Les vacances avaient commencés et nombreux des étudiants étaient retournés voir leurs familles, tandis que d'autres avaient décidés de rester ou du moins de ne pas trop perduré leur séjour. C'était le cas de la serpentard qui, au bout d'à peine cinq coucher de soleil, avait décidé de prendre ses affaires et de retourner à Poudlard, avant ses frères. Elle avait besoin d'être seule. Elle avait besoin de réfléchir.

Le voyage en train avait été long, mais reposant. Elle avait retrouvé ses amis qui n'avaient pas décidés de se rendre à Londres. Elle avait passé de longs moments avec Alma à discuter en buvant le thé. Tout cela en en profitant pour soigner quelques blessures que le séjour avec Alistair Parkinson lui avait laissé. Des belles cicatrices pour s'être rebellé contre son géniteur. Des belles coupures pour avoir oser dire que non, elle n'épouserait pas Rowan ou qui que ce soit d'autres. Elle voulait avoir le choix pour une fois. Une seule fois dans sa vie. Elle avait osé monter le ton, avant de s'effondrer sur le sol de douleur. Le lendemain, elle était partie sans rien dire de plus, sentant que le regard de ses parents en disait plus long qu'on n'aurait pu le croire.

Ses bandes qui recouvraient ses bras, elle les cachait soigneusement sous son chemisier en cette fin d'après-midi là, dans la chambre de Lucius. Elle avait décidé de rendre visite au Malefoy pour récupérer son carnet à dessins qu'elle avait oublié la veille. Celui-ci lui avait ouvert. Ils avaient discuté quelques minutes dans sa chambre de choses et d'autres, avant que celle-ci ne finisse par s'en aller. Ouvrant doucement la porte pour s'éclipser en direction de la bibliothèque, elle ne s'attendait pas à croiser une figure familière.

Trop familière.

Cependant, c'est contre son torse que la jeune femme rentra en contact, ne faisant pas attention où elle allait.

- Eh! Tu peux pas regarder où tu marches, par... commença-t-elle à ronchonner en tenant son bras droit, se baissant pour ramasser son carnet, avant de croiser des yeux qu'elle connaissait que trop bien.

Son coeur se mit à battre bien trop fort. Ces yeux, combien de fois les avait-elle scruté, dessiné, admiré? Et combien maintenant il hantait ses nuits, emplit d'une tristesse infinie?

Se relevant, la jeune femme en oublia presque son carnet au sol. Cela faisait bien plus d'un mois qu'elle l'avait évité au maximum. Et le voilà face à elle, toujours aussi beau et toujours aussi...attirant. Son coeur se serra.

Combien de fois allait-elle encore pleurer le sachant perdu à jamais?

( Pando )

Revoir Fabian après tout ce qui s’était passé était douloureux pour la jeune femme. C’était un fait.

Elle aurait préféré passer ses vacances en sa compagnie et celle des Prewett que de retourner dans la manoir sinistre des Parkinson. À vrai dire, elle aurait préféré ne pas avoir à le quitter par hibou dans la peur des répercutions sur son avenir. Elle aurait préféré ne pas avoir ce coeur qui se sert en repensant à leurs semaines ensemble, à leurs projets, à leur amour. Elle aurait tout simplement préféré ne pas être née Parkinson et ne pas avoir un fardeau aussi lourd à porter.

Il était évident qu’ils allaient se croiser. Fabian dormait quelques chambres plus loin que Lucius. C’était là qu’elle avait laissé quelques affaires, le soir de la St Valentin. Là où dans la nuit, elle s’était réfugiée pour se changer et rejoindre son dortoir. Là où elle avait dit au revoir à cette relation naissante qui n’était plus.

Et c’était de là qu’elle risquait de créer un problème entre eux.

