/!\ TW ! | « Bad choices make good stories. » ft. Rowan

☾☾Le monde de sorciers n'as jamais été autant en puéril qu'aujourd'hui. Depuis que ce Lord Noir montait en puissance, la frontière entre le monde magique et le monde moldus n'as jamais été aussi mince. Voldemort ne se cachait pas des moldus, des attentats ont été commis sur des familles entières, des nés moldus, des traitres à leurs sang. Tous, un par un, ils disparaissent. Bien sur, cela s'est fait ressentir de l'autre côté de la barrière. Comment expliquer ces meurtres, où seul l'effroi marque le visage ? Où des coupures se voient sur tout le corps ? Comment expliquer ces excès de folie d'un père qui tue sa propre femme, ses propres enfants sous l'impulsion d'un Impero ? Trop de morts, trop de disparitions et les questions commencent à se soulever dangereusement. Le monde est au bord du précipice.

L'ordre tente de résister mais les espions semblaient partout, pointant du doigt les familles qui se battaient contre le Lord. Les Londubat, les McKinnon, les Weasleys et maintenant, nous, les Potter. On devait se cacher de ce Lord, de son influence néfaste sur l'Europe. Mais Lily n'était pas de cet avis, elle voulait combattre et résister mais j'avais peur. Peur pour elle, peur pour Harry, notre fils. Il était si petit. Vivre une vie de famille c'était comme se raccrocher à un espoir vain dans une coque à la dérive qui prenait l'eau chaque jour un peu plus. Tout semblait sombrer dans les ténèbres et de plus en plus de famille sorcières le rejoignaient. Mais pas les Potter. Pas nous. Nous avions fait face, incarnant avec l'ordre l'espoir d'un monde en paix, d'un monde où les moldus et les sorciers pourraient cohabiter en paix.

Mais ce climat de guerre, de tensions avait fait naitre aussi des extrêmes parmi les moldus. De plus en plus de monde commençaient à comprendre que les sorciers étaient là, cachés dans la population, habitant à côté. Cela pouvait être votre voisin, votre fille, votre mère ou votre oncle. Personne n'était épargné de ce fléau. L'hostilité des deux clans n'as jamais été aussi forte. Rien ne semblait arrêter ces moldus qui voulaient voir les sorciers disparaître de la planète et une « chasse aux sorcière » mondiale avait commencée.

Nous étions cachés à Godric's Hollow, dans une maisonnée, dans ce village qui devaient être exclusivement sorcier. Mais Lily avait commis la pire erreur en invitant sa sœur, Pétunia Dursley à la maison. Faire entrer le diable dans le paradis, le loup dans la bergerie. Les deux sœurs s'étaient disputées ce jour là. Lily m'as expliquée que Petunia la considérait comme un monstre, elle n'avait qu'à agir comme une moldue, lui demandait elle. Mais elle n'as pas pu renoncer à la magie, renoncer à ce qu'elle était, même pour Harry.

Et le soir maudit de ce 31 octobre 1981, le groupuscule de moldu anti sorcier était venu dans le village, incendiant les maisons, les familles vivant dedans. Et Lily et Harry, mon petit Harry, qui n'avait rien demandé à personne, cet être innocent et inconscient de cette guerre n'avait pas fait exception. J'étais en mission ce soir là, envoyé par Dumbledore à l'autre bout du pays. Il n'avait pas pris la peine de me contacter pour me parler du massacre de Godric's Hollow. Se fut Sirius qui eu le courage de me l'annoncer. De me dire la pire des nouvelles. Lily et Harry étaient morts, tués par des moldus.

Je n'y avais pas cru sur l'instant. Mais quand j'ai transplané, le lendemain, c'était pour voir le village en cendres, l'odeur acre du feu et des chairs carbonisés me donnait la nausée. Plus rien n'était debout  à part quelques murs en pierre, quelques charpentes encore fumantes et calcinées qui tenait par le miracle de Merlin. Et ma maison, étaient là, il ne restait rien. Rien.

Il n'y avait plus rien. A part le néant et la douleur dans mon cœur.

Je ne sais pas si je m'étais mis à hurler, je ne me souviens plus de cette journée à partir du moment où un Auror m'as donné un jouer de Harry, brûlé dans la main. C'était son préféré. Je ne me souviens plus de cette journée, à part l'odeur persistante qui ne me quitta pas pendant les jours qui suivirent. Tel un zombie, une coquille vide, mon monde venait de s'effondrer.

