Tell me which one is worse. Living or dying first (Rowan)

par **Regulus Black** 16.01.24 0:40

Tell me which one is worse. Living or dying first @Rowan A. Mulciber

Septième étage, mai 1977 (sixième année de Regulus)

Il attend depuis un moment non loin d’un bureau qu’il évite depuis des années quand il le peut. C’est un fait connu que Regulus déteste ce directeur qui ne fait rien pour les élèves quand l’aide est demandée. C’est rare quand les rejetons Black admettent qu’ils ont un sérieux problème dans cette demeure à Londres mais ce directeur semble plus enclin à aider certains élèves quand la preuve est faite qu’il y a un vrai problème. S’il peut comprendre ? Totalement. S’il peut lui en vouloir après toutes ces années d’avoir pensé qu’ils exagéraient les choses ? Tout autant. Il est venu dès qu’il a su. Il se demande si ce qu’il entend depuis quelques temps au sujet de Rowan est vrai. Il sait qu’il n’est pas l’élève le plus facile à aborder depuis la mort de Severus tout comme lui se distancie des autres, de Sirius plus encore depuis ce jour qui a laissé une douleur qu’il n’a pas comprise. Par la connerie d’un Gryffondor aveuglé par la haine il a perdu cet ami, ce frère mais aussi James pour qui il ne pensait pas ressentir cette peine. Il n’était que le meilleur ami de Sirius : il ne le connaissait pas.

L’esprit est ailleurs, perdu dans ces souvenirs qui le laissent amer, bien dans l’idée de tenter de n’être que neutre dans cette guerre qui se profile. S’il n’a aucune idée du chemin que choisira celui qui n’est plus son frère depuis longtemps, lui sait qu’il tentera au mieux de ne pas prendre parti même si leur mère tente de le convaincre d’agir, de faire partie de ce groupe de mages noirs qui prend de plus en plus d’ampleur. Si cela fait un moment qu’elle ne s’est pas montrée violente avec lui, il ne sait pas si cette propagande qui envahit son esprit malgré lui est bien mieux. Il est fixé au moins avec la douleur, c’est quelque part plus facile à gérer qu’une manipulation continue dont il ne sait se défaire. Il veut s’éloigner, ne pas prendre parti, fuir d’ici quelques temps quand elle voudra le retirer de Poudlard d’ici quelques mois. Ce n’est pas une nouveauté, cela fait des semaines qu’elle lui en parle. Et pourtant il est là à attendre avec inquiétude que Rowan sorte. Cela fait un moment qu’il y est. Va-t-il être renvoyé de façon définitive ? Il secoue la tête, ne veut pas de cette possibilité. Si Dumbledore agit ainsi, il le laisse dériver plus qu’il ne le fait déjà depuis la mort de Rogue.

Il pianote nerveusement sur sa jambe, ne parvient pas à rester calme alors qu’il le devrait, que c’est l’éducation qu’il a reçue. S’en est t-il prit à Mary à nouveau ? Le voilà qui fixe le sol à ses pieds, comme s’il pouvait l’aider à trouver réponse à ses questions. Pourquoi semblait-il plus se préoccuper du sort réservé à Rowan qu’à l’attrapeuse Gryffondor ? Il est angoissé en vérité à l’idée de perdre à nouveau quelqu’un pour une guerre qu’il trouve de plus en plus absurde même si jamais il ne l’admettra à voix haute. La neutralité est une bonne chose, semble moins l’être si d’autres savent ce qu’il se passe dans sa tête malgré l’image qu’il renvoie. Il lève la tête quand le bruit caractéristique de gargouille Phénix l’en fait sortir. Il devrait être soulagé de le voir non encadré de professeurs mais seul, prêt à recommencer s’il en juge par ce bout de vie qui n’en est pas à son premier essai. « Tu es le Serpentard le plus chanceux que je connaisse. » Il n’en croit pas un mot. Qu’il ne soit pas accompagné ne veut pas dire qu’il n’échoppe d’aucune sanction. « Alors c’était pour quoi ? » Cette fois. Il n’accuse pas, ne le dit pas non plus qu’il s’inquiète à chaque fois de ce que sera cette prochaine fois-là pour le Mulciber.

( Pando )

par **Rowan A. Mulciber** 17.01.24 9:31

Tell me which one is worse. Living or dying first.

C'était comme si son bras le brûlait. La douleur ondulait le long de cette marque noire sur son avant bras, elle serpentait en suivant les courbes du reptile et le tiraillait. Mulciber, lui qui en était pourtant si fier, n'avait plus qu'une envie : l'arracher pour que la douleur cesse. Elle présentait au moins un seul et unique avantage : détourner son esprit de la véritable souffrance.

Dumbledore parlait, parlait encore, mais Rowan avait depuis longtemps arrêté de l'écouter. Il ne restait des paroles moralisatrices du directeur qu'un vague bourdonnement, le sifflement agaçant d'un moustique vous tournant autour au milieu de la nuit. Il parlait des études du jeune homme, de son diplôme en fin d'année. Il parlait de son avenir. Que ferait-il s'il persistait dans l'erreur ? Que deviendrait-il ?

Son bras le brûlait. Pas réellement bien sûr, la douleur était dans sa tête et dans son cœur ; jamais le Seigneur des Ténèbres ne l'avait appelé auprès de lui, il était encore trop insignifiant pour ça, et la marque trop récente. S'il avait besoin d'un homme de main, son Maître passerait par son père ; en voilà, un docile chien. Pour ne pas se trahir, Rowan refreinait son envie de se gratter le bras jusqu'au sang et serrait les poings dans son dos.

Il se mordit l'intérieur de la joue quand la voix du vieillard mentionna l'incident et le nom de Severus Snape. Utiliser le souvenir de son meilleur ami pour lui faire la morale, en voilà une sombre bassesse à laquelle lui-même n'aurait pas songé. Rowan baissa le regard, sentant les larmes de frustration piquer ses yeux. Son moment de faiblesse tombait bien, il donnerait l'illusion qu'il s'en voulait, qu'il souhaitait se repentir, alors qu'il n'y avait plus qu'une seule et unique chose qui le faisait vibrer : la destruction. Elle seule comblait le trou béant de l'absence.

Le vieil homme lui offrit une nouvelle chance. La dernière. Sous couvert de bonnes intentions, Rowan devina sans mal que le fourbe directeur voulait simplement le garder sous son contrôle et le surveiller : il avait des doutes. Il ferait la même chose à sa place, son sort préféré n'était-il pas le Sortilège de l'Imperium ? Pourtant, Dumbledore l'apprendrait à ses dépends, il y a des choses qu'on ne peut arrêter.

Personne n'arrête le brasier.

Quand on le laissa partir, rien n'avait changé. Sa colère demeurait intacte et il terminerait ce qu'il avait commencé. Il n'avait plus le choix. Servir le Seigneur des Ténèbres lui donnerait le pouvoir nécessaire et l'occasion de se venger, et si cela ne suffisait pas à assouvir sa soif de violence, il s'en débarrasserait et poursuivrait son chemin, seul.

Rowan se stoppa net quand la lourde porte se referma dans son dos. Un visage familier l'attendait. Regulus Black l'attendait.

Il fronça un peu les sourcils, tachant de se reprendre et de se redresser. Pas question de faiblir devant le rejeton Black ! Il bomba légèrement le torse, s'arma d'un air hautain et méprisant. Il n'aurait pas dû être surpris de le voir ici, à écouter derrière les portes ! Le cadet Black restait toujours dans ses pattes, à croire qu'il l'espionnait pour mieux le faire chuter. Pourtant, cela ne collait pas. Depuis les années passées à le côtoyer et à le provoquer, si Rowan avait bien compris quelque chose au sujet de Regulus, c'est qu'il souhaitait surtout éviter les conflits - sauf avec lui. La neutralité, l'inconstance et la contradiction peut-être, voilà ce qui caractérisait le garçon. Voilà pourquoi il était insaisissable, telle la flamme d'une bougie.

Il souffla dessus pour l'éteindre.

« Fous moi la paix, Black, ça ne te regarde pas. »

Mais ça n'était pas suffisant pour chasser sa lueur.

Le plus chanceux des Serpentard ? Lui ? Rowan étouffa un rire amer et secoua la tête à la négative. Une grimace déforma bien vite son air supérieur. Il n'avait plus rien, si ce n'est la haine et la colère. Lui, il n'appelle pas ça avoir de la chance. Il planta son regard dans celui de Regulus, plus renfermé que jamais. Complètement épuisé.

Ce visage angélique mettait un peu de lumière dans toute cette noirceur et c'était peut-être pour cela que Mulciber lui accorda un peu de son précieux temps, qu'il se raccrocha un instant à sa lueur tel un insecte perdu dans la nuit noire. Sans Severus, il n'y avait plus que lui à ses côtés, plus que lui qui brillait. Mais comment l'avouer ? Rowan resta un instant silencieux et détailla le jeune garçon en silence comme s'il cherchait à graver chaque trait de son visage dans son esprit. Mais il fallait dire quelque chose. N'importe quoi.

