Devenir parents n'est pas toujours un choix averti (Ft Adonis)

☾☾Je m'étais réveillé plus tôt ce matin là. J'avais depuis un certain pris cette habitude de rester au lit jusqu'à ce que Remus se réveille. J'observais le loup, le visage apaisé, un sourire s'était dessiné sur mes lèvres quand je vis le sourire de Remus étirer son visage, illuminer son regard embrumé encore par les limbes du sommeil alors que je m'amusais à effleurer une cicatrice qui partait du bas de son dos, passant près de ses côtes et remontant à son épaule. Un rire léger, heureux était sortit de ses lèvres. C'était le signal que pour moi, il était réveillé. J'avais laissé poussé mes cheveux, mi long, tombant sur mes épaules dans des ondulations folles alors que je m'approche paresseusement du loup, couvrant son épaule de baiser doux et amoureux. On était pas marié parce que c'était interdit mais il était évident que je l'aurait épousé et re-épousé chaque année que Merlin nous autorisait à avoir.

Après un temps à paresser et se câliner doucement le reste de la journée se passa comme les autres. Notre appartement situé dans les quartiers moldus de Londres étaient protégés par de nombres sorts de protection indétectable mis en place par Dumbledore. Il avait veillé à ce que les membres de l'ordre soit protégés. Je m'étais habillé en prévision de notre sortie de ce soir. Coiffé d'un demi chignon, le reste de mes cheveux pendant mollement sur mes épaules, une veste blanche et une chemise noire aux motifs géométrique, je m'approchais de Remus pour lui embrasser le cou le laissant se préparer à son tour. Assis dans le canapé à feuilleter un livre qui appartenait à Remus et qui servait à l'aider à écrire ses romans, on sonna à la porte.

Aussitôt sur le qui vive, j'attrapais ma baguette sur le buffet alors que Remus me demanda d'aller ouvrir. Peu de personne connaissait où on habitait. On avait pas forcément caché l'adresse mais on ne l'avait pas dévoilé non plus. C'est en ouvrant la porte que je vis Hagrid, le visage fermé, blanc. Et mon sourire heureux de l'avoir vu, tomba comme le plomb d'angoisse dans mon estomac.

« Remus est là ? »

Je hochais la tête positivement alors que je l'appelais d'une voix plus aigue qu'à l'ordinaire, la peur me glaçant le ventre. La dernière fois que j'avais ressenti cela, Marlene et sa famille venait de mourir. Regulus avait été le premier de la liste. Qui était ce, cette fois ci ? Remus arriva, ses pas ralentissant et proposant à Hagrid le thé mais le demi-géant refusa automatiquement. Et le couperet tombe. Mon regard passa de la stupéfaction à la colère, la tristesse, la peur. La peur. Je tournais mon visage vers Remus qui était aussi blanc qu'un fantôme. Il avait posé la question de Harry, évidemment. Hagrid de sa voix grave bourrue affirma que Dumbledore voulait qu'on garde l'enfant. Mais... Remus marcha comme un robot jusqu'au canapé.

Résolu, je lâchais ma veste blanche et enfila mon perfecto à la place et les clés de ma moto volante, garée derrière le bâtiment. Je fermais la porte de notre appartement derrière moi et résolu, je lui affirmais.

« On se rejoint là bas. »

Enfourchant le véhicule à deux roues, j'eus un pincement au cœur quand le moteur démarra. C'est... c'était James qui me l'avait donné cette moto à l'époque de Poudlard. James pouvait être con par moment mais il avait le cœur sur la main pour ceux qui faisaient partis de son cercle d'amis. Il n'avait pas hésité à aider Sirius, à aider Regulus aussi. Mais cela n'avait pas suffit pour protéger le petit frère qui s'est vu mourir dans cette foutue grotte sans qu'on ne sache pourquoi.

Je sentais les larmes venir alors que je roulais à pleine vitesse. En pleine campagne, je décollais du sol pour survoler l'Angleterre au dessus des nuages. C'était plus sombre mais plus silencieux. En arrivant sur place, la maison des Potter à Godric's Hollow semblait si silencieuse.... J'entrais dans la maison et le corps de James dans l'entrée me glaça d'effroi. Non... NON non non non non ! Cette fois je laissais mon chagrin éclater alors que je prenais le visage de mon ami entre mes mains, agenouillé à côté de lui. Hagrid avait pénétré la maison des Potter lui aussi. Je tournais mon regard rouge de colère et de chagrin. Ma voix était rauque, brisée.

