Thomas Dubois Maxwell - Je viens d'Ufutur (mignon petit village de 345 habitants)

Autant vous prévenir de suite, ainsi vous ne serez pas surpris, mais Thomas est bavard. Attention, il ne fait pas que parler, non, il monologue, il soliloque, il use vos tympans jusqu'à la dernière cellule et ne se rend pas toujours compte qu'il monopolise la parole pour rien. C'est un moulin à paroles constamment alimenté par les pensées et les réflexions qui virevoltent dans son esprit. Dès qu'une idée lui vient en tête, paf, il doit le dire ! Sinon, il risque de se perdre dans les méandres de ses pensées et de ne pas vous écouter en retour.

C'est un garçon qui s'éparpille beaucoup trop vite, aux multiples centres d'intérêt et doté d'une insatiable soif de découvertes. Il aime apprendre, que ce soit aux autres ou qu'on lui apporte de nouvelles connaissances. Grand amateur de funfacts, il lui arrive souvent de lancer aléatoirement une information quelconque au milieu d'une discussion qui n'a rien à voir. A ce propos, funfact veut dire "fait amusant" ; ce que les remarques de Thomas ne sont pas forcément.

Pourtant, son éparpillement et son manque de concentration n'enlèvent rien à l'application du jeune garçon. Thomas est curieux et studieux, constamment motivé par cette éternelle envie de tout savoir sur le monde qui l'entoure. Ses notes sont bonnes, voire excellentes quand il s'agit des cours de défenses contre les forces du mal ou de sortilèges. C'est un élève qui participe peut-être un peu trop en classe, autant pour donner des bonnes réponses que pour poser des questions étranges... Quand il arrive à rester sérieux et à ne pas discuter avec ses voisins de table.

Incapable de tenir en place trop longtemps, s'il n'a pas trouvé le livre ou le film qui le maintiendra assit pendant des heures, Thomas ira courir, sauter ou grimper dans le premier arbre venu. Il doit s'évader, aussi bien physiquement que mentalement, et ce besoin de bouger s'est accentué avec l'âge. Il partage d'ailleurs la même passion que ses parents, le Quidditch, qui l'ont très rapidement initié au vol et à leur sport préféré. La légende familiale raconte qu'il est monté sur un balais avant même de savoir marcher !

Le bruyant Thomas n'est pas quelqu'un qui se prend la tête avec les règles ou ce que l'on peut bien penser de lui. C'est un "esprit libre", comme il aime bien se définir. Il s'habille comme il le désire et ignore ceux qui se moquent de son style ou de sa personne. Il parle et il rit fort, il ne sait pas être discret et on pourrait même parfois qualifier ses manières de rustres et d'impolies. Thomas aime la vie et veut en profiter jusqu'au bout. Il a atteint un âge où il teste les limites, autant les siennes que celle des autres, et il cherche constamment de nouveaux défis à réaliser.

Thomas est un garçon honnête, parfois trop franc puisqu'il n'a aucun filtre et qu'il ne réalise pas que ses propos puissent être à côté de la plaque, embarrassants ou maladroits. Il ne sait pas mentir et cette qualité va certainement l'handicaper dans cette mission spéciale. Il se perd dans ses histoires inventées - et par conséquent, il ne raconte pas toujours la même chose à tous le monde - et il préfère éviter les questions gênantes en détournant ""subtilement"" la discussion sur un autre sujet. Il passe du coq à l'âne sans transition, quoi. C'est aussi un amoureux des vannes foireuses et de la pop culture, qui va devoir se faire violence pour ne pas spoiler des films qui ne sortiront que dans quelques années ou, peut-être pire, la chute du mur de Berlin avant celle de Voldemort.

Il réfléchit aux conséquences de ses actions une fois qu'il est trop tard pour revenir en arrière. Sa mère dit qu'il agit avec le cœur, sa sœur la contredit en disant qu'il agit surtout comme un con. Il pense souvent aux autres, avant de songer à lui-même. Il se voit peut-être comme un héros, il aimerait peut-être en être un, mais c'est l'amour et la sécurité des siens qu'il désire avant tout.

