Face à la vérité [Feat F. Prewett]

par **Narcissa Black** 25.02.24 21:51

Face à la vérité

En cette fin de journée, Cissy était bien décidée à s’accorder quelques heures de révision. Avec tous les récents événements survenus ces dernières semaines, elle avait l’impression d’avoir accumulé bien plus de retard que ce qui était raisonnable à ses yeux. L’attaque à Pré-au-Lard n’était pas une excuse, ni même le pseudo confinement que tous les élèves subissaient actuellement au château. Les vacances scolaires touchaient bientôt à leur fin et elle espérait commencer l’année civile plus sereinement.
Souhaitant trouver un peu de quiétude, la demoiselle entreprit de s’installer en salle de révisions. Avec l’interdiction pour l’ensemble des élèves de rentrer chez eux, la salle commune ainsi que la bibliothèque étaient bien trop souvent bondées. Aujourd’hui, la vipère avait envie de calme et d'apaisement. Trop de tourments envahissaient son esprit. Ses nuits n’étaient aucunement des plus paisibles et elle ressentait le besoin de se retrouver, elle et ses parchemins.
Sachant cette pièce souvent déserte, Narcissa poussa la porte, prête à n’apercevoir personne. La pièce n’était que très peu chaleureuse, la source de lumière principale étant une petite cheminée. Les tables quelque peu vétustes étaient disposées un peu partout dans la salle. Seule une petite bibliothèque contenant de vieux ouvrages venaient apporter un peu d’originalité à cette pièce. Le minimum vital. Tout ce dont la Black avait besoin. Elle entra sûre d’elle, sans prendre garde à la silhouette qui se tenait un peu plus loin de la pièce, non loin de l’âtre. La blonde se figea. Elle le reconnut aussitôt. Comment ne pas le reconnaître ? Comment ne pas identifier cette chevelure flamboyante dans laquelle elle avait passé sa main de si nombreuses fois. Le palpitant de Cissy s’emballa bien plus que de raison. Pourtant… il était temps. Était-ce peut-être un signe du destin que, enfin, les deux anciens amants se retrouvent confrontés l’un face à l’autre. Qu’enfin les non-dits se lèvent. Qu’enfin ils puissent… avancer ? Mais pour aller dans quel sens ? Les pensées de la blonde se bousculèrent pendant qu’elle avançait doucement vers le lion. Elle émit un petit toussotement afin d’être certaine qu’il avait bien remarqué sa présence. Ne pas le surprendre. Ne pas le brusquer. Tel était le minimum qu’elle pouvait lui apporter. Et quand enfin il leva la tête, quand leurs regards se croisèrent, elle sentit ses joues s’empourprer. Heureusement, la lumière émanant de la cheminée n’était pas suffisante pour qu’elle soit pleinement visible. Avec toute l’élégance dont elle disposait, Narcissa vint s'asseoir à sa hauteur.
“Je peux ?”.
Et alors que celui-ci lui donnait la permission de s'asseoir à une table voisine, elle sortit ses affaires de son sac, entreprenant de commencer ses révisions comme si de rien n’était. Une longue minute s’écoula. Cissy tenta tant bien que mal de se mettre à travailler mais, impossible. Comment se concentrer quand il était là ? Si proche et pourtant si loin. C’était la première fois qu’ils se retrouvaient ainsi, seul à seul, depuis qu’elle avait décidé de cesser leur relation. La belle posa sa plume. Elle savait qu’elle ne parviendrait à rien. Alors son regard se tourna sur le jeune homme à la chevelure de feu. Aussitôt, de nombreux souvenirs lui revinrent en tête. Non. Stop Cissy. Ce n’était pas le moment. Elle tenta maladroitement de briser la glace.

“Comment vas-tu Fabian ?”.

Rien que de prononcer son nom lui faisait grandement bizarre. Le temps avait coulé mais, visiblement, uniquement sur le papier. Beaucoup de choses semblaient avoir été laissées sur pause durant ces longs mois, cette longue année. Elle se leva de sa chaise, venant s'approcher de lui pour véritablement ouvrir le dialogue.
“Je suis heureuse de te voir et je… mmh… je suis désolée”. Même si je me doute que ce n’est pas ton cas. Suite qu’elle s'empêche de prononcer la blonde, bien qu’elle est persuadée ne plus avoir la moindre place dans son coeur. Pas après ses agissements.

