With the lights out, it's less dangerous (Rowan)

Il a l’impression de marcher dans du vide, qu’à un moment il va chuter sans parvenir à se relever. C’est une impression persistante depuis quelques semaines qui l’empêche d’aller vers ces autres qui ne sont pas Evan et Barty et même leur compagnie ne change pas son humeur. Il n’y a pas de lettre lui rappelant sa place pourtant. Il y a simplement qu’il est morose et même Noël ne change rien à son état. Il a joué le jeu à Pré-au-Lard mais le fait est que Regulus semble assez perdu depuis un moment. Pas étonnant à ce que le professeur lui ait demandé d’aller à l’infirmerie après que son chaudron lui ait sauté au visage mais le fait est qu’il va bien. D’apparence, du moins il va bien. Il a ce temps de l’heure libre avant le prochain cours et sans surprise, c’est qu’il se chercherait presque une excuse pour ne pas s’y rendre quand il se dirige comme d’un automatisme vers les sous-sol du château anglais.

Il voudrait avoir plus de temps, pouvoir prendre quelques heures dans la journée pour voler. C’est bien l’une des seules choses qui l’aide à oublier cette morosité qui lui colle à la peau. Il ne dit rien pourtant, préfère continuer d’agir comme d’habitude avec les autres, ne pas inquiéter ni donner de bâton pour se faire battre s’il se confiait à la mauvaise personne. C’est calme, presque trop calme dans les couloirs mais c’est qu’à cette heure là chacun est sensé être en cours. Alors il ne s’en fait pas de cette impression étrange quand il passe un couloir en regardant à peine ce qu’il s’y trame. Il a vu pourtant cet élève et Mulciber. Il est souvent plus facile de passer son chemin que de s’arrêter pour voir si tout va bien, s’interposer dans ce qu’il se passe à côté. Il s’arrête, hésite quand il ne bouge pas d’un pouce après avoir vu Mulciber avec ce jeune Serdaigle. Qui est-il ? Il n’en a aucune idée, surement un né moldu en manque de chance. Il y a ces vérités du monde extérieur dans ce château, avec des différences qu’il ne peut nier tout en tentant l’effort de ne pas utiliser ce mot que d’autres abusent avec facilité. Il devrait fermer les yeux, partir. Il l’a fait suffisamment de fois, pardonné à ses parents abusifs par leurs exigences et ces conséquences si elles n’étaient pas atteintes. Depuis qu’il a aidé Sirius malgré lui en ne disant rien, c’est une petite voix dans la tête qui le force à faire demi-tour alors qu’il aurait été si simple de fermer les yeux et de laisser faire malgré dame culpabilité. Il a du mal ces derniers temps à se taire alors qu’il le devrait.

Il soupire agacé par Mulciber qu’il ne connait que de réputation et pour l’avoir vu quelques fois avec Severus qui ne sait décidément pas choisir ses fréquentations. Comment était-il supposé gérer ça ? « Qu’est-ce qu’il se passe ici ? » Il devrait être outré de ce qu’il se passe là ou il est juste ennuyé, qu’est-ce qui ne va pas chez lui ? Et pourtant voilà qu’il donne la possibilité au Serdaigle s’il ose, de dire sa version des faits ou de s’éclipser tout simplement, choisissant l’opportunité de s’éloigner le plus possible des Serpentards présents.

( Pando )

Il ne comprend pas Mulciber qui se barre dans quelques mois peut-être, il ne le connait pas assez pour savoir s’il choisi de poursuivre l’enseignement reçu ici. S’il s’y prend de façon plus intelligente s’il s’en va, il pourra presque faire ce qu’il veut en dehors de ces murs. S’il reste, il ne restera pas bien longtemps en continuant à agir ainsi. Dans ce château rien n’est caché bien longtemps. Il y a les tableaux, les fantômes et beaucoup trop d’élèves présents pour ne pas leur faciliter la tâche quand ils souhaitent garder certaines choses secrètes. Alors s’en prendre sciemment à des élèves juste parce qu’il en a l’envie semble une façon de faire qui dépasse le jeune Black. La question est posée, il attend que l’élève s’en aille, ait assez de jugeote pour oser le faire sans qu’il ait ce besoin de l’attraper par le bras et le tirer vers la sortie du couloir. Peine perdue quand bouclettes rousses fait comme s’ils étaient potes, bloquant ainsi l’accès de la sortie au Serdaigle apeuré. Il roule des yeux, Reg, se doute bien que ce n’est pas non plus la franche camaraderie qui règne entre ces deux-là. « Rien. » C’est faux, il gagne du temps pour que d’autres arrivent s’il ne peut pas changer la donne sans se trahir, monter qu’il n’est pas tant comme les parents Black l'espèrent. Mulciber aurait été l’enfant parfait, sans aucun doute et cette pensée lui fait un pincement au coeur. « Je t’aurais simplement cru plus malin que ça. » Serait-ce un challenge qu’il lui propose ? Peut-être bien mais en attendant, possible que cela laisse une véritable porte de sortie au plus jeune si le Serpentard réagit à la provocation. Il hésite, Regulus, ce n’est pas si sur qu’il s’écarte.

