La vengeance est un plat qui se mange... | James

☾☾ On avait perdu le match. Serdaigle avait été de meilleur stratège pour le coup. Ils semblaient avoir vu clair dans notre jeu dès le départ. Alors forcément, cela m'avait largement frustré. Mais en tant que Capitaine, je me devais d'aller les saluer. C'était ce que j'avais fait évidemment. La soirée fut maussade pour les Gryffondor. Mais le weekend s'annonçait froid et gris. Mais cela ne me démoralisa absolument pas. De toute façon, j'étais incapable de réfléchir correctement depuis plusieurs jours.

En fait, depuis le nouvel an et ce qui s'était passé. J'avais été un véritable con ce jour là et je m'en étais rendu compte aussi rapidement qu'un cognard en pleine poire. Enfin, là en l'occurrence, c'était le point de Severus qui s'était écrasé sur mon nez, le cassant net. Je n'avais jamais rejeté la faute sur Barty bien que se soit lui qui m'est lancé le défi. C'était moi qui l'avait fait. J'avais agis avant de réfléchir, comme d'habitude et les conséquences ont été difficile à encaisser. Et pourtant, j'avais tenté de réparer mon erreur en envoyant plusieurs hiboux d'excuses à Severus. Peut être que je devrais le laisser de côté pour le moment ? Attendre que l'orage passe ? Mais je n'étais pas du genre à reculer pour mieux sauter. Je préférais crever l'abcès immédiatement avant que cela ne dégénère.

Ce matin là, comme tous les matins depuis le premier janvier, je me levais aux aurores. Bien avant les autres. En plus, ce soir c'était la pleine lune pour Remus et on allait devoir encore sortir en douce pour aller l'aider. Peut être que le fait de me transformer en cerf m'aiderait à m'éclairer l'esprit ? Sur mon lit, le silence brisé par le ronflement de Peter et Sirius, j'observais encore la bille dorée voler devant moi. C'était une habitude que j'avais pris, de la trimballer partout avec moi, comme un trophée. Mais là, je n'étais pas d'humeur à la fête, pas d'humeur à l'amusement. Non. J'avais la tête bien trop pleine de tracas. Et puis il y a eu Regulus il y a deux jours, quand il est venu me solliciter pour ce cours. Première conversation civilisée avec lui depuis un moment. Mais son regard au nouvel an ne m'avait pas échappé. Encore trop de pensées qui envahissaient mon esprit en constante ébullition. Il fallait que je me vide l'esprit et j'avais le remède parfait pour cela.

Rangeant silencieusement le vif d'or, j'attrapais un vieux jogging pourpre, un tee-shirt noir ainsi qu'une veste de la même couleur, mes chaussures de Quidditch et l'écharpe de Remus - oui, parce que la mienne a disparu depuis hier, je n'arrive pas à la retrouver ! C'était Remus qui l'avait, je dois lui demander où il l'as mise - et sortit des dortoirs à pas feutrés.

J'étais sorti du dortoir, l'écharpe autour de mon cou sentait le chocolat chaud, une odeur réconfortante quand on y pensait. Il était tôt, et il faisait encore nuit quand j'arrivais sur le terrain de Quidditch et dans les vestiaires. Enfilant mes chaussures de Quidditch, je me redressais rapidement pour attraper ma veste et passer sur le terrain quand j'entendis une voix grave résonner derrière moi. Je n'ai eu le temps de rien faire, trop pris dans mes pensées, l'attaque fut fourbe et rapide. Par la couille de Merlin ! Je m'effondrais rapidement sur le sol. Alors que ma tête heurta violemment le sol en bois. Mes oreilles sifflèrent sous l'impact alors que je grimaçais. Et évidemment, j'avais laissé ma baguette dans les dortoirs ! Moi qui pensait ne pas en avoir besoin ! Note pour la prochaine fois : l'avoir toujours sur soi.

Je réussis à apercevoir mon agresseur pour voir une tête blonde et bouclé parsemé de tache de rousseur. Il traînait souvent avec Barty. Je ne lui avais jamais parlé mais je connaissais son nom.

« Putain Rosier, qu'est ce que tu me veux ?!? »

Le ton était froid, fermé. J'étais pas d'humeur. Et au vue de son attaque, lui non plus. Et surtout, impossible de bouger avec les jambes qui refusaient de répondre. Je sentis la chaleur d'un liquide couler le long de l'arrière de mon crâne et le toucha pour apercevoir sur mes doigts du sang. Super, j'allais devoir passer à l'infirmerie. Je lançais un regard noir à Evan Rosier quand il se transforma en étonnement. Et je réalisais rapidement la situation. Seuls, tous les deux dans les vestiaires, sans avoir prévenu les maraudeurs, j'étais à sa merci.

