"Promenons nous dans les bois, pendant que le loup y est pas !"

☾☾ J'avais attendu que l'infirmière s'en aille, caché dans les buissons. Sirius avait été introuvable. Tant pis, j'arriverais bien à contrôler un loup garou tout seul ! Suffisait que je fasse genre que j'étais blessé pour que Remus pense que j'étais une proie facile et vienne dans ma direction. Plissant les yeux derrière mes lunettes, j'étais concentré sur l'infirmière qui faisait demi tour depuis qu'elle était sortie de sous le saule. Je grognais quand le saule s'anima aussitôt l'infirmière partie. Evidemment, Peter avait été introuvable aussi.

J'attendis une bonne minute avant de sortir des buissons d'un bond, comme si on venait de me piquer les fesses. Je ne supportais pas attendre, la patience n'était pas une qualité dont je débordais. Aussi, j'attrapais une grande branche. Je m'approchais du saule et appuyant rapidement sur le nœud qui lui permettait de se figer. Une fois fait, je passais moi aussi sous le passage du saule. Dans le couloir, je finis par me transformer en cerf. L'avantage de se transformer quasiment quotidiennement, c'est qu'on était tellement habitué qu'on pouvait garder nos habits. Les premières fois étaient réellement surprenante. C'est comme si on récupérait, en plus de notre cerveau humain, les pensées plus primaires, plus animales. On se reconnectait à ce qu'on est vraiment. Pour Remus cela allait être une autre paire de manches. Il allait être nu comme un premier né au réveil, il fallait donc des vêtements pour lui, pour éviter qu'il ne prenne froid et ne tombe malade. Déjà qu'il était tout maigrichon le pauvre ! Aussi, on avait l'habitude de cacher un sac dans une clairière pas loin de la rive du lac, abrité par les arbres, sous un rocher. Et il suffisait que je dirige Remus là bas, juste avant que la lune ne disparaisse et que le loup redevienne humain.

Faire sortir Remus en loup garou était plus compliqué que prévu sans Padfoot derrière pour le pousser. Le loup avait semblé chercher son compère jusqu'à ce que finalement il se concentre sur moi. La nuit a été agité. Il avait réussit à me mordre la patte arrière. Mais j'échappais à ses crocs pour le reste de la nuit. Gambader et crapahuter toute la nuit fut fatigante, mais je pouvais bien faire cela pour Moony. Il était mon meilleur ami, mon bro, une partie de mon âme. Il était de l'un de ce qui comptait le plus pour moi. Je pouvais passer bien des nuits dehors si il en avait besoin. C'était comme ça entre maraudeurs. Heureusement, la lune se couha tôt cette nuit là. Peut être que je pourrais sécher la journée de demain, parce que sinon j'allais dormir sur mon parchemin et m'imprimer encore les lignes d'encre sur la joue.

Les premiers signes de la transformation de Remus arriva rapidement. Et déjà, ses hurlements de loup revenaient à ceux d'un humain normal. Il avait beaucoup d'écharde, il était recouvert de saletés, nu comme un vers. Heureusement, je n'étais pas très loin de la clairière où ses affaires étaient planqués. Me levant en râlant contre mon dos qui craquait, je n'avais pas fait attention jusque là, au sang qui coulait le long de ma jambe. Jusqu'à ce que cette dernière ne soutienne pas mon poids et que je tombe par terre.

« Merde ! »

Je réussis à me mettre assis puis debout et je boitais, cette fois ci, prenant attention à ne pas m'appuyer complètement dessus. Heureusement, je connaissais quelques sorts de soins parce que sinon, on était bon pour finir toutes les nuits de pleines lunes à l'infirmerie. J'attrapais le sac planqué sous le rocher et revint vers Rem's.

« Tiens mon pote ! »

Pantalon, chemise, pull, chaussette, chaussures, même une couverture, tout y était pour qu'il se réchauffe rapidement. Je lui tendis le sac et finalement m'affala par terre, sur le dos, le sol d'épine des grands pins qui bordaient la clairière.

« Sérieusement Rem's, faut que t'arrêtes de vouloir me mordre la cuisse. Je sais que je suis apétissant mais quand même ! »

J'éclatais de rire à ma phrase avant de sortir ma baguette magique de la manche de ma veste et oberva la plaie à travers les trous de mon jean. La morsure était pas vraiment belle mais peu profonde. Je pointais ma cuisse.

« Episkey ! »

Une forte chaleur envahit ma cuisse alors je grimaçais quand je sentis la peau se refermer, suivit d'un immense froid. Je soufflais quand la douleur et le sang cessèrent de se répandre sur le sol et sur ma jambe. Je retombais sur le tapis d'épine et de feuilles mortes.

« Promet moi d'engueuler Sirius et Peter la prochaine que je les vois. »

Ce n'était pas un reproche envers Remus, lui y était pour rien. C'était juste les deux zigotos qui me servaient de meilleurs amis qui n'étaient pas présent. En tout cas, j'avais au moins réussis à garder un minimum Remus mais j'avais du redoubler de concentration et d'énergie pour ça. J'allais dormir toute la journée ! Quand j'entendis soudainement des branches craquer pas loin d'ici. Ni une ni deux, je me relevais d'un bond, baguette tendue devant moi. Cela pouvait être n'importe qui au milieu de la forêt, ou n'importe quoi. Et dans la nuit noire, avec un Remus affaiblit, je n'étais pas à mon avantage.

