui disait pas maintenant, il ne lui dirait jamais.

J’aurais pu. Ces types maîtrisaient les sortilèges impardonnables à la perfection. On aurait dit que c’était facile pour eux.

Sa plume tremblait sous l’émotion qu’il tâchait de ne pas laisser transparaître au travers de son écriture. Au souvenir du massacre de Pré-au-Lard, son bras lui fit mal et ses doigts se crispèrent sur sa plume.

Je n’avais jamais vu quelqu’un d’aussi fort. Leur puissance de destruction était incroyable. S’ils sont aussi puissants que ça, je n’imagine même pas le pouvoir de leur maître. Ça ne m’a pas fait peur, je les ai enviés. J’aimerai tant être comm

Non.

Angus le corrigea aussitôt.

Tu veux être meilleur qu’eux.
Et tu le seras, parce que tu es mon fils.

Rowan relut plusieurs fois cette dernière phrase et ravala sa salive. Quelque chose d’étrange se logea au fond de son estomac et le fit grimacer. Parce que tu es mon fils. Cela sonnait étrangement faux. Jamais Angus Mulciber n’avait dit une telle chose… L’avait-il seulement déjà pensé ?

Le temps qu’il perdit à se questionner, le chef de famille décida que la discussion était close, ne laissant pas d’autres choix à son fils que de faire une croix sur ses derniers questionnements.

Prouve moi que j’ai raison.

Un véritable ordre plutôt qu’un banal souhait paternel.

Je te recontacterai le moment venu.
Brûle ce foutu parchemin.

Ne laisse pas de preuves.

Obéissant, Rowan se redressa et fit quelques pas en direction de la cheminée. Il parcourut une dernière fois du regard les lignes manuscrites de son père, gravant dans son esprit les quelques mots qu’il avait tracés à l’encre. Tu veux être meilleur qu’eux. Meilleur que les Serpentard qui s’étaient moqués de lui, meilleur que James Potter et toute sa clique d’abrutis, meilleur que tous les autres. Tu le seras. Evidemment. Il jetta le parchemin dans le feu. La feuille crépita aussitôt et les flammes avides virent la dévorer. Elles commencèrent par les angles, rognèrent et noircirent les coins avant de les faire disparaître pour se rejoindre en son centre. Rowan ne quittait pas ce spectacle des yeux. La danse des flammes dans leur âtre l’hypnotisait, l’envoûtait. Il attendit que le feu termine son œuvre et qu’il ne reste plus rien du parchemin et des traces de la discussion avec son père. S’emparant du tisonnier, il remua les cendres pour en être bien certain.

Les flammes avaient une étrange chaleur, ce soir-là. L’homme strict et glacial n’avait jamais semblé aussi chaleureux et pour une fois, Rowan se dit qu’il ferait tout pour le rendre fier.

Parce qu’il est son fils.

(c)

_________________
— his heart
is a suspended lute;
As soon as you touch it,
it resonates.

Rowan A. Mulciber
Rowan A. Mulciber
SERPENTARD

A propos : [RP solo] Tel père, tel fils W8km
Messages : 220
Points : 399
Profession : Elève Serpentard
Humeur : massacrante
Cursus scolaire : 6e année
(sortilèges, études des runes, potions, métamorphoses, dcfm + magie journalière)
Relations : fiche de liens

Angus Mulciber : père
Winona épouse Mulciber : mère
Pluto : son chat, noir, avec une petite tâche blanche sur le poitrail. Il a fait un caprice pour l'avoir en 3e année

Sev' : son meilleur ami, son confident, son prince
Mary : sa proie
Azadeh : charmante compagnie
Potter : sans commentaire
Zone libre : fiche de présentation

journal de rps & hibou de Rowan

[RP solo] Tel père, tel fils Mzi4

Doubles comptes : Thomas & Clement & Morgana

(c) gif (signature) - Ayu

TABLEAU DES SCORES
Prof. Yaxley : 3
Prof. Ruskov : 5

Revelio
Inventaire:
Journal de RP:

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum