TW - Quand le chat n'est pas là les souris dansent (ft Rowan)

Quand le chat n'est pas là les souris dansent   @Rowan A. Mulciber  

TW: TORTURE, PSYCHOPATHIE, MORT

Jamais, au grand jamais, quelqu'un se serait-il douté qu'au sein de la jeune Héra Parkinson se cachait une noirceur profonde. Elle qui était si sociable, si respectable, si pleine d'avenir...Le mariage l'avait changé et avait révélé en elle une manipulatrice assoiffée de sang et meurtrière d'une froideur sans égale.

Après quelques études, la Parkinson avait pris pour époux Rowan Mulciber. Autant s'évitaient-ils durant leur scolarité, autant le destin les avait rattaché l'un à l'autre. Malgré le passé douteux de la famille de l'époux, le potentiel du jeune Rowan avait attiré l'oeil du seigneur des ténèbres, nouveau leader des sang-purs. C'est donc sans hésitation que Alistair Parkinson avait proposé la main de sa fille au jeune prodigue qui, étrangement, ne fut guère contre. Après tout, Héra était un des meilleurs partis de Londres et il fallait bien continuer à redorer le blason de la famille. Ainsi Héra Parkinson devint Héra Mulciber

Les années passèrent rapidement. L'ancienne verte suivit son époux dans les missions du lord et prit goût à des pratiques peu convenables. Au début, le combat intérieur était compliqué, mais "l'amour" de Rowan pour cette partie noire de la jeune femme la convaint de ses actes. Au grand damne de ses anciens proches. La mort de Fabian Prewett libéra entièrement cette partie. Il était mort à cause de son sang. Du moins c'est ce que le Lord lui avait dit. Tuer pour sorcellerie par ces impertinents moldus. Tuer pour son amour pour elle par l'ordre qui ne voulait pas laisser un traitre parmi eux vivre. Des mensonges qu'on insuffla dans son cerveau et qui la poussèrent à la folie.

Rowan fut son pilier. Il lui apprit des techniques de tortures les plus avides qui soit. Il vit en elle ce que personne ne voyait; une meurtrière prête à faire couler du sang. De cette union sordide, naquit deux enfants: Narcisse et Athena. Tout aussi fous que leurs parents.

Vint le temps du bien et de l'enfermement temporaire du père de famille à Azkaban. Héra restait sage, discrète, éleva ses deux enfants auprès de sa famille , pendant que celle de son époux tombait en disgrâce. Et pourtant, elle essaya tant bien que mal de le faire sortir. Pour retrouver cette fougue, son partenaire de crime.

Quand on dit que l'argent ne fait pas le bonheur...c'était faux pour ce couple-ci.

1997. Une femme en habillé vert attend tranquillement chez madame piedodu. La guerre ne fait pas encore rage, mais les mangemorts sont prêts à passer à l'attaque. Les libérations se font progressivement à Azkaban. Soudain un homme rentre. Elle lui jette un regard, avant de se lever, payer l'addition et le suivre. Ils se glissent alors dans une ruelle sombre, à l'abri des regards. Sans hésitation, la dame pose ses lèvres pour embrasser follement l'homme, avant de se reculer.

- J'ai une surprise pour toi.

Elle sort une lettre, accompagnée d'une photo. Un couple, pas plus âgé qu'eux.

- Je me suis dit que comme fête de départ, quoi de mieux qu'une petite torture comme tu les aimes! Le lord voulait que je m'en occupe hier, mais comme je savais que tu sortais aujourd'hui, il a accepté que nous le fassions ensemble! N'est-ce pas merveilleux?

Héra à 36 ans:

1997 (UA) • Pré-au-Lardft. Lady Héra Mulciber

/!\ TW: torture, folie, mort, enfermement, pensées sombres

Ses actes avaient eu des conséquences. Dans les geôles sombres de la prison d'Azkaban, l'impudent Rowan Augustus Mulciber payait le prix de ses crimes. Ils étaient si nombreux. Il n'en regrettait pas un seul, pas même le meurtre de Fabian Prewett, pas même le meurtre d'Angus Mulciber. Pour l'un, il avait menti à son épouse, pour l'autre il avait menti à sa mère. Savaient-elles la vérité ? Peu lui importait. Entre les murs froids de sa cellule, il ne s'encombrait plus de tels questionnements. Plus rien ne lui importait. Il était coincé ici pour l'éternité. Au début, il comptait les jours, traçant de ses doigts ensanglantés des traits sur les murs froids. Puis, il perdit le compte. Jour et nuit se mêlèrent dans une danse macabre, le temps s'étira à l'infini et il se noya dans ses tristes pensées. Les rares joies de son enfance et de sa jeunesse lui furent enlevées. Il ne lui restait que sa colère, qui ne lui servait à rien ici. Frapper les murs à s'en écorcher les poings, hurler à en perdre la voix, tout cela était inutile. Futile. Personne ne répondrait à ses caprices ici. Le fier Mulciber en vint à supplier, à sangloter. Regretter ? Demander pardon ? Jamais. Il ne pensait pas mériter tout cela. C'était injuste. Epuisé de lutter en vain, la colère le quittait. Il s'allongeait à même le sol et se laissait aller au désespoir. Il ne demeurait plus que Dame Solitude pour écouter ses plaintes, sa seule et véritable compagne. Il la haïssait, plus que tout le reste. Et il songeait à mourir.

Les fortunes conjointes des Parkinson et des Mulciber eurent raison de son enfermement. L'argent fait le bonheur, Rowan en avait été persuadé depuis sa tendre enfance, et il lui sauvait une nouvelle fois la mise. Remercia-t-il son épouse qui avait porté leur empire pendant qu'il tombait en disgrâce ? Remercia-t-il sa mère qui jour après jour avait plaidé sa défense ? Absolument pas. Cela ne lui frôla même pas l'esprit.