« Tu demanderas à MacDonald de te raconter, si elle arrive encore à parler ! »

Un rire mauvais ponctua sa phrase et il bouscula le fiston Black pour mettre fin à la discussion et passer son chemin. S'attacher ne servirait à rien. Déjà, il s'éloignait. Pourtant, il jeta un regard par dessus son épaule. Pour vérifier qu'il ne le suive pas. Pour l'inviter à le faire.

Rowan se détourna. A grands pas, il s'éloigna de cet endroit maudit où pouvaient trainer les oreilles indiscrètes du directeur.
Que Black le suive ou non.

(c) Thomas D. M.

par **Regulus Black** 19.01.24 14:31

Tell me which one is worse. Living or dying first @Rowan A. Mulciber

Depuis combien de temps ne se sont-ils pas parlés ? Il l’ignore, dirait qu’il ne vient le voir que lorsque ses façons d’agir lui causent des problèmes (souvent). Du reste, cela fait bien des mois qu’ils ne se sont vraiment adressés la parole. Il ne dirait pas qu’ils s’ignorent. C’est simplement qu’ils s’évitent des souvenirs douloureux par la présence de l’autre. Le renvoi de deux Gryffondors après le drame, n’est pas suffisant pour atténuer la colère qu’il devine chez Mulciber quand ce dernier sort du bureau du directeur, ne le sera jamais. Il ignore à vrai dire comment l’aborder autrement avec ce nom de famille qu’il ne peut effacer, pas même pour faciliter ses approches toujours aussi bancales. Il reste stoïque quand Rowan lui balance une des vérités qu’il ne veut entendre, quand il mentionne Mary en le bousculant si tôt après. Il hésite à le suivre quand il est ainsi, quand il ignore s’il n’aggravera pas les choses en lui parlant, en jurant mentalement qu’il verrait le spectre de Sirius chez lui avant que tout ne parte en vrille.

Il fait bien d’hésiter alors quand il lui lance un regard avant de le suivre. Le silence n’est pas réconfortant, c’est bien tout le contraire quand il semble préférable d’arriver dans ces salles semblant vides dans ce château qui l’est quasi à l’approche des fêtes maintenues cette année. « Tu devrais te montrer plus prudent. » Il ne lui dit pas d’arrêter, n’en aurait pas le pouvoir. « T’en prendre ouvertement à Mary n’a rien arrangé. » N’arrangera jamais rien. S’il sous entend avec une pointe de culpabilité que la seule personne envers qui il pourrait s’en prendre n’est pas présente, peut-être bien. Sa relation avec Sirius est compliquée. Ils se sont ignorés malgré ses tentatives d’approches et même après l’acte impardonnable, jamais il ne pourrait lui faire le moindre mal. S’il laisserait Rowan mener à bien cette vengeance nécessaire : il n’en sait rien. Le voilà coincé dans cette neutralité qu’il se donne depuis toujours par rapport aux Black, aux Mangemorts qu’il devrait rejoindre, à Rowan qu’il ne parvient pourtant pas à abandonner. « Ce n’est pas la première fois que je te le dis. » Il s’obstine dans l’envie de l’éloigner de cette pente glissante malgré leur passé tout aussi compliqué. Son regard se pose sur ce bras. Il a conscience de cette curiosité déplacée. « Un jour je découvrirais que tout n’est que mensonge à son sujet. » Il n’ignore pas la fascination de sa mère pour Voldemort qui a de plus en plus d’adeptes jusqu’au sein de Poudlard.

( Pando )

par **Rowan A. Mulciber** 21.01.24 9:59

Tell me which one is worse. Living or dying first.

La prudence n’avait jamais fait partie du vocabulaire de Rowan, ni même de ses habitudes. Souvent, pourtant, Severus lui faisait remarquer son impétuosité et son manque de réfléxion. Mais Mulciber était ainsi ! Une flamme dévorant tout sur son passage, que ce soit de colère ou de passion. Lequel des deux sentiments le faisait-il vibrer en cet instant, quand il traversait les couloirs de Poudlard sans se retourner ? La passion de la destruction ? La colère de l'échec et de sa condition ?

Il entendait les pas de Black dans son dos. Quoi qu'il en dise, il en fut soulagé.

Il le guida, en silence tout d’abord, dans une partie du château où les oreilles indiscrètes ne seraient pas présentes. La voix du jeune homme le coupa dans ses tortueuses réflexions. Ne se lasserait-il jamais de lui faire la morale ? Même Winona Mulciber ne le couvait pas autant ! Rowan chassa ses paroles d'un vague geste de la main.

« Si je ne t’ai pas écouté les premières fois, pourquoi le ferais-je maintenant ? »

C'est vrai, ça, pourquoi ? Pourquoi l'écouterait-il ? La vengeance était une belle musique dont il n'arrivait pas à se lasser. Pourtant, sa mélodie était difficile à jouer, son rythme intense, et Rowan se révélait mauvais musicien. Et mauvais dans sa vendetta. Massacrer tous les sang-de-bourbes de la Maison Gryffondor se révélait trop compliqué.

La brûlure dans son bras le tiraillait. Et lui rappelait à quel point il avait échoué.

« J’aurais dû la tuer, tu sais ? » Mais il n’a pas réussi. Sa volonté n’était pas assez forte. La torturer, ça, il pouvait. La plier au moindre de ses désirs, il en ressentait une extrême satisfaction. Mais tuer quelqu’un, il n’y était pas arrivé. Qu’est-ce que son père dirait ? Rowan se stoppa au milieu du couloir. « Si je l’avais tuée, il aurait été fier de moi. »

Le Seigneur des Ténèbres ? Angus Mulciber ? Rowan n’avait pas pour habitude de chercher ouvertement l’approbation de ses aînés. Alors qui ? Severus ? Non, son meilleur ami aurait détesté le voir tuer. Même en son nom. En échouant à tuer MacDonald, il s'était déçu lui-même.

Sentant le regard du cadet Black glisser sur son bras, Rowan serra le poing. On aurait dit que Regulus pouvait voir au travers des multiples couches de tissu, qu’il lisait le symbole sur son avant bras et qu’il en déchiffrait tous les secrets. Il grimaça, la mâchoire crispée.

« Et si tu te trompes ? souffla-t-il en secouant la tête à la négative. En quoi est-ce un mensonge de vouloir supprimer les sang-de-bourbes ? En quoi est-ce mal ? Les moldus sont des vermines, ils nous méprisent, ils nous haïssent et nous persécutent depuis la nuit des temps alors que nous sommes plus fort qu'eux ! Tu devrais nous rejoindre au lieu de faire comme ton connard de frère ! »

Il fit volte face alors qu'il haussait le ton. Son regard remonta vers le visage du petit Black et s'accrocha à ses yeux clairs. Comme s'il avait courut un marathon, Rowan reprit son souffle pour calmer sa fureur. Il déglutit, serra les dents dans une grimace. Les paroles de Regulus pourrait le faire passer pour un traître aux yeux de Lady Walburga, aux yeux de Vous-Savez-Qui. Et le sort réservé aux traîtres, Rowan le connaissait.

La froideur de sa voix quand il reprit la parole masquait sans mal n’importe lequel de ses sentiments. Montrer autre chose que de la colère aurait été pathétique. Et pourtant, était-ce de la crainte qui serrait son cœur ?

« Si tu te dresses sur son chemin, il te tuera. »

(c) Thomas D. M.

par **Regulus Black** 22.01.24 14:55

Tell me which one is worse. Living or dying first @Rowan A. Mulciber

Être neutre dans une guerre qui se profile ne donne qu’à s’inquiéter pour ceux et celles qui y plongent tête baissée pour des idéaux quels qu’ils soient. Il ignore s’il pourra rester ainsi neutre, se détacher de cette famille pour de bon et même s’il sait que des promesses pourraient être faites pour qu’il les rejoigne, il se méfie comme toujours. Méfiance pourrait être un terme pour le définir, cette confiance qu’il place difficilement tant la vie lui a appris de se méfier même de ceux qui leur sont les plus proches. L’homme qui lui semble bien suicidaire face à lui chasse ses paroles d’un geste de main et Regulus est agacé. Il se doute que Rowan ne changera pas d’attitude, qu’elle empirera plus il passe du temps en leur compagnie qui n’est pas la sienne. Est-ce si compliqué de comprendre qu’il ne veut pas le voir disparaitre lui aussi ? « Parce que j’ai raison, tu le sais. » Il y a beaucoup d’affirmations dans les mots de celui qui n’est pas assuré, qui regrette déjà de se lancer dans une guerre de mots, de celui qui frappera le plus fort. Et indéniablement à ce jeu ce n’est pas lui qui gagne.