FAMILLE
Olivier Dubois : père, ex-gardien de Quidditch, entraineur du Club de Flaquemare (47 ans)
Katie Bell : mère, ex-poursuiveuse chez les Harpies de Holyhead (45 ans)
Amelia Dubois : soeur, étudiante spécialisée dans les soins aux créatures magiques (21 ans)


Maman,

Apparemment, les paroles s'envolent et les écrits restent.
Moi, j'ai jamais réussi à rester assez longtemps assis pour écrire un truc et maintenant que le temps presse, je me retrouve comme un con devant mon parchemin sans trop savoir quoi dire.

Papa me manques.
Amelia me manque.
Ça me fait mal quand j'y pense.
Et toi, tu me manques déjà.

J'ai pas envie de te laisser.
J'ai pas envie de crever.

Je peux pas te dire où je vais. Ni quand j'y vais. Je peux juste te dire que c'est pour la bonne cause, la même cause pour laquelle toi et papa vous vous êtes battus.

Vous avez toujours été mes héros préférés, mais maintenant c'est à mon tour de briller.

Appelles moi... Le Docteur.
Ou encore l'Elu, celui qui ramènera l'équilibre dans la Force.
C'est moi qui porterait l'Anneau jusqu'au Mordor.

C'est moi qui vous sauverai.

Ce message s'auto-detruira dans 30 secondes.




L'orage gronda au dessus des collines écossaises. Quelques secondes plus tard, un éclair zébra le ciel et éclaira un bref instant le visage trempé de ses camarades. Le Royaume-Uni n'avait jamais été réputé pour sa météo ensoleillée, Thomas en plaisantait souvent, mais ce jour-là, il lui semblait que même le ciel était contre leur secrète entreprise. Il glissa ses doigts sous son écharpe, caressant le petit sablier doré à son cou.
Le passé n'était pas plus clair que leur présent.
Il pleuvait des chats et des chiens, comme on dit au pays de Shakespeare, et la cape de Thomas ne le protégeait qu'à peine des trombes d'eau crachées par les nuages grisâtres. Ses cheveux bruns bouclaient davantage sous la pluie et il devait à présent ressembler à un mouton.
Génial, songea-t-il, il serait un mouton grelotant et trempé jusqu'aux os pour sa première apparition en tant que futur héros du monde.


La voix d'Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore résonnait dans toute la Grande Salle. Voix puissante, mais posée, alternant entre des moments de passions et des phrases plus douces, elle sonnait aux oreilles de Thomas comme celle d'un orateur de qualité. Le directeur de Poudlard faisait honneur à sa réputation et à sa légende. Alors qu'il faisait son discours de rentrée, Thomas l'écoutait sans vraiment y faire attention. Il observait avec admiration l'homme charismatique dont il collectionnait les cartes choco-grenouilles et que tout le monde s'accordait à qualifier de meilleur sorcier au monde. Peut-être meilleur que Merlin lui-même, qui sait ? Le petit sourire de Thomas s'évanouit en un instant. Quel dommage que ce grand homme ne soit plus de ce monde en 2022...
Les premières années furent appelés et dispersés dans leurs nouvelles maisons. Au fur et à mesure, Thomas sentit l'excitation grimper et il tenait difficilement en place. Un sourire idiot greffé au visage, il balaya la Grande Salle du regard. Quelle étrange impression ! Au bout de six ans, il pensait la connaitre par cœur et voilà qu'elle s'offrait à lui, familière et inconnue à la fois. Il s'imagina un jeu des sept différences, cherchant ce qui avait changé au cours du temps et ce qui était resté.
« Thomas D. Maxwell. »
Il jeta un coup d'œil discret vers Minerva McGonagall et, ce fut plus fort que lui, il la détailla de bas en haut, cette dame qu'il appréciait et respectait tant. Même avec trente ans de moins, il avait reconnu sans mal sa (future) directrice et il fut heureux et soulagé de voir un visage familier. Leur regard se croisèrent. Visiblement, elle semblait contrarié par quelque chose dont il n'avait pas connaissance. Dans le doute, il lui offrit son sourire le plus resplendissant.
On lui donna un coup de coude et il jeta un coup d'œil perplexe à son compagnon d'aventure, l'air de dire ben quoi ?
« Thomas D. Maxwell. »
Le concerné sursauta et fit volte-face vers la visage sévère de McGonagall. Et merde, c'était lui, Maxwell ! Il aurait du choisir un autre nom d'emprunt, un truc auquel il se serait plus rapidement habitué, du genre... Skywalker !
« Oh ! S'cusez moi ! »
Il se fraya un chemin jusqu'à sa future directrice en étouffant un rire et lui offrit un petit sourire auquel elle ne répondit que par un air partagé entre lassitude et sévérité. C'était à son tour de passer sous le chapeau magique.