« Il te reste quelques mois à tirer, ce serait bien stupide de montrer qui tu es alors que tu pourrais agir sans que l’on ait besoin de te surveiller une fois l’extérieur. » Il semble prédateur Rowan. Regulus l’a toujours pensé, se méfie, préfère l’éviter quand il le peut. Des relations toxiques, il a eu sa dose. Sa conscience aurait pu le titiller à un autre moment, face à quelqu’un d’autre que ce bien étrange Serpentard, le plus bizarre d’entre eux tous. « Le directeur est trop laxiste dans ses prises de décisions contre ceux qui ne font pas assez attention dans leurs déviances. » Cette nonchalance le sauve quand il montre que la situation ne fait que l’ennuyer alors qu’il s’agit d’autre chose, de cette parcelle enfouie qui tente de combattre à sa façon les préceptes reçus depuis bien des années.

( Pando )

Il cherche à gagner du temps et à la fois c’est une vérité semi camouflée qu’il ne cherche pas à approcher blouclettes rousses d’une quelconque façon. Il est là pourtant, debout alors qu’il aurait pu jouer le jeu ou simplement passer son chemin. Il utilise la tactique de l’attaque sans savoir si s’en est une qui aura gain de cause. Tout au plus Mulciber se cherchera une autre victime et Regulus a beau chercher, il ne comprend pas une telle façon de penser, d’agir. Il ne comprend pas non plus qu’on le laisse ainsi sans de répercutions plus grandes que l’interdiction d’approcher quelqu’un, un renvoi, l’a-t-il seulement été ? Il ne se souvient pas à dire vrai il n’a que peu fait attention à toute cette histoire jusqu’à ce qu’il n’ait conscience de l’agissement de Rowan face à lui. Jusqu’à aujourd’hui. Il désapprouve ou plutôt, voilà qu’il n’y trouve aucune utilité, ne comprend pas cet intérêt de laisser ses pulsions prendre le dessus et probablement aussi qu’inconsciemment il désapprouve, que jamais, il le croit, il ne s’abaissera à une telle façon d’agir.  

Il n’y a aucun regret dans ses paroles si elles laissent une échappatoire au Serdaigle pleurnichard pour qui il éprouve une certaine pitié. Il vaut mieux rester stoïque même dans ces moments-là quand l’attention du Serpentard se reporte plutôt sur son ‘camarade’ de maison. Il sourit intérieurement quand le Serdaigle s’échappe alors. Il n’a pas conscience de jouer un jeu dangereux, pas même après les mots de Mulciber ou quand la baguette de ce dernier est pointée sur lui. L’attaque vers Sirius est une habitude prise depuis qu’il est arrivé au château, des baguettes pointées dans sa direction, leur direction, est une autre habitude depuis qu’ils sont mômes qui le fait croiser des bras, faisant repousser légèrement l’objet pouvant guérir comme blesser. C’est assez lassant à vrai dire. Il ne recule pas pour autant. « J’ignorais que les idéaux familiaux Black te concernaient de quelque façon. » Les Black sont faciles à comprendre et complexes à la fois. « Devrais-je avoir peur comme ce Serdaigle, être terrifié ? Ce que fait ou ne fait pas Sirius n’est pas de mon ressort. » Façon de dire que ce qu’il se passe ici n’aura aucune répercussion dans leur vie à tous les trois. Mulciber en vérité n’a aucun droit de porter ces jugements, lui qui n’est rien d’autre qu’un sang-mêlé. C’est de moins en moins souvent un critère dans ses agissements avec les autres mais Mulciber est un cas à part, il est celui dont les ressemblances à venir ne devraient se résumer qu’à des boucles de couleurs différentes.

( Pando )

Il n’apprécie pas la proximité que Mulciber lui impose. Il pourrait sortir la baguette de la poche de sa cape mais ce serait montrer l’acte défensif qu’il montre déjà sans s’en rendre compte en agissant ainsi. Il pourrait avancer la perte de points inutile et oh combien grande pour les Serpentards si des professeurs venaient à avoir vent de ce qu’il se passe dans les couloirs de ce château. Si Regulus se montrait intéressé d’une quelconque façon aux points des maisons, le stratagème d’excuse qui s’échafaude dans sa tête aurait pu fonctionner. Il n’a aucune excuse à donner pour ce comportement récent chez lui ou latent depuis quelques années déjà ne demandant que cette dose de courage tapie en lui pour se manifester. Il se tait alors face au questionnement qui n’en est pas un, ce n’est que la conscience qui le pousse à agir ainsi, quoi d’autre. Il n’a pas à se mêler de ce qui ne le regarde pas et pourtant.