Et si Rowan était déjà perdu dans ce chemin qu’il se trace depuis la mort de Rogue ? C’est une pensée qu’il chasse dans son esprit même s’il n’a pas l’obstination des Gryffondor. Il est déterminé mais sait quand un combat est perdu d’avance. Il n’aime pas pourtant rendre les armes si vite alors qu’il n’a qu’à peine essayé. Il ne dit rien quand il continue à parler de MacDonald, ne saurait pas quoi y répondre de toute façon. Il peut tenter de lui faire entendre raison mais quand il semble si certain que c’est ce qu’il sera amené à réaliser dans le futur, Regulus semble sans mot, pas sur d’avoir jamais les mots justes le concernant. Le Seigneur des Ténèbres est un sujet plus facile à aborder pour celui qui a choisi la neutralité peu importe les risques, même s’il se trompe. Il ne s’en fait pas du ton qui monte, pas plus de l’attaque juste contre Sirius

« Il est dangereux. Cette foi aveugle pour celui qui vous tuerait tous sans remord m’emmerde. » Le voilà qui perd son calme, c'est rare pour le noter. Il peut comprendre les Sangs-Purs qui sont tellement habitués à obéir qu’ils ne se posent plus de questions face à quelqu’un indéniablement beaucoup plus puissant qu’eux. Rowan ? Il le pensait plus intelligent que ça. Dans ce qu’il affirme, Regulus n’a pas dit qu’il était forcément contre l’idée de les rejoindre, de cette idéologie qui fut la sienne bien des années. Il est indécis, confus dans ses choix qui semblent pourtant s’affirmer depuis la mort de James et Severus. « Oh je le sais. » Comme il sait que ce ne sera peut-être pas lui, mère s’en chargera bien avant s’il n’agit pas comme elle le souhaite. Elle n’accepte pas que son cadet lui tienne ainsi tête dans sa propre maison. Si elle ne l’a pas encore rayé de l’arbre généalogique et jeté dehors c’est qu’elle pense que ce n’est qu’une passade, qu’il va entendre raison parce que Reg a toujours été le plus raisonnable d’entre eux. « Et qui sait, avec un peu de chance, peut-être qu’il vous ordonnera de le faire à sa place. » Est-ce une moquerie envers Voldemort ou Rowan cette attaque, ce désintérêt de ce qu’il pourrait lui arriver tant qu’il pense faire les choix justes, peut-être un peu des deux.

( Pando )

par **Rowan A. Mulciber** 23.01.24 15:34

Tell me which one is worse. Living or dying first.

A présent, les deux Serpentard se faisaient face. Avec une surprenante assurance, Regulus avait clamé qu'il avait raison, que les actes de Mulciber n'y changerait jamais rien et que cela n'arrangeait pas les choses. Il affirmait que Rowan le savait. Au fond de lui, peut-être, mais impossible de l'avouer. Non pas car il était trop arrogant pour le faire, mais parce qu'il ne le réalisait pas. Pourtant, le fils Mulciber n'en dit rien. Il ne perdit pas de temps en discussion futile. Ils avaient toujours la même, au final, ça non plus, ça n'avançait pas et chacun restait campé sur ses positions. Il n'y en avait pas un pour faire un pas vers l'autre. Et si l'un s'avançait, l'autre se reculait pour l'esquiver.

A son tour, Regulus perdit son calme. On était loin de la fureur dont Rowan pouvait faire preuve, mais Mulciber sentit l'agacement du cadet Black dans sa voix. Alors, comme ça, leur foi aveugle envers le Seigneur des Ténèbres l'emmerdait ? Mais voyons, Regulus, Rowan n'était pas si aveugle que ça. Il n'était pas aussi soumis et docile que ça. Il détourna les yeux et glissa un regard par l'une des fenêtres en arc brisé. Dehors, il faisait déjà nuit. Une belle nuit de printemps, sans nuage, où les étoiles étincelaient dans le ciel. Désormais, Severus brillait avec elles.

Mais ce n'était pas le moment de le rejoindre. Rowan secoua la tête à la négative.

« Je le tuerai avant. » L'arrogance de Mulciber était si grande qu'il ne doutait de rien. Tuer le Seigneur des Ténèbres, rien que ça. Non, il visait encore plus haut. Dans un souffle, il avoua l'étendue de ses desseins. « Je les tuerai tous, et il ne resta plus rien. »

Détruire le monde et le voir brûler. Il commencerait par Poudlard, le château deviendrait un bûcher ardent pour punir les sorciers pécheurs ayant sombrés de leurs crimes et de leurs déviances. Puis ce serait Pré-au-Lard. Puis ce serait Londres. Le brasier s'étendrait dans tout le Royaume-Uni, en Europe... Dans le monde entier. Et tous les voir brûler. Ce serait beau. Les flammes lui réchaufferaient le cœur, leur chaleur comblerait sa peine et sécherait ses larmes. Il serait enfin en paix. Il n'y avait plus que cela qui importait.

Même les étoiles brûlent et se consument. Sauf une.

Il reporta son attention sur Regulus. Peut-être que le Seigneur des Ténèbres leur ordonnera de le faire à sa place. Peut-être que ça tomberait sur lui. Cette évidente éventualité, il n'y avait jamais songé. Mais cela ne semblait guère troubler le concerné. Rowan plissa les yeux et le toisa avec mépris.

« C'est ce que tu aimerais ? » siffla-t-il entre ses dents, acerbe. « C'est vrai, c'est tellement plus facile de n'avoir rien à faire et d'attendre qu'on vienne te tuer. Ça ne m'étonne même pas de toi, tu n'as jamais su faire un choix. »

Lâche. Rowan trouvait que Regulus était un lâche. Il lui avait déjà dit, il ne se privait jamais pour lui dire ses quatre vérités. Ne pas faire un choix n'en avait jamais été un. Si habituellement, ce simple constat n'était qu'une manière de le blesser, aujourd'hui, cela agaçait Rowan plus que de raison. Il serra le poing, une brève seconde d'hésitation... Puis il brandit sa baguette.

Il se mit en garde, face à face avec le fils Black, le tenant en joue et le menaçant de son arme.

« Et si je te tuais maintenant, hein !? »

Il serra les dents, ses doigts crispés sur le manche noir de sa baguette. Il fixait Regulus avec colère, fronça les sourcils pour ne pas ciller, pour ne pas faiblir. Mais entre ses doigts, sa baguette tremblait. La pointe vacillait sous ses yeux, devant le visage de sa cible.

« Si je te lançais le sortilège de la mort, est-ce que tu resterais là sans rien faire en attendant ton sort !? Tu ne peux pas passer ta vie sans faire de choix, ce n'est pas ça, vivre ! » Il grimaça, il touchait le fond du problème. Et difficile de savoir s'il parlait de sa crainte de perdre Regulus, ou de lui-même mourir. « Tu n'as pas envie de vivre, toi !? »

(c) Thomas D. M.

par **Regulus Black** 25.01.24 22:24

Tell me which one is worse. Living or dying first @Rowan A. Mulciber

C’est peut-être là le problème. Il n’a jamais su comment parler à Rowan. Beaucoup de leurs altercations se sont mal terminées et d’un autre côté ces dernières l’ont aidé à voir plus loin, se détacher même si Rowan a toujours vu en cette façon d’agir de la lâcheté. C’est différent. D’aussi loin qu’il se souvienne, il n’a jamais réellement pu penser par lui-même. Cette prise de conscience en contradiction pure envers sa mère est une pure folie, il le sait. Il sait tout autant que c’est nécessaire, qu’il a toujours été ainsi à ne pas s’éloigner d’une ligne de conduite une fois que la décision était prise. Il cherche les problèmes avec Rowan alors qu’il ne le souhaite. Il doute qu’il parviendra à l’aider, c’est usant de se dire que chacune de leurs altercations se terminera ainsi. Il n’est pas surpris de l’annonce qui suit, depuis l’essai infructueux contre un sapin. Nul doute qu’il s’est amélioré depuis. Le début le laisse perplexe pourtant. Les tuer tous ? Quel est le but, d’effacer cette peine par la fin d’un monde ? Cela ne le lui ramènera pas. Pas même l’alchimie pourrait les faire revenir. Et s’il y a une chose dont Regulus se méfie, c’est cette contrepartie. Ces magies sont sombres tant et si bien que l’on y revient pas indemne. Ce ne serait que du gâchis même au retour peu probable d’anciens camarades.