A sa sortie, la première chose qu'il fit fut de prendre un bain brûlant pour chasser la saleté et la fatigue accumulées pendant des mois et des mois d'enfermement, pour se laver corps et esprit. Il démêla ses boucles de feu, chassa le dépôt fuligineux sur sa peau blanche et fit réapparaitre la marque noire inscrite à même sa chair. Il l'avait griffé, lacéré pendant des jours et des jours, mais elle demeurait là. Et il sentait qu'il les appelait. Mais avant ça, il avait rendez-vous. La vieille Winona était aux petits soins pour son fils. Elle se pliait au moindre de ses désirs et lui fit apporter les plus beaux de ses vêtements pour son grand retour. Il boutonna avec soin sa chemise obsidienne, enfila un gilet vert sans manches au tissu de lin damassé par dessus. Le costume noir avait été fait sur mesure, les boutons de manchettes appartenait à un ancêtre qu'il n'avait jamais connu. Sa mère dû l'aider pour les attacher, ses doigts tremblaient et il était épuisé par tant d'effort. Une fois son long manteau passé sur ses épaules, Rowan glissa à son annulaire la chevalière de feu son père. Il observa un instant son reflet dans le miroir. Ses traits émaciés trahissaient sa fatigue et sa faim... Mais il ne s'était pas senti aussi vivant depuis très longtemps. Il déjeuna, puis il se mit en route pour retrouver son épouse.

Il avait longtemps trouvé Héra Parkinson stupide et superficielle, et il ne serait pas surprenant qu'elle ait entretenu de mauvaises pensées à son égard pendant leur scolarité, mais il ne lui en tenait pas rigueur. Le mariage arrangé n'avait plu ni à l'un, ni à l'autre et servait qu'à assouvir les désirs de pouvoir de deux chefs de famille frustrés. Avec le temps, pourtant, un amour étrange et malsain était né. Une attraction morbide pour les travers de l'un, une admiration perverse lue dans le regard de l'autre. Ils s'entraînaient mutuellement dans la folie. Héra était devenu l'élève admirative qu'il avait trop longtemps recherché en Severus. Et si d'un œil extérieur on les voyait sombrer dans une vésanie malsaine, eux, ils avaient l'impression de s'élever comme des Dieux. Si bien qu'elle lui avait manqué.

Il releva le col de son manteau pour cacher son visage à moitié et se glissa dans les rues de Pré-au-Lard. Sa libération ne faisait pas encore les titres de la Gazette, mieux valait être encore un peu discret. Se stoppant dans l'entrée du salon de thé, il la vit. Ils s'échangèrent un regard sans un mot et il retourna l'attendre à l'extérieur.

La ruelle était sombre, leurs cœurs également, mais la retrouver raviva les flammes mourantes dans l'âtre de son être. Il attrapa le visage de son épouse entre ses mains, écrasa ses lèvres sur les siennes avec fougue. Sa chaleur sous ses doigts le fit frémir, la passion de leurs étreintes le réchauffa. Il aurait voulu s'enivrer de son parfum et l'embrasser encore et encore. Ses baisers étaient plus passionnés que ceux des Détraqueurs.

Il se détacha d'elle, sans pour autant la lâcher, sa main glissant sur sa hanche pour la retenir près de lui. En mordillant sa lèvre, il détailla la femme devant lui. Il bouillonnait d'envies, de pulsions inassouvies, mais Héra titillait sa curiosité. Son regard glissa sur le couple en photo. Il n'avait aucune idée de qui ils étaient, de ce qu'ils avaient fait... Tant pis pour eux. Le monstre en lui demandait du sang. Il n'avait pas retenu la leçon. Il voulait se venger.

« C'est parfait... » souffla-t-il, la voix enrouée, alors que ses lèvres esquissaient un sourire, C'est un beau cadeau que nous fait le Seigneur des Ténèbres pour mon retour. »

Il glissa le bout de ses doigts abîmés sur la joue si parfaite de son épouse, lui releva le menton et déposa un nouveau baiser sur ses lèvres.

« Où devons-nous aller ? »

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Avec le temps, elle avait appris à connaître Rowan. Elle avait appris à le connaitre sous toutes les coutures. Quelqu’un de normalement constitué se serait enfui dès les premiers signes de folie, mais pas Héra. Elle avait appris à accepter son sort, mais surtout elle avait appris à accepter qui elle était vraiment. Rowan n’était pas le mari dont une épouse voudrait. Il était bien plus égoïste qu’on ne l’aurait imaginé. Si il avait pu finir seul, il l’aurait fait. Mais le destin l’avait lier à Héra et sans attendre, ils s’aimaient d’un amour malsain. Elle le divinisait, il était attiré par sa folie.

Lors de son enfermement, Lady Mulciber ne fut pas tétanisé de peur. Non, tout comme son époux, elle était forte d’esprit. Elle allait faire perdurer son héritage comme elle lui avait promis à leur dernière petite tuerie, couverts de sang. Elle s’était enfuie pour les enfants. Elle les avait élevés, eux qui étaient déjà emprunts à la folie, en leur montrant comment bien user de leur baguette. Deux serpentard de 16 et 15 ans, qui n’attendait que leur liberté pour s’exprimer et rejoindre les ordres du Lord. Elle leur apprit les meilleures techniques pour paraitre sain d’esprit. Le paraitre. Chose que son mari n’avait que peu. La froideur, le faux semblant. C’est pour cela qu’elle n’était point à Azkaban. Sa fille dirigerait son empire à sa mort, épousant surement le fils Malefoy ou un Carrow. Son fils, lui, rentrerait au ministère, comme ses oncles, en épousant une fille de bonne famille. La famille Mulciber devenait de plus en plus puissante et elle le resterait.

Jusqu’à la fin des temps.

Le coeur d’Héra battit un peu à la vue de cette silhouette qu’elle connaissait par coeur. Rajustant sa peau d’hermine, elle rejoint la ruelle aussi sombre que leur deux coeurs. Et sans attendre, l’épouse esseulée sentit enfin les mains de son époux, de son amant sur ses joues. Avait-elle oublié combien cette sensation était agréable? Sûrement, car elle prolongea le baiser en passant ses bras autour de son cou, le collant à sa poitrine cachée par son manteau. Comme deux amoureux se retrouvant après la guerre, elle ne le lâcha que quand il le décida. Seulement elle apprécia cette main possessive sur sa hanche. Cela faisait longtemps qu’un homme ne l’avait pas touché de la sorte. Même dans ses nuits oniriques, c’était son époux qui revenait dans ses pensées… Autrefois, un autre roux y était plus clairement, mais il était mort et elle l’avait accepté.