Ils venaient de se percuter et la demoiselle était passé de la fureur à la crainte en deux secondes. Elle ne s’attendait pas à le croiser. Elle ne s’attendait pas à le confronter à nouveau. Ils avaient deux ans de différence, ne fréquentaient pas les mêmes classes. Cela devait être plus évident pour souffrir en silence. Mais non. Le destin avait voulu qu’il se croise, comme à la soirée de nouvel an. Qu’elle effleure ce torse avec volupté de ses doigts manucurés. Qu’elle se surprenne à vouloir toucher ces cheveux roux.

Qu’elle se surprenne à l’aimer.

Elle n’a pas le temps de réagir qu’il attaque. Violence. Tourmente. Incompréhension.

Elle ne capte pas dans un premier temps. Bien remise? Alors qu’elle avait pleuré des soirs durant? Qu’elle s’était risquée à lui transmettre son cadeau d’anniversaire? Qu’elle avait confronté son père au péril de sa vie? Et tout ça pour qu’il lui dise qu’elle s’est remise de leur relation?

Héra fronce les sourcils. Puis, elle comprend.

Lucius.

Son sang ne fait qu’un tour. La croyait-il si peu respectueuse de sa personne pour aller coucher avec le premier venu? Surtout son meilleur ami qui développait actuellement quelque chose avec Narcissa? Certes, elle avait cru l’aimer pendant quelques mois. Elle avait été fière d’être au bras du Malefoy, mais cette époque était révolue. Aujourd’hui, c’était à son bras qu’elle voulait être. Elle, la Juliette des temps modernes. Elle ne voulait que l’attention de son Roméo à la chevelure de feu et non pas retourner dans un cercle maudit. Elle récupère finalement son livre, le serrant contre son coeur, le fixant. Fierté compromise.

- Je ne sais pas ce que tu te fais comme idée, mais ôte toi ça de la tête. Je ne m’appelle pas Sirius.

Il est vrai que le cousin de Narcissa était un véritable tombeur. Il enchainait bien des plans à volonté. Aujourd’hui, Héra n’avait plus trop la tête à cela.

- Je suis venu récupérer mon carnet que j’avais oublié dans la salle d’études. Lucius l’a récupéré.

Elle savait que le rouge pouvait être têtu, mais de là à croire que son ex petite amie était retombé dans les bras de celui qui l’avait repoussé…

( Pando )

Les regards échangés sont brulants, mais les mots sont aussi froid que de la glace. Héra reste en position de défense. Les bras croisés contre sa poitrine, son carnet contre son coeur, elle le fixe. Il s’appuie nonchalement contre un mur. Pensait- il se donner un genre?

La vipère répond froidement à ses accusations. Non, elle n’était pas une trainée comme Black ou encore Mcdonnald. Elle avait des valeurs et coucher avec Lucius juste après avoir quitter Fabian dérogeait à ses principes. Lucius était son meilleur ami, avant toute chose. Le sourcil du roux s’arque, avant qu’il lève les yeux au ciel.

Et là, c’est la douche froide.

Est-ce qu’il venait de mentionner indirectement qu’elle était une trainée? Certes, la rupture avait été sans explications et elle savait que Fabian ne s’en remettrait pas si facilement, mais la traiter de la sorte? Jamais, il n’aurait insinué ce genre de choses à Narcissa ou à n’importe quelle Gryffondor. Alors, blessée, la verte serre les dents, poussant un soupir en fermant les yeux. Elle sent une larme couler malgré elle sur sa joue, mais son regard se repose sur celui du rouge et or.

- Tu ne penses pas ce que tu dis. Tu ne sais pas ce que tu dis. Tu ne sais rien.

Elle sert son carnet contre son coeur, bien plus fort que prévu pour empêcher ses larmes de couler à nouveau. Parce que ce qu'elle avait envie de faire maintenant, dépassait la raison.

( Pando )

Héra était sensé être une beauté froide, portant un masque en permanence. Ne pas craquer. Ne pas montrer ses faiblesses. Elle se tenait droite devant lui le regard fixe, malgré la larme qui s’échappait de son oeil gauche et coulait le long de sa joue. Les bras croisés, la serpentard semble fermée. Il ne comprenait pas. Il ne pensait pas ce qu’il disait. C’était la colère contre le monde qu’il reposait sur elle. Si elle avait été d’une autre maison, si elle avait fini comme Sirius chez les rouges, il aurait été sûr qu’elle serait dans ses bras à ce moment-là. Cependant, c’était silencieuse, le coeur brisé, qu’elle restait en retrait.