Probablement ne comprend-il pas les grands idéaux quels qu’ils soient, qu’il ne voit pas si loin. Qu’il ne veut plus voir aussi loin. Cela ne mène à rien de bon ce qu’il a perçu dans le regard de sa mère quelques temps plus tôt, ce qu’il perçoit dans celui dangereux de Rowan. « Tu m’emmerdes Rowan. » Il l’écoute dire ces mots qui ne devraient pas le toucher autant alors qu’il les a initiés. « J’ai fait des choix, des choix différents des tiens. » La différence est là sauf qu’à présent la baguette est pointée vers lui et à vrai dire en venant le retrouver, en parlant ainsi ouvertement, c’est une alternative qu’il avait vaguement envisagé dans un coin de sa tête. « Et si je te tuais maintenant, hein !? » Il l’aurait cherché.

Il ne dit rien pourtant, ne croisera pas des bras cette fois. Son regard est moins franc, plus distant. Il l’a toujours pensé : cette idée qu’il a une vieille âme. « J’ai vécu assez. » Et pas assez à la fois. « Alors cette fin du monde à la Mulciber, elle est pour quand ? » Il n’est pas amusé mais comme il est lâche pour celui qui l'a si souvent dit, il aimerait bien glaner quelques informations avant qu’elle arrive. « Cette vie que tu vises n’en est pas une. Mais j’ai bien compris que tu ne renoncerais pas. » Pas pour lui en tout cas et s’il ne fait que le penser, il doit lutter pour ne pas laisser ses joues prendre quelques couleurs malgré lui. Une note de musique le distrait, le fait oublier un moment Rowan qui ne le tuera peut-être pas juste ce soir. « J’aime beaucoup cette mélodie. C’est triste, comme nous. » Il est certaines choses qu’il ne devrait pas dire mais le Black ne s’en soucie pas. S’il ne laisse pas toujours cette faille que sont les sentiments faire surface, la musique a souvent eu un effet pour passer au travers de ses barrières construites depuis qu’il est entré au château et bien avant.

( Pando )

par **Rowan A. Mulciber** 27.01.24 11:17

Tell me which one is worse. Living or dying first.

Tu m’emmerdes Rowan. Cela commençait si mal. Il faut croire que Regulus n'avait rien écouté, comme toujours. Rowan se devait d'être le centre du monde, pourquoi cet idiot ne l'écoutait-il pas ? Pourquoi ne restait-il pas docilement lâche et ne se pliait-il pas à ses paroles ? Regulus n'avait fait aucun choix. Aucun. Si ce n'était lui faire face. Encore et encore. Tant de contractions l'emmerdaient !

« C'est toi qui m'emmerde, Regulus ! C'est toi qui te dresse face à moi pour me faire la morale, mais hormis quelque paroles, tu ne fais rien ! »

Peut-être aurait-il préféré le voir se battre. Sans doute aurait-il voulu que Regulus brandisse sa baguette pour lui faire face. Mais après ? Que ferait-il ? Il le tuerait ? Il n'en savait rien.

Tout en gardant le cadet Black en joue, Rowan se rapprocha de lui pour continuer à le menacer. Ils étaient si près, à présent, mais Regulus ne cilla même pas. Il ne croisa pas les bras pour se protéger, cette fois. Comme s'il attendait avec impatience cette mort qui le délivrerait.

J’ai vécu assez, avoua-t-il finalement et ces propos furent si improbables qu'ils stoppèrent Rowan dans sa fureur. La surprise passée, il fronça les sourcils sous le coup de l'incompréhension. Il ne comprenait pas. Il ne pouvait pas comprendre. Mais pourquoi Regulus tenait-il si peu à vivre ? Mulciber se fichait bien de la vie et de la mort, des étoiles et des insectes naissaient chaque jour, d'autres mourraient et personne ne s'y intéressait. Avec Severus, cela avait été différent... Et, peut-être que s'il y avait jamais eu cette disparition là, il n'aurait pas compris que celle de Regulus pouvait lui faire aussi mal.

Il grimaça pour garder contenance et planta son regard dans celui du rejeton Black pour lui faire face. Il encaissa les moqueries sans broncher - Regulus ferait bien moins le malin le jour où les flammes de Mulciber détruirait Poudlard ! - et il serra les dents à cette énième leçon de morale. Renoncer ? Jamais. Ce serait être lâche, ce serait être faible.

Regulus l'agaçait. Tout le monde l'agaçait.

Il songea à en finir tout de suite.

Vint soudain une étrange mélodie, en écho à ses sentiments les plus secrets. Sans pour autant baisser son arme, Rowan détacha son regard noisette de celui de Regulus et balaya le couloir des yeux pour savoir d'où venait cette musique dont il ne comprenait ni l'origine, ni le sens. Et les mots de Regulus lui offrirent l'explication qu'il cherchait.

C’est triste.

Beaucoup de choses sont tristes. Les poèmes de Verlaine, la chute et décadence d'Edgar Allan Poe, la mort de son seul et unique ami. Mais la musique, il n’en savait rien. S’y adonner faisait peur, il n'osait pas.

C’est triste, oui. Comme nous.

Finalement, Rowan baissa le bras.

« … Je n’ai jamais été bon musicien. »

Quoi que cela veuille dire. Il observa sa baguette et détailla les symboles gravés sur le manche comme s’il les découvrait. Il réalisa avec horreur qu’il se trouvait à des années-lumières des espérances du jeune Mulciber qui les avait gravé, ces runes de puissance et de victoire, en quête d’un pouvoir qu’il n’aurait jamais. En quête d’un avenir glorieux qu’il n’avait pas su saisir.

Soudain, Rowan se sentit fatigué. Las et fatigué. Son éternelle ambition écorchée, il ne restait pas grand chose.

« Je n’ai même pas envie de te tuer... »

Même plus envie de se battre. Peut-être que Regulus avait véritablement raison, peut-être que tout cela ne servait à rien. Alors pourquoi se battre en vain ? Pourquoi tout brûler jusqu’à se consumer soi-même ?

Il ouvrit la bouche, mais rien ne vint. Plusieurs fois, Rowan hésita à dire ce qui lui passait par la tête, visiblement en proie à un conflit intérieur. Il aurait voulu dire des mots, mais il ne les avait jamais ouvertement dits. Il aurait voulu exprimer ses sentiments autrement qu’en hurlant de colère, mais il ne l’avait jamais fait. Il n’en avait jamais eu le droit. Un Mulciber ne pleure pas, avait dit Winona. Il l’avait écouté. Même pour Severus, il n’avait pas eu le droit. Il ne se l’était pas accordé. Il grimaça.

La musique revint à ses oreilles. Une mélodie qu'il ne connaissait guère et qui le troublait autant que des retrouvailles avec un vieil ami disparu. Pas de paroles, juste des notes portées par le vent, douces comme le clapotis de la rivière, tristes tel le dernier sursaut de vie des flammes mourantes dans l'âtre d'une cheminée. Autour de sa baguette, ses doigts se mirent à trembler. Son regard évitait toujours celui de Regulus et fixait le sol à leurs pieds. Il se mordit la lèvre pour retenir les larmes et ne pas se laisser submerger par cette intense tristesse qui frappait à la porte de son cœur.

« … Pourquoi c’est si triste ? »

Pourquoi sommes nous si tristes ?

(c) Thomas D. M.

par **Regulus Black** 31.01.24 13:03

Tell me which one is worse. Living or dying first @Rowan A. Mulciber

Il joue à un jeu dangereux quand il n’esquisse pas un geste envers cette proposition de le tuer maintenant. Il sursaute pourtant à la suite et le regarde à moitié surpris, intrigué. Qu’était-il supposé faire ? La parole, c’était tout ce qu’il avait. Il était las, se sentait fatigué. Personne ne retenait rien des erreurs du passé, pas même lui. La phrase lui échappe comme cet autre au son d’une mélodie d’un auteur classique qu’il ne semble pas reconnaitre. Et surement est-il plus préoccupé par celui qui est décidément beaucoup trop proche de lui pour l’aider à y réfléchir. Il devrait reculer, prendre la fuite, jouer au lâche qui le défini bien mieux que de rester face au Serpentard. C’est confus ces deux idées qui se contredisent.

Le soulagement est présent sans le montrer quand Rowan ne semble pas vouloir le tuer. A parler de vengeance, même si cela fait longtemps qu’il ne parle plus à Sirius, il aurait été la cible parfaite. « Il n’y a pas besoin d’être musicien. » On peut être incapable de reconnaitre les notes de base et être capable de ressentir ce qu’un morceau dégage. Mais à part la fureur qui l’envahit tous les jours un peu plus, il doute que Rowan soit capable d’écouter en ce moment. En a-t-il été un jour seulement capable ? Avec Severus, peut-être. Il est perdu dans ses pensées, semble absent malgré la question du serpent. Il ne l’aime pas ce qu’il ressent à cette question, ce qui se montre possiblement à celui qui semble écouter. Il y a cette tristesse qu’il ressent, qu’il semble avoir depuis toujours apprivoisée comme si elle était une part de lui. « Je crois que je l’ai toujours été. » Autant le dire alors puisqu’il semble si certain de ne pas être capable de camoufler ce qu’il a tant chercher à cacher ces années au château.

