O Sole mio - ft. Alma

par **Clement Trinder** 08.02.24 15:53

'O Sole mio

feat Alma Delgado • 14/01/1977 

« Vendredi soir, 20h30, au "O Sole Mio", à Edimbourg. A prendre ou à laisser. »

Mais qu'est-ce qu'il lui est passé par la tête !? A quel moment et sur quel plan de l'existence cela était-il une bonne idée de répondre aux provocations de la diablesse et de l'inviter à dîner !? Clement n'a pas réfléchi aux conséquences de ses actes quand il est entré dans le bureau d'Alma Delgado, poussé par la simple envie de l'impressionner et de la surprendre. Il a agit comme elle, par fougue et impulsion, sur un coup de tête. Elle était très séduisante avec ses lunettes - allez savoir pourquoi, dans l'imaginaire collectif, les lunettes sont liées à l'érotisme - mais Clement s'est armé d'assurance et lui a lancé sa proposition sans bafouer, s'offrant même le luxe d'un petit sourire provocateur pour ponctuer sa phrase... Avant de la planter là et de tourner les talons, comme elle aime si bien le faire avec lui. Oh, sur l'instant, il était très fier de lui. Il se sentait comme un chef de guerre conquérant, gonflé d'une confiance en lui qui ne lui ressemblait guère. Cette petite victoire n'avait aucun but si ce n'est de prouver à la demoiselle qu'il ne se laisserait plus faire, et il est navrant de constater qu'il était tomber dans le piège de la diablesse, lui livrant sur un plateau d'argent tout ce qu'elle désirait. Dès le lendemain, pourtant, et ce jusqu'au jour-J, il a regretté son impétuosité. L'angoisse est revenue au galop, apportant avec elle tout un lot de questionnements et de doutes dont il se serait bien passé. Le pire étant : et si elle ne venait pas ?

'O Sole Mio, en plus d'être une sérénade napolitaine à l'eau de rose, est un petit restaurant italien au cœur des vieux quartiers de la ville moldue d'Edimbourg. Un endroit chaleureux et familier, à l'abri des regards, comme une sorte de havre de paix, baigné dans une atmosphère chaude et authentique typique des pays latins. Endroit coloré sans que cela ne soit excessif, musique entrainante au tourne-disque, le soin apporté aux détails par les propriétaires des lieux ne frôle jamais le cliché. Pourquoi ce choix ? Un restaurant français aurait été plus cliché encore et malgré sa mauvaise foi inhérente à ses origines, Clement doit bien reconnaitre que tout le monde aime les restaurants italiens, surtout lui. Et il s'est laissé dire que l'ambiance pouvait plaire à Alma.

Mais si elle ne vient pas ? La question tourne en boucle dans ses pensées, inlassable ritournelle qui ne veut pas le quitter, alors qu'il fait les cent pas devant le restaurant. La dernière fois qu'il avait invité une fille à diner, elle lui avait posé un lapin. La fois d'avant, toujours la même fille avait décliné son invitation et son ego de jeune adolescent n'avait jamais vraiment digérer cet affront. La damoiselle jouait avec lui, et il en avait conclu qu'elles étaient toutes ainsi, de viles gourgandines s'amusant avec ses sentiments et son esprit trop naïf. Dans les faits, il ne peut faire confiance en personne s'il n'a pas confiance en lui-même.

Il serre son écharpe autour de son cou, glisse un coup d'œil à sa montre. 20h19. Il est bien trop en avance. Aurait-il dû aller là chercher ? Non, c'était galant, mais cela aurait fait désespéré. Il avait déjà fait un grand pas en avant en leur réservant une table et en faisant correctement son nœud de cravate, le but n'était pas de lui courir après. Et il veut lui laisser le choix, que cela vienne d'elle et que cela soit sincère. Mais pourquoi tant de tourments ? Ce n'est qu'une collègue, qu'une amie qu'il apprécie plus qu'il n'ose le dire... Quoi que, même l'amitié est compliquée à entretenir ; les fleurs sont moins capricieuses - et on ne peut guère les décevoir. Il soupire. Son regard se perd dans la ruelle baignée des lueurs orangées des lampadaires, il cherche la silhouette familière de la jeune femme et il se mordille la lèvre avec nervosité. Et si elle ne vient pas ? Encore cette question à la con. Et bien si elle ne vient pas, tant pis ! Oui, voilà, mieux vaut être seul que mal accompagné, il tache de s'en convaincre, de se persuader que ce n'est pas si important que ça. Son amour propre en prendrait un sacré coup - mais ce ne serait pas le premier - et une fois qu'il se serait noyé dans la honte et la frustration de l'échec, il irait mieux.

