between love and duty (( Frank ))

Si les ténèbres se rapprochaient de vous déjà quand vous étiez à Poudlard, jamais Frank n’avait pensé qu’elles en serait-là, aux portes de leurs maisons, leur fauchant des camarades, d’autres vies, de celles et ceux qu’ils s’étaient jurés de protéger. Il s’était retrouvé perdu devant tant de violence même s’il n’avait pas un instant regretté ce choix. Ce n’était pas en restant sur le côté, en attendant que cela passe, que les choses allaient changer. Et tout avait changé, il n’était plus cet adolescent aux sentiments incertains. Il avait trouvé une stabilité de vie de famille avec Alice, le petit Neville même dans cette guerre, ils avaient réussi à garder ce coocon intact et il en était le plus heureux. Neville était le petit roi de cette famille qui reprenait son souffle quand les parents rentraient de missions difficiles. Il savait bien qu'il lui pardonnait toutes ses bêtises et Merlin sait qu’elles étaient nombreuses. Il le surprotégeait comme son épouse parfois. Il savait pourtant qu’Alice avait choisi ce métier bien avant lui. Il s’était décidé en cours de route, changeant d’avis, pas comme de chemise, mais c’était presque tout comme même s’il avait pesé le pour et le contre et s’était dit en toute logique qu’il aiderait beaucoup plus en combattant aux côtés des Aurors qu’en enseignant. Il avait l’impression de dénigrer celles et ceux qui leur avaient enseigné au château anglais alors que c’était bien tout le contraire. Il n’en serait jamais là sans les précieux conseils de bons nombres d’entre eux.

Il regardait Neville qui s’amusait de construire les choses pour les casser, jeu typique avant de comprendre la joie des lego, de ce jeu moldu qui restait fixe si on le décidait, qui pouvait créer des merveilles même s’il n’avait jamais eu l’occasion d’essayer. Il avait plus été un gamin d’extérieur, à fureter dans le jardin. Il emmènerait Neville quand il pourrait comprendre mais déjà il lui montrait des plantes, des fleurs, ces bouquets toujours aussi sauvages qu’ils offraient ensuite à Alice sans raison apparente. De toujours, il n’a jamais eu besoin de raison pour lui faire plaisir, pour lui rendre ce sourire un peu perdu parle les temps qui courent. A moins que ce ne soit autre chose qui la tracasse, il le voit qu’elle n’est pas sereine, qu’elle a quelque chose sur le cœur, qu’elle ne tardera pas à le lui dire. Il espère.

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(quelques jours plus tard)
Il est nerveux. Il savait que quelque chose s’était passé pour qu’il ressente la distance d’Alice. En rangeant leurs affaires, il l’avait trouvé, ce test qui signifiait que Neville allait avoir un petit frère ou une petite sœur mais qui signifiait aussi qu’Alice ne se ménageait pas pour l’Ordre du Phénix ni les Aurors alors qu’elle était enceinte. Depuis combien de temps ? Il espérait qu’il n’avait pas été aveugle trop longtemps, pas trop accaparé par Neville et le travail pour oublier de faire un peu plus attention à Alice qui était dans le salon avec Neville qui n’avait pas conscience de ce qu’il se tramait autour de lui, de cette tension palpable. Elle aurait du le lui dire. Il ne comprenait pas pourquoi elle ne le lui avait pas dit, pourquoi il n’avait pas vu les signes. Voulait-elle cet enfant ? Il se la posait aussi, bien sur, plein de questions fusaient dans sa tête et au vu des missions prochaines, la réponse penchait sur la négative. C'était ce qui le rendait nerveux, triste, à se poser des questions sur eux. Elle le lui aurait dit sinon, elle aurait déjà diminué ses missions. Cela ne voudrait pas pour autant dire qu’elle ne pourrait plus rien faire. Il cogitait trop, préféra alors l’aborder directement pour savoir. Il s’en voulait à la fois de la brusquer ainsi alors qu’elle montrait déjà des signes de fatigue. « Laisse-tomber, je. » Je sais pas. « Et s’il t’arrivait quelque chose. Les sorts altèrent notre santé, tu le sais. » Et il ne parle pas des impardonnables. Sauf qu’il n’a pas le temps et il est soulagé quand, ce soir, c’est une mission ou est le seul à être appelé.