Deux mondes en conflit.

Il osa réouvrir la bouche, lui affirmant sa pensée. Elle ne le connaissait pas? Alors il ne la connaissait pas non plus. Il ne connaissait pas son monde. Il ne connaissait pas les sacrifices qu’elle avait fait pour le protéger. Il ne savait pas qu’actuellement, Alistair Parkinson était dans une colère des plus noires qu’il eut été au monde de connaître. Fabian était protégé par Poudlard. Il était protégé par une famille influente.

Cependant, le jour où les choses changeraient, le modiste n’hésiterait pas à envoyer ses hommes de main pour le faire disparaitre. Héra le savait. Elle savait que Fabian était une porte de sortie à l’environnement toxique dans lequel elle évoluait. Elle l’avait réalisé à présent que ses bras étaient couverts de bandages sous sa chemise. Elle l’avait réalisé quand son père avait abaissé sa baguette sur elle dans un impérium maitrisé. Avoir le coeur brisé était une écharde en comparaison avec tout ce qu’elle avait vécu enfant, avec tout ce que la majorité de ses amis vivaient actuellement. Elle pensait à Narcissa, à Lucius, à Nott, à Greengrass, à Regulus, à Sirius (même si il avait quitté cela). Tous étaient bien plus à plaindre que la majorité des rouges. Si seulement ils savaient….Ses pensées revinrent à la discussion qu’elle avait eu avec Reg en début d’année. Oui, le plus sûr serait qu’elle convainque les instances que l’épouser serait mieux que de devenir l’épouse de Mulciber. Avec tout ce qu’il infligeait à certaines…

Le regard de Fabian se pose sur la porte d’où elle venait de sortir. Il hausse les épaules, avant d’ouvrir sa bouche une deuxième fois.

SBAFF.

La main de la brune venait de frapper violemment la joue du Prewett, faisant tomber son carnet de dessin sur un croquis fait peu avant la st Valentin. La belle demoiselle douce et amoureuse n’était plus. Il avait été trop loin. La gifle fit voler le bouton de la manche de sa chemise, dévoilant le début des bandages.

- Si tu faisais fonctionner un peu plus ton cerveau, tu aurais compris que la discussion qu’on a eu à la St Valentin n’était pas sans sous entendu. Je ne peux pas être avec toi Fabian, même si j’ai cru à un espoir durant notre relation.

Elle se baissa pour prendre son carnet à nouveau.

- Je pensais que tu étais différent, que ta relation avec Narcissa t’aurait fait comprendre que notre relation était voué à l’échec. Je ne suis pas comme Sirius à ne penser qu’à mon petit plaisir personnel. L’expérience comme tu dis, ce n’est pas dans mon vocabulaire.

Serrant à nouveau son carnet contre son coeur, elle lissa sa jupe.

- J’ai une famille, un héritage, une réputation à faire perdurer comme Lucius, Narcissa et les autres sang-purs. D’ailleurs, je pense que tu as bien vu que ces deux là sont plus proches que jamais et que je ne trahirais jamais ma meilleure amie, même pour un garçon. Si j’avais voulu que m’amuser avec toi pour rejoindre ensuite Lucius, je me serai enfuie la première nuit.

Héra poussa un long soupir, avant de le regarder une dernière fois.

- Je ne suis pas libre comme toi. Un jour, j’épouserai un homme que ma famille a choisi, tandis que tu épouseras une fille que tu aimeras du plus profond de ton coeur.

Silence.

- Enfin, je ne veux pas que mon père nuise à ton existence. Je préfère qu’il se défoule sur moi qu’il ne touche un de tes cheveux. Adieu Fabian.

Puis elle tourna les talons, se dirigeant vers les escaliers plus loin.

( Pando )