☾☾Un coup de pied dans le tibia, ma jambe s'écroula un peu plus loin alors que je grognais un instant avant qu'il ne vienne s'installer sur le banc pas loin de moi. J'arrive à me redresser sur mes coudes pour l'observer avant qu'il ne tende sa baguette vers moi et qu'il me lance un levicorpus.

Comme une corde imaginaire qui vient s'enrouler autour de mes chevilles, je sens mon corps s'élever dans les airs, soulevé du sol par le sol. Mes lunettes tombent de mon nez, s'écrasant au sol. Je grogne un instant, voyant complètement flou quelques secondes et je dois plisser des yeux pour voir correctement Rosier qui d'un mouvement de baguette, rapprocha mon corps de lui. Les bras pendant mollement dans le vide, je vois son visage à l'envers, quasiment le sommet de son crâne et c'est là qu'il commence à parler seulement.

Je roule des yeux quand il parle d'être un sang pur. Franchement, ça me passe tellement au dessus - ou en dessous, là, vu la situation - de la tête et le fixe d'un air blasé un instant. Faire honte. Comme si j'en avais quelque chose à foutre ! J'allais lui dire le fond de ma pensée mais il reprend encore et m'affirme qu'il ne comptait pas me blesser, seulement parler. Impuissant comme le dernier match de Quidditch. Honnêtement, cent point, c'était pas si terrible en écart, ça voulait dire qu'on avait cinquante points d'avance sur les Serdaigle avant qu'ils attrapent le vif d'or, c'était pas comme si on avait trois cent points d'écart ! Mais même si la provocation me fit inspirer un peu plus fort, je préférais garder le silence pour le moment. Je n'avais aucune idée de ce que pouvais faire Evan et surtout jusqu'où il pouvait aller. Puis il reprit, parler de la soirée. Du fait que j'avais embrassé un Serpentard. Cette fois ci, je ne me tais pas.

« Qu'est ce que ça peut te foutre ? T'es pas concerné je crois non ? » Puis un sourire passa sur mon visage, alors que je haussais un sourcil et repris, cherchant à fixer Rosier correctement, en pivotant ma tête sur le côté. « A moins que le problème c'est que tu sois jaloux ? Tu veux que je t'embrasses aussi ? »

Bon, peut être que si, finalement, j'étais suicidaire.

« Sérieusement Rosier, c'était qu'un pari stupide. Comme si t'en avais jamais fait ! Et je sais pas si t'es au courant mais il s'est vengé. »

Pas la peine d'en rajouter une couche et que je me retrouve avec la clique de Snape au basques tout ça pour un baiser. Comme si c'était soudainement devenu un drame national ! En attendant, j'étais là, sans pouvoir rien faire, l'impatience me gagnant bien trop rapidement, même pour mon propre bien.

☾☾Pendu, toujours la tête en bas, j'attendis que Rosier se décide de mon sort. Puis il bailla avant de répéter que ce n'était qu'un pari. Puis il affirma qu'il n'était pas jaloux. Qu'il était juste outré que ma bouche se soit posé sur la sienne. Arquant un sourcil alors que je tentais de le distinguer à travers le flou de ma myopie, je commençais à réfléchir sérieusement. Je ne savais pas que Snape et Rosier était proche à ce point. Je fronçais les sourcils sous ma réfléxion alors qu'il leva sa baguette vers moi. Je me pinçais les lèvres, en fixant la baguette.

« Par Godric ! Rosier je sais même pas... »

Mais il me libère du sort, je tombe au sol lourdement, retiens le haut de mon corps de mes bras, évitant un impact avec ma tête et évitant ainsi d'écraser mes lunettes. Je reste assis au sol, attrapant mes verres pour les poser sur mes yeux. Voyant nettement à présent, je renifle un instant, posant ma main sur ma tête qui saignait toujours. Super, un séjour à l'infirmerie. Encore. Puis toujours en gardant sa baguette pointée vers moi, je l'entends parler. Puis je m'arrête dans mes mouvements, clignant des yeux plusieurs fois, étonné, assimilant le sens de ses propos.