☾☾  Ce début d’année est difficile, plus difficile à gérer qu’il l’aurait pensé. Septembre est à peine terminé que le mois d’octobre annonce la couleur. Entre sa chute et Mulciber qui l’a poussé à manquer les cours toute l’après-midi de la veille, il a besoin de se changer les idées pour pouvoir continuer. Il n’aime pas cette envie ressentie de le combattre avec ces sorts non appris au château, dont il ne devrait avoir connaissance qu’en théorie. Être désormais l’unique rejeton Black digne d’intérêt par leur mère est à la fois détestable et gratifiant pour l’enseignement avancé qu’il reçoit depuis cet été, depuis que Sirius est parti. S’éloigner alors lui a fait du bien mais ne résout rien. C’est compliqué quand une partie de son esprit approuve à moitié les paroles du Serpentard lancées dans sa fuite. Le soir même, il est allé voir Pomfrey comme à son habitude depuis une semaine qu’il est définitivement sorti de cette infirmerie. Il ne ressent presque plus rien sauf la fatigue que les insomnies n’aident pas à soigner et parfois, la voilà qui accepte de l’aider pour ne pas qu’il s’écroule, de fatigue camouflée par des sorts, en cours.

Somnifère aidant, il a un peu dormi mais l’envie de retourner en cours se situe bien loin dans son esprit quand il s’installe à côté de Suplicia qui lit un livre sur la botanique. « Tu n’aurais pas une excuse pour manquer quelques heures de cours aujourd’hui ? » Ils n’ont finalement pas tant (juste un peu) exploré le château Noël dernier. S’ils ont l’occasion, ils se rattraperont lors des prochaines vacances puis, il n’oublie pas cette fameuse salle qu'elle devrait lui montrer même s’il pourrait la trouver tout seul avec les informations qu’il a glanées dessus depuis. C’est qu’il pourrait la suivre quoiqu’elle puisse lui proposer. Elle est l’une des rares en qui il a confiance. La discussion se poursuit et s’il marmonne un Mulciber agacé en raison de sa non envie de se rendre à nouveau en cours aujourd’hui, il ne lui en raconte pas plus. Il y a certaines choses qu’elle ne saura jamais malgré toute la confiance qu’il a pour elle.

Il l’écoute alors parler de la botanique qu’il devrait d’avantage étudier quand la forêt interdite vient naturellement. Il ne doute pas qu’il y a des espèces rares de plantes et autres ingrédients qui seraient utiles pour le cours de potion qu’il préfère sans ignorer le lien étroit entre ces deux matières. Il est mitigé, quelque peu. Elle porte bien son nom mais finit par hocher de la tête en croisant des doigts pour que personne ne les surprenne à sortir du château quand ils se décident après quelques minutes et le temps de se préparer les voilà parti. Sortir du château n'est en soit pas un problème si tôt le matin avant le petit déjeuner mais la Forêt Interdite tout de même, c’est un cap que le Black n'a jamais franchi. Ce serait dans l’ordre des folies que ferait sans nul doute Sirius et ça le rassure un peu qu’ils aient ces points communs même s’ils n’en n’ont pas l’air. « Tu cherches quoi en particulier ? » La forêt est grande, dangereuse, plein de bruits capables de leur donner des jump scare bien mérités pour y être entrés sans y avoir le droit. « J’ai l’impression d’être un Maraudeur. » Il plaisante à moitié. Braver les interdits n’est pas dans ses habitudes. Il fait attention mais la nature a ses façons de leur dire quand quelque chose se rapproche, quoi il n’en sait rien jusqu’à ce qu’ils aperçoivent deux têtes brunes autant sur le qui vive qu’eux puissent l’être. Il roulerait des yeux si la situation ne le stressait pas tant, à parler d’eux voilà qu’il les a appelé : Remus et James. Et s’il trouve ça louche de les trouver là à tenter de remettre de l’ordre dans leur apparence, il ne dira rien. Il n’a aucune envie de savoir ce qu’il se passe dans la tête de ces lionceaux-là.

☾☾ J'étais tranquillement assise dans la salle commune des Serpentard un livre de botanique a la main. Je lisais les tribulations d'un botaniste depuis quelques semaines déjà, j'en étais au tome 2. Il avait une vie passionnante ce sorcier! Non seulement il parlait de botanique, mais aussi d'aventure! Les pages se lisaient rapidement, les mots étaient doux et sensibles à la réalité d'un vrai botaniste. Il était rare que je dévore un livre d'une traite pour passer au suivant, habituellement ma table de chevet débordait de plusieurs volumes que j'alternais pour ne pas avoir l'impression de tourner en rond. Je n'entendis pas Regulus se rapprocher et s'installer à mes côtés, une première pour moi qui faisait toujours attention à ce qu'il se passait autour de ma personne. Mais depuis quelques temps, mon esprit semblait plus facilement ailleurs. Le baiser accidentel avec Sirius dans les serres et celui de la soirée masquée avaient perturbés mon bon fonctionnement. Mon horloge de la parfaite garce sang pur ne fonctionnait plus aussi bien. Ca me faisait peur... Et ce livre là était la parfaite distraction dont j'avais besoin!

Mon beau Regulus me regarda de ses yeux noirs, typique de la famille Black. Je relevais la tête en sentant celui-ci sur moi. Il était un peu plus pâle que d'habitude, plus fatigué et sûrement un peu plus chétif. Mais qu'importe, cela ne changeait en rien ce que je pensais de lui! Je continuais de l'aimer comme le petit frère que je n'