Le Serpentard préfère rester stoïque autant qu’il puisse l’être malgré un éclair de crainte qui apparait derrière ses yeux clairs bien vite remplacé par la nonchalance qui lui correspond d’avantage. Il ne pense qu’à cette baguette qu’il pourrait lui arracher des mains pour la laisser brisée sur le sol. Il n’en fait rien pourtant, reste comme pétrifié quand le bout de bois s’approche de son visage, s’enroule autour d’une de ses boucles brunes. Le cœur se serre, la panique s’installe alors qu’elle ne devrait pas exister, un Black ne panique pas pour si peu. Il préférait être transparent, être ennuyant aux yeux de Mulciber. Il ne remarqua pas qu’il avait retient sa respiration jusqu’au moment ou le plus âgé s’éloigne une fois la question posée de façon théâtrale dirait il, peut-être alors qu’il n’y a personne pour les observer du moins le pense t-il. Il n’a pas fait attention à ce qu’il se passait dans le couloir, n’a aucune idée de s’ils sont seuls ou non. Si le sang-de-bourbe se réfère au ‘sale’ gosse, Rowan l’est tout autant d’une autre façon. Il a la vie facile pour un sang-mêlé, le pense t-il du moins.

Etait-il entrain de jouer les héros ? Copiait-il inconsciemment Potter pour montrer à Sirius que tout n’était pas forcément perdu pour lui ? Il chasse cette pensée de sa tête, le conflit intérieur presque visible sous ses traits fins, réputés indéchiffrables. Ils ont torts. Il suffit de creuser, de toucher les points sensibles et Mulciber y arrive sans peine malgré son refus de le lui montrer. « Je ne joue pas les héros. » C’est inutile de le préciser, ça l’est pourtant même s'il pense qu'il fait simplement ce qui est juste. Il n’agira pas ainsi tout le temps, vraiment ? Il regarde Mulciber, pas certain de cette pensée le concernant. « Nul besoin de se demander pourquoi plus personne ne pense qu’il est bon de venir à Serpentard quand on voit comment se comportent certains des élèves de cette maison. » Tous ne sont pas de beaux salauds, fort heureusement. C’est dommage que Serpentard ne soit presque qu'un stéréotype de familles sang-pur alors que l’ambition est un critère assez universel, à la portée de tous même de ceux qu’ils pensent inférieurs. Il ne souligne pas cette déviance de sa part quand il a ce besoin d’être de cette poignée d’élèves Serpentards pas totalement corrompus par cette facilité que certains ont de faire le mal autour d’eux simplement parce qu’ils le peuvent. C’est pas une excuse, l’une de celles qu’il n’avait pas à lui donner mais peut-être ainsi se montrera t-il ainsi moins fascinant à ses yeux, pour reprendre ses termes. S’il sait comment se comportera Regulus à l’avenir à son égard, l’entente des Serpentards ne sera que de surface, en certaines occasions quand l’un des deux ne ressentira pas le besoin d’agir de façon résolument plus héroïque qu’il semble le penser.  

( Pando )

Il essaye de garder son calme, de laisser l’élan de panique se terrer dans un coin de son esprit. Ce n’est pas une question de sang s’il évite Mulciber, si ce type, est probablement le dernier vers qui il se dirigerait en temps normal. Pourquoi a-t-il fait différemment ? Joue t-il les héros. Ce n’est pas le cas, Regulus se le persuade. Il veut... C’est simplement qu’il agit contre Mulciber, ce Serpentard qui n’aurait jamais du atterrir dans cette maison, qui n’aurait jamais du intégrer Poudlard pour ce qu’il est. Pas un sang-mêlé. Juste. Une personne tout aussi douteuse que la mère Black. Pourtant elle aussi elle était de cette maison qui la rend si fière. Comment aurait-elle regardé Mucliber ? Peut-être qu’elle ne lui aurait accordé aucun regard. Il n’en sait rien de ce qu’il se passe dans la tête à celle dont il ne devrait pas parler en ces termes et encore moins ce qu’il se trame sous ses boucles rousses. On lui a apprit à cacher ce qu’il ressent, ce que ne fait pas Mulciber qui déballe cette haine et ce discours qui le rend perplexe face aux actions du plus âgé.