Si ils avaient été en d’autres lieux, surement que ses vêtements auraient volés, mais Lady Mulciber avait d’autres projets.

La voix enrouée de Rowan ne fana point son sourire et ses mots ne firent que raviver le feu de son coeur. Le bon temps était de retour. Elle apprécia sa main sur sa joue et ce nouveau baiser qui fit d’elle à nouveau une petite fille de 12 ans face à son premier amour.

- Dans le Yorkshire. Ils ont une petite ferme. Un traitre à son sang et une sang de bourbe avec un enfant à naitre. Ils pourront bien crier personne ne les entendra.

Elle posa doucement sa main sur la joue de son mari, caressant sa joue de son doigt, avant de poser son front contre le sien.

- Faire couler du sang sans toi a été terriblement ennuyant.

Une manière de lui dire qu’il lui avait manqué. Puis elle embrassa une dernière fois ses lèvres, avant de transplaner jusqu’au lieu de leur mission. La famille prenait tranquillement le thé dans leur salon.

- À toi l’honneur, mon chéri, souffla Héra en retirant ses gants et son hermine pour les mettre dans un buisson, dévoilant un ensemble chemisier-jupe qui la mettait terriblement en valeur.

Héra à 36 ans:

1997 (UA) • Yorkshireft. Lady Héra Mulciber

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« Dans le Yorkshire...? » L'ironie de la situation le fit sourire. Remettre les pieds dans ses terres natales, là où il avait vu le jour, pour fêter sa liberté retrouvée... Cela lui plaisait. Cela sonnait comme une renaissance.

Héra lui en dit plus sur leurs victimes du jour, mais cela ne l'intéressait guère. Tant que le sang qui coulerait ce soir était écarlate et en grande quantité, Rowan se fichait bien qu'il soit celui d'un traitre ou d'un être impur... Un détail l'amusa cependant : la femme portait le fruit de cette union corrompue.

Madame Mulciber posa son front contre le sien et, fermant les yeux, il se laissa aller à cet étrange instant de douceur. Un bref instant d'accalmie, quelques mots pour lui signifier qu'il lui avait manqué... Il eut un sourire. Il n'y répondrait rien, mais cela ne voulait pas dire qu'il ne pensait pas la même chose. Rowan montrait son affection par les actes et les gestes.

Un dernier baiser volé, et ils transplanèrent.


A première vue, l'endroit semblait paisible. Une maison de campagne et une grange accolée, perdues dans la campagne anglaise. Les champs verdoyants s'étiraient à perte de vue, sous un ciel grisâtre annonçant l'orage. Il viendrait du Nord et frapperait quand on s'y attendrait le moins. L'air était humide et lourd, électrique. La tension palpable.

Bien à l'abri dans la pittoresque demeure de pierre, le couple ne se doutait de rien. Ils pensaient être inatteignable. Ils buvaient leur thé, parlaient de l'avenir et de ce bonheur qui les attendait. Quel serait le nom de l'enfant ? L'homme voulait une fille à chouchouter, la femme espérait que son époux serait comblé. Un craquement à l'extérieur l'alerta et elle pivota vers la fenêtre... Rien, personne. Avait-elle rêvé ? La fatigue la gagnait. A presque huit mois de grossesse, elle était épuisée. Son mari se glissa derrière elle, passa une couverture sur ses épaules, l'embrassa sur la joue. Ils se firent des promesses d'éternité. Et la porte d'entrée vola en éclat.


Cette téléportation mouvementée le fit vaciller et Rowan posa sa main sur l'épaule de sa belle pour se retenir de chuter. L'ancien détenu surestimait ses forces, comme toujours, et son séjour à Azkaban l'avait affaibli. Il resta un instant tout près d'Héra, pour se reprendre, et pour se perdre dans ses jolis yeux. Son regard se posa sur ses lèvres et il mordilla la sienne d'amusement. Quand il la lâcha et qu'elle lui dévoila sa tenue et ses jambes à demi-nues, Rowan réprima ses ardeurs. Son regard se fit plus grivois que lui et glissa sur les courbes de son corps, imaginant sans mal ce qui se trouvait sous le tissu de cette jupe et derrière les boutons de cette chemise... Il ne tiendrait pas jusqu'à ce soir.

Mais avant cela, l'heure était à la fête ! Son corps entier vibrait, animé par cette soif de sang et de violence. Il en avait besoin, les années passées à Azkaban l'avait noyé de désespoir, il était tant de retrouver sa joie de vivre en s'adonnant à ce qu'ils faisaient de mieux : semer le chaos.

Rowan tira sa baguette de son manteau et la pointa en direction du bâtiment annexe.

« Incendio ! »

Le feu destructeur jaillit de la baguette et fila dans le ciel pour frapper le toit de la bâtisse. Les flammes embrasèrent aussitôt la grange. Le foin et la paille qui s’y trouvait entreposés, les poutres et les portes en bois, tout cela alimenterait le feu qui crépitait dans le silence. La lueur des flammes projetée à l’intérieur de la maison informerait peut-être leurs hôtes de leur venue, mais cela ne le gênait pas. Rowan aimait cela, que l’on remarque son arrivée.

D'un Bombarda, il explosa l'entrée de la maison. Le souffle du sort arracha les gonds et les pierres formant l'encadrement de la porte, éclatant cette dernière au passage. Le nuage de fumée retombait à peine quand la silhouette du Mangemort se dessina dans le passage et qu'il s'invita à l'intérieur. La femme hurla, son époux brandit sa baguette pour contre-attaquer mais Mulciber fut plus rapide. Il lança un Repulso qui envoya valser le propriétaire des lieux à l'autre bout de la pièce. L'homme heurta le vaisselier dans un grand crac et s'effondra au sol, débris de bois et morceaux de porcelaine tombant sur lui. Rowan lui jeta un coup d'œil empli de dédain et fronça les sourcils. S'il ne se relevait pas, s'il ne se battait pas jusqu'à la mort pour protéger son épouse impure et l'être immonde qu'elle portait en son sein, ce ne serait pas amusant...