Ce qu'on mit en terre, quelques jours plus tard, se fut deux cercueils vides, avec pour seuls souvenirs, deux noms gravés sur une pierre, mort le même jour. Les maraudeurs avaient été présents. Mais je ne leurs ai rien dit. Rendu aphone et léthargique, je n'étais plus que l'ombre du grand James Potter, l'espoir de l'ordre. Je n'avais plus confiance en Dumbledore, qui était censé protéger le monde sorcier, je n'avais plus d'espoir dans l'ordre qui ne savait pas protéger ses membres. Je n'avais que le gout amer de la vengeance en bouche, la bile acre du dégout qui remontait dans ma gorge, la détermination de la colère. Il devait payer. Et Petunia Dursley et son moldu de mari seront les premiers sur ma liste.

En fixant la tombe, seul, alors que tout le monde était parti une fois la mise en terre, je m'approchais, m'accroupi et embrassa la pierre en fermant les yeux. Leurs meurtres, froid, injuste ne resterait pas impuni, je m'en faisais la promesse.

« Je te promets Lily, que je ferais des exemples d'eux. De ce qu'ils t'ont fait. Veille sur Harry jusqu'à ce que je vous rejoigne. »

Je me relevais toujours en fixant la tombe, sortant un paquet de cigarette de ma poche et l'allumant, je recrachais la fumée blanchâtre, observant le nuage disparaître dans l'air, que je remarquais seulement maintenant que je n'étais pas seul, devant cette tombe.

☾☾« Quelle tragédie. »

Cette voix, elle me glaça le sang, faisant arrêter de battre mon cœur quelques instants. Je ne l'avais jamais entendue aussi posée, aussi calme, car à chaque fois que le propriétaire s'adressait à moi, à l'époque de Poudlard, c'était pour me hurler dessus. Car je l'avais reconnu. Pas besoin de me retourner pour savoir que c'était Rowan Mulciber. Et pourtant, la colère me fis serrer les poings alors que j'entendais ses pas crisser sur le graviers du chemin, s'avancer vers la tombe de mon amour de toujours, perdue à jamais. Crachant la fumée, je jetais la cigarette par terre, ne réussissant pas à la finir alors que je l'éteins du bout de ma chaussure. Je me souviens de Poudlard, de ces moments de duel qu'on avait partagé. Ce n'était que des jeux d'enfants innocents, d'adolescent excessifs, survoltés par les émotions en trop pleine effervescence, galvanisées par des préjugés et des non dits qu'on comprenait à peine à l'époque. Et voilà où cela nous menait, vers un mode au bord du précipice, avec Rowan Mulciber qui déposait maintenant un simple lys blanc sur la tombe de celle qu'il avait toujours méprisée, elle et tout ce qu'elle représentait.

Le lys me figea, tout un symbole dans le choix de cette fleur quand on sait ce qu'il symbolisait. Le lys et non pas une rose, pour Lily. Blanc, pour la pureté de son âme que j'espérais maintenant dans le paradis céleste. Car elle méritait un repos éternel avec mon fils, Harry. De simple tombe vide, une simple fleur, et tout déclencha ma flamme vengeresse, un feu dévastateur, violent, dangereux, fatal, au fond de mes trippes. Je compris à peine ce que disait Mulciber, mais je réagis quand il parle de Severus.

Et mon sang ne fis qu'un tour alors que je me retourne vivement et que mon poing vient joindre sa mâchoire avec violence. Je laisse éclater ma rage et c'est lui qui en fait les frais. Je n'attends pas à ce qu'il tombe au sol, de toute façon, je le retiens par le col de son manteau et lui hurle ma peine au visage alors que ma vue, sans que je ne m'en rendre compte sur l'instant, se met soudainement à se brouiller.

« NE ME PARLE PAS DE CE CONNARD TU M'ENTENDS ! JE T'INTERDIS DE PARLER DE LUI ! IL ... »

Ma gorge se serre et je suis incapable de continuer. Maintenant je ne sais plus si c'est lui que j'empêche de tomber ou si c'est moi qui m'accroche à lui. Je sens pourtant ce feu ronger mon estomac, mon cœur brisé s'enserrer avec force. Je devais être pathétique, avec l'allure d'un fou alors que je ferme les yeux et lâche subitement Rowan, comme si je m'étais soudainement brûlé à lui, à son contact. Je recule et tourne mon visage de celui qui ressemblait à ce diable inapaisable sur la plupart des tableaux italiens. J'enlève mes lunettes et essuie mes yeux rageurs d'un geste de la main et referme les yeux une nouvelle fois comme pour contenir mes larmes. De toute façon, qu'il me tue maintenant ou plus tard, j'en avais plus rien à secouer. J'inspire à fond, tentant de retrouver un certain calme, celui de l'état léthargique dans lequel je me trouvais avant que Rowan ne vienne déposer cette foutue fleur sur cette putain de tombe vide qui le restera à l'infini.