Comme on se retrouve.
Un sourire au coin des lèvres, Thomas prit place sur le tabouret. On posa le Choixpeau sur sa tête et il le sentir frémir et s'agiter au dessus de lui. C'était encore plus désagréable que dans ses souvenirs, il grimaça.
« Tiens, tiens, grommela le Choixpeau, qu'avons nous là...? »
Thomas le rencontrait pour la seconde première fois : un paradoxe digne de Doctor Who, songea-t-il avec le sourire... Avant de s'imaginer le pire.
Oui, c'est là, le cul posé sur ce siège inconfortable que Thomas réalisa qu'il était dans la merde. Pas avant non, pas quand McGonagall les avait rassemblé en secret, pas quand il s'était porté volontaire -tel un Frodon Sacquet intrépide - pour porter le retourneur de temps à son cou. Maintenant.
Il repassa dans son esprit toutes les théories sur les voyages temporels telles qu'elles étaient proposées dans les films et les séries qu'il regardait avec sa sœur et son esprit trop fertile s'engouffra dans l'abîme de ses pensées. Avaient-ils créé une nouvelle branche temporelle en remontant le temps ? Ou est-ce que leur venue ici avait déjà eu lieu et que malgré tout cela n'avait rien changé à leur avenir ? Quelle genre de conséquences auraient leurs actes ? Est-ce qu'il risquait de détruire sa propre existence s'il parlait avec sa grande-tante dont il ne connaissait même pas le nom parce qu'il avait oublié de demander à ses parents !?
« A quoi penses-tu, Thomas ? » La voix du Choixpeau le tira de ses pensées en sursaut. « Tu me sembles bien ailleurs...
— Euh... Ouais, j'étais parti dans une galaxie très très lointaine !
— Une telle imagination, une telle créativité... Un besoin d'apprendre et d'enrichir tes connaissances, aussi. Tu irais bien chez les Serdaigle.
— Oh ? Vous croyez ? »
Il eut un rire.
Si seulement il savait.

Six ans plus tôt (ou trente ans tard), le Choixpeau se posait les mêmes questions. Difficile d'oublier sa première année à Poudlard ! Thomas était aussi stressé, mais pas pour les même raisons. Ce n'était qu'un garçon de onze ans -presque douze- quittant pour la première fois ses parents pour plusieurs mois. Il voulait les rendre fiers, autant que lui était fier d'eux. Il se tortillait sur sa chaise et jouait nerveusement avec ses doigts. Il se souvint alors des conseils de sa mère : ta sœur sera assise à la table des Gryffondor, tu n'aurais qu'à la trouver et tout ira mieux. Et tout était allé mieux dès qu'Amelia lui fit signe. Il n'avait pas été envoyé dans la même maison qu'elle, mais ce n'était pas grave. Serdaigle était un endroit qui lui convenait à la perfection et il avait passé plusieurs années merveilleuses à Poudlard ! Il était devenu poursuiveur dans son équipe de Quidditch, il s'était fait des amis avec qui ils faisaient les quatre cent coups... Oui, vraiment, tout était parfait. Comme tout l'avait toujours été. Mais tout vira au cauchemar.