@made by ice and fire.

par **Fabian Prewett** 29.02.24 20:11

Face à la vérité

FEAT @Narcissa Black

J'ai pris du retard sur mes devoirs. Je me dis toujours que je vais travailler au début des vacances puis je le fais jamais. J'ai passé le plus clair de mon temps à papoter dans la Salle Commune, avec Gideon, avec Adonis, avec James et Mary. En tous cas, je me serai bien vidé la tête, après l'attaque à Pré-Au-Lard.

Maman nous envoie régulièrement du courrier, notamment pour savoir si je travaille. Elle me connaît bien. Je sais bien qu'elle ne pose pas cette question à mon frère ... Enfin, en tous cas, hier je lui ai dit que j'allais prendre du temps aujourd'hui pour rattraper mon retard. Et comme j'aime pas mentir à ma mère, me voilà dans les couloirs, mon sac sur l'épaule.

Je passe rapidement à la bibliothèque prendre trois livres dont j'ai besoin. J'avais prévu de rester sur place, mais comme aucun d'entre nous n'est rentré chez lui, il n'y a plus une place. J'ai même vu des élèves assis dans les allées, se faire réprimander par la bibliothécaire. Je les ai donc enjambés pour récupérer les ouvrages désirés, et je retourne dans les couloirs, à la recherche d'un endroit calme où travailler.

Je me retrouve rapidement à sentir le poids de mon sac me lacérer l'épaule, et j'entre donc dans une salle que je n'apprécie pas spécialement, sans doute parce qu'elle sent le cerveau en ébullition : la salle de révision. Je sais même pas pourquoi on l'appelle comme ça, d'après mon expérience y a jamais personne.

Je pousse la porte et agite ma baguette pour allumer les chandelles et la cheminée. Je soupire et referme la porte derrière moi avant de m'installer au plus près de l'âtre. Entre le froid, l'humidité et le manque de luminosité, c'est le meilleur endroit pour se placer. Je dépose mon sac sur la table, moins délicatement que j'aurais aimé, et sors l'intégralité de mes affaires.

Je vais essayer d'être organisé. Que ferait Gideon ? Il prendrait soit le premier devoir à rendre, soit le plus court, soit celui de la matière qu'il aime le moins. Pas de bol, mes trois devoirs répondent chacun à une de ces catégories.

J'inscris le nom de chaque cours sur un petit morceau de parchemin que je plie, je mélange les trois morceaux soigneusement et je les pose sur la table. Du doigt j'en désigne un : magie journalière. Je pousse un soupir en récupérant l'intitulé du devoir et le livre correspondant avant de ranger le reste. Un parchemin déroulé sous les yeux, une plume à la main, je m'attèle à réfléchir à la question suivante : quels sont les articles les plus importants de la réglementation sorcière sur l’usage de la magie au quotidien ?

J'entends bien la porte s'ouvrir, mais sincèrement, la salle est assez grande pour accueillir des étudiants supplémentaires. En plus, s'ils travaillent sur la même chose que moi, on pourra mutualiser. Je décale donc mes affaires, afin de laisser ce ou ces nouveaux arrivants s'installer près du feu. Ce n'est qu'en entendant tousser que je lève d'abord les yeux au ciel puis les yeux sur la jeune femme qui a fait son entrée.

Je cligne plusieurs fois des yeux alors que je déglutis difficilement. C'est la première fois qu'on se retrouve dans une pièce, seuls, depuis notre rupture. Enfin, notre rupture, plutôt sa rupture de moi. Elle s'approche et s'assied près de moi. Je mentirais si je disais que je ne ressens absolument plus rien pour Narcissa. La vérité c'est qu'elle a marché sur mon cœur et que j'ai mis, quoi, un an à m'en remettre. Peu ou prou.

Eum, ouais. Bien sûr, ouais.

Pas un mot de plus, elle termine son installation et je reviens à mon travail. Si seulement j'arrivais à me concentrer sur l'odeur du feu de bois plutôt que la sienne. Je ne peux pas m'ôter de l'esprit qu'elle est à seulement quelques pas de moi.

Alors oui, je sais, je suis avec Héra maintenant. Enfin, on n'a pas trop eu le temps de se voir depuis nouvel an. Mais bon, mon cœur appartient à une autre princesse serpent, désormais. Cependant, c'est difficile de reprendre le fil de ma démonstration. Je tourne les pages du livre, faisant mine de chercher quelque chose alors que c'est une excuse pour partir que je cherche.