« Qui... qui à fait ça ? »

« On.. on dit que c'est Black qui ... il a été arrêté après avoir poursuivi Peter. Il l'as tué, lui aussi. Il est emmené à Azkaban sans procès. »

« Sirius ? Mais... c'était son MEILLEUR AMI ! POURQUOI IL AURAIT FAIT CA HIN ? »

Je laissais ma colère éclater, bousculé de sanglot alors que ma voix avait réveillé Harry à l'étage qui s'était mis à hurler. Je me relevais, montant les escaliers pour tomber sur le corps de Lily. Je n'avais pas beaucoup parlé avec elle, mais voir ses jolis yeux émeraude sans vie ... Non. C'était impossible. Je fermais ses paupières alors que je posais une main sur ma bouche pour retenir à nouveau mes larmes de couler et me focalisa sur Harry dans son berceau. J'attrapais une couverture et une autre encore et enroula Harry dedans et sortis de la maison qui était devenu un cimetière pour mes deux meilleurs amis. Leurs images me hanteront surement jusqu'à la fin de ma vie.

« Adonis, fais attention s'il te plait... »

Je hochais la tête à Hagrid, serrant ce pauvre bébé contre moi, protégeant sa nuque de ma main, englobant son petit crâne. Je le posais délicatement dans le side-car et ferma la vitre pour le protéger du monde extérieur. Et je décollais avec mon fardeau.

En revenant à la maison, Harry s'était de nouveau réveillé. Je ne pris pas la peine d'ôter mes chaussures ni ma veste et me précipita dans le salon pour me précipiter vers Remus qui était exactement dans la même position où je l'avais laissé alors que la nuit avait été largement entamé.

« Remus... »

Ma voix était rauque d'avoir trop pleuré alors que je m'abaissais à son niveau, devant lui. Serrant d'une main l'enfant contre moi, j'attrapais son poignet pour l'obliger à m'observer. La chaleur de son corps me rassura sur le fait qu'il était vivant. Devant moi. Je n'attendis pas pour capturer ses lèvres. Il était devenu mon foyer, ma bulle protectrice. Je me sentais en sécurité uniquement quand il était là. Présent. Alors je finis par me relever et lui affirmer d'une voix précipitée, angoissée.

« Remus on doit partir d'ici. Si... si on reste ici on est les prochains sur la liste. On doit rester en vie pour Harry. Tu comprends ? » dans ses paroles précipités, coupés de reniflement pour empêcher ma voix de dérailler, je repris, angoissé comme jamais. « Il... Elle, ma mère, elle avait une maison au bord de l'eau en Irlande. On... pourrait y vivre, élever Harry dans le secret. On... Doit juste pas rester là. »

Je me relevais à cette suite, alors que je me dirigeais vers la chambre, Harry pleurant toujours dans mes bras. Le cajolant, le rassurant comme je pouvais, je me mis à le dorloter et le bercer.

« Shhhhtt... On est là maintenant, on veille sur toi. »

Et dire que je n'ai pas encore parlé de la mort de Peter et de la trahison de Sirius....

☾☾Harry s'arrêta de pleurer au moment même où Remus l'attrapa pour le porter, me libérant de son poids. Soufflant, je regardais ce tableau un instant, m'imaginant des jours meilleurs, des "et si..." qui ne naitront plus jamais. Dans un autre monde, peut être que Remus et Adonis aurait pu se marier, autour du doigt du loup, il y aurait un anneau doré qui indiquerai qu'il serait mari jusqu'à la mort, lié à mon âme, mon cœur mon esprit, pour le meilleur et le pire. Dans un autre monde, on aurait adopté un petit garçon et puis une petite fille pourquoi, rendant la vie meilleure à des enfants qui en avaient besoin. Pourquoi pas même famille d'accueil, offrant deux parents aimants à des enfants qui n'avais jamais su trouver d'amour dans des liens familiaux. Dans un autre monde, j'aurais hurlé au monde entier que Remus était mon âme jumelle. Il y avait des hauts et des bas, comme dans tous les couples. Mais ces dans ces moments, dans les pires, que je me rend compte que je l'aime. Chaque jour, chaque heures, chaque seconde un peu plus.

Mais tout ceci n'existe pas. Et Lily et James ne sont plus là. Regulus, Marlène, Peter... Et mon coeur se brise à la vision du sourire de Remus qui regarde le désormais orphelin. Je sens les larmes revenir au coin de mes yeux et je m'arrache à cette vision déchirante. Je m'exécute tel un robot quand il m'affirme de prendre la valise. J'ouvre le placard en grand et pose la valise sans fond sur le lit. Dans des geste machinaux, sans utiliser de magie, j'attrape nos affaires et les pose dans la valise. Dans ces moments de panique j'oublie parfois que je suis sorcier, trop angoissé, trop dans l'instant présent. Remus arrive surement après plusieurs minutes et utilise sa baguette pour déplacer les meubles dans la valise, vidant l'appartement. Il s'adresse à moi et je sursaute. C'est à peine si je l'entends. Je m'arrête dans mes gestes et je me rends compte que je ne lui ai toujours pas dit pour Sirius et Peter.

Horrifié, le regard paniqué à l'idée de lui annoncer encore plus de mauvaise nouvelle, je reste stoïque, au milieu de la pièce qui se vide. Tout ceci est trop surréaliste. Mais je prend finalement un air fermé et résolu. Remus a raison. Je dois prévenir ma mère. Je n'attends pas pour transplaner jusqu'à son appartement de l'autre côté de Londres.