Ce jour-là aussi, il se tortillait sur sa chaise et jouait nerveusement avec ses doigts. Il se souvint des conseils de sa mère et il chercha le visage familier et souriant de sa grande sœur à la table des Gryffondor. Ce coup-ci, Amelia n'y était pas. Elle n'y serait plus jamais. Et le cœur de Thomas se serra.
« Gryffondor ? » Le regard du Choixpeau avait suivit le sien. « Quelle drôle d'idée, Gryffondor.
— Mes parents y sont allés. »
Il renifla un bon coup pour ravaler ses larmes naissantes et il s'installa un peu mieux sur son tabouret, plus droit et plus fier.

Thomas Maxwell, Dubois de son vrai nom, était le fils d'Olivier Dubois et de Katie Bell ; deux jeunes joueurs de Quidditch d'exception connus et reconnus à son époque. Les deux Gryffondor avaient tout d'abord exposé leurs talents de gardien et de poursuiveur dans l'équipe de leur maison, avant de rejoindre les équipes de la Ligue britannique et irlandaise : Flaquemare pour l'un, Holyhead pour l'autre. De coéquipiers, ils devinrent sur le terrain meilleurs rivaux, puis mari et femme... Toujours sur le terrain. Olivier fit sa demande en mariage à la fin d'un match où les galloises avaient écrasé le club de Flaquemare et ce fut sans doute la plus belle victoire de sa vie quand Katie accepta. Cette romance digne d'un film à l'eau de rose faisait toujours sourire Thomas et il souhaitait un jour avoir un aussi grand palmarès.
Et c'était bien parti ! Si sa sœur était née dans leur petite maison à Holyhead, Thomas était venu au monde sur un terrain de Quidditch, lors d'une importante rencontre entre les Harpies et les Catapultes de Caerphilly. Sa mère, enceinte de sept mois et demi, clamait haut et fort que son gros ventre ne déséquilibrerait pas son balais... Et son équipe gagna ; Thomas attendit la fin du match pour pointer le bout de son nez et fêter la victoire de sa mère !

Le frétillement du Choixpeau sur sa tête le tira une nouvelle fois de ses divagations et le ramena un peu trop brusquement à la réalité.
« C'est impossible. Je me souviens de tous les élèves qui sont allés à Poudlard et...
— Alors, c'est d'accord pour Gryffondor ? le coupa Thomas avant de faire foirer sa mission dès le début.
— Hmpf ! Tu sais ce que tu veux, gamin. »
Non, il n'en avait aucune idée.
Il suivait ses envies, ses pulsions du moment et en cet instant, son cœur brûlait d'aller sauver ceux qu'il aimait. Rien ne le ferait changer d'avis et rien ne l'en empêcherait ; telle était la promesse qu'il s'était fait. Plus jamais il ne voulait perdre quelqu'un. Il sauverait son père, il sauverait sa sœur et tout ceux injustement tués dans ce massacre sans nom.
L'avenir ne lui faisait pas peur, il le connaissait déjà. Et il comptait bien le changer.
« Très bien, clama le Choixpeau. Pour toi : ce sera Gryffondor ! »


Le repas achevé et l'estomac bien rempli, il fallut rejoindre les dortoirs. Même s'il était très impatient de découvrir celui des Gryffondor, Thomas avait une dernière petite mission. Il se fraya un chemin entre les élèves et poireauta un instant, le temps que les professeurs finissent de discuter entre eux. Dès que le directeur fut enfin seul - Dumbledore avait très certainement remarqué ce garçon au sourire bête qui le fixait depuis une bonne minute - Thomas s'approcha de lui. De dessous son pull, il tira avec soin le retourneur de temps qui les avait tous conduit ici. Il l'aurait bien gardé, mais, eh, il préférait être raisonnable, pour une fois.
« Je vous le rends avant de faire une bêtise. J'espère... » Il se corrigea aussitôt. « Enfin, on espère tous que vous allez nous aider. »
Il glissa le retourneur de temps dans la main du directeur de Poudlard. Mieux valait que ce soit Dumbledore qui le garde, plutôt que lui. Il se connaissait, la tentation serait trop grande.
Albus Dumbledore hocha la tête et croisa le regard du jeune garçon qui en attendait trop de lui.
« Je ne vais pas faire grand chose, Thomas. C'est vous, l'avenir. »