Je suis surpris quand je l'entends à nouveau parler. Je pose ma plume et me tourne pour la regarder. Ses cheveux blonds contrastent avec la crinière de jais de son amie Héra. J'en profite pour observer ses yeux dans lesquels je me suis perdu tant de fois, et ses lèvres sur lesquelles je me suis perdu également.

Je vais bien. Et toi, Cissy ?

Je la regarde se lever et s'approcher pour s'asseoir à côté de moi. Toujours aussi gracieuse. Y a un truc qu'on ne peut pas enlever aux Black, c'est bien l'élégance. Je prends mon parchemin et en fais un marque-page dans le livre que je referme.

Est-ce que c'est mentir que dire que ça va ? Absolument pas. D'ailleurs, si Héra et Narcissa sont toujours d'aussi bonnes amies, la jeune femme a dû entendre parler de ce qui s'est passé pour la nouvelle année.

J'ai l'impression que tu m'as évité jusqu'à présent.

Ouh, bon, je suis peut-être un peu amer de la manière dont les choses se sont terminées entre nous. On pourrait toujours être ensemble, si elle ne m'avait pas quitté parce que ... Je sais même pas pourquoi. Je passe une jambe par-dessus le banc pour être à califourchon, face à elle.

Mais bon, je suis content de te voir aussi.

KoalaVolant

par **Narcissa Black** 26.03.24 21:52

Face à la vérité

feat @Fabian Prewett

Oui, l’ambiance est étrange entre le lion et la vipère. Pas de grande manifestation de joie mais pas non plus une tension presque violente. Le malaise. Voilà véritablement ce qui est perceptible dans cet air ambiant.
Conversation courtoise entamée. Des futilités. Presque ridicule. Comme si après un an de silence il était vraiment normal de demander Comment ça va ?. Et pourtant, le jeune homme fait l’effort de répondre. Lui aussi. Comme si tout était du plus naturel.
La blonde tente d’ouvrir le dialogue et, favorablement, il lui répond, semble même enclin à entamer une certaine conversation. Pourtant, ses mots viennent directement frapper le coeur de la demoiselle. L’avoir évité ? Oui. Il avait raison. Cissa ne pouvait aucunement le nier. Elle avait tout fait pour ne jamais se retrouver seule à ses côtés. D’autant plus depuis qu’il était en couple avec sa meilleure amie Héra. Elle ne voulait pas juger la vipère. Elle ne voulait pas s’en mêler. Et elle ne voulait aucunement que la brune soit mal à l'aise avec tout ça. Les bras de Cissa se croisent machinalement sur sa poitrine, comme pour se protéger. Se sent-elle vulnérable à cet instant précis ? Un peu oui. Le silence puis une grande respiration qui s’échappe. Par où commencer ? Que lui dire ? Était-ce véritablement nécessaire de souligner à quel point il avait été parfait avec elle ? Alors, incapable de faire de détour, elle finit par sortir.
“J’ai été lâche.
Terriblement lâche et ça ne me ressemble pas”. La demoiselle finit par replonger ses yeux dans ceux du lion. “Tu ne le méritais pas”.

Ses derniers mots sont durs à prononcer et la gorge de la vipère se serre. Elle n’aime pas cette manière dont elle s’est comportée. Elle sait qu’elle l’a blessé et ça et bien la dernière chose qu’elle souhaitait avec lui. Alors, comme pour continuer ses excuses dissimulées, elle continue.
“Je n’ai pas été capable d’assumer, d’accueillir tes sentiments et ton amour. Et oui, j’ai pris peur”. Rien de tout cela n’était justifiable ou entendable, elle s’en rendait bien compte Cissy mais malheureusement, là était la vérité. Et surtout, elle ne pouvait nullement retourner en arrière.