« Maman ! »

Je la voix sursauter et crier quand elle me voit au milieu de son salon dans le "crac" distinctif du transplanage. Elle se retourne vers moi. Elle a un tablier sur sa jolie robe bleue, ses cheveux noirs et bouclés attachés en une demie queue de cheval alors qu'elle fonce sur moi en fouettant le torchon sur mon épaule.

« Combien de fois je t'ai dis de ne pas me faire ça Adonis ! Est ce que tu veux la mort de ta pauvre mère ? J'ai failli avoir une crise cardiaque ! »
« Aie ! Mom' ! Non.. Attends ! Mais ... MAMAN arrête c'est sérieux ! »

Elle se fige quand elle voit enfin mon visage et je vois sa colère devenir inquiétude dans ses beaux yeux noisettes. Elle attrape mon visage en coupe dans ses petites mains qui commençaient à se couvrir de rides.

« Oh mon chéri, que se passe t-il ? »
« Il faut que tu fasses tes bagages. Maintenant. Tu viens avec moi. James et Lily... ils ... tu sais, le mage noir dont je t'ai parlé, il les... Ils ne sont plus... Oh maman... »

J'arrive à peine à parler alors que je revois le visage de James et Lily, leurs yeux vides de vie, de bonheur, de joie. Pas plus tard qu'hier on mangeait avec eux et ... Je sens ma voix tressaillir, mourir dans ma gorge serré alors que je sens de nouveau les larmes monter. Mais il n'en faut pas plus à ma mère pour comprendre. Elle m'attrape au cou. Elle est plus petite que moi à présent et je dois me baisser pour serrer sa taille et enfouir mon visage dans son cou, dans son odeur réconfortante, celle de l'enfance et de l'innocence, comme si tout cela n'avait jamais existé. Je me permis de craquer uniquement au creux de ses bras. Plusieurs minutes se passent avant que finalement je me recule et qu'elle essuie mes larmes de ses pouces dans un doux sourire qui se voulait encourageant.

Je hoche la tête, comprenant sa promesse dans son regard, celle qui voulait dire « je serais toujours là pour toi mon fils ». Je monte à l'étage et attrape une valise avant de vider avec elle son armoire. Si elle avait besoin de quelque chose, on pouvait toujours revenir plus tard. Sa valise fermée, prête, son impair beige sur le dos, son écharpe en velours noir, sertie d'étoiles dorées et brodées, je finis par essuyer une dernière fois mon visage, secouant ma tignasse de cheveux aussi noir que celle de ma mère. J'attrape sa valise de ma main droite, sa main dans ma main gauche. Je l'interroge du regard et je vois sa résolution dans le regard et je transplane avec elle.

Lorsque le "crac" sonore retentit dans le couloir de l'immeuble où se situait l'appartement, j'entendis la voix de la voisine râler. Je n'y prête pas attention alors que je monte à l'étage de l'appartement. Remus avait déjà vidé l'appartement. Il n'y avait plus rien qui traînait, uniquement la valise sans fond, au milieu du salon. Je regarde les pièces, toujours en tenant la main de ma mère quand finalement, Remus entra dans le salon, tenant le petit Harry endormi dans ses bras.

Ma mère lâcha ma main automatiquement pour s'approche du loup et pose sa main sur sa joue, comme une mère le ferait avec son fils.

« Je suis désolée Remus, j'aurais aimé te revoir dans de meilleur circonstance. »

Elle lui fis un sourire penaud mais encourageant comme elle avait pris l'habitude de le faire alors qu'elle guetta le petit Harry dans les bras de mon amant. Je souffle alors que je refuse de pleurer de nouveau. Remus avait besoin que je sois solide pour lui. Pour Harry. Ma mère se tourna vers moi, m'interrogeant du regard.

« Je suppose que vous allez dans le cottage ? »

Je hochais la tête affirmatif, toujours incapable de parler, sa valise dans ma main. D'un coup de baguette, je fermais notre propre valise et la tendit à ma mère. Elle l'attrape alors que je sers sa main.

« Je ne pourrai pas tous vous prendre d'un coup par transplanage. »
«Prend d'abord Harry et Remus. Je crains moins que vous pour la sécurité. »

Elle avait raison. Harry devait être ma priorité. Remus aussi. J'attrape la main de mon homme et serre mes doigts entre les siens avant de transplaner jusqu'au cottage. J'arrive dans la cuisine, soulevant un nuage de poussière dans le même moment. Je pose la valise et je n'attends pas pour faire l'aller retour avec ma mère. Heureusement, c'est quasiment instantané. Et lorsque je reviens, les lumières sont déjà allumées. Ma mère secoue son impair, en posant une main sur le mur et une main devant sa bouche. Cela pouvait vite retourner l'estomac. Puis après un moment, elle finit par se redresser alors qu'elle tend ses bras vers Remus pour attraper Harry.

« Il ne risque rien dans mes bras mon chéri. Tu peux me le laisser, vous avez besoin de parler. »