Je glisse mon regard sur l'homme aux cheveux de feu. Les boucles étaient plus lâches que dans mon souvenir. Il avait vieilli. Muri. Je repose mon regard sur la tombe et je lâche la bombe qui se retenait dans ma gorge. Sirius Remus et Peter aurait surement tenté de me consoler, Rowan pourrait être le seul qui me dirait réellement la vérité. L'unique, qui fait mal. Celle que je n'ai jamais été à la hauteur de Lily et de son amour pur et sincère. Et elle en avait payé le prix fort.

« J'aurais du la protéger, j'aurais du mourir dans ce brasier avec elle, la rassurer, lui dire que tout irait bien que... Que Harry... Il ... il aurait put être en vie... »

Je me sens m'effondrer de l'intérieur, je sens mon propre corps tomber à genoux alors que j'enserrer de mes bras mon ventre et mon estomac. Je sens le désespoir contracter chaque fibre de mes muscles alors que mon esprit inguérissable semble glisser vers un chaos de souvenirs torturant et absolu.

« Ce qui est le pire, c'est l'odeur. Elle reste, même après des jours. Je sens encore l'odeur de la chair brulé, gravé à jamais dans mon esprit. Je ne te le souhaite pas, même à toi. »

Ma voix était rauque, cassée, désincarnée, combla les cris silencieux que mon corps refusait de lâcher. Si il tenait à me voir tomber, à me voir vaciller, il était arriver au meilleur moment qui soit.

☾☾« Evidemment. C'est plus simple d'opter pour la mort et de laisser un pauvre gosse orphelin vivre seul dans la douleur d'avoir tout perdu. Tu es égoïste, James Potter. Crois moi, c'est mieux que ce soit toi qui ait survécu. »

Je ne répondis rien. Il ne comprenait pas. Les enfants devaient survivre aux parents, pas l'inverse. Cela devait être dans ce sens dans le cercle de la vie. Personne ne comprenait jusqu'à ce qu'il soit parent. Les enfants étaient tout ce qui importait. Voilà pourquoi j'aurais préféré donner ma place et laisser Harry vivre. Il aurait eu une chance peut être même aurait il redonné de l'équilibre à ce monde qui part dans la dérive ? Ces nouvelles chasses aux sorcières qui pullulent un peu partout en Angleterre, sont des brasiers prêt à exploser, des nids de haine et de colère qu'il faut détruire. N'est ce pas ?

A genoux, je m'en contrefiche de ce que peux penser Mulciber de moi, de mon état. Qu'il me tue, qu'il me torture, rien ne me semblera aussi cruel que leurs pertes. Alors quand je parle de cette odeur qui persiste, qui nous marque à vie, Mulciber m'expliqua que c'était certainement la pire mort qu'il soit. Je retrouve cet instant de léthargie, sans bouger, quand je me perds dans le souvenir de cette maison carbonisée. Quand j'ai vu le village entier calciné, purifié par les flammes, comme il l'as dit si bien Mulciber. La vengeance, la haine sont les pires des poisons parce qu'ils s'insinuent sous la peau, lentement, comme un vieux serpent avant de vous mordre l'esprit et cracher son venin, vous perdant à jamais. Et pourtant, pendant quelques secondes je m'étais vu les brûler eux aussi. Ces moldus qui ont fait ça. Je ferme les yeux. Ce n'était que de l'ignorance, perpétré par des moldus aussi radicaux que pouvaient l'être les sangs purs. Cette guerre stupide ne cessera t-elle jamais ?

Quand il reprends la parole, c'était pour me dire que je l'ennuyais. Qu'il me laisse si ma vue lui déplaisait.

« Pourquoi tu es venu si je t'ennuie ? »

Il n'y avait plus de chagrin dans ma voix. J'avais retrouvé cet état de non émotion, comme déconnecté de la réalité, toujours à genoux au sol, devant cette tombe qui n'avait aucun sens. Je me relevais et fit face à l'homme aux cheveux roux, celui qui s'amusait à tout brûler. Le regard implacable, froid, presque sans vie.

« Si je te déplait, tu peux dégager et aller te faire foutre chez tes potes les mangemorts. J'ai pas besoin de ton venin ici. »