Comme pour éviter le moindre sous-entendu, elle laissa à Fabian le temps de recevoir ses mots avant d’ajouter plus bas.
“Si je te dis tout ça, ce n’est aucunement pour remettre en cause ta relation avec Héra. Je suis heureuse pour toi, pour elle. Pour vous”.
Paroles totalement sincères. Oui, elle a peut-être manqué quelque chose avec le Gryffondor mais aujourd’hui, l’heure n’est plus au regret. Elle garde de beaux souvenirs de cette relation passée et ne souhaite que le bonheur du lion. Pas de jalousie ou d’esprit revanchard, là n’est pas l’objet de ses propos et elle ne souhaite pas raviver une flamme éteinte.. Elle hésita à s'asseoir sur le banc du lion, lui faisant face. Mais finalement, elle resta là, bras croisés, prête à recevoir le flots de souffrance qu’elle avait causé au Prewett. C’était le minimum qu’elle pouvait lui offrir.
“Et si tu préfères que je m’en aille, je le comprendrais”.
Elle n’en avait pas envie la vipère, elle voulait tenter de réparer un semblant de proximité peut-être même d’amitié mais elle se doutait que cela était vain.

@made by ice and fire.

par **Fabian Prewett** 06.04.24 19:21

Face à la vérité

FEAT @Narcissa Black

Je sens que j'ai touché un point sensible. Je la connais, que ce soit par notre relation passée, par Héra, par les quelques fois où on s'est croisés petits. Je sais que Narcissa est un personne fière, on l'a éduquée pour être toujours froide, fière, distante. C'est pour ça que, même si j'ai été blessé de notre rupture, de la manière dont elle s'est déroulée, il n'y a jamais réellement eu de mauvais sentiment. Si, bien sûr, au début, des insultes, des horreurs dites sous le coup de la peine, de la tristesse et de la colère.

Bien aidé par mes amis, évidemment, qui, s'ils ne savaient même pas de quelle femme il s'agissait, se sont démenés pour me soutenir dans ma tristesse, quitte à, eux aussi, la critiquer à mes côtés. De vrais amis quoi.

Et c'est parce que je la connais que je sais à quel point ce qu'elle me dit a de la valeur. Avouer sa lâcheté n'est pas dans les us et coutumes des sangs-purs pure tradition comme elle. Je ne peux pas m'empêcher de hausser les épaules quand elle me dit que je ne méritais pas ça. Sans doute pas, mais la vie ne nous donne pas toujours ce qu'on mérite.

Je ne lui coupe pas la parole, je la laisse me dire ce qu'elle veut me dire. C'est la moindre des choses, surtout si elle tente d'expliquer son comportement à mon égard. Je lui ai fait peur. Je baisse les yeux alors qu'elle continue et m'assure ne pas vouloir se mettre entre Héra et moi. Je sais que je peux être très vite très expansif. Je suis un romantique, j'aime l'amour et je ne sais pas me retenir. Oui, je l'ai aimée, et quand j'y repense, oui, j'ai peut-être été très présent, peut-être que j'ai trop voulu lui montrer comme je l'aimais.

C'est sans doute pour ça que j'ai gardé cette relation secrète, même après qu'elle était terminée. Parce que je ne voulais pas qu'elle ait honte, je ne voulais pas l'embarrasser, je ne voulais pas qu'elle se sente forcée d'admettre notre relation devant l'école et devant ses parents. C'était sans doute mieux comme ça. Mais ça a peut-être participé à la manière dont elle m'a quitté. Je ne sais pas.

Non, je ne veux pas que tu partes, Cissy.

On aurait pu être un power couple tellement emblématique. Mais ça ne s'est pas fait, et ce que j'ai aujourd'hui est encore plus puissant. Je ne l'aurais pas cru à l'époque.

Je suis désolé de t'avoir effrayée, c'était pas mon intention. Bien au contraire.

Bien au contraire, j'aurais voulu lui offrir tout ce qu'elle méritait et plus.

J'ai pas été à la hauteur. Mais je ne t'en veux plus. Si on était encore ensemble, je ne serais pas avec Héra ...

Le yin et le yang de la maison Serpentard. Les deux beautés fatales, les deux héritières les plus puissantes. Je me risque à lui sourire malgré tout. La vérité c'est que je l'estime beaucoup, Narcissa. Et que j'espère qu'elle trouvera chaussure à son pied, qu'elle sera heureuse, tout comme je le suis auprès de son amie.

Je vais pas te mentir, quand même, j'ai mis du temps à m'en remettre. J'ai pas compris ce qui m'arrivait, et tu étais partie, tu étais distante. Tu t'éloignais quand j'approchais dans un couloir.

Je croise les bras à mon tour, alors que je me replonge dans mes souvenirs de l'année qui vient de s'écouler.