Oui, mais merde, il a envie qu'elle vienne.

Giovanni - le serveur aux origines italiennes indiscutables et à la ravissante petite moustache - lui fait signe depuis l'intérieur du restaurant, certainement pour savoir s'il veut rentrer boire un verre ou continuer de se geler les miches dehors. Nouveau coup d'œil à sa montre, petit sourire poli. 20h24. Clement refuse gentiment, il a encore le temps de se morfondre, et d'espérer. Il suit du regard l'italien qui s'occupe de ses rares clients, et juge ses cheveux noirs gominés à la perfection. Discrètement, dans le reflet de la vitre, le professeur d'arithmancie réarrange ses propres cheveux et tout particulièrement cette petite boucle brune qui n'en fait qu'à sa tête. Il commence à la connaitre, il sait qu'Alma ne pourra pas s'empêcher de le recoiffer... Ou de lui faire une remarque sur quoi que ce soit. Il se détourne de la fenêtre et son cœur loupe un battement.

Oh, par Merlin, la voilà qui arrive.

PRETTYGIRL

par **Alma Delgado** 11.02.24 12:03

Clément Trinder
Alma Delgado

O sole mio

Elle était concentrée à corriger une vingtaine de rouleaux de parchemins, assise à son bureau préférant un calme plutôt que le fond des conversations de la salle des professeurs. Elle aurait pu en faire partie, elle appréciait la compagnie de ses collègues et aimait échanger avec eux. Mais elle avait pris un retard sur les corrections à faire pâlir un fantôme. Ses lunettes sur le nez, une tasse de thé non loin, elle tentait sans succès de déchiffrer une phrase qui n’avait aucun sens. L’écriture était affreuse en pattes de mouches accompagnés de tâches d’encre qui n’arrangeait en rien sa tentative vaine de lecture. Même des runes étaient plus simple à lire selon elle. Elle secouait la tête en mettant de côté le parchemin non sans un soupir agacé. Trop concentrée, trop agacée, la porte de son bureau ouverte, elle ne l’avait pas entendu approcher, ni même entrer, une piètre langue de plomb qu’elle faisait. Après ses sens ne s’étaient pas mis en garde, c’était Clément après tout et s’il y avait bien une personne qui n'allait lui faire aucun mal, c’était lui.

« Vendredi soir, 20h30, au "O Sole Mio", à Edimbourg. A prendre ou à laisser. »

Amusée par son assurance, elle en retirait ses lunettes. Elle n’était qu’à moitié surprise de cette invitation, après tout, elle l’avait provoqué, ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne passe à l’offensive. Un sourire étiré sur ses lèvres, elle le regardait partir non sans bomber le torse de fierté. Elle croisait les bras contre son fauteuil, satisfaite de ce qu’elle avait pu faire naître vers son collègue préféré. Reste à savoir une chose importante. Comment allait-elle s’habiller ? Il était évident qu’elle allait se rendre à ce dîner. Elle ne lui avait pas glisser l’idée plusieurs fois pour qu’elle décline une fois cela fait. Elle aurait pu également l’inviter elle-même dans un restaurant qui lui plaisait. Mais l’idée de le provoquer, de lui faire germer l’idée était bien plus amusant selon elle. Impressionnée par cette invitation, elle gardait le sourire jusqu’au jour J.

