☾☾Je ne doutais pas que la tour d'Astronomie était l'endroit rêvé pour des rendez vous galants ou de tout autre genre plus explicite. Mais c'était l'endroit où je me sentais le mieux. Il y avait quelque chose de terriblement apaisant dans le mouvement stellaire du télescope et des planètes qui gravitaient autour d'un axe connues que d'elle même. Il y avait aussi ce balcon qui permettaient de contempler les étoiles, à l'abri des regards. Il suffisait d'un petit Alohomora sur l'armoire pour attraper les couvertures. En été, c'était souvent que je dormais même à la belle étoile, réveillé par le gong sonore de la cloche de la tour qui résonnait dans la cour en contrebas. Je n'avais jamais eu le vertige. Au contraire, je me disais parfois que voler me permettrait surement d'échapper à ce cerveau en constante ébullition. Par moment je comprenais James qui passaient des journées sur son balai. Cela doit vider la tête.

J'étais monté dans la tour rapidement. J'avais troqué mon uniforme de Gryffondor pour un jean, un pull noir et mon trois quart gris foncé. J'avais conservé mon écharpe autour du cou, mon manteau penchant d'un côté, alourdit par la bouteille d'alcool enfourné discrètement dans la poche interne du manteau. J'étais sorti du dortoir sans croiser âme qui vive et cela m'arrangeait bien au final. Je n'avais pas besoin de croiser quelqu'un. Peut être Fabian, un des rares que je tolérais et que je considérais comme un très bon ami. Voir même un meilleur ami. Il avait ce côté fougueux des lions mais il savait poser un cadre et avait toujours les mots justes pour me faire réfléchir avant que je n'agisse et ça, c'était plutôt un exploit.

J'arrivais rapidement à la tour, j'avais refermé la porte derrière moi, aussi silencieusement que je le pouvais. Montant les marches qui menaient au balcon, observant les instruments se mouvoir comme perdu, en apesanteur, je ne vis qu'après la tête rousse qui était déjà là. Un sourire moqueur mais heureux se dessina sur mes lèvres.

« Je crois qu'on a eu la même idée Fab' ! »

Je me dirigeais vers l'armoire en bois massif qui servaient de rangement pour les couvertures et l'ouvrit d'un sort simple. J'attrapais trois couvertures et en posa une sur le sol près de la rambarde. Je m'affalais littéralement dessus alors que je soupirais et posa la couverture sur mes épaules et tendis la dernière à Fafa. Puis je lui adressais un air absolument insolent et dévoilà le contenu de ma poche à Fabian en sortant la bouteille.

« Tu trinques avec moi ? »

Je levais les yeux vers le ciel dégagé. Il allait faire froid cette nuit mais le ciel sera magnifique. Je finis par m'allonger complètement, un bras sous ma tête, la couverture à moitié sur moi.

« Alors, tu sais lire dans les étoiles toi ? J'ai jamais rien compris à ça. »

Encore un aspect de la magie qui m'échappe complètement. J'avais posé a question sans le regarder, fronçant les sourcils en observant les constellations. Bien sur, je les connaissais mais je trouvais cela tellement stupide de chercher à lire l'avenir là dedans. Cela vient du passé, comment on pouvait y trouver le futur ? Les centaures sont d'excellents interprète à ce qui parait mais leurs réponses sont tout aussi nébuleuse que le ciel lui même. Autant dire, d'aucune utilité. Je me redressais un peu pour boire une gorgée du liquide ambré. Je déglutis alors que le feu de l'alcool se répandit dans ma gorge. Je tendis la bouteille à Fabian, un sourcil interrogateur.

☾☾Alors que je pouffais en voyant le roux se justifier de sa présence ici. Trop de bruit. Ouais, c'est une des raisons. Parmi les autres. Parmi la plus importante de toutes. Remus, ce garçon aux yeux noisette dans lesquels je me plongerai volontiers corps et âmes. Il était mon tout et pourtant il me semblait si loin. Je souris à Fabian quand il attrape une couverture et se pose à côté de moi.

Il me réponds que non, il ne sait pas lire dans les étoiles mais je le perds quand il me dit ne pas croire en la divination. Devrais je lui dire ce que Elorah m'as révélée sur moi même ? Que mes rêves, ceux qui me tordaient de douleurs l'estomac étaient potentiellement prémonitoire ? N'était ce justement pas une forme de divination ? Je lui tends la bouteille après une gorgée et il l'attrape. Perdu dans la contemplation des étoiles au dessus de nos têtes, je croise les bras derrière moi, et observe la voute étoilée. Elle semblait si paisible ce soir, absente de lune. Peut être qu'avec encore moins de lumière, on pourrait voir la voie lactée ?

C'est là qu'il me pose cette question. Je tourne mon regard vers lui en voyant qu'il me rend la bouteille, je me redresse et passe mes bras autour de mes genoux après avoir bu une gorgée de cet alcool si fort qu'il vous brûle l'œsophage.

« L'astrologie non. J'y ai jamais cru non plus à ces conneries. Mais, je pense qu'on peut prédire le futur. Il y a d'autres moyens pour ça. »

Je soupire, triturant un bracelet autour de mon poignet avant de passer une main dans les cheveux aussi noirs que ceux de ma mère. Est ce que je pouvais réellement lui dire ? Après tout, j'ai été son confident sur beaucoup de sujet, peut être pouvait il l'être sur l'un des miens ?

« Je... Je peux voir des brides d'avenirs. A travers les rêves. Je le sais. Je sais que c'est un avenir potentiel. Mais à chaque fois se sont des visions de mort où les gentils ne gagnent pas. »

Je reprends une gorgée et grimace. Peut être que j'en ai trop pris d'un coup. Je tourne la bouteille à Fabian avant de tourner mon regard vers les étoiles. Je fixe encore le ciel, observe Cassiopée sur son trône qui commence doucement à revenir à l'endroit, avec la belle saison qui approche.

« Ils vont nous massacrer Fabian. Ces mages noirs, beaucoup se rallieront à leurs causes. Beaucoup de nos années actuelles. Je... J'en ai vu. Je sais que ce ne sont pas que des rêves, des angoisses qui remontent. C'était... c'était réel. »

J'agite ma jambe dans un toc nerveux alors que je finis par soupirer et hausser les épaules. Rien que de l'avoir dit à haute voix, cela faisait du bien.

« Ou alors ce ne sont que de simples cauchemars. Auquel cas, on verra bien ce qui se passe ! »

Je n'avais pas révélé que c'était la douce Elorah qui m'en avait parlé. Je ne pouvais pas lui faire ça. Pas répeter ce secret qu'elle m'avait dit, qu'elle m'avait aidé à comprendre. Elle était ce rocher sur lequel m'appuyer pour comprendre ce qui me tourmentait tant. Et tant que je peux fuir ce Mulciber et sa tête bouclée, je pouvais bien supporter quelques visions cauchemardesques !