Tu fuyais mon regard dans la Grande Salle. Je crois que ce qui a été le plus dur, c'est de ne pas comprendre.

Je secoue la tête et plante mes yeux dans les siens.

Ouais, j'ai pas eu d'explication. C'était ça le pire.

KoalaVolant

par **Narcissa Black** 16.04.24 22:08

Face à la vérité

feat @Fabian Prewett

Lui répondant sur la négative et lui permettant de rester à ses côtés, Narcissa finit par s'asseoir sur le même banc que le lion. L’heure semblait véritablement aux confessions et aux vérités. Il était temps de faire preuve de franchise, d'honnêteté. Et quand Fabian s’excuse à son tour, mécaniquement, la vipère fait non de la tête. La remise en question n’était nullement à venir de la part du lion. Non. Il avait été parfait avec elle. Doux, attentionné, prévenant et affectueux. Il n’avait absolument aucune raison de lui présenter la moindre excuse. Néanmoins, lorsqu’il finit par prononcer la phrase Je ne t’en veux plus, la blonde écarquilla les yeux. Une lueur venant animer ses pupilles et un poid semblant enfin abandonner ses épaules. Depuis tout ce temps la culpabilité la hantait et enfin, la légèreté semblait prendre le dessus sur le reste.
A l’évocation de sa meilleure amie, Héra, un doux sourire naît sur les lèvres de Cissa. La brune semblait effectivement vivre une relation intense et emplie de passion avec le lion. Alors tant mieux si cette rupture du passé leur aura donné l’occasion de se trouver. La vipère s’apprête à répondre mais c’est finalement Fabian qui continue la discussion et ses nouvelles paroles font… mal. Mais la blonde ne tréssaillit pas pour autant. Oui, elle doit assumer son comportement passé. Si elle a bien décidé se confronter à la réalité, c’est maintenant qu’elle doit le prouver. Elle l’écoute évoquer cette période où elle a tout fait pour devenir fantôme et disparaître à ses yeux. Oui, elle a fuit son regard, de nombreuses fois. Oui, elle partait à l’opposé d’un couloir quand elle le croisait. Oui, elle faisait toujours en sorte de ne jamais être seule lorsqu’il était dans les parages. Regard perdu vers le fond de la salle, Cissa pousse un léger soupir avant de reposer ses pupilles sur le lion.

“Tu n’as pas à t’excuser Fabian.
Tu as été bien plus qu’à la hauteur. C’est moi et uniquement moi qui n'ai pas su gérer la situation”.

Que faire ? Lui avouer la pleine vérité ? C’était bien ce qu’elle lui devait… mais cela signifiait aussi qu’elle allait laisser tomber ses barrières, qu’elle allait devoir avouer ses faiblesses, et surtout, partager une grande part de son intimité.
Son regard est plongé dans le sien, son intensité perturbe la blonde qui sent son coeur s’accélérer. Le temps de quelques secondes, elle retombe dans le passé. Les souvenirs sont nombreux, certains heureux, d’autres douloureux. Que se serait-il passé si elle n’avait pas fui ? Seraient-ils toujours en couple ? Fabian serait-il son fiancé ? Peut-être… personne ne connaîtra jamais la réponse et c’est certainement mieux.
“Tu n’es pas fou Fabien. J’ai effectivement tout fait pour t’éviter. Parce que…”. Cissy prend une profonde inspiration, détournant son regard pour continuer. “...parce que c’était trop dur de t’affronter”.
Nouveau temps d’arrêt, nouvelle respiration lente pour finalement reprendre plus calmement, le regard dans le vague, observant les flammes dansantes du feu battant dans la cheminée.
“Avant toi j’ai eu d’autres relations. Mais, c’était différent. Il n’y avait pas de sentiment et encore moins d’amour. Des crush tout au plus. En vérité, je ne savais pas ce qu’était l’amour et encore moins, ce qu’était qu’être aimée. Je veux dire, pas de la manière dont un parent aime son enfant mais bien de la manière dont un homme aime une femme. De la manière dont toi, tu as été capable de m’aimer”.