Elle n’était pas familière à la capitale écossaise, elle avait dû y aller une fois ou deux mais elle n’en gardait pas un souvenir incroyable. Et marcher dans l’inconnue rendait ce moment précieux à ses yeux. La question de la tenue lui était venue en tête plusieurs fois à mesure que la date approchait. Plus décontractée comme un dîner entre ami ? Ou alors, plus dans la séduction afin d’attendre de voir la tournure de cette invitation presque surprise. Elle n’avait jamais été dans cette situation, un flou régnait autour de Clément. Il l’avait invité certes mais dans quel but ? Répondre à sa provocation afin d’être tranquille par la suite ? Elle n’en n’était pas certaine. Est-ce qu’inconsciemment elle lui plaisait ? C’était compliqué de le savoir, Clément était aussi expressif qu’un rocher au creux d’une montagne même si par moment elle parvenait à voir ses joues se rosir ou un bafouillement caractérisant une gêne, elle n’était pas certaine de la relation qu’ils entretenaient. Ils étaient collègues dans un premier temps probablement amis en quelque sorte mais après ?

Un crac significatif au transplanage se manifestait dans le quartier sorcier écossais. De son sac, elle sortait un poudrier avec un miroir où elle regardait son reflet. Elle replaçait quelques mèches rebelle de son chignon bas, passait ses mains sur son long manteau noir afin de défroisser les plis et prenait la marche vers le restaurant au coin de la rue. Il avait bien choisi le quartier, caché à la vue de tous. Ils allaient être dans un cocon, en dehors de l’agitation de l’école. Elle le voyait se regardait au travers de la vitre du restaurant et elle mordait ses lèvres affreusement amusées. Ses talons trahissaient sa venue. Souriante, satisfaite, heureuse, elle arrivait à sa hauteur.

« Bonsoir Clément. » Elle ne pouvait s’empêcher comme elle avait pris l’habitude, de replacer cette mèche rebelle lui tombant au visage. « Tu es très élégant. » Elle regardait au travers de la vitre, l’aspect cozy du restaurant, elle lui attrapait le bras avec douceur avant d’entrer dans le restaurant où il la laissait entrer en bon gentlemen qu’il était.

Oups

par **Clement Trinder** 12.02.24 20:37

'O Sole mio

feat Alma Delgado • 14/01/1977 

Alors qu'Alma Delgado s'approche et que ses talons claquent au sol, il ne peut s'empêcher de la trouver voluptueuse. Elle a cette grâce, ce raffinement si particulier, et qu'il soit naturel ou parfaitement entraîné depuis des années n'y change rien. C'est encore plus flatteur de se dire qu'elle vient pour lui. Voir son sourire le met en joie, mais il espère qu'à l'ombre du lampadaire, cela ne se verra pas trop. Elle approche, comme toujours, et se sent obligée de glisser ses doigts dans ses cheveux pour le recoiffer. Ne l'avait-il pas prédit ?

« Bonsoir Alma. » Il roule des yeux, mais c'est plus fort que lui, un sourire lui échappe, entre embarras et amusement. Il secoue la tête à la négative, ruinant les efforts de sa collègue pour faire tenir cette mèche rebelle en place - et chassant ce compliment qui n'a pas lieu d'être. « C'est toi qui est très élégante. »

Comme toujours. Mais les mots n'ont pas le courage de franchir ses lèvres. Elle se moquerait, de toutes manières. La gêne lui serre le cœur et lui empourpre les joues quand elle se glisse à son bras. De quoi ont-ils l'air tous les deux ? Une chance que dans ce trou perdu écossais, personne ne les connaisse. Seul Giovanni pourra jaser à l'oreille de sa collègue et épouse derrière les fourneaux, et Clement n'y comprendra heureusement rien : il ne parle pas italien !

Il pousse la porte du restaurant, s'y glisse le premier et retient la porte pour laisser entrer sa collègue. Il se souvient avoir vu son père faire, une ou deux fois, lorsqu'ils allaient au restaurant en famille. Monsieur Lepetit avait bien des défauts, mais il était gentleman. Son épouse disait qu'un garçon bien éduqué plaisait toujours aux femmes, et cela semblait fonctionner sur elle puisqu'elle retrouvait le sourire dès que Monsieur se comportait ainsi... Une autre époque, les années 1940. Trente ans plus tard, à jouer la même comédie, Clement doit surtout avoir l'air idiot, coincé et démodé.