« C’est compliqué. » Mais il veut bien tenter de lui raconter, de lui expliquer pour lui montrer pourquoi c’est triste, pourquoi Regulus l’est. Il ne pourrait que supposer en ce qui concerne son vis-à-vis, ne s’avancera pas sur ce terrain pour lequel il n’a aucune prise pour se rattraper si la colère de Rowan revient avec force. « J’ai vécu assez. » Il le répète, comme si cela pouvait tout résumer et en un sens c’est le meilleur résumé qu’il puisse lui donner. « C’est le message que la mélodie me renvoie malgré la note d’espoir. » Qu’il n’a pas. « J’essaye d’être quelqu’un depuis un moment, tu sais. Mais cela ne semble jamais suffisant pour… » me donner envie de rester ou aucun d’entre vous. Sans aucun doute les deux mais il se tait. Il en a déjà trop dit face à Rowan qui ne comprend pas que l’on puisse être différent de ce qu’on a prévu pour eux, de ce qu’ils renvoient la plupart du temps. « Mais surement te raconte t-elle autre chose qu’à moi. » La musique a ce pouvoir sur tous même s’il est très mauvais musicien.

( Pando )

par **Rowan A. Mulciber** 01.02.24 15:58

Tell me which one is worse. Living or dying first.

Et voilà qu'ils se mirent à parler musique et mélodies des sentiments. Regulus, surtout, ce qui surpris Rowan d'une agréable manière. Le lâche Regulus ne fuyait pas la discussion, et offrait des propos troublants. Mulciber ne sut quoi penser de tout cela. Le cadet Black posait d'étranges paroles sur les notes qui filaient dans le couloir, quelque chose ne collait pas. Rowan comprenait ce qu'il voulait dire, mais, Regulus le réalisa avant lui, cette triste mélodie leur contait des choses différentes.

Trop près de son interlocuteur, Rowan se recula d'un pas et glissa sa baguette dans sa cape. Elle ne ferait plus de mal pour ce soir, le fils Mulciber préférait se concentrer sur les notes et sur la musique.

Mais que lui racontait-elle ?

« Elle..., commence-t-il, hésitant comme lorsqu'on marche sur une rive boueuse et qu'on ne veut pas chuter dans l'eau glacée. Elle parle de solitude, je crois. »

Il fronça le nez pour retenir les larmes qui piquaient ses yeux. Sa fierté lui interdisait de craquer, surtout devant Regulus. Pourtant, qu'avait-il a y perdre ? Il estimait ne plus rien avoir. Il décevait ses parents, Severus n'était plus de ce monde, il n'avait personne... Ou presque. Et pour une inexplicable raison, il avait envie de lui parler. De se confier. C'était insensé de se livrer ainsi à son ennemi, de lui offrir ses craintes et ses doutes.

Mais il en mourrait d'envie. Il se lassait d'être seul. Même les oiseaux ont besoin de branches sur lesquelles se poser pour se reposer.

« Avant, ça me mettait en colère. » D'être seul. Il étouffa un rire amer et grimaça un sourire. Il avait toujours été en colère. D'aussi loin que remontait sa mémoire, il se voyait en proie à cette incontrôlable ire, à ce brasier ardent, à ce feu insatiable de haine et de violence. Alors il la laissait faire et il détruisait tout sur son passage. A faire tant de bruit, il n'entendait plus la mélodie de Dame Solitude. « Mais aujourd'hui, ça me rend triste. Ça fait mal, là, tu vois...? »

Il posa sa main sur son propre torse, au niveau du cœur, et marqua une pause dans sa réflexion. Sous ses doigts glacés, il sentait la chaleur de son être. Son torse qui se soulevait au rythme de sa respiration. Son cœur qui battait, mais pour combien de temps ?

« Ce n’est jamais suffisant, reprit-il soudain avec amertume comme si les paroles du brun faisait enfin écho à ses réflexions. Quoi que tu fasses, ça ne plaira pas. Les gens attendent de toi que tu sois quelqu'un d'autre pour leur plaire, mais ils te jugent parce que tu n'es pas toi-même. Et si tu oses aller à l'encontre de ce qu'ils veulent, ils te méprisent. Les gens sont des connards et des hypocrites. Il faut arrêter de vouloir vivre pour les autres, ça ne sert à rien, on les décevra toujours à un moment. » Certainement pour cela que Regulus l'avait déçu. Certainement pour cela qu'il avait déçu Regulus. Il haussa les épaules. « Et vivre pour soi ? Pour avoir essayé, je sais que c'est impossible. La solitude pèse plus que le jugement. »

Il observa une dernière fois le visage de son interlocuteur. Pour une fois, il ne le voyait pas à travers la haine ou le mépris. Il le découvrait comme s'il ne l'avait jamais vu avant ce jour. Il vit la tristesse dans son regard, la fatigue dans ses traits, dont les boucles d'ébène sublimaient la courbe, dont la peau sans doute si douce invitait aux caresses. Une œuvre inachevée et déjà lasse de tout qui aurait pu être magnifique.

Rowan avorta le geste étrange qui traversa son esprit et se détourna. Joignant ses mains dans son dos, il fit quelques pas nonchalants vers la fenêtre et s'arrêta devant. La nuit était belle, se dit-il. Assez belle pour que ce soit la dernière.

« Mais est-ce une raison pour ne plus vouloir vivre ? Hm… Je n’en sais rien. Mourir est peut-être plus simple que de vivre. »

(c) Thomas D. M.

par **Regulus Black** 13.02.24 3:08

Tell me which one is worse. Living or dying first @Rowan A. Mulciber

Il ne veut pas mourir. Se maintenir en vie depuis le départ de Sirius et plus tard après leur mort, aura été ce maître mot pour le définir et pourtant le voilà qui n’en montre rien. Se dévoiler n’est pas une chose facile même pour un fait aussi simple. Ces notes les aident à parler à leur façon. C’est plus facile, plus abstrait. Ne se dévoile t-il pas à l’instant à en parler de ce qu’il ressent depuis toujours ? Il reste immobile, pince le bout de son pull avec ses doigts, signe de nervosité. Parler du morceau lui offre cette pause qu’il ne saisit pas au vol pour ne plus jamais reparler de lui, de ce qu’il ressent face à lui. C’est compliqué, il n’aura jamais résumé aussi facilement ce qu’est la tristesse, ce qu’est-ce morceau, ce qu’il est lui, ce qu’il ressent par rapport au Serpentard qui emprunte un chemin qu’il craint trop d’emprunter.

Il aurait pu quelques années plus tôt s’il avait suivit aveuglément les préceptes d’Orion et Walburga, s’ils avaient réussi à le contrôler par la peur. La mélodie se poursuit, plus sombre, mais joyeuse aussi, entêtante de celles qui ne vous lâchent plus depuis qu’elles sont dans vos têtes, surtout reliées à un moment bien particulier. Si la musique a le don d’apaiser, il sait que ce n’est que temporaire cette pause de désaccords qui fait du bien. Il est troublé de le penser mais sait qu’il a toujours détesté leurs désaccords, craint leur confrontation mais peut-être que c’était là la seule façon trouvée pour qu’il ne l’ignore pas complètement. Il remercie la froideur reconnue des Black pour ne pas lui faire perdre tous ses moyens par cette réalisation qui le laisse interdit tout en observant un Rowan différent qui le touche. Il se tait, ne l’interrompt à aucun moment, comprend la solitude, le jugement qu’ils gèrent de façon différente.

Les paroles sont peut-être un peu cassantes mais franc, Rowan l’a toujours été. Il n’a jamais mâché ses mots pour dire ce qu’il pense. Une qualité malgré les mots blessants, pas toujours si justes selon les personnes à qui ils sont adressés mais il sait que tout ce qu’il dit face à lui l’est. « Les deux sont terribles à vivre. » Pour les avoir vécus en même temps, il est moins seul aujourd’hui. « Le mieux est d’être du côté de celui qui ne te tuera pas ? » C’est une question, il n’est pas certain de vouloir la réponse. « Je crois qu’on se juge assez soi même pour se laisser juger par les autres mais que. » C’est comme ça que le monde est fait. Ils n’échappent pas à ce jugement ou qu’ils soient. Ce jugement l’aide à ne pas partir en vrille, à garder le contrôle sur la personne qu’il aimerait devenir. Ce n’est pas qu’il aimerait s’éloigner de sa propre noirceur. C’est qu’il craint s’il ne s’écarte pas du chemin tracé par les siens, qu’il devienne comme ceux qui n’ont jamais voulu de Sirius et lui. Il ne lui pardonne rien. Il comprend que quelqu’un, dans un tel environnement, avec tel passif, ait pu prendre ce chemin là qui pourrait être le sien s’il n’agit pas avec cette neutralité que Rowan déteste. Il se protège, pose des limites envers ce qu’il peut encaisser et tout le reste.

