Can you hear me ? (ft. Regulus Black)

Il n’a pas d’autre choix que de s’y faire au château, à ce défilé d’élèves qui ne cesse jamais dans les couloirs. Il préfère quand il est vide, quand beaucoup choisissent de partir chez eux pendant les vacances mais c’est des moments pour lesquels (sauf cet hiver), il n’a pas souvent l’occasion d’en être. C’est l’extérieur qu’il choisi souvent. Pas parce qu’il est un amoureux de la nature, des créatures qui y vivent, simplement pour ce besoin d’air et d’espace qu’on lui refuse depuis qu’il est môme. Être dehors fait du bien, s’éloigner des autres, qu’ils soient Serpentard ou non, est un luxe dont il ne se prive pas quitte à ce qu’il perde la notion du temps et doive se dépêcher pour ne pas arriver en retard au prochain cours qui n’est que dans une bonne heure. Il a le temps. Il n’aurait pas cru penser cela un jour mais depuis l’attaque à Pré-au-Lard le château est oppressant et les fêtes organisées par les uns ou les autres n’arrangent en rien cette impression de faux-semblant pour leur faire penser à autre chose. Cela ne fonctionne pas et cette Saint-Valentin ridicule ne présage vraiment rien de bon. Chacun croit ce qu’il veut mais il n’est pas naïf au point de croire à ces idées farfelues de Cupidon ces quelques journées précédant la Saint-Valentin et même toutes les autres. Il ne veut pas se donner le temps de trop y penser, de regarder à la table des Gryffondors. Sortir est la meilleure solution pour vouloir rester désintéressé.

Indéniablement, sortir fait du bien, tout semble différent, moins rose. Il y a plus de vérité dans ce cadre que dans les décisions du personnel du château qui voudrait leur faire penser à autre chose le temps de quelques jours. C’est malin et à la fois idiot de penser que parce que c’est cette fête idiote, qu’ils vont soudainement ne plus penser à ce qu’il se passe à l’extérieur de ces murs. Il n’est pas loin du Saule Cogneur quand il s’avance, main dans les poches de sa cape, perdu dans ses pensées. Il s’éloigne légèrement, ne connait pas les humeurs de cet arbre dangereux pour lui-même et pour les autres. Il est étonnant que le directeur ait laissé un tel arbre mais en même temps, il laisse bien à certains élèves plus que douteux le droit de rester à Poudlard. Il a ses propres raisons, surement n’a-t-il pas une vue d’ensemble pour comprendre les agissements d’un directeur assez particulier. C’est le moins que l’on puisse dire.

Il ne remarque pas tout de suite qu’il n’est pas tout seul alors qu’il pensait la plupart à l’intérieur. Le ciel s’annonce sombre un peu plus loin mais peut-être que l’averse passera à côté, que quelque part, juste un peu, ils sont chanceux. Il s’approche, voit bien que la jeune fille n’a pas l’air au meilleur de sa forme mais garde un espace pourtant. Pour lui comme pour les autres, il détesterait que l’on se donne le droit d’être trop proche dans un tel moment, même d’être présent sauf qu’il n’y peut rien d’être là en même temps que la Poufsouffle qui dessine, en même temps que Leia.

Les mots lui manquent. S’il a la facilité pour ces derniers, c’est rarement le cas pour consoler les autres même si c’est arrivé, parfois. Sauf que l’autre fois, même si Leia est venue à la soirée catastrophique organisée par James et Barty, il était aléatoire dans son humeur avec elle. Il reste silencieux alors, d’attendre que l’orage intérieur se calme pour mieux lui parler par la suite, peut-être. Il devrait peut-être aussi s’excuser, il ne sait pas, de comment il a agit cette fois-là dans les cuisines. Il était d’humeur grognon mais plusieurs vous diront qu’il l’est bien souvent la plupart du temps. Il acceptera qu’elle le soit, le temps qu’elle aille mieux, qu’elle accepte de lui parler et si elle refuse et bien tant pis, ce sera juste dommage. Il ne sait pas pourquoi d’un coup il s’entête autant avec une née moldue, ne le devrait pas et le sait. Il devrait la laisser gérer toute seule parce que c’est ainsi qu’ils devraient être, avec ceux et celles qui leur ressemblent. C’est différent pourtant, de plus en plus avec les années le voilà qu’il agit autrement sans qu’il en vienne à le regretter totalement. Il sait qu’il va devoir faire attention quand il devra retourner à Londres pour les prochaines vacances, ces moments là d’empathie pure, il devra les lui cacher, ces moments là et tous les autres.
 

( Pando )

Il s’assied à même le sol, nettoiera d’un sort s’il en vient à se salir, ce n’est pas un problème. Ce qu’il ne sait pas c’est s’il peut se donner le droit de rester à ses côtés. Il ne devrait pas vouloir passer du temps avec elle, encore moins quand elle est dans cet état, quand elle se montre pas si différente encore qu’elle montre quand ça ne va pas, en ça ils le sont drastiquement, différents. Mais là encore, il n’aurait pas dû se trouver là, trouver ce moment opportun de vouloir mettre le nez dehors. Il attend alors, ne pose pas de question. Chacun ses problèmes, il en a bien conscience que ceux d’une née moldue ne sont pas les mêmes que ceux d’une famille comme la sienne. Elle doit penser que de problèmes ils n’en n’ont pas. Qu’ils le pensent donc, ça lui va. Moins ils en savent, mieux c’est, du moins en ce qui le concerne. « Ca te va bien de poser la question. » Il n’est pas agressif pour autant, juste amusé d’une telle situation qui n’a rien de drôle pour elle, il en a bien conscience. « J’aurais préféré que la plupart des cours se donnent en extérieur. » Il ne sait pas si c’est le même problème pour elle parfois. Les gens ont tendance à être moins agglutinés lorsqu’ils sont en extérieur, pas vrai ? « Mais ironie du sort, la seule fois où c’est arrivé, ça a mal tourné. » Il lève les mains, pour dire que c’est pas de sa faute. Ca l’est rarement malgré l’attitude qu’il donne parfois, cet air détaché qui le sauve bien souvent. « Mais là non, tout va bien. » Et c’est vrai. Cherche t-il à détourner son attention de sa crise ? Peut-être bien. « Je m’éloigne de tout ces ragots de la Saint-Valentin. » Peeves allait s’en donner à cœur joie dans sa lettre de révélations, il ne le savait pas à quel point l’esprit frappeur s’amuserait le lendemain.

Il hoche la tête, songeur. « Cette fête est stupide. » Il joue avec un trèfle qui n’a pas quatre feuilles, repousse dans un coin de sa tête l’idée d’envoyer un dessin à James. « Ca marche vraiment chez vous ? » Il y en a beaucoup des fêtes qui sont transposées dans le monde sorcier alors qu’ils n’en connaissaient pas vraiment l’existence jusqu’alors. « Je veux dire. » Il essaye, d’y penser, à tout ça, preuve qu’il y a réfléchi rien qu’un peu même s’il prétendra que non. « Faire des efforts juste pour un jour. C'est vraiement très idiot. » Il n’oublie pas que le tout est préparé pour leur changer les idées, ils n’en sont pas à leur premier essai. Si cela réussi ? Vu l’état de Leia même si ce n’est probablement pas lié, la réponse semble négative. Lui ? Le voilà bien incapable d’oublier ce qu’il s’est passé ce jour-là quand il a vu cet avenir dont il refuse lui aussi de parler. Nier son existence est plus simple d’admettre qu’il suivra peut-être, un jour, le même chemin que ses parents.  

( Pando )