Au fur et à mesure de son récit, la demoiselle finit par ré-affronter le regard du lion.
“Et puis, petit à petit par ta bienveillance, ta douceur, ta prévenance, ton affection, tu es parvenu à atteindre mon coeur de glace. Tu as brisé nombreuses de mes barrières, en douceur, sans jamais me brusquer. Et plus les jours avançaient, plus je prenais peur. Car je n’étais pas prête à me sentir ainsi vulnérable. De ma force, tu devenais ma faiblesse. Je sentais que plus le temps s’écoulait, plus je m’attachais à toi. Plus j’étais triste de ne pas passer du temps à tes côtés, plus j’avais peur que tu me détruises. Alors, au lieu d'affronter tout ça. Au lieu de t’en parler et d’essayer d’être rassurée, j’ai pris la fuite et j’ai préféré m'interdire de t'aimer”.

Lèvre inférieure qu’elle vient mordiller par réflexe, sans même s’en rendre compte.
“Voici ton explication Fabian… je me doute qu’elle ne t’apportera guère satisfaction mais je ne peux t’apporter plus pure vérité”.

@made by ice and fire.

par **Fabian Prewett** 29.04.24 20:06

Face à la vérité

FEAT @Narcissa Black
4.01.1977

J'apprécie que Narcissa me laisse parler, me laisse aller au bout de ma pensée. C'est toujours plus difficile de s'exprimer quand on nous coupe. Mais je la connais assez pour savoir qu'elle respecte ma parole. Tout comme je vais respecter la sienne. Et ce même si elle commence par me dire à quel point j'ai tort de m'excuser. Je ne suis pas d'accord, une relation ça se construit et ça se détruit à deux.

C'est moi qui n'ai pas vu à quel point elle se sentait menacée par la situation. C'était aussi mon rôle de m'en rendre compte et de l'apaiser. En tous cas, je suis heureux de voir que je n'ai pas imaginé ses disparition à l'ombre d'un couloir depuis notre rupture. Je la vois détourner les yeux alors qu'elle me donne une explication à son comportement de la dernière année. Je suis son regard pour tomber sur les flammes, avant de le reposer sur elle. Elle continue d'observer le feu dans la cheminée, elle n'ose pas me regarder lorsqu'elle m'explique ses raisons, sa vérité.

Je ne peux que la regarder, et l'écouter, rendu impuissant par cette règle implicite : laisser parler l'autre. Parce que c'est aussi cela qui a manqué dans notre relation, la communication. La capacité d'exprimer ce que l'on ressent sans se sentir coupable, sans se retenir, en sachant qu'on ne va pas être jugé par l'autre.

C'est vrai que je l'ai aimée. Pas comme j'aime Héra aujourd'hui, mais je l'ai aimée quand même. Si j'ai réussi, comme elle le sous-entend, à percer la carapace et peut-être, qui sait, fait la place pour le prochain homme qui saura l'aimer comme elle le mérite, alors c'est déjà ça. Qu'elle ne rejette pas tous ceux qui la feront se sentir femme. Qui la feront se sentir aimée.

Elle tourne de nouveau son regard vers moi et je ne peux pas m'empêcher de lui sourire, pour l'encourager à continuer. Pour lui montrer que je n'ai pas de ressentiment. Que c'est terminé, tout ça, que c'est derrière nous. Je la laisse terminer. Je la laisse juger d'elle-même son explication peu convaincante. Je finis par me lever et, doucement, sans la brusquer, je l'entoure de mes bras pour la serrer doucement contre moi.

Merci.

Un court baiser sur la racine de ses cheveux blonds.

Merci d'être aussi honnête, Narcissa.

Je me recule aussi doucement que je me suis approché, sans pour autant mettre de distance entre nous deux. Je tiens toujours à elle, je comprends pourquoi Héra est aussi proche d'elle. Elle mérite d'être aimée, chérie, choyée.

J'espère que tu trouveras quelqu'un qui sera digne de t'aimer.

Mais je sais très bien comment les choses vont se dérouler : elle sera mariée à un homme, qu'elle ne connaîtra peut-être même pas, qui sera peut-être plus âgé qu'elle. Elle lui devra fidélité et héritiers. Peut-être qu'elle l'aimera, peut-être qu'il l'aimera. J'ai beaucoup de chance que mes parents aient laissé tomber ces conneries de pureté du sang.

Bon, il s'avère que je vais épouser une sang-pure, mais c'est un hasard.

Ou en tous cas, qui sera digne de toi.

KoalaVolant

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Face à la vérité [Feat F. Prewett]