« You see my stunna shades, I'm like a star ! » | ft. Rowan

Come on Jamie, let's go party

En contrebas, il avait vu sur le lac. Les eaux noires se recouvraient de glace, une couche fine, impénétrable et gelée. On ne pouvait pas la voir, mais elle coupait le lac du reste du monde et on ne pouvait se confronter qu'à son étouffante froideur. Un peu comme le cœur de Severus, songea Rowan. La métaphore lui plaisait, il tira son carnet de sa poche et nota les mots qui filaient dans sa tête pour ne pas les oublier. Il en ferait des poèmes, il filerait la métaphore de l’hiver naissant pour illustrer leur amitié mourante. Il soupira. A qui pouvait-il en parler ? Pluto était la seule oreille attentive, mais un chat restait un chat et le pauvre animal ne pouvait guère lui répondre et lui venir en aide. Impossible d'en parler à sa mère, hors de question d'en parler à son père ; rien que cette pensée le rendait nerveux et il mordilla le bout de son crayon. Avery ne le comprendrait pas vraiment et, Rowan le connaissait par cœur, il proposerait de mettre une raclée à la sang de bourbe pour en finir une bonne fois pour toutes. Si la perspective était alléchante, ce n'était pas la bonne solution.

Cela se voyait dans son regard, Severus aimait cette sale rouquine. Le mot dégoûtait Mulciber, mais c'était vrai. La blesser reviendrait à blesser Severus et cela l'éloignerait davantage de lui : tout ce qu’il voulait éviter. Rowan devait être plus malin. C'était Lily Evans qui devait fauter, c'était elle qui devait faire du mal à Severus et qui devait passer pour un monstre. Et Rowan n'aurait plus qu'à être là, comme il l'avait toujours été, pour soigner ses blessures et l'aider à l'oublier.

Rowan rassembla ses affaires et se redressa. Il quitta le bord de la fenêtre qui lui servait de d'observatoire et s'enfonça dans les couloirs glacés de Poudlard pour rejoindre la bibliothèque. Le Serpentard pressa le pas en approchant des escaliers maudits, et son épaule heurta celle d'un autre élève. Rowan recula d'un pas, geste suffisant pour que son regard se pose sur les autres iris noisettes qui lui faisaient face, cachées derrière de petites lunettes rondes. Pas besoin d'en voir davantage pour reconnaître James Potter, son insupportable voix et ses remarques impertinentes suffisaient.

Cheveux gras. Est-ce que cet être pathétique et pitoyable venait de nommer son meilleur ami, cheveux gras ? Rowan grimaça un maigre sourire crispé et se retint d'écraser son poing au milieu de cette gueule d'ange. Pas de suite, du moins. On pouvait toujours le faire souffrir d'une autre manière.

« Potter. »

Tout le dégoûtait chez James Potter : ses manières de diva, son air arrogant et suffisant, cette pseudo-popularité qui ne tenait à rien, son amitié niaise avec les autres "maraudeurs" et surtout, surtout, ce sang qui coulait dans ses veines, cet héritage qui aurait dû faire de lui un sorcier respectable et qu’il bafouait en traînait avec des sang de bourbe et des traîtres. Il voulait arracher ce sourire parfait, le voir tordu de douleur et de désespoir… Il voulait briser ce gamin insolent et le voir ramper à ses pieds.

Rowan l'imita inconsciemment et jeta un bref regard à droite, puis un autre à gauche, avant de reporter son attention sur le misérable insecte qui osait lui adresser la parole. Ils n'étaient pas complètement seuls dans ce couloir, mais cela ne le dérangeait guère. Rowan avait le sens du spectacle.