Regulus l’observe curieusement se diriger vers la fenêtre avec cette assurance différente de la sienne qui n’est présente que pour camoufler cette lâcheté qui sera toujours sienne. Pas assez courageux pour en finir, pas assez courageux pour vivre cette vie comme si elle était véritablement la sienne. C’est tellement étrange cette discussion qu’ils ont, étrange au point qu'il remarque à peine cette curieuse valse qu'ils ont lorsqu'il se rapproche du Serpentard. Il se fige pourtant à ses paroles, ne comprend pas pourquoi il sent le froid lui mordre la peau. Quand lui fait semblant de ne pas craindre la mort, le voilà se sentant mal quand Rowan énonce cette possibilité. Sa vision se trouble, il ne se sent pas bien. « Ne dis pas ça. » Il tente l’assurance qu’il n’a plus quand son cœur se serre et qu’il sent l’incompréhensible panique prendre le dessus. « Je. Ne. » Ca ne lui était pas arrivé depuis un moment cette panique sourde, depuis la mort de James, depuis le départ de Sirius, depuis qu’elle leur a froidement balancé un jour qu’ils auraient dû mourir dans ce bain sans se douter qu’elle lui offrait ainsi la compréhension d’une de ses plus grandes peurs. Il doit se reprendre, gérer. Il déteste l'idée de pleurer devant celui qui le trouve déjà si faible.

( Pando )

par **Rowan A. Mulciber** 13.02.24 11:08

Tell me which one is worse. Living or dying first.

Il en avait trop dit, mais Regulus ne le jugea pas. C'était apaisant. C'est en baissant les armes que l'on se rend compte que se battre continuellement est épuisant. Rowan prit une grande inspiration et laissa échapper un soupir.

Solitude ou jugement, les deux sont terribles à vivre. Le joli garçon aux boucles brunes marquait encore un point.

Rowan grimaça un sourire crispé, mais refusa de répondre à cette question qu'on lui posait, il refusa de faire un choix. Ce qui le tuerait ? Ce n'était pas l'immonde et infinie tristesse qui noyait son cœur et érodait les souvenirs, ce n'était pas Dame Solitude qui avançait à ses côtés peu importe le chemin qu'il empruntait. Ce qui le tuerait ? Lui-même. Mais il ne le réalisait même pas. Sa propre colère l'avait déjà trop amoché et, à présent, il avait trop honte pour vouloir ouvrir les yeux. Le Jugement, encore. S'il avait fallu répondre à Regulus, aurait-il donc dû choisir la Solitude ? Mais il la détestait. Elle l'effrayait. Face à elle, il redevenait ce petit garçon que les autres Serpentard avait rejeté faute d'un sang pas assez pur, ce petit garçon qui manquait simplement d'amour et d'affection. Le regard perdu dans les étoiles, il ne pouvait pas l'admettre. Le Jugement, encore. Le sien, plus que celui des autres.

Il s'éloigna, Regulus ne tarda pas à le rejoindre. Cette étrange danse lui plaisait. La musique continuait son chemin dans les couloirs et se tintait d'étranges couleurs, celles d'un ciel au petit matin, lorsque le soleil chassait la sombre nuit et illuminait le monde de sa chaleur et de sa lumière. Un sentiment trop joyeux, peut-être, Rowan était un oiseau de nuit, il avait toujours préféré l'obscurité, et les quelques étoiles qui y brillaient.

Son regard quitta le paysage et glissa sur le cadet Black en l'entendant bafouiller. Il fronça à peine les sourcils, étrangement intrigué. Il pensait que la muraille que Regulus avait dressé autour de lui était indestructible. Aurait-il toucher une corde sensible, lui, le piètre musicien ? Habituellement, il s'en serait amusé, il s'en serait moqué. Mais la soudaine détresse du jeune homme lui fit plus de mal que de bien. Il serra son poignet entre ses doigts, dans son dos.

Il ne le quittait pas des yeux, il n'y arrivait pas. Il ne le voulait pas.

« Pourquoi ? »

Il aurait cru que Regulus partagerait son avis. Peut-être s'était-il trompé, et que mourir était aussi effrayant que de vivre. Finalement, il détourna le regard.

« C'est une vraie question que je me pose. La Mort ne me fait plus peur, elle ne me fera pas de mal en me tuant. C'est juste la fin d'un cycle, le commencement d'un nouveau. Ne serait ce pas une bonne chose, au final, s'il n'y avait plus de Rowan Mulciber ? A qui manquerait-il ? »

Il serra les dents et fronça le nez pour réprimer l'amertume qui gagnait son cœur. C'était Mary qui avait planté la graine du doute dans son esprit, jadis. Et, aujourd'hui, il connaissait la réponse.

« A personne. »

Hormis à sa mère, peut-être. Winona l'aimait, c'était évident. Mais quelle mère n'aime pas son fils ? Cette pauvre femme ne supporterai pas la perte de sa progéniture, mais elle avait son époux. Elle ne serait pas seule pour affronter l'absence et la solitude. Oui, c'était égoïste, mais vrai : Madame Mulciber mise à part, il n'y avait personne pour le regretter.

Il glissa un nouveau regard vers Regulus, guetta ses réactions et les expressions sur son visage. Il le provoquait, d'une certaine manière, il le testait. Quelque part au fond de lui, il souhaitait que le jeune homme sorte de sa réserve et le secoue un peu. Qu'il le contredise. Qu'il lui dise clairement ce qu'il mourrait d'envie d'entendre. Et que ce soit sincère.

Rowan détourna les yeux. Dehors s'étendait la campagne écossaise, cette amas de verdure sans fin perdu au milieu de rien. Le château de Poudlard avait été construit en hauteur, comme n'importe quelle forteresse médiévale. A leurs pieds, derrière cette fragile paroi de verre, il y avait un affleurement rocheux particulièrement acéré. L'enfant troublé que Rowan avait été - et qu'il était encore un peu, quoi qu'on en dise - s'était souvent demandé ce que cela faisait de chuter d'une aussi grande hauteur et quels seraient les dégâts sur un pauvre corps lancé dans le vide et s'écrasant sur les lames de pierre. Quelles sensations ressentait-on, aussi. Il parait que l'on mourrait de peur avant l'impact. Mais il ne fallait pas se rater.

D'un ton trop détaché pour cacher son véritable trouble, il posa son ultime question. Ce n'était pas celle que son cœur voulait poser, mais elle semblait plus simple que de demander si Regulus tenait véritablement à lui.

« Si je brisais cette fenêtre, m'empêcherais-tu de sauter ? »

(c) Thomas D. M.

par **Regulus Black** 20.02.24 2:14

Tell me which one is worse. Living or dying first @Rowan A. Mulciber

Il remercie l’enseignement Black, sa capacité de se tenir droit quand sa voix le lâche au constat de Mulciber qui se rapproche du sien certains jours. Il ne les aime pas ces discussions beaucoup trop sombres et violentes qu’ils ont bien souvent eues, qu’il a initiées cette fois en se mêlant de ce qui ne le concerne pas. Il le regarde se diriger vers la fenêtre, incertain de ce qu’il s’apprête à réaliser. Rowan est à la fois prévisible et imprévisible pour Regulus qui ne parvient pas à deviner ce qu’il se cache derrière cet agissement dont il rejette égoïstement la possible finalité. « On ne devrait pas parler de ces choses là si facilement. » Sa voix tremble encore un peu, il se sait secoué, incapable de mettre des mots sur ce qui le secoue. De dire s’il s’agit des ces propos morbides ou de la personne qui les énonce. C’est particulier mais il sait aussi qu’il n’imaginait pas ce mal les frapper de sitôt malgré leurs familles, les ténèbres qui les enveloppent chaque jour un peu plus. Ce n’est pas une vraie raison qu’il lui donne, plus simplement : c’est tout ce qu’il parvient à lui donner comme réponse sur le moment.

Il sursaute à la suite. Cette question le ramène des années en arrière au départ de son frère sans un regard pour celui qu’il laissait seul dans cette maison, qui n’avait pas dans ce caractère la force de réaliser le même exploit que lui. Il se tait quand une petite voix lui souffle de parler. « Bien sur. » La réponse fuse comme il l’aurait fait pour presque n’importe qui d’autre. « Mais tu me ressemblerais trop en agissant ainsi. » Ils ne sont pas similaires, n’est-ce pas ? Si c’est la bonne carte à jouer l’antagonisme, il n’en a aucune idée mais c’est une carte qu’il ne se refuse pas. Il ne plaisante pas, ne le pourra jamais sur ça. « Je n’aime pas les adieux. Pas même les tiens. » Façon bancale de dire qu’il préfère qu’ils se gardent en vie de façon étrange plutôt que de le voir partir. « La vie pourrait te surprendre. » A sa façon, comme elle le fait depuis toujours avec eux. « J’aimerais bien qu’elle te surprenne encore un peu. » Il s’adosse au mur à ses côtés, aimerait bien que Rowan y croit pour lui malgré ses doutes ces fois là quand son esprit est dans cet ailleurs incertain. Il a envie que Rowan ne le déteste pas au point de le laisser à vie avec cette image d’avoir été incapable d’aider l’humain derrière ce masque de froideur que le Serpentard offre le plus souvent.