« Occupe toi de l'homme et vérifie qu'il est vivant. » ordonna-t-il à son épouse avec le sourire. Il aimait la voir dominer les hommes plus faibles qu'eux. Son épouse était une prédatrice, cela l'excitait de la voir couverte de sang. Son regard brûlant se posa sur la femme enceinte. « La sang de bourbe est pour moi. Je veux jouer avec elle. »

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Oh qu’elle aimait l’avoir dans ses bras en cet instant. Savoir que son compagnon de torture n’était plus si loin, qu’elle n’avait plus à effectuer le travail toute seule. C’est tellement plus amusant et plus vivifiant en duo. Après tout, Rowan l’avait initié à ce genre de pratiques. Il avait révélé son côté sombre, froid, sans pitié. Et par Merlin, ce que c’était orgasmique d’être soi !

Elle avait insisté auprès du Lord pour avoir une famille du Yorkshire. Héra savait que Rowan avait besoin de renouveau. Et quoi de mieux que de partir de la terre de ses ancêtres. Lady Mulciber voulait que son époux oublie ces mois d’enfermement, cette séparation, cette déshumanisation. Elle voulait le revoir jubiler, sourire (si on pouvait appeler cela un sourire). C’en est d’ailleurs un qu’il lui offrit alors que la trentenaire s’abandonnait à un peu de sentiments. Tout allait redevenir comme avant, sauf qu’ils seraient plus forts et emplie d’une vengeance innarétable.

Personne ne survivrait sous leurs sorts.


Il ne fallut que peu de temps pour que le chaos ne revienne dans leur réalité. Héra sentit la main de son époux sur son épaule. Elle posa affectueusement la sienne pour lui signifier qu’elle gardait ses arrières. Rowan posa son regard dans le sien presque…amoureusement. La jeune femme passa sa main dans les boucles rousses de son amant, tandis qu’il montrait bien son envie de la dévorer toute crue. Le regard satisfait d’Héra se baissa ensuite sur ses propres mains pour retirer tout ce qui pouvait être tâché. Son ensemble était ensorcelé pour faire disparaitre le sang. Elle avait appris à en faire usage, mais le reste étant nouveau, il ne fallait pas tenter l’impossible. Le regard de son époux l’inspecta de haut en bas et comme pour le titiller, elle sortit sa baguette de son soutien-gorge. Une habitude que beaucoup de femmes avaient, si ce n’était dans leur porte-jartelle.

Laissant Rowan lancer le premier sort, Héra admira le feu s’élever, avant que la bâtisse explose. La mère de famille suivit son époux avec élégance du haut de ses talons. Elle inspirait grâce et légerté qu’on aurait pu la prendre pour un ange tombé du ciel. Le sorcier se retrouva à terre, propulsé par le mangemort, tandis que Héra souriait simplement à la moldue qui la détaillait.

- Ne…Ne nous faites pas de mal, je…je vous en prie.
- Ma chère, votre tenue est un irrespect à la mode de nos jours. Vous comprenez donc que je n’ai pas le choix…

Mais alors qu’elle s’apprêtait à lancer un sort, Rowan l’interrompit.

- Comme tu veux mon amour. Seulement, il ne faudra pas jalouser Monsieur après ! dit-elle dans un petit rire snob, avant de s’avancer vers l’homme qui tenta de se relever.

Le sorcier fut étonné de voir des hauts talons et une tenue aussi frivole sur une mangemort. Il eut un petit rire.

- Le Seigneur des Ténèbres engage des femmes maintenant ? Vous n’avez pas peur de vous casser un ongle ?

La sorcière eut un sourire faux.

- Levicorpus.

Sans attendre, l’adversaire se retrouva pendu par les jambes. Héra s’approcha de lui, pour qu’il fasse face à ses talons hauts, mais pas trop près pour qu’il ne puisse les attraper.

- Voyons Monsieur…Je suis une dame. Et une dame sait comment utiliser sa baguette.

Elle le fit monter au plafond, l’accrochant finalement comme un pauvre cochon.

- Alors comment pourrai-je vous faire respecter les dames ? Par des coupures le long de votre corps ? Par étranglement jusqu’à ce que votre âme ne s’envole en criant comme un goret ? Le sortilège de mort me semble trop évident…..
- Vous êtes son pantin, c’est tout ce que vous êtes !

La jeune femme s’approcha de son visage cette fois avec un regard amusé.

- Je ne suis le pantin de personne. À part de mon époux quand il me fera l’amour en baignant dans votre sang et celui de votre sang de bourbe d’épouse !

Héra se reprit, rajustant son col.

- Pardonnez-moi. Cela est indigne d’une dame. Commençons plus tôt et de façon plus correcte.

Elle le relacha alors, lui laissant sa baguette. Puis elle pointa comme dans un duel, sa proie.

- À vous l’honneur, monsieur je sais tout.

Le sorcier fut surpris, mais tenta un premier sort que Madame Mulciber repoussa. Puis un autre et encore un autre. La jeune femme fut plus rapide que prévu, jusqu’à épuiser son adversaire.

- C’est tout ? Vous n’avez que cela dans le ventre ?

À peine eut-elle répondut cela que l’homme l’attrapa par la gorge. La jeune femme ne put s’empêcher de sourire.

- Vous êtes bien sot, mon cher ami, dit elle sans perdre son regard amusé. Tenter d’étranger de vos mais l’épouse d’un ancien prisonnier d’Azkaban, est-ce bien raisonnable ?
- Tu vas mourir saleté !
- Diffindo

L’homme recula, en posant sa main sur celle qui venait d’être sectionnée. Héra dessera celle-ci et la laissa tomber parterre. La mangemort passa doucement un doigt sur son cou sur lequel du sang avait coulé.

- Oh du sang mêlé, mon préféré…
- Vous êtes une malade…articula-t-il avec difficulté, appuyé contre le mur.

Héra s’approcha alors avec satisfaction.