L'italien moustachu glisse son plateau sous son bras et s'avance à leur rencontre. Il les salue d'un buonasera signora, signore, mais il est évident que l'homme parle un excellent anglais. Seul ses R trop roulés trahissent son accent méditerranéen. Un accent toujours plus sexy que celui français du professeur d'arithmancie. Ah ! Pourquoi de telles réflexions à cet instant précis ? Cela ne le gênait plus depuis des années, pourquoi s'en inquiéter ici et maintenant ? Faisant comme si tout va bien, s'armant de politesse, Clement donne son nom pour la réservation. Giovanni acquiesce et leur désigne une table un peu à l'écart. Après un bref regard pour vérifier si cela convient à sa collègue, Clement l'invite à suivre le serveur jusqu'à la table. Elle en première, lui fermant la marche. Ça aussi, Monsieur Lepetit le faisait.

Arrivés à la table, il continue son petit numéro de bienséance. Cela à un petit quelque chose d'amusant et, quitte à l'inviter pour l'impressionner, autant jouer le jeu jusqu'au bout. Une petite voix dans sa tête lui souffle que ce sera peut-être la seule et unique fois. Il pose sa main sur le dossier de la chaise, invitant sa collègue à y prendre place. Lui tirer la chaise aurait été de trop. S'il sait être gentleman, il connait également la jeune femme et sa fierté de lionne. De la politesse et de l'attention font plaisir, en abuser devient vite étouffant. Comme en potion et en poison, le dosage est important. Et il espère avoir trouver le bon.

Il prend place en face d'elle, retirant son propre manteau. Giovanni leur laisse les menus et la carte des vins, sa petite moustache frétillant d'amusement au dessus de son sourire. Chose faite, il prend congé, laissant le petit couple en tête à tête. Etre seul avec la demoiselle est soudain bien gênant et il ne parvient pas à faire taire la voix dans sa tête. Que dire ? Que faire ? S'il devait personnifier une émotion en cet instant, ce serait l'embarras. Clement n'a jamais eu confiance en lui, mais là, c'est pire que tout. Lui-même se questionne sur ce miracle de gaucherie : comment peut-on être aussi maladroit et embarrassé ? Avec du Felix Felicis, cela aurait sans doute été plus simple. Mais moins sincère.

Il jette un bref regard à la carte des vin, avant de finalement la tendre à Alma.

« Les convenances devraient me pousser à te demander quel vin tu souhaiterais boire et à te conseiller sur le meilleur choix à faire... Or, je ne m'y connais guère en vin italien. » Il relève les yeux vers elle, l'ombre d'un sourire amusé aux lèvres. « Et je crois savoir que tu préfères le whisky. »

Et commander du whisky italien lui semble tout aussi aberrant que de couper les spaghetti.

PRETTYGIRL

par **Alma Delgado** 12.03.24 11:40

Clément Trinder
Alma Delgado

O sole mio

Alma ne prenait pas cette invitation comme un test. Elle était suffisamment observatrice, elle le connaissait de sa jeunesse certes, mais ils n’avaient jamais été aussi proche durant leur scolarité. Elle préférait naviguer dans l’océan de l’instant présent et ce soir allait parfaitement bien avec ce qu’elle recherchait. Elle était persuadée qu’il lui donnerait de la stabilité, elle qui vole de ville en ville ne voulant aucunement s’établir. Mais elle pensait trop loin trop rapidement. Il était rempli de compliment à son égard et chaque geste du français, agrandissait le sourire carmin de la Brésilienne. Il était prévenant, galant sans trop en jouer. Ça lui plaisait.

La table était parfaite, elle dépliait sa serviette en tissu pour la placer sur ses cuisses, elle remettait droit les couverts avant de lancer un regard en coin à son…Elle s’adossait sur sa chaise comment le déterminer à présent ? Son ami ? Un prétendant ? Il lui tendait la carte des vins ne sachant ce qu’il fallait choisir. A sa remarque sur le whisky, Alma souriait.

- Il est encore trop tôt pour un whisky, elle consultait la carte et s’attardait sur une bouteille en particulier qui lui faisait de l’œil, elle relevait le menton vers le serveur, un Rosso del Soprano année 69, elle lui tendait la carte des vins et il prenait congé pour prendre la bouteille demandée.

Alma regardait son collègue, ami, prétendant. Elle était plutôt loquace en tant normal mais elle préférait laisser le soin à Clément de parler s’il le souhaitait. Elle lui avait forcé la main pour cette invitation, elle en avait pris conscience, au fond peut-être qu’il n’avait pas envie d’être ici auprès d’elle. Tout ceci ne lui ressemblait pas, se poser autant de question à propos d’un homme. Aussi et voyant que le silence s’éternisait, elle comptait mettre les talons dans le plat comme elle savait faire.

