Cours de potion 1 : L'amortentia

Je ris à la remarque de Remus, tout en continuant de travailler. Une fois la potion terminée, mes camarades se lancent pour décrire leurs odeurs. Avant que ce ne soit mon tour, j'inspire les volutes au-dessus du chaudron. J'écoute d'une oreille distraite les réponses de mes camarades et hausse un sourcil, lorsque mon ami énonce les siennes.

Je ne sais pas trop comment décrire ce que je sens, alors je tente d'isoler les différentes odeurs.

Eum. Parchemin neuf. Vieux livre. Ouh, fraise !

J'inspire à nouveau, tentant de comprendre les autres odeurs mêlées.

Pluie ? Oui. Et ... La menthe poivrée ?

Je hausse à nouveau les sourcils, ne comprenant pas réellement ces arômes. Un regard interrogateur posé sur Remus, je hausse les épaules, signe que, pour une fois, je n'ai pas la réponse à ma propre question : d'où est-ce que ça vient ?

Lorsque Calli aperçut du coin de l'œil son binôme la rejoindre, son visage pâlit légèrement. Elle ne devait PAS réussir cette potion pour parvenir à atteindre son objectif. Elle avait toujours été douée en Potion et adorait cette matière, donc en saboter une lui fendait le cœur. Mais elle le devait.

Alors, à chaque fois qu’elle voyait Lazarus avoir l’esprit ailleurs, regardait autre part ou s’occuper des ingrédients, elle en profitait pour oublier de tourner la mixture une fois, ou la touiller dans le sens inverse, ou glissait tout simplement un ingrédient qui n’avait rien à faire là mais qui ne risquait pas de transformer l’épais liquide odorant en bombe à retardement.

Lorsque le Professeur Slughorn passa dans les rangs pour leur souffler que leur potion n’était pas suffisamment mousseuse, elle savait qu’elle approchait du but. Et elle en était presque désolée pour son coéquipier qui semblait être doué dans cette matière lui aussi.

C’était désormais à son tour de respirer l’odeur de l’Amortentia à plein poumons pour tenter d’y percevoir les odeurs recherchés et la dernière la laissa coi.
« Je sens… l’odeur de la terre chaude lorsqu’elle est frappée par une pluie estivale, l’odeur d’un vieux fauteuil en cuir, celle d’un livre neuf et… » La jeune femme fronça les sourcils au-dessus du chaudron. « Je ne reconnais pas la dernière senteur… »

Perturbée, elle l’était. Outre cette dernière fragrance dont elle ne trouvait pas le nom, elle avait dû mettre à mal son propre travail pour parvenir à ses fins, mais surtout à celui de son partenaire qui n’avait rien demandé. Elle trouverait le moyen de se racheter un jour, sans qu’il le sache. Peut-être.