And we crash, and we burn every moment in turn (Mary)

Il aurait dû venir à l’infirmerie plus tôt. C’est ce qu’il se dit en sachant même qu’en le trainant il aurait trouvé une excuse pour ne pas aller voir Pomfresh pour l’épaule démise, mal remise par mère après sa ‘chute’ avant la rentrée. Il n’avait pas à se plaindre, devait au contraire s’estimer chanceux qu’il n’ait que cette épaule douloureuse depuis quelques jours. Malgré sa capacité à gérer la douleur, à faire semblant de ne pas la ressentir, le match contre les Gryffondors avait été une catastrophe, du moins pour sa part. Il avait compris en volant, en tendant le bras pour attraper le Vif d’Or une première fois qu’il lui serait bien incapable, sauf un miracle, d’obtenir cette victoire. Focalisé sur ce dernier, sur la douleur lancinante à l’épaule, c’est à la dernière seconde qu’il aperçu le Cognard venu finir le travail que mère avait commencé. Un mal pour un bien, pensa t-il en perdant connaissance avant même de toucher le sol.

C’était étrange alors d’être là, de ressentir ce calme, de ne pas voir les dégâts d’un match de Quidditch mais de ressentir tous les effets d’une potion fonctionnant mais ne pouvant pas le guérir d’un claquement de doigts. Si la magie pouvait effectivement faire des miracles, il n’était pas naïf au point de croire qu’il pourrait sortir le lendemain matin comme s’il ne s’était rien passé, prêt à recommencer. Il n’ose pas d’ailleurs demander à l’infirmière ce qu’il en est du match, ne s’en formalisera pas s’il n’a pas été annulé, pourquoi le devrait-il ? C’est comme ça, il n’aura qu’à faire plus attention la prochaine fois, c’est ce pourquoi les Cognards sont là, pour empêcher les poursuiveurs de marquer, les attrapeurs de l’autre équipe de signer la fin du match, la défaite si tout se passe bien.

Il ne songera pas à se lever cette fois-ci, en est encore bien incapable, pourrait sentir l’os du radius se reconstituer et inutile de dire qu’il s’agit la d’une toute autre douleur que celle non ressentie lors de la chute, celle ressentie de la stupide gêne à l’épaule durant le match. Cela va prendre combien de temps encore ? C’est qu’il aurait plein de questions à poser à Pomfresh pour savoir tout sur la reconstitution d’un corps, combien de chutes telles que celle-ci une personne (lui) pourrait encaisser avant de ne plus parvenir à s’en relever mais ce serait tenter la patience de l’infirmière et c’est une ligne que Regulus n’est pas tant prêt à franchir dans son état. Le truc c’est qu’il s’ennuie. Les rideaux sont tirés et la faible lueur qui réussi à passer n’est pas assez présente pour qu’il puisse en tirer autre chose que de deviner qu’il fait jour. Il n’y a rien qu’il puisse faire sauf dormir et n’étant pas un grand dormeur, toutes les heures gagnées quand il a été mis hors d’état de nuire, sont des nuits blanches à prévoir pour quelques jours. Il s’attend à Pomfresh quand la porte s’ouvre, peut-être sera-t-il prêt à lui poser toutes ses questions pour la science bien sur. Il fait semblant alors de vouloir prendre un livre de potion (qu’on a du lui apporter la veille) sur la droite mais n’est pas droitier qui veut. S’il parvient avec détermination à l’attraper, c’est sur ses genoux qu’il tombe. Parfait, il dira que c’était voulu. Mais lire dans ses conditions même avec l’aide d’un Lumos pouvant réveiller tous les dormeurs de l’infirmerie ne sera pas aussi facile qu’il le pense alors il attendra quelques heures, peut bien voir maintenant qui est venu alors qu’il en a eu l’envie dès qu’il a entendu ce bruit de la porte.