- J’espère ne pas t’avoir trop agacé avec ses allusions d’invitions. Je suis ravie d’être ici avec toi. J’aurais fini par t’y emmener de force si tu n’étais pas venu…Elle laissait échapper un petit rire, j’aime beaucoup ta compagnie.

Oui elle ne pouvait pas s’empêcher de le taquiner en temps normal, encore et toujours, cela faisait partie de leur duo après tout. Mais ce soir, elle voulait lui montrer une autre facette d’elle. Elle venait de s’en rendre compte, mais elle avait besoin de ces moments, même s’il n’y aura rien avec cet homme, elle avait besoin de s’échapper, de penser à autre chose qu’à son plan futur de faire tomber son mari. Elle voulait se sentir libre le temps d’une soirée en bonne compagnie.

Oups

par **Clement Trinder** 15.03.24 10:42

'O Sole mio

feat Alma Delgado • 14/01/1977 

Si Alma peut se contenter de suivre le courant et de savourer l'instant présent à sa juste valeur, Clement se retrouve bien incapable de ne pas vouloir tout calculer. La faute à son esprit trop cartésien, sans doute, à son besoin de tout contrôler pour que tout se passe bien et qu'il ne lui arrive rien. La faute à la position des astres dans le ciel le jour de sa naissance et à ce foutu Soleil dans le signe de la Vierge, dirait certainement sa collègue de divination. Quoi qu'il en soit, impossible pour le professeur d'Arithmancie de laisser la place au hasard. Même la date était importante, il a demandé aux nombres laquelle lui serait la plus favorable... Tant de précaution pour un simple diner entre collègue ? Le déni l'aveugle.

Il laisse Alma s'occuper du choix du vin - et il est soulagé que sa petite plaisanterie sur le wishky ait eu l'effet escompté. Il ne s'y connait pas assez pour savoir ce qui les attend, mais ses vagues connaissances des langues latines lui confirment qu'il s'agira d'un vin rouge. Parfait. Ses origines périgordines seront comblées. Il suit du regard le serveur qui s'éloigne, puis reporte son attention vers la charmante lady qui l'accompagne. Il se retrouve bien démuni quand il faut faire la discussion, habituellement, il écoute les gens et distribue quelques petites remarques au compte goutte ; il laisse les tirades enflammés aux autres. Ou n'en offre qu'à de rares privilégiés. Il aligne avec soin les couverts à côté de son assiette. C'est un tic idiot censé l'apaiser, et il imite Alma s'en même sans rendre compte.

Une chance, il peut compter sur la Brésilienne pour entamer à nouveau la discussion. Et pour lui offrir encore une fois de quoi rougir. J'aime beaucoup ta compagnie. Il tique à ses mots, n'ayant presque retenu que cela, et relève aussitôt les yeux vers Alma. Derrière ses lunettes qu'il n'a toujours pas pensé à faire resserrer, il détaille un instant la jeune femme. Et avant même de répondre quoi que ce soit, il doute de la justesse de son propos.

« ... Il faut croire que, malgré ta propension à la taquinerie, j'apprécie également ta compagnie. » Un timide sourire étire le coin de ses lèvres et son regard glisse sur la table pour ne pas avoir à soutenir celui de sa collègue lorsqu'il se confesse. Tout en cherchant ses mots, il triture du bout des doigts un petit défaut de couture dans la nappe. « Quand nous avions treize ans, je détestais ça. Ma meilleure amie pensait que tu tentais de me séduire et j'étais convaincu que tu te moquais de moi. » Il a un léger rire, embarrassé par ses propres souvenirs et par le fond de sa pensée. « Aujourd'hui, je me dis que cela égaye un peu mes journées. »

Le doute reste présent, évidemment, mais Clement tâche de faire taire cette petite voix dans sa tête. Souvent, il se dit que la vie serait bien plus simple s'il ne faisait pas attention aux autres et à leurs jugements. Pour commencer, il cesserait de se prendre la tête pour un rien. Peut-être même qu'il oserait davantage. Qu'il n'aurait plus peur de se tromper et d'échouer. Qu'il aurait plus facilement confiance en les autres, et en lui.