( Pando )

par **Rowan A. Mulciber** 03.03.24 21:01

Tell me which one is worse. Living or dying first.

On ne devrait pas parler de ces choses si facilement. Quoi donc ? La Mort ? C'était en en faisant un tabou qu'elle devenait un monstre squelettique fauchant les vies humaines comme du blé arrivé à maturité. C'était en la cachant qu'on la rendait immonde et qu'elle nous effrayait. Rowan en était persuadé. Ses propres parents n'avaient pas fait exception. On ne parlait pas d'elle sous le toit des Mulciber, de peur de l'inviter à entrer, si bien qu'à présent qu'il y était confronté - et pas en ayant lui-même tuer quelques animaux pour ses expériences - il était terrifié et désemparé. Il comprenait que Regulus puisse la craindre, étrangement, il ne le critiquerait pas pour cela.

Cependant, il fut déconcerté par la rapidité avec laquelle le cadet Black répondit à son autre question. Rowan quitta des yeux la fenêtre et le vide et posa son regard sur son interlocuteur. Bien sûr, qu'il lui disait. Bien sûr qu'il l'empêcherait de sauter. C'était exactement ce que l'héritier Mulciber souhaitait entendre et les mots du plus jeune lui pincèrent le cœur. Mais cela ne faisait pas mal. Quel étrange sensation que ce soulagement. Puis vint la raison, cette vile logique empreinte de paranoïa, qui le fit soudain douter et remettre en cause les propos de Regulus. Il ne s'imaginait pas le voir mentir. Regulus serait bien du genre à l'empêcher de se jeter par la fenêtre. Mais peut-être que le fiston Black ne le sauverait que pour s'éviter d'avoir une mort sur la conscience, même la sienne, et non pour simplement le sauver. Malgré tout cela, il marquait un point en évoquant une possible similitude entre eux s'il allait au bout d'un tel acte.

« Je serais lâche, c'est ça ? »

Il souffla du nez, moqueur. Bien évidemment que cela serait lâche. Rowan avait toujours méprisé les gens qui mettaient fin à leurs jours. Au fond de lui, il ne souhaitait pas leur ressembler. Ça lui faisait trop peur.

Il reporta son attention sur le paysage quand Regulus parla des adieux. Qui aimait ça ? Personne. Rowan le laissa poursuivre, comme s'ils pouvaient continuer cette discussion pour toujours et ne jamais devoir l'arrêter. Comme si elle suffisait à repousser indéfiniment tout le reste. Du coin de l'œil, il devina que le brun s'adossait au mur, mais il ne parvint pas à lui faire face quand ce fut à son tour de répondre.

« ... La dernière fois que la vie m'a surpris, elle m'a arraché mon meilleur ami. » Il cracha ses mots avec amertume, grimaçant dans l'espoir vain de maîtriser les tremblements de sa voix. « La seule personne sur cette putain de Terre qui n'est pas ma mère et qui se souciait de moi. Le seul qui restait avec moi, le seul qui me comprenait ! Et même lui, il m'a...! »

Abandonné. Ce n'était pas le véritable terme et il le savait. Ce n'était pas juste de penser ainsi. Severus n'avait jamais cherché à lui faire du mal ou à l'abandonner ; c'était la colère et la tristesse qui obscurcissait son jugement. Il lui fallait un coupable à cette injuste tragédie. Si ce n'était pas Severus, cela ne pouvait être que lui-même. Il se stoppa avant de se laisser emporter par ses émotions et prit le temps d'une grande inspiration pour se ressaisir. A défaut de pouvoir contrôler les aléas de la vie, il tâcherait de contrôler ses propres sentiments, pour une fois.

« Si elle doit encore me surprendre en tuant ma mère ou... » Impossible d'aller au bout de cette pensée fugace. Il posa simplement son regard sur le jeune homme à ses côtés. « Non, je refuse. »

Il n'y avait que Rowan Mulciber pour être en colère contre la vie elle-même.

Il se détourna. De la fenêtre et du vide. De Regulus. En s'éloignant de quelques pas, il profita de ne plus devoir soutenir son regard pour se frotter les yeux. Du dos de la main, il chassa avec rage les larmes qui ne faisaient que poindre depuis plusieurs semaines, ces larmes amères qu'il ne s'autorisait pas à laisser couler. Pourtant, elles revenaient sans cesse à la charge. Elles ne le laissaient pas en paix.

« 'tain... Fais chier ! »

Une poussière dans l'œil, dira-t-on pour ne pas faire étalage de sa faiblesse. Il renifla, sentant bien qu'il était à bout. Au bord du gouffre, prêt à sombrer dans l'abîme, à se noyer dans l'abysse. Mais il avait trop honte qu'on puisse le voir sombrer. Trop honte. Surtout devant lui. Dos à Regulus, Rowan le chassa d'un vague geste de la main.

« Allez, Black ! Fiche le camp ! T'as pas autre chose à faire plutôt que de rester là à me regarder !? »

Cruel paradoxe. Il fallait qu'il parte, mais qu'il ne l'abandonne pas.
Qu'il ne voit pas ses larmes, mais qu'il soit là pour l'aider à les sécher.

(c) Thomas D. M.

par **Regulus Black** 23.03.24 23:47

Tell me which one is worse. Living or dying first @Rowan A. Mulciber

Il devrait le laisser tout en s’en sachant incapable. Ce ‘bien sur’ lancé comme s’il aiderait n’importe qui d’autre dans la même situation n’est pas si loin de la vérité et à la fois bien éloigné. Il n’est pas quelqu’un qui se mêle de la vie des autres. Alors pourquoi maintenant quand Rowan semble ne rien attendre de ce futur qui les attend. Il hésite alors quand il s’adosse, quand il n’aurait de toute façon pas les mots pour l’en empêcher, ne l’a jamais eu pour le contrer, Mulciber. Il ne l’a jamais écouté, pourquoi serait-ce différent aujourd’hui ? Il veut à la fois être celui qui le sort de cette sombre descente aux enfers dans laquelle il se complait et ne pas rester quand il doute avoir gain de cause face à l’attitude de celui qu’il ne sait pas véritablement comment aborder. Il hausse les épaules à la vérité dite. Aujourd’hui peut-être que Regulus est le moins lâche des deux. Cela fait un moment qu’il n’a pas pensé en finir, depuis que Sirius l’a abandonné. Les paroles non dites de Rowan le crispent, c’est la colère qui le fait confondre.

« Sa vie t’a été enlevée. » Il nuance tout en n’aimant pas ses propres paroles, d’une possessivité qu’il supporte difficilement. Il ne se voit pas lui parler de cette différence. De cette vie qu’il a eu différente aux côtés de Severus, de sa mère. La sienne ? Walburga Black serait tout simplement déçue s’il venait à prendre cette même décision que Rowan semble mettre de côté un court moment. Il ne peut pas s’empêcher de regarder par la fenêtre plutôt que de le regarder lui, c’est qu’il est tentant de se placer devant cette fenêtre. C’est ridicule parce que bouclettes rousses en trouverait d’autres, à un autre moment sans personne pour contrecarrer ses plans s’il était obstiné.

Il se tait alors, c’est tout ce qu’il dira sur cet abandon, il ne va pas se mettre à parler de lui. Ce n’est définitivement pas le moment, cela ne le sera jamais. Il n’en vient pas à le regretter. Il est désarmé à la suite, regarde ses mains plutôt que Rowan qui n’a pas du souvent s’autoriser d’exprimer autre chose que de la colère. Cette tristesse, il ne la maîtrise pas. Il garde les yeux obstinément baissé tant que Rowan ne se retourne pas malgré ces mots. « Je ne te regarde pas. » Mais il entend chaque nuance dans cette voix qui se veut maîtrisée sans parvenir à l’être, pas totalement. Ce n’est pas un art simple à maîtriser. « C’est le problème avec toi, Rowan. Tu ne vois que le pire de ce qu’il pourrait arriver dans cette vie et la suivante. Te laisser ? J’en suis incapable. » Et si Rowan change de posture, lui préfère garder la sienne. Il n’avait pas prévu de le lui dire, cette autre formulation de cette phrase lancée pour l’empêcher de sauter. Et pour ses croyances, il ne les connait pas, enfin si : une. Celle de voir brûler le monde entier. Il y a un autre chemin même s’il ne peut deviner lequel ce sera. C’est une chose qu’il n’a pas, ce pouvoir de voir des bribes d’avenir, qu’il n’aurait jamais voulu obtenir.