S’il est plutôt surpris de voir Mary, il ne le montre pas. Le souci est qu’il ne lui a jamais tant adressé la parole. Elle de ces élèves avec lesquels il tente le moins d’interagir même s'il n'ignore pas qu'avec un peu d’entraînement, elle pourrait facilement le battre sur le terrain. Il tait cette petite voix qui lui souffle qu’elle vient tout juste de le réaliser, choisi la parole plutôt qu'un mur de silence qu'aurait du imposer leur différence de statut. « Je n’aurais jamais du laisser ce Cognard me surprendre. » Il a beau avoir été lancé dans les dernières secondes, il aurait dû l'esquiver. Ce n’est pas le premier, ce ne sera pas le dernier. Il ne lui en veut pas, sait reconnaitre une défaite régie stupidement par cette fierté serpentard doublée à celle des Black. C'est faible comme début mais ce n'est pas comme s’ils avaient des tonnes d’histoires à se raconter. Macdonald, il n’aurait jamais pensé qu’elle vienne.

( Pando )

Elle le met dans l’embarras par sa présence. Sauf le Quidditch, il n’a rien à lui dire, ne se voit pas d’aborder le sujet Mucliber, pas maintenant, pas jamais. Le Serpentard n’est qu’une ombre au tableau qu’il évite tant qu’il peut. Elle n’a pas ce loisir quand elle est sa cible préférée. Alors cela va être compliqué il ne l’ignore pas. Il hoche la tête. C’est certain qu’il aurait préféré éviter cette situation. S'il avait pris sur lui pour aller à l’infirmerie avant le match, il aurait su éviter ce passage désormais obligé. Pas si sur. Pas simple d'éviter un Cognard même en toute possession de ses moyens.

Il regarde le paquet indécis. Il a faim pourtant mais le peut-il, accepter ce paquet qui vient de quelqu’un comme elle. Il bataille dans sa tête, encore fatigué de ces vacances, pas vraiment remis de cette chute pour qu’il pense ainsi juste pour quelques friandises ramenées de Pré-au-Lard. Il hoche la tête alors, sorte de remerciement sans le dire. Son regard se pose sur le chocolat. S’il va parfois au village sorcier, rarement il ne va dans ce magasin. Il préfère les courses plus utiles que celles des sucreries qui partiront en un clin d’œil. Des dépenses inutiles qui redonnent le moral. Parfois. Est-ce le cas aujourd’hui quand il lui propose d’en prendre d’un geste de la main. « Sers-toi, il y en a beaucoup trop pour une seule personne. » Oh il ne se fait pas de soucis pour le magasin de friandises qu’elle n’a pas dévalisé mais pour quelqu’un qui ne mange déjà pas beaucoup, c’est une montagne de friandises ces quelques là qui sont sur le lit de l’infirmerie. « C’est gentil d’être venue même si je ne comprends pas. » Pourquoi elle est là. Ce n’est pas elle qui a lancé le Cognard, si c’est parce qu’elle se sent coupable, ce n’est pas la peine. Elle n’a rien à se reprocher. « Je suppose que vous avez gagné ? »

Il essaye vraiment de comprendre le pourquoi de sa présence, c’est la seule raison qu’il lui trouve. Ils ne se connaissent pas et s’il lui trouve un certain talent pour une né-moldue, ce n’est pas l’affinité pour un même poste d’attrapeur qui va les rapprocher : ils sont trop différents. « C’est pénible. » Il répond à sa question, minimise. Il n’aime pas être cloué à l’infirmerie, de montrer ainsi qu’il reste faible en niant le fait que n’importe qui face à des Cognards suivrait le même chemin que lui. Il a de la chance tout simplement ou a l’habitude de prendre des coups. Un mélange des deux surement. On lui dira plus tard que les Black sont robustes : il ne niera pas. « Devrais-je te rendre la pareille? » Il lui pose la question, vraiment, sait qu’une part de lui refuserait d’avoir à s’approcher plus que nécessaire de la Macdonald mais qu’une autre veut comprendre ce qu’il cherchait à comprendre avant de rentrer, avant de supporter à lui tout seul la propagande d’une mère tout l’été. Et c’est épuisant. Il serait certes plus facile de rester dans ce qu’on lui a appris pour ignorer la sang-de bourbe, lui répondre de partir d’un ton sec. Mais la facilité n’a jamais été sa façon de faire, plutôt celle de Sirius. « Je ne dis pas par là, que tu finiras d’office à l’infirmerie. » Pas vraiment même s’il le sous-entend, putain de Mulciber. Il dira parler de Quidditch si elle est confuse, c’est probablement pour le mieux qu’ils en restent à leur unique point commun.

( Pando )