(deux semaines plus tard)
Être père une deuxième fois. Sont-ils prêts avec leurs métiers, avec cette guerre bien présente. Ils n’ont toujours pas eu le temps de réellement parler. Il lui laisse le temps, il a toujours été celui qui ne brusquait pas les choses malgré ce côté Gryffondor qui veut savoir, veut le secouer pour qu’il y aille et fasse tout en son possible pour ne pas qu’ils soient tous les deux mis en danger. Tous les trois. C’est compliqué alors de garder la tête froide quand ils sont à deux, quand il trouve qu’elle est la moins prudente alors qu’elle est désormais deux, qu’elle se doit de l'être. Avec la magie, il s'en sort avec une minuscule cicatrice à l’arcade sourcilière et le nez cassé ne l’est déjà plus. Il n’ose pas imaginer s’il s’était borné à suivre ce qu’ils avaient décidé, ce que ces Mangemorts lui aurait fait à elle et le petit être qui grandit dans son vendre. Ce sera sa dernière pour un temps jusqu’à ce qu’elle comprenne qu’il y a les ordres mais que leur santé, la sienne est plus importante. Qu'il se montrera égoiste pour lui sauver la vie, cette fois et beaucoup d'autres encore. Une vie sans Alice et son sang se glace, il secoue la tête. Non, il ne vaut pas mieux l’imaginer alors la légère pointe de culpabilité d’avoir prévenu Dumbledore et Maugrey se barre loin ou elle ne pourra pas l’atteindre. Il décide à sa place, il sait qu’elle détestera mais ce côté protecteur ne peut pas ne pas intervenir, ce ne serait pas lui aussi, que de rester de côté, la regarder se battre contre ces ordures sans rien faire pour lui épargner le moindre mal.

Il ne s’en fait pas alors quand c’est un silence qui arrive lors de cette fin de mission, quand le silence sera bien plus froid tout à l’heure quand elle lira cette missive. Il se prépare, prend son temps, se masse un peu la tête encore un peu douloureuse malgré les soins donnés. Un sourire ne pu s’empêcher d’apparaitre pourtant à la vue de Neville qui allait avoir un sommeil décalé, pas comme tous les petits garçons de son âge mais sa présence valait toutes les mauvaises nuits, toutes les inquiétudes de cette vie de famille à venir si tout se passait bien. Il regarde Alice partir dans la cuisine après les paroles d’Augusta qui eurent simplemenet le don de lui montrer qu'il avait eu raison quand il la remercia chaleureusement pour avoir gardé Neville. Elle montait déjà, emmenait Neville avec elle et ne redescendrait qu'au petit matin. La journée avait été rude pour tout le monde. Le seul ravi de cette fin de soirée serait Neville qui avait pu voir ses parents avant de se coucher. Il entend les pas d’Alice, ces pas vifs qui annoncent qu’elle a vu la lettre, qu’elle doit se douter que d’une façon ou d’une autre le voilà responsable de son incapacité de réaliser cette mission Crouch. Crouch, l’un des plus instables d’un trop de Serpentard plus jeunes qu'eux: il a bien fait. Il range la pièce sans oublier Alice et son agacement apparent. « Tu aurais du l’annuler depuis bien longtemps. Ne pas y aller seule. » Ce n’est pas important qu’il se trahisse, il n’avait pas l’intention de lui mentir, de ne pas en parler enfin. « Crouch d’entre tous ! » Dans ton état. Ce qu’il se garde bien de rajouter mais coup d’œil au ventre de celle qu’il aime prouve tout ce qu’il peut bien penser. « J’ai agis comme toi en ne me disant rien pour ta grosesse. » Il pose enfin les mots sur ce qui le pèse, sur cette information qui le laisse encore nerveux aujourd’hui, protecteur sans savoir ce qu’il se trame dans la tête de la maman qui joue les inconscientes à ses côtés.
 

( Pando )