« Navré, je ne comprends pas tes baragouinages. Si tu parles de l'un de tes gentils chiens-chiens, saches que je n'ai pas pour habitude de traîner avec la vermine. »

Come on Jamie, let's go party

Si aux yeux de James Potter, Rowan était une quelconque source d'amusement, Rowan n'éprouvait rien d'autre que du dégoût et de l'agacement envers le griffon rouge et or. Mais pourquoi perdait-il son temps avec cette vermine ? Ses jacassements n'auraient pas dû l'atteindre, lui qui était bien trop au-dessus de lui. Mais ça ne fonctionne pas ainsi. Le fils Mulciber aurait dû se douter que Potter ne se laisserait pas abattre et que sa répartie serait tout aussi pathétique et prévisible que lui. Il aurait dû se douter des mots blessants, acides comme le venin d'un serpent, que le Gryffondor allait proférer à l'encontre de Severus.

Et Severus, plus que son ego, c'était le point faible de Rowan.

Il ne l’admettra jamais, bien sûr, il était trop fier pour l’admettre, mais il avait constaté bien trop de fois qu'il ne supportait pas que l'on s'en prenne à son ami, physiquement ou verbalement. Il ne voyait pas le problème : Sev' était son meilleur ami, il était tout à fait naturel qu'il prenne sa défense, n'est-ce pas ? Potter et sa clique d'imbéciles étaient allés beaucoup trop loin l'an passé. Un jour, Rowan s'en était fait la promesse, ils le payeraient. Tous autant qu'ils sont.

Mulciber serra la mâchoire et le poing sous sa manche. Sa baguette était à portée de ses doigts et la petite voix dans sa tête lui souffla le sort idéal. Il déglutit pour refreiner la soudaine envie de faire taire Potter pour de bon qui le prenait aux trippes. La petite voix protesta. Elle insista. Il n'avait que deux mots à dire et ce serait fini. Y arrivait-il ? Deux mots. Il n'avait jamais encore essayé, pas sur un être humain. Et il y avait des témoins. Deux trois élèves curieux s'étaient tus et les observaient.

Alors que l'idiot remontait ses lunettes sur son nez, Rowan se fit violence et tenta une dernière fois de communiquer avec l'imbécile qui lui faisait face.

« Tu devrais te taire, Potter, si c'est pour dire des conn... »

Du coin de l'œil, il le vit bouger. Le corps de Rowan réagit avant même que l'information ne lui monte au cerveau. Severus voulait être le maître des potions, Rowan celui des sortilèges. Il s'entraînait régulièrement pour ce genre de moment, et ses réflexes prirent le dessus sur toute forme de réflexion et de stratégie.

Dès que Potter brandit sa baguette, Rowan était déjà armé. Il se recula d'un pas, sa cape claquant derrière lui et abaissa la sienne en direction de l'arrogant Potter.

La meilleure défense, son père lui a toujours dit, c’est l’attaque.

« Expelliarmus ! »

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Notes, lancé de dés
1 - 2 : Rowan échoue et/ou James contre attaque plus rapidement
3 - 4 : James est désarmé, MAIS il peut réagir et/ou aller récupérer sa baguette
5 - 6 : Rowan désarme Potter sans mal et pour de bon

Come on Jamie, let's go party

Trop confiant, Rowan sous-estima la vermine qui roula à ses pieds pour aller récupérer sa baguette. Le Serpentard lança un sort qui s'écrasa beaucoup trop loin de sa cible, et cela permit à Potter de contre attaquer d'une manière qu'il n'aurait jamais imaginée. La roulade, récupérer sa baguette, attaquer : l'enchainement du Gryffondor était parfait. Frappé de plein fouet par le sortilège de chatouillis, Rowan se recula de quelques pas, un peu surpris et sonné... Avant d'être emporté par un violent et incontrôlable fou rire.

Il n'y avait aucune raison de rire autant, mais il ne pouvait s'en empêcher. Il se tenait les côtes, plié sur lui-même et plaqua sa main sur sa bouche pour étouffer ses ricanements. En vain, bien sûr. Il n'avait jamais autant rit de toute sa vie, il en avait mal au torse, les larmes pointaient au coin de ses yeux et à trop rire, il peinait à retrouver un souffle correct. Mais cela n'arrêta en rien sa crise de rire.

Il fallait que cela cesse, mourir de rire n'avait rien d'une fin glorieuse.