« Attends. Barty ? Tu penses que j'ai ... »

Et je comprends soudainement l'ampleur que cela impliquait. Evan Rosier pensait que j'avais embrassé Barty Crouch ? Je me relevais, tentant comme je pouvais de ne pas éclater de rire face à ce quiproquo complètement absurde. Je restais cependant à bonne distance de Rosier, pour lui montrer que je n'allais pas m'attaquer à lui. Fouillant dans mon sac, je trouve un mouchoir tissu, propre, que je posais contre ma blessure à la tête. Je reporte mon attention sur le blond en face de moi, le regard espiègle, et un sourire narquois sur le visage. Donc Evan Rosier pensait que j'avais embrassé Barty et il était prêt à se venger pour ça ? Information intéressante à savoir.

« Je dois t'avouer que Barty est plutôt du genre beau gosse mais tu fais complètement fausse route l'ami. »

Je finis par me caler contre le mur, sur le banc, fermant les yeux, comme si il n'était pas une réelle menace. En vérité, je sais que je devrais me méfier. Evan était un calme de nature donc bien plus imprévisible que je ne pourrais l'être, moi l'hyperactif. Cela le rendait dangereux. Mais là, la situation était beaucoup trop cocasse.

« C'est lui qui m'as lancé le défi, mais ce n'est pas Barty que j'ai embrassé. C'est Snape. »

Je le fixais de nouveau, à travers mes lunettes heureusement intactes et garda toujours mon sourire narquois, beaucoup trop amusé par la situation.

« Mais que tu veuilles venger Barty, je trouve ça intéressant. Je peux lui en parler si t'as besoin d'un coup de main pour te lancer. »

Okay, je devrais pas le provoquer mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Vraiment, c'était comme si on m'offrait un secret sur un plateau d'argent. J'étais beaucoup trop amusé par la situation.

☾☾« Je ne vois pas du tout ce que tu veux dire. »

Je souris à cette phrase qui avait mis du temps à venir, et qui voulait tout dire à la fois. Mais je ne dis rien, respectant le choix de Rosier de ne pas vouloir en dire plus. Après tout, ne faisais je pas la même chose avec un autre ? Non. Ou une autre ? Je me secouais la tête, reportant mon attention sur Rosier, reportant mon mouchoir en tissu sur ma tête, appuyant sur la blessure pour qu'elle cesse de saigner. Ce n'était pas grand chose. Mais il s'approcha de moi, certainement encore en colère.

Bon, okay, il l'était vu qu'il trouvait cela... dérangeant que je trouve Barty beau. Je arquais un sourcil en seul réponse, le fixant derrière les verres de mes lunettes. Je soutiens son regard, suffisant et complètement arrogant dans mon attitude. Si il pensait que j'allais faire quelque chose avec Barty c'est qu'il me connaissait mal. J'avais bien compris que c'était chasse gardée et même si Barty était un beau gosse dans son genre, il ne m'attirait pas du tout. J'allais lui dire mais Evan fondit sur moi pour approcher son visage à quelques centimètres du mien, envahissant mon espace vital, me menaçant ouvertement. Je grimace, recule mon visage et grogne.

« Mec, t'as mangé quoi au petit dej sérieux ? »

Il continue ses menaces et je roule des yeux et finit par le fixer droit dans les yeux, arrêtant de plaisanter, reprenant un sérieux que peut être il ne me connaissait pas.

« Ecoute Rosier, j'en ai rien à faire de tes histoires de cul okay ? Sors avec, sors pas avec, je m'en cogne comme le cul d'un scroutt à pétard. Tu viens me menacer d'un truc que j'ai pas fait, j'ai bien compris que Barty était ta chasse gardée et j'ai de toute façon pas l'intention de marcher sur tes plates bandes, compris ? »

Je souffle en tournant la tête sur le côté pour enfiler mon pull par dessus mon tees shirt et aller à cet entrainement, la raison pour laquelle j'étais venu ici à la base.

« Si ca peut te rassurer, j'irais pas voir Barty, mais si il vient vers moi, je le repousserai pas. Il est assez grand pour choisir ses amis tu crois pas ? »

Je me redresse en posant une main sur son épaule pour le repousser de mon chemin et attraper mon balai. Cependant, je ne lui tourne pas le dos, ayant compris par le biais de Rowan Mulciber qu'il valait mieux garder un serpent dans son champ de vision si on voulait pas être mordu.

« Maintenant si son altesse le permet, j'ai un entrainement à faire. J'ai d'autres grapcorne à aller chasser. »