« La mort n’est pas le seul chemin. » C’est sa finalité. Il ne veut pas parler de Severus, pas de James. Un jour peut-être ils prendront le temps si Rowan l’y autorise, si après aujourd’hui encore, Regulus pourra parfois, être à ses côtés malgré sa lâcheté, sa neutralité qu’il juge traitresse sans se douter qu’il aura probablement raison dans ce futur incertain avec cette présence surnaturelle de Voldemort qui le terrifie mais cela, jamais il ne le lui avouera.

( Pando )

par **Rowan A. Mulciber** 08.05.24 18:15

Tell me which one is worse. Living or dying first.

Il plissa les yeux pour empêcher ses larmes de couler, renifla pour ravaler les sanglots coincés dans sa gorge. Je ne te regarde pas, disait Regulus, pourtant Rowan sentait son regard dans son dos - ou était-ce son propre jugement qui pesait sur ses épaules et le frappait de honte ? Le transperçant comme une épée, il ouvrait son torse et exposait au monde son cœur meurtris et douloureux. Impossible de se cacher, impossible de le nier... Et, pourtant, une envie, un besoin. Qu'on panse ses plaies et qu'on lui fasse tout oublier.

Rowan Mulciber était pessimiste, Regulus ne faisait que souligner une évidence. Il ne savait pas, non, voir la lumière dans la nuit, imaginer un peu de bonheur dans cette vie et la suivante. Il n'y a pas de seconde vie, il en était convaincu, voilà pourquoi la sienne était si triste. Pas d'espoir, pas de rêves. Juste un néant étouffant à la fin, l'oubli.

« Je ne veux pas que tu me laisses. » Un aveux murmuré qu'il étouffa de lui-même, avec sa honte et haine. Une supplique qu'il n'osait pas vraiment adresser. « Je ne veux plus être tout seul... »

Je fais des erreurs lorsque je suis seul.
Au bout de son bras douloureux tremblaient ses doigts. La dernière de ses erreurs, justement, qui serpentait sur sa peau et dans sa chair. Celle qui lui serait fatale.

Il pivota vers Regulus, l'air hésitant, comme s'il l'avait perdu de vue trop longtemps et qu'il peinait à le retrouver.

« Le chemin vers quoi...? »

La finalité de la vie est la mort, quoi que dise Regulus, ils ne pourraient ignorer cette triste vérité et la changer. Mais au travers des paroles maladroites et évasives du jeune homme, Rowan crut deviner le message caché. C'était trop optimiste, autant pour l'un que pour l'autre. Ce n'est pas la destination qui est importante, mais le trajet parcouru, n'est-ce pas cela que l'on raconte ? Mais comment ce chemin pourrait-il être plaisant ? Rowan n'en voyait que la noirceur. Chacun de ses pas était plus douloureux que le précédent, plus lourd, plus traînant. Jusqu'où irait-t-il ainsi ? Il ne se pensait plus capable d'avancer. Etait-ce lâche d'accepter s'être tromper et de vouloir faire demi-tour ?

Rowan baissa les yeux et lorsqu'il les releva, c'était comme s'il avait prit une importante décision. Il revint vers Regulus, franchissant la distance qui les séparait et qu'il avait lui-même instauré. Les vestiges de ses larmes illuminaient encore un peu ses yeux, et il lui offrit un sourire amer.

« C'est trop tard, tu sais ? J'emprunte un chemin sale et sombre, éclairé de torches dont la lueur vacille au cœur de la nuit noire. Un sentier tortueux duquel je me suis éloigné, avant de m'égarer dans la forêt de mes péchés... »

Ses doigts vinrent frôler la joue du cadet Black, y laissant le bref souvenir de leur passage. Une infime chaleur s'évanouissant dans les froides nuits d'hiver, un semblant de tendresse à laquelle il se refuse.

« Et je ne veux pas que tu m'y suives. »

Il y avait déjà entrainé Severus.

(c) Thomas D. M.

par **Regulus Black** 13.05.24 15:50

Tell me which one is worse. Living or dying first @Rowan A. Mulciber

Il ne veut pas comprendre pourquoi il reste, pourquoi il semble tant décidé à sauver ce garçon étrange à ses côtés. C’est drôle cette idée sauver Rowan qui ne part pas alors qu’il n’a jamais fait partie de ceux qui sauvent. C’était plutôt James. Il ne dit mot sur sa mort alors que Rowan fait tout le contraire à propos de Severus, semble avoir toujours plus ou moins dit les choses, à sa façon. Il ne part pas malgré le ton qui monte, cette colère de le savoir à ses côtés, l’empêchant, il l’espère, d’agir contre sa vie. Il se sent égoïste mais il l’a toujours été. Il tente alors de ne pas le regarder, de ne pas deviner ce qu’il se passe sous cette colère visible et n’y parvient pas. Il n’a jamais vraiment cherché à savoir qui était Rowan qui n’était que l’ami inatteignable de Severus. Tout ce dont il se souvient c’est leurs rares confrontations et rarement elles ne se sont bien terminées pour lui, il ne voit pas pourquoi cela changerait cette fois-ci. Il devrait partir, le laisser : il en est incapable. Il reste silencieux alors, pas certain d’avoir les réponses. Ce ne sont que des paroles quand lui même n’est pas si sur de savoir ce qu’il veut, ce qu’il attend de cette vie compliquée qui s’annonce. Rowan a-t-il raison ? Les rejoindre, vraiment ? L’introspection choisi mal son moment car après tout n’est ce pas ce qu’on lui a appris toute sa vie ?

Il n’a pas les réponses, pas pour lui, pas pour Rowan. Il ne les a jamais eues. Ce n’est que du vent, pour se gagner du temps, pour tenter de voir clair au travers du brouillard de ses sentiments confus qui le terrifient. Pourquoi veux-tu à ce point le sauver quand tu n’as pas accepté cette aide de James ? Il ne peut pas bouger, est incapable d’esquisser un geste pour le laisser seul même s’il le devrait pour le laisser décider de ses propres choix, pour ne pas se donner le temps de réfléchir un peu trop à ce qu’il se passe. Il ne lui répond pas, reste sans savoir, sans l’ignorer d’autant plus aussi, qu’il ne veut pas rester tout seul. Il ne veut pas qu’on l’abandonne à nouveau même s’il s’agit de Mulciber qui pourrait bien le faire changer d’avis sur tout ce en quoi il croit. Et c’est terrifiant quand Regulus reste ainsi silencieux sans savoir quoi répondre quand c’est important. Comme aujourd’hui. Comme ça a toujours été le cas.

Il sursaute involontairement en observant Rowan qui lui pose cette question qu’il n’attendait pas. Il ne semblait pas vouloir cet autre chemin quelques secondes plus tôt, alors pourquoi cette question. « Je ne peux pas le deviner. » Ce que sera cette suite pour Rowan s’il ne suit pas cette finalité du néant. « Cela pourrait bien être n’importe quoi. » C’est la réponse la plus sûre qu’il puisse lui donner. « Peut-être que je te suivrais dans ces autres sentiers. » Il fait attention, ne saurait aller trop loin dans ses hypothèses hasardeuses d’une vie que l’on ne peut deviner sans l’avoir vécue. Il est décontenancé à la suite, bien sur que Rowan Mulciber se doit de penser qu’il est trop tard. Mais cette suite-là le laisse confus. Le voilà bien incapable de s’écarter du toucher de Rowan jusqu’à ce qu’il recule. Sa respiration semble reprendre sans qu’il ait conscience qu’elle s’était momentanément coupée. « Tu rends tout beaucoup trop confus. » C’est celui qui refuse à choisir qui dit ça, qui se place dans cette neutralité dérangeante.

Son cœur manque un battement quand il s’approche, hésite, pose une main sur cette joue pour y retirer cette larme, restée juste pour lui. « Et si j’avais envie que tu me guides à travers ce chemin ? Et s’il n’était pas aussi cabossé que tu le crois ? » Il reste celui sur qui reposent tous les espoirs Black, celui qui constamment, silencieusement, n’a jamais réellement fait comme on le lui ordonnait. Il ne le peut, seul trait Gryffondor peut-être malgré un caractère résolument Regulus Black plus que Serpentard, ce serait beaucoup trop réducteur. « Tu le sais que j’ai jamais fait comme tu le voulais. » Il ne va pas lui imposer sa présence non plus, c’est la toute la nuance. Il fera comme il l’entend mais refusera d’être de ceux qui s’imposent, qui ne laissent pas le choix si vraiment, ce chemin là ne convient pas.

( Pando )

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