Il remonte ses lunettes sur son nez, comme un chevalier s'arme de son bouclier pour se lancer dans la bataille, avant d'oser relever les yeux vers la ravissante dame qui lui fait face.

« C'est navrant, mais au final, je ne sais pas grand chose de toi. »

Une invitation maladroite à en apprendre davantage, certainement.

PRETTYGIRL

par **Alma Delgado** 19.03.24 11:21

Clément Trinder
Alma Delgado

O sole mio

Elle n’avait pas tant d’appétit, elle aurait pu simplement s’installer sur un canapé confortable auprès de lui afin de discuter des plaisirs simples de la vie. Ça fait des semaines qu’elle souhaitait couper avec le quotidien de Poudlard et de le voir autrement qu’un collègue ou d’un ancien camarade. En dehors de l’école et de Pré au lard, elle ne l’avait jamais connu dans un autre contexte. Ce restaurant tombait à point nommé. Le serveur arrivait avec le vin, Alma examinait la bouteille puis il versait un fond dans un verre. D’un geste précis, elle faisait tourner le liquide bordeaux dans son verre avant d’en prendre une fine gorgée qu’elle jouait en bouche. Satisfaite des arômes, elle acquiesçait d’un signe de tête, le serveur rajoutait du vin dans le verre d’Alma et en versait dans le verre de Clément. Il en profitait pour leur donner la carte du repas et leur proposait un menu duo avec pâtes ou pizza au choix, boissons et dessert ou bien entrée et plat. Elle le remerciait d’un sourire et examinait la carte sans réellement la regarder reportant son attention sur Clément.

Elle avait toujours aimé le taquiner depuis qu’elle l’avait connu. Elle ne s’était jamais réellement demander la raison. Il avait été le seul avec qui elle agissait ainsi. Lorsqu’elle avait 14 ans elle cherchait probablement à attirer l’attention et les regards des gens, noyer un mal être intérieur, qu’elle taisait. La taquinerie, les charmes, le besoin de plaire était ce qui lui donnait l’impression d’exister tout en ayant d’excellent résultat. Alma reposait doucement la carte ouverte sur l’assiette.

« Elle n’avait peut-être pas tord ta meilleure amie, avec du recule je devais certainement être un tant soit peu amoureuse pour agir ainsi. Un brun idiot mais ça me permettait d’être remarqué. »

J’avais par la suite rencontré un autre garçon qui avait fait chavirer mon cœur pendant de longes années avant que je ne prenne la décision de rompre pour partir vivre au Brésil et m’y marier. Elle était certaine que ceci n’était pas arrivé par hasard. Si elle s’était mariée avec son premier amour, elle n’aurait probablement plus revue Clément. Qu’aurait été sa vie si Carlos n’avait été là et aurait mis une telle emprise sur sa famille. Aurait-elle été heureuse, entouré d’une famille ? Ce genre de réflexion lui faisait plus de mal qu’autre chose. S’il y a bien une chose qu’Alma rêvait par-dessus tout, c’était de fonder sa propre famille. Chose qu’elle avait renoncé il y a bien longtemps. « Aujourd’hui, même si cela égaye tes journées, n’hésite pas à me le dire si tu es agacé. » Il n’en fera rien, elle le savait mais elle préférait qu’il le sache. Elle regardait de nouveau la carte, elle va partir sur un plat de pâte, des lasagnes accompagnées d’une salade. Autant prendre quelque chose de typique. Elle fermait la carte.

Clément voulait en apprendre plus sur elle et c’était réciproque. Elle s’adossait à sa chaise, se mettant droite. Elle prenait la carte qu’elle mettait de côté.

« Que veux-tu savoir sur moi Clément. Je répondrais à tes questions. A conditions que tu répondes aux miennes » C’est donnant donnant n’est-ce pas ?

Oups

par Contenu sponsorisé

O Sole mio - ft. Alma

O Sole mio - ft. Alma

Re: O Sole mio - ft. Alma

Re: O Sole mio - ft. Alma

Re: O Sole mio - ft. Alma

Re: O Sole mio - ft. Alma

Re: O Sole mio - ft. Alma

Re: O Sole mio - ft. Alma