Famille est un terme sur lequel Regulus ne veut pas s’éterniser pas plus que ce discours qu’on leur rabâche depuis des années. Ce discours qu’il devrait croire, pour lequel il ne devrait éprouver aucun doute. Ce n’est pas pour ce discours qu’il trouve Mulciber abject. Il ne fait rien quand il s’approche, serre du poing sans pour autant s’emparer de sa baguette. Il serait de toute façon bien trop lent, s’il avait voulu répliquer il l’aurait fait dès que le Serpentard s’était éloigné de façon théâtrale. Il ne l’a pas fait, glane cette frustration qu’il ressent le concernant mais à son sujet aussi. Que ferait Walburga si elle était présente, surement ne se soucierait-elle que de la déception que lui procure son cadet. Il l’écoute à moitié, plongé dans ses propres réflexions et si Mulciber donne l’impression de parler à un mur de froideur, ce mot traitre le fait vaciller, revenir au visage face à lui qu’il serait si facile de briser. « Ne me tente pas, Rowan. » C’est bien la première fois qu’il le prononce. Il risquerait Azkaban ou les Détraqueurs s’il réussissait à lancer ce sort maintenant. Pour ce faire, il faut avoir envie de briser l’autre. Et s’il n’a fait que l’entendre plusieurs fois à son encontre et celle de son frère il sait cette chose : il en a l’envie.  Il déteste quand la colère l’envahit, quand il ressemble si fort à cette mère à la fois admirée et crainte. C’est cette contradiction qui l’envahit depuis toujours qui le fait lever le poing pour frapper cette mâchoire parfaite, si hautaine à son égard, aux sang-purs dont Regulus se contrefout en cet instant précis. « Tu ne sais pas de quoi tu parles, tu ne sais rien. » Il n’a jamais rien su, pas même pu protéger Rogue de la stupidité de cet autre Black bien plus capable que lui de leur montrer à ces sangs-mêlés qu’ils ne sont rien dans des actions de colère contrôlées ou non. Il n'a aucun doute sur le fait qu'il doit se calmer, partir, quitter ce couloir avant que Mulciber ne reprenne de ses esprits alors qu'il le pensait bien incapable d'agir. Lâche, incapable d'assumer les conséquences d'une rage palpable, il s'en va sans un mot.

Dé : Reg s’en fuit (oui) Reg s’empare de sa baguette (non)  

( Pando )

Il ne sert à rien de se lancer dans un combat, ce combat qui ne rime à rien. Il n’a pas à s’abaisser à réaliser ce duel contre Mulciber qui l’entrainerait dans cette magie qu’il ne contrôle pas tant, ces sorts qu’ils apprennent ici, ces autres qu’il apprend de cette famille qui le laisse angoissé d’avoir à choisir ce chemin de la violence pour s’en sortir, pour finir comme eux. S’il sait dans l’ensemble comment se comporter en leur présence, sans rappel de conduite le voilà bien indécis de quel comportement adopter même s’il sait que la fuite est la chose la plus sensée qu’il puisse faire. De plus elle a l’avantage de lui prouver qu’il n’agit pas en héro, en rien comme Potter qui aurait fait face peu importe les conséquences (mais sans doute le connait-il bien mal).

Regulus ne court pas mais il veut se distancier le plus vite possible de celui pour lequel il ne ressentira jamais autre chose que de la méfiance. Il tente de ne rien entendre quand ces paroles l’atteignent en plein cœur. Il n’est qu’un lâche, n’a pas beaucoup fait pour Sirius alors qu’il s’est pris ces sorts innommables pour lui. Qu’a-t-il fait à la place ? Il est resté distant quand Sirius n’était pas aussi silencieux qu’il le pensait dans son envie de fuite.

Il reste coincé entre l’envie d’aider et l’incapacité d’agir sciemment contre ces ambitions des parents Black pour eux, pour celui qui reste par envie ou par dépit, lui-même ignore tant la ligne est fine entre les deux. Il est lâche mais pas de la façon que sous entend Rowan et pourtant il se sent trembler quand il s’arrête pour jeter un œil à Mulciber qui agite stupidement cette baguette dans sa direction, qui laisse trop facilement cette colère le submerger dans des moments comme celui-ci. C’est une chance qu’il a de pouvoir partir plus calmement malgré ce besoin de s’échapper, de partir pour ne pas laisser le flot d’émotions contradictoires qu’on apporté ces paroles lancées en toute connaissance de causse prendre le dessus. S’il y a bien une chose qu’il retient de toutes ces années au Square Grimmauld, c’est que tout n’est qu'une question d’apparence et qu’il a besoin de ne pas montrer à Mulciber ses failles, pas besoin de lui montrer que le fier petit Black était au bord des larmes en prenant la direction du lac noir.

( Pando )