- Oui, je crois que vous coupez en petit morceaux, est la bonne solution. Votre sang est bien rouge et étrangement attirant…

Héra à 36 ans:

1997 (UA) • Yorkshireft. Lady Héra Mulciber

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Elle était si belle, son épouse. Une fleur éclose sur le champ de bataille. Au milieu du sang et du carnage, elle déployait ses pétales et s'ouvrait au monde. Elle resplendissait. Sa majesté n'avait pas de limite, elle se sublimait au gré de ses envies meurtrières, s'embellissait à chacune des tortures qu'elle dispensait. Amoureux, Rowan ne l'était que lorsqu'il la redécouvrait dans toute sa splendeur. Pendant trop longtemps, Héra avait caché sa véritable beauté au monde. La princesse parfaite de la maison Parkinson se flétrissait au fil des années, alors que son don, son véritable talent pourrissait à l'intérieur d'elle ! Il avait fallu ce mariage arrangé, cette union improbable pour qu'elle révèle ses passions les plus secrètes et les plus ardentes. Et aujourd'hui, le cœur de Rowan Mulciber s'emballait en voyant son épouse user de ses talents destructeurs. Il restait pendu à ses lèvres écarlates, attendant la moindre de ses paroles avec envie. Il guettait chacun de ses gestes délicats, se délectant de chaque instant où elle faisait couler le sang. Elle n'avait pas besoin de lui pour mater l'homme qui se dressait devant eux. Elle enchaînait les sortilèges avec ce mélange de grâce éthérée et de précision chirurgicale qui était le sien. Rowan se mordit la lèvre, soufflant du nez lorsqu'elle le mentionna et qu'elle évoqua leurs étreintes torrides dans le sang de leurs victimes. C'est vrai qu'ils faisaient ça. Et il en mourrait d'envie.

Résistant encore un peu à ses pulsions bestiales et sans la quitter des yeux, il s'approcha finalement de l'autre épouse - celle qui avait le sang vicié et que le traitre avait engrossé. La sang-de-bourbe avait profité du chaos pour se réfugier dans un coin de la pièce. Elle brandissait un bout de porcelaine brisée devant elle, comme si cette arme de fortune suffirait à la protéger des Mulciber ! Elle serrait l'objet si fort entre ses doigts que le sang perlait de la paume de sa main et coulait sur son bras. Rowan étouffa un rire. D'un simple expelliarmus, il désarma la femme. Il l'attrapa par les cheveux et l'obligea à se remettre debout. La pauvre femme couina de douleur et se débattit comme elle le pouvait. Elle tenta de griffer les avant-bras de son agresseur et de secouer son corps d'avant en arrière, mais rien n'y fit. La prise de l'assassin était trop forte. Elle tomba à genoux, mais il la força à se tourner vers son époux et vers la délicieuse Héra le torturant.

« Tu vas les regarder, lui confia-t-il avec le sourire. Je veux que tu les regardes quand elle le tuera. Elle ne va pas le faire de suite, rassure toi, elle va d'abord jouer avec lui. Ce sera long et douloureux... » Le ton qu'il employait dégoulinait du plaisir malsain qu'il éprouvait à regarder cette scène de torture et à supplicier la femme en partageant ce spectacle avec elle. Entre ses doigts, elle se mit à geindre et lui demanda de le lâcher. Soit disant qu'il lui faisait mal. Il éclata de rire : quelle bonne nouvelle ! Cependant, il fallait qu'il lui rappelle quelque chose de très important. « Et tout cela : c'est de ta faute. C'est toi qui l'a détourné de son sang, c'est toi la vile catin qui l'a séduit et qui l'a corrompu. Sans toi, rien de tout ça ne serait arrivé... Sans toi, il ne serait pas mort. »

Elle ne l'écoutait déjà plus, quel dommage. Incapable de voir cela, elle se mit à sangloter et à pleurer. Rowan dut lui baisser plusieurs fois les mains, puis plaquer la pointe de sa baguette contre sa jugulaire pour qu'elle daigne enfin lui obéir et planter son regard sur son mari. Les larmes continuaient de couler sur les joues rougies de la pauvre fille, le combat était si insoutenable qu'elle en oubliait l'immonde présence tout près d'elle. Rowan, lui, jubilait.

Lorsque la main de l'homme se referma sur la gorge de sa reine, il écarquilla les yeux. Brandissant son arme, il aurait achever ce minable d'un coup de baguette si l'épouse éplorée ne lui avait pas saisit le bras pour l'arrêter.

« Non !! »

Il repoussa brusquement la femme qui heurta la table et reporta son attention sur le combat, à l'instant exact où Héra faisait jaillir le sang de son adversaire. Le visage de Rowan s'illumina de joie, son rire franc et mauvais résonna dans la pièce. La main tranchée arracha un cri horrifié à la pauvre femme. Elle se jeta à terre, s'interposant entre l'homme aux cheveux roux et son épouse.

« Arretez...!! Arrêtez je vous en prie...!! »

Elle leva ses grands yeux bleus larmoyants vers lui et elle s'agrippa au bas de son manteau pour le retenir. Elle rampait à ses pieds, la main sur son ventre arrondi, elle ferait ce qu'il voudrait. Tout ce qu'il voudrait pourvu qu'ils les laissent en paix.

« Arrêtez la... » Sa supplique s'étouffa dans un sanglot. « Je vous en prie... Je vous en supplie, arrêtez la... »

Le sourire de Rowan fondit comme neige au soleil. Il darda sur la femelle un regard lourd de haine et de dégoût. Que venait-elle de faire ? Il grimaça une sorte de rictus écœuré, cracha ses mots d'une colère froide.

« Retire ta main. »

Elle le touchait. Pas directement, certes, mais le contact de sa main souillée sur ses précieux vêtements le mettait hors de lui. Comment une sang-de-bourbe pouvait-elle s'accorder un tel luxe !? Elle ne sembla pas comprendre, sotte comme elle était, et hoqueta de surprise. Elle ne le quittait pas des yeux, prisonnière de cet indéfectible espoir de voir l'homme sauver son époux.

« Je t'ai dis de me lâcher, saloperie ! »

Le coup de pied la frappa en plein visage et elle chuta lourdement au sol. Emporté par sa colère, Rowan donna un nouveau coup dans le ventre de la femme. Et puis un autre. Et puis un autre. La première fois, elle hurla. La deuxième fois, elle cria. Au bout du troisième coup, elle ne poussa plus qu'un pathétique gémissement. Recroquevillée sur elle-même, elle s'entoura de ses bras et tâcha de protéger tant bien que mal ce petit être qui grandissait en son sein. Cette petite chose si précieuse, si fragile... Rowan frappa encore. La violence physique avait quelque chose d'exaltant. Au travers du contact avec sa victime, il ressentait toute sa douleur, toute sa souffrance. Les sorts étaient plaisants, oh que oui, mais rien ne valait ce délectable sentiment de puissance à l'état brut.

