Mauvaise idée ... [Feat T. Dubois Maxwell]

La nouvelle de la séparation d’Héra était dure à encaisser ; tant pour la principale concernée que pour sa meilleure amie, Narcissa. Et celle-ci avait beau se répéter que seul le temps permettrait de panser les blessures, rien n’y faisait. Depuis plusieurs jours déjà, une idée folle lui trottait en tête. Il fallait qu’elle trouve Fabian, qu’elle lui parle, qu’elle le raisonne pour qu’il retourne vers sa belle. Et puis, dans quel état se trouvait-il à l’heure actuelle ? À présent que leur passé commun était définitivement mis à plat, elle le considérait à nouveau comme un ami, ou du moins, quelqu’un de proche. Elle avait essayé la vipère, de le croiser, de la prendre à part mais elle était bien incapable de mettre la main dessus. Alors, dans un dernier espoir, il y avait bien cet étrange plan farfelu -digne d’un maraudeur s’en doute- qui ne cessait de la hanter. Toute cette journée, elle y avait pensé. Elle avait failli laisser tomber à plusieurs reprises, mais, voyant sa meilleure amie plus bas que terre en cette soirée dans leur salle commune, elle sut Cissa, qu’elle devait agir. Tant pis si les risques étaient grands. Tant pis si elle perdait son insigne de Préfète ou bien un grand nombre de points pour sa maison. C’était bien le bonheur de la brune qui la préoccupait et rien d’autre. Dîner pas encore servi, la Queen décida que l’opportunité était la bonne. Elle espérait le croiser dans sa salle commune, laissant celle-ci se vider afin que les élèves aillent se sustenter pour qu’elle puisse se retrouver seule avec lui. Marche rapide en direction de la tour des lions. Et puis, pour éviter de se faire attraper, petite fiole de potion de dissimulation ingurgitée, la voilà à présent devenue invisible. Elle se rend devant l’entrée des Gryffondor et, après quelques rapides minutes d’attente, un groupe d’élèves en sort - certainement pour prendre la direction de la grande salle. Le plus discrètement possible, la demoiselle s'immisce dans le trou à son tour. Palpitant de la blonde qui s’emballe d'excitation, car oui, pour la première fois, elle va découvrir une autre salle commune que la sienne. Et lorsqu’elle arrive dans la salle, elle est très agréablement surprise par la chaleur de l’endroit. La vérité ? Elle s’y sent bien, véritablement. Comme si elle était chez un proche de sa famille qu’elle n’avait pas vu depuis longtemps. Le rouge n’est pas sa couleur et pourtant, tout lui paraît des plus harmonieux. Bon nombre d’élèves de toutes promotions confondues se mélangent dans les lieux. Si elle était prête à se l’avouer, elle reconnaîtrait que l’ambiance y est bien plus chaleureuse que chez elle, chez les Serpents. Mais elle n’est pas là pour faire une comparaison détaillée des deux salles communes. Cissa reconnu plusieurs têtes, il lui fut difficile de ne pas venir tendre l’oreille pour écouter quelques bribes de conversations. Elle savait qu’elle devait frôler les murs, contrôler sa respiration, marcher à pas de loup et pourtant, malgré tous les enjeux, elle se sentait pleine de malice. Sentiment qu’elle découvrait à sa grande surprise. Se rappelant son objectif, la demoiselle balaya la salle du regard. Elle aperçut certains des maraudeurs mais ils n’étaient pas sa cible. Une tête bouclée et aussitôt un sourire sincère se dessine sur les lèvres de la blonde : Thomas. Mais non, lui non plus n’était pas au coeur de ses préoccupations aujourd’hui. Un grand roux ! Ah ? Une victoire qui approche ? Cissa peine à accéder jusqu’à la chevelure flamboyante. Pourtant, elle sait qu’elle touche au but. Elle se faufile tant bien que mal, un élève lève la tête après son passage, croyant avoir vu un tableau bougé mais revient aussitôt à son jeu de bavboules. Ouf. Et enfin, le graal. Elle atteint le roux et… échec. Il s’agit bien d’un Prewett mais de Gideon, le frère jumeau de Fabian. Déception.
Le temps défilait bien trop vite. Depuis quand était-elle arrivée dans la salle ? Combien de minutes lui restait-il ? 30 ? 1h ? Ou bien simplement 10 ? Elle hésita et puis, se rappelant de la détresse de sa meilleure amie, non elle ne pouvait pas sortir tout de suite. Alors elle décida de prendre la direction du dortoir des garçons. S’infiltrant en douce, elle observe un premier dortoir : rien. Un second : rien non plus. Et quand enfin elle arrive au troisième elle entend une voix prononcer le nom “Prewett”. Alors la belle s'immisce doucement dans la pièce, position stratégique, elle se glisse entre deux lits vides et attend. Deux garçons se tiennent là à bavarder des exploits étranges du fameux lion. Elle attend et puis, finalement, il arrive. Enfin, la déception reste bien la même car, une fois encore, c’est bien Gideon qui pointe le bout de son nez. Les trois jeunes hommes se lancent dans des sujets tous plus barbants les uns que les autres. D’une oreille distraite, la vipère attend. Le temps défile et, visiblement, aucun des lions ne semble être pressé de partir dîner. Palpitant de la blonde commençant à s’emballer, la peur que les effets de la potion se terminent et qu’elle apparaisse ainsi, en plein milieu du dortoir. Mais, à présent en train de débattre au sujet de la gent féminine, ces messieurs semblent avoir oublié la faim. Bougeant de position, elle se rend bien compte qu’il lui est impossible de se rapprocher de la porte : un lion ayant décidé de s’adosser contre celle-ci. Alors, stratégiquement, elle se glisse vers le fond du dortoir afin d’essayer de se cacher entre un lit et une valise. Et enfin, à son grand effroi, elle regarde sa main qui commence à redevenir visible. Panique à bord. Que faire ? Elle d’habitude si calme et si sereine semble perdre tout contrôle de la situation. Faisant tout son possible pour ne pas se faire repérer, elle tente d'apaiser sa respiration. Et alors qu’elle tente de rester silencieuse, elle entend la porte du dortoir s’ouvrir à nouveau. Voix familière que la blonde reconnaît aussitôt : Thomas. Certainement sa seule issue de sortie. Alors la belle tente le tout pour le tout, sortant un minuscule bout de sa frimousse elle cherche aussitôt le lion du regard, le suppliant de l’aider avant de se recacher aussitôt, le Prewett étant en train de se tourner dans sa direction.
Pourvue que Thomas comprenne. Pourvue qu’il la sorte de cette impasse et lui évite bien des ennuis …