Rowan serra sa baguette dans sa main et, chacune de ses tentatives ponctués par des gloussements, tenta de lancer le sort qui le délivrerait de cette torture.

« Fi... Finite...! Finite ! »

Le corps secoué par ses rires, le fiston Mulciber n'arrivait à rien. Ses doigts tremblaient, sa prononciation entrecoupée de ricanements s'en retrouvait désastreuse et le sort, même lancé plusieurs fois, eut le même effet qu'un pétard mouillé. C'est à dire beaucoup d'effort et d'implication pour rien.

Emporté par sa crise, Rowan vacilla un peu et se rattrapa au mur d'à-côté. La main sur le torse, chacun de ses tentatives pour se calmer finissait en misérables échecs. La douleur prenait peu à peu le pas sur cet amusement factice et il fatiguait. Rire autant, c'est épuisant.

« P-Potter...! A-Arrête ça...! »


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Notes, lancé de dés
1 - 3 : Plié de rire (littéralement) Rowan n'arrive à rien et doit attendre que James le libère de cette torture
4 : Rowan arrive à se libérer du rictusempra, mais il ne fait rien de plus
5 - Rowan se libère du rictusempra, il contre-attaque, et ça foire complètement
6 : Rowan se libère du rictusempra, il contre-attaque, et ça réussi !

Conclusion : Rowan est nul à chier.

Come on Jamie, let's go party

Un rire incontrôlé et incontrôlable secouait les épaules de Mulciber et Potter le faisait languir. Cet imbécile avait très bien entendu la première fois, il voulait juste s'amuser ! Au final, le Gryffondor aux belles paroles se torchait avec ses valeurs. Il agissait comme un Mulciber, se délectant de la souffrance et de sa position de force. Se retrouver dans la position de victime enrageait Rowan, et cela ne calmait guère ses rires et sa toux. Il serra les dents, mais ne céda pas. Potter pouvait toujours rêver, il ne le supplierait pas davantage.

Dans une fausse bonté, James céda et le libéra enfin de sa torture. Pas question de le remercier ! Rowan se rattrapa au mur. La main sur son torse, il se mit à tousser. L'air qui filait dans sa trachée lui brûlait les poumons, et il avait choppé un sale point de côté à force de rire.

Avec un sérieux moralisateur de héros de film, Potter lui fit la leçon. Ne vient pas me cherche ou tu sauras me trouver. A gagner une petite bataille, le Gryffondor pensait avoir gagné la guerre ? Mais encore fallait-il que Mulciber se rende. Il planta un regard noir sur le dos de son adversaire, sifflant entre ses dents une insulte que le victorieux Gryffondor n'entendrait sans doute pas.

« Espèce de petite enflure...! »

Essuyant une dernière fois les larmes avec sa manche, il se redressa. Malgré tout ça, il n'avait pas lâché sa baguette et ses doigts demeuraient crispés autour du manche. De colère et de frustration, il en tremblait. Potter fanfaronnait, Potter se croyait meilleur que lui à cause d'une brève seconde d'inattention ; Rowan ne pouvait laisser passer une chose pareille ! Il en allait de son honneur, et de son petit problème d'ego.

Et si ses parents lui avaient enseigné les délices glacées d'une vengeance bien préparée, Mulciber préférait la morsure brûlante d'immédiates représailles. Battre le fer quand il est encore chaud, comme on dit. Un autre proverbe à suivre : ne jamais tourner le dos à son adversaire, surtout lorsqu'il s'agit d'un Mulciber. Point d'honneur dans la vengeance, simplement la juste punition méritée par l'arrogant qui s'était dressé face à lui.

Il y avait une centaine de maléfices à jeter ! De rage, Rowan aurait voulu tuer ce misérable gamin ! Mais où était l'amusement à le voir simplement mourir ? Non, non, il était bien plus drôle de le laisser vivre dans la douleur ou la honte.

« Calvario ! »

Lancer un sortilège de Crâne chauve était, avouons-le, une vengeance un peu tirée par les cheveux. Mais qu'est-ce qu'un lion sans sa crinière ? Un lionceau pathétique. Cela collait bien à Potter.