Il s'arrêta pourtant, pour reprendre son souffle. Ce déferlement de colère était épuisant et sa respiration haletante sifflait entre ses dents serrées. La pauvre femme n'avait pourtant pas assez souffert. Il leva sa baguette et l’abaissa sur sa victime.

« Endoloris ! »

Elle hurla de plus belle, à s'en déchirer les cordes vocales et son corps s'arqua de douleur. Secouée de spasmes violents, elle se replia à nouveau sur elle-même et roula à même le sol. Elle chercha à tâtons une prise sur le sol. Ses doigts et ses ongles griffèrent le parquet, et elle se cambra encore lorsqu'une nouvelle décharge traversa son corps. Le sortilège s'infiltrait dans ses entrailles, dans ses os, dans sa chair. Jamais elle n'avait connu une telle souffrance. Elle avait mal, si mal... Si mal qu'elle ne souhaitait plus que mourir pour que cela cesse.

Le sort cessa enfin. Vidée de toute énergie, la pauvre femme laissa retomber sa main sur le parquet. La tête en arrière, elle leva péniblement vers le responsable de son supplice. Celui-ci s'agenouilla à son niveau. Il empoigna à nouveau son épaisse chevelure brune et lui souleva la tête pour planter son regard dans le sien et voir son joli minois tordu de douleur. Il tirait sur ses cheveux, mais elle avait tant souffert que cela ne lui fit presque pas mal.

« Par pitié... Je... »

Même le supplier, elle n'en avait plus la force. Il approcha son visage du sien. Elle était jolie, si on oubliait les larmes qui rougissaient ses yeux. Elle aurait pu faire une bonne amante, très certainement. Dommage que son sang soit aussi pourri.  

« Pas de pitié pour la vermine… » Il eut soudain une nouvelle idée. « Et si c'était toi qui le tuait, hein ? » Il esquissa un sourire carnassier, les yeux brillants d'une folle lueur, alors qu'il jeta un regard en direction de son épouse pour l'interpeler. « Je connais le sort idéal… Qu’en dis-tu, ma reine ? Ne serait-ce pas amusant qu'il meurt de la main de celle qu'il aime !? »

Ou l'inverse. C'était un beau cadeau qu'il leur faisait : il les liait dans la mort, pour l'éternité.

Quand le chat n'est pas là les souris dansent   @Rowan A. Mulciber  

TW: TORTURE, PSYCHOPATHIE, MORT

Torturer les hommes étaient son péché mignon. Les voir la désirer, voir se moquer d’elle de façon misogyne étaient un plaisir pour elle. Une raison qui quand elle les torturait longuement la faisait frissonner. Elle n’était pas une ogresse ou une écervelée. Elle gardait sa stature de grande dame, de dirigeante d’un empire. Psychologiquement, elle était un monstre remplie de stratégies de manipulations dont personne ne se doutait. Manipuler les esprits. Surprendre. Ne jamais se laisser aller complètement. Une retenue qui la transformait en un être redoutable. Et cela était l’objet de son mariage. Derrière une épouse aimante et une mère digne, se cachait un véritable vampire assoiffé de sang.

Elle n’appartenait à personne si ce n’est à elle-même. Son coeur bien que tout de même entiché de l’homme qui l’admirait telle une déesse, était de glace. Lord Voldemort lui avait attribué un surnom, mais celui la suivait depuis l’enfance: « The ice Queen ». Si elle pouvait figer ses victimes rien que par le regard, nombreuses seraient celles mortes bien plus rapidement qu’espérer. Son sourire était celui d’une trentenaire tout à fait agréable à regarder. C’était celui qu’elle offrait à l’homme qui la combattait, qui venait de lui prendre le cou. Elle jettait parfois quelques regards à son époux, des regards qui voulaient tout dire. Félins, représentant bien sa confiance en ces gestes. Elle vit la panique de Rowan quand la main se serra sur son cou, une baguette frôlant sa jugulaire. L’impulsivité de l’homme le perdrait.

Le sang jaillit, sa victime recula et avec élégance, Héra goutta le sang qui coulait sur sa peau. Un sang qui n’était pas le sien. Un sang qu’elle avait volontairement fait coulé.

Elle s’apprêtait à s’approcher du sorcier, entendant le rire de son mari, mais la sang de bourbe sanglota s’accrochant à son époux. Héra roula des yeux. Ce que les femelles pouvaient être agaçantes. Qu’elle arrête de couiner! Elle ne lui avait encore rien fait de sérieux. Techniquement, Héra pourrait le laisser ainsi et il vivrait encore longtemps. En entendant la voix de Rowan cependant et son énervement, l’épouse eut un frisson. Oh ce que ça lui avait manqué…

L’homme en voyant les premiers coups se leva, mais la sorcière fut plus rapide.

- Immobilus.

Le sorcier fut figé et la trentenaire soupira en observant la scène.

- Fait la taire, Rowie. Sa voix m’irrite.

Heureusement pour la sang-pur, les cris furent rapidement plus silencieux. Héra en profita pour s’occuper de sa proie. Créant des petites entailles au niveau de son visage et de ses bras, elle finit par le projeter vers le fond, le délivrant du premier sort. L’homme trop épuisé ne bougeait presque plus, observant d’un oeil sa femme souffrir. La Lady quand à elle, regardait le sang qui avait été éclaboussé sur ses avants bras.

Héra couvrit ses oreilles quand les cris de goret raisonnèrent à nouveau. Ce que les cris de femmes l’agaçaient. Toujours à geindre. Puis finalement, elle vit Rowan la relever. Un regard amusé réapparut sur le visage de l’ancienne serpentard.

- Elle est coriace…, souffla Héra, avant d’entendre la voix de son époux.

Les faire se tuer mutuellement? Pourquoi pas.

- Laisse-moi ensorceler son adversaire et je te laisse le premier coup, mon roi.

Pointant sa baguette sur l’homme, elle lui jetta un sort.

- Impero.

L’homme se leva alors, tel un zombie revenu à la vie.

Héra à 36 ans:

1997 (UA) • Yorkshireft. Lady Héra Mulciber

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La première fois que Rowan avait utilisé le sortilège de l'Imperium, il avait seize ou dix-sept ans. Avant cela, il se contentait d'autres maléfices, tout aussi cruels et inventifs, mais moins impardonnables. Ses préférés étaient les sortilèges de feu, confringo et bombarda en tête. Il aimait voir les choses brûler. Il aimait la couleur des flammes et la chaleur provoquée lorsqu'elle dévoraient tout sur leur passage. Détruire jusqu'à la dernière miette avait ce petit quelque chose de jouissif dont on ne pouvait plus se passer une fois qu'on y avait goûter. Et il en fallait toujours plus. Rowan était un adolescent en quête de pouvoir et de reconnaissance la première fois qu'il utilisa un sortilège impardonnable. Il ne pouvait pas s'exercer sur des humains, alors il le faisait sur les souris ou les rats que lui apportait Pluto - ce chat était le meilleur, il ne tuait jamais ses proies et préféraient jouer longtemps avec pour les voir mourir d'épuisement. Inspiré par cette brave bête, le jeune Serpentard ne manquait pas de cobayes. La première fois, ça n'avait pas fonctionné. La fois suivante, par contre, la petite bête s'était pliée au moindre de ses désirs. Il l'avait fait courir jusqu'à l'épuisement, il l'avait forcée à se dévorer la patte arrière. Il l'avait poussée à se jeter dans le vide.

A sa sortie de prison, des années plus tard, sa réputation n'était plus à faire. Il était devenu le Maitre de l'Imperium, comme il aimait se nommer. Aucun Mangemort n'utilisait ce sortilège plus que lui. Aucun Mangemort ne l'utilisait mieux que lui.

Son rêve absolu ? L'utiliser sur le Seigneur des Ténèbres en personne et prendre sa place.

Rowan lâcha sa victime et se remit sur pied. Il n'avait besoin que d'un seul mot pour plier quiconque au moindre de ses désirs. Un simple geste dessiné du bout de sa baguette.

« Impero. »

La femme ne résista pas bien longtemps. Se frayer un chemin dans son esprit relevait d'un jeu d'enfant. Elle tenta de bloquer son esprit, d'empêcher Rowan de s'y infiltrer, mais trop épuisée, sa force mentale en pâtissait. Il ferma les yeux pour mieux savourer l'instant et s'enivrer de son pouvoir. Quelle sensation grisante, cela lui avait tellement manqué !

Rowan glissa un regard en direction de son épouse. Il savait exactement comment rendre le jeu plus excitant. Oui, parce que tout cela n'était qu'un jeu. Une mauvaise plaisanterie.

« Ouvrons les paris, veux-tu ? proposa-t-il avec un sourire amusé au coin des lèvres. Si tu gagnes, je t'offrirai le bijou ou la robe de ton choix pour fêter nos retrouvailles. Je mise tout sur la victoire de la sang-de-bourbe, les femmes sont coriaces. »

Dans un geste théâtral, il leva la main et sa baguette, incitant la pauvre femme à se lever à son tour. Le regard vide, les joues bouffies et encore humides à cause des larmes, elle se redressa. Suivant les ordres qui résonnaient dans son crâne, elle se dirigea vers le plan de travail. Sous l'œil pétillant d'amusement de Rowan, elle tira de son présentoir sa plus belle lame. Un couteau de chef d'une vingtaine de centimètre dont elle s'arma sans rechigner. De toutes manières, qu'elle en eut envie ou non, elle ne pouvait rien y faire. Docile marionnette, elle revint en direction des Mangemorts et de leur autre victime.

L'ordre suivant lui glaça le sang. Elle usa de toute ses forces pour retenir son bras et ne pas faire ça. Elle lutta intérieurement pour ne pas s'avancer davantage de son époux. Elle voulait crier, lui hurler de s'en aller. Lui dire ô combien elle était désolée. Aucun son ne franchit ses lèvres. Guidée par la voix de l'homme à la chevelure de feu, elle planta son couteau dans le ventre de l'homme qu'elle aimait. Un sourire étira les lèvres de Rowan, ses yeux s'illuminèrent de joie. Il lui ordonna de retirer sa lame, à présent. Ce qu'elle fit. Un liquide écarlate et poisseux gicla sur ses vêtements et à leurs pieds.

Le désavantage de se battre avec une baguette, c'était que cela versait moins de sang.

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Le sort de l’imperium. Si représentatif de la race humaine et sorcière. Certains ne l’utilisaient que par abus de pouvoir. D’autres pour se divertir. Héra, elle, préférait la deuxième option.

Elle savait dès lors qu’elle l’avait utilisé la première fois, dans le manoir de son père, qu’il lui serait utile. Plier le monde à ses désirs. Cependant, avec Rowan, cela lui permettait plus de jubiler. Voir des gens s’entretuer, se déchirer, s’enlever la vie sans le vouloir. Un jour peut-être, l’utiliserait-elle finalement sur le Seigneur des Ténèbres pour emmener son époux au pouvoir. Enfin, si ce dernier ne le faisait pas avant elle.
Oui, Rowan méritait bien plus la place que ce vieux débris. Mais cela, elle le gardait pour elle.

Deux sorts furent lancer et le jeu commença.

- Je suis partante. Si tu gagnes, je te serais totalement dévouée ce soir Le mien n’a qu’une main, mais il est habile de ses sorts.

Petit sourire et le duo leva sa baguette. La sang de bourbe s’avança avec un couteau, avant de planter son époux. Héra fit la grimace, comme un enfant à qui on enlèverait un jouet. Pourtant, dans ses dernières forces et sans opposer résistance, voyant la mort approché, le sorcier suivit l’ordre émit dans sa tête et se releva en tenant son ventre. Il lança quelques diffindos , faisant couler du sang du corps de son épouse au niveau du ventre.

Les victimes finirent par s’écraser sur le sol, poussant leur dernier souffle dans leur propre sang.

Héra leva sa baguette, avant de s’approcher d’eux. Malheureusement pour elle, la femme respirait encore un peu. L’épouse Mulciber s’approcha de son amoureux.

- Bon, je crois que je vais devoir m’acheter mon nouveau bijou toute seule.

Elle embrassa sa joue, avant de se glisser dans ses bras pour voir le dernier souffle de leurs victimes.

Héra à 36 ans:

1997 (UA) • Yorkshireft. Lady Héra Mulciber

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Un pari était un pari. Rowan comptait bien gagner, quitte à tricher et à ne pas être fair play, même avec sa tendre épouse. La victoire le gonflerait de joie et c'était cela qui manquait cruellement à son cœur après toutes ces années d'emprisonnement. Même dans sa jeunesse, et malgré les déviances et le sadisme dont il avait fait preuve, Rowan Mulciber avait toujours été un passionné, un homme enflammé guidé par ses pulsions. L'âme qui vibrait au fond de lui n'était pas noire. Elle brillait aux couleurs de la passion, se nuançait de rouge et d'orange au gré de ses émotions.

Elle s'était obscurcie avec Azkaban.

Sans une once de pitié ou de compassion, l'air neutre et désabusé, il regarda le corps des deux époux agonisants. L'odeur acre et ferreuse, si caractéristique des bains de sang, lui sauta au visage et s'il grimaça de dégoût, ce fut simplement parce que ses pieds baignaient à présent dans une mare rougeâtre et poisseuse. Le traitre et la sang-de-bourbe s'étaient bien battus. Comme des marionnettes, ils avaient dansés sur l'autel de leur désir. Héra n'avait pas été joueuse ! Les diffindo lacérèrent la poupée de Rowan et son ventre rebondit ! Il dut lui ordonner de se relever et de contre-attaquer, avant que les amoureux maudits ne s'effondrent pour la dernière fois. Mulciber avait retenu son souffle, guettant celui de leurs victimes. Vis. Qu'il ordonnait mentalement à la femme. Vis encore un peu. Juste assez pour être la dernière à quitter ce monde.

A présent, c'était fini. Dehors, le vent sifflait. Les flammes hurlaient. Avoir gagné ne l'amusait même pas.

Héra vint contre lui. Elle déposa sur sa joue un baiser qui ne lui arracha que l'ombre d'un sourire. Il passa son bras autour d'elle et laissa glisser ses doigts le long de son dos. Il suivit la courbe de son corps avec l'avidité d'un explorateur découvrant de nouvelles terres à conquérir et abandonna sa main au creux de ses reins. D'un geste pressant et possessif, il l'attira à lui. Pourtant, ce n'était pas elle qu'il regardait.

Son regard croisa celui de la sang-de-bourbe à terre, pathétique et misérable. Elle le fixait, de son regard vide et larmoyant. Il y lisait toute sa tristesse, tout son désespoir. Elle n'attendait plus qu'une chose, qu'il la libère. Qu'elle le laisse enfin rejoindre son époux et son enfant dans cet au-delà exempt de douleur et de souffrance. Elle ne l'en suppliait même plus. Elle attendait. Le Mangemort ne lui fit pas cet honneur, la Mort vint la cueillir avant qu'il ne lève le sortilège. Il sentit le lien se briser. Tout était fini.

La femme ne souffrait plus. Rowan, oui. La prise de l'homme sur son épouse se fit soudain plus forte. Tout cela était injuste.

Il tâcha de se reprendre et de chasser les sombres souvenirs pour se concentrer sur l'instant présent. Il se pencha vers son épouse et nicha son nez au creux de son cou. Il s'enivra de son parfum et de son odeur. Elle lui avait manqué. Il déposa un baiser dans son cou, puis un autre, puis un autre. Il remonta le long d'une ligne imaginaire qui ne suivait que son bon plaisir et vint lui mordiller le lobe de l'oreille avec envie. Un sourire étira ses lèvres et il lui murmura dans un souffle ces quelques mots lourds de sens :

« J'ai gagné. »

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Le combat était terminé. Les deux corps gisaient morts devant leurs assassins, qui ne faisaient que jubiler de cette situation. Certes, cela aurait pu durer bien plus longtemps, mais Héra savait que son époux était épuisé. Azkaban pouvait changer un homme, son mari avait en effet changé.

Autrefois, Héra se serait battu un peu plus. Aujourd’hui, elle l’avait laissé gagné. Pour lui faire plaisir. Pour revoir son sourire. Lorsqu’elle vint contre lui, l’ancienne verte ne put s’empêcher de lui offrir un peu de tendresse. Il en avait bien besoin après ces années de solitude et ce n’était surement pas sa belle-mère qui lui volerait la vedette. Non, ce soir, elle voulait être son monde. Frissonant à ses doigts sur sa peau, la demoiselle s’avoua vaincue. Son regard se leva sur ce visage fermé qui fixait sa victime. Lorsqu’elle quitta ce monde, Héra sentit l’étreinte de son époux devenir plus forte.

- Rowie?

Elle avait prononcé son mot dans un souffle, inquiète. La dernière fois qu’il avait eu une aussi forte poigne sur elle en dehors de leurs ébats, c’était quand il était en colère. Une colère profonde, noire. Mais cette inquiétude se dissipa quand les cheveux roux se mêlèrent aux cheveux noirs et que l’homme s’enivra de l’odeur féminine qui émanait d’elle. Puis il la dévora, petit à petit. La Mulciber poussa un petit soupir d’aise, passant ses mains dans les boucles de son époux. La dame eut un rire à ses mots.

- Tu as déjà tout gagné, mon ange démoniaque.

Se laissant totalement faire, l’impératrice embrassa le front de son amant. Elle lui souffla alors doucement.

- Peut-être qu'après avoir fait totalement brulé cette maison, nous pourrions rentrer au manoir? Il est vide ce soir...On pourrait en profiter?

Vide comme il était rarement. Sa belle-mère était dans sa famille pour quelques jours, mais elle rentrerait surement demain. Leurs enfants étaient à Poudlard. Tout était parfait pour que le couple se retrouve après cette délicieuse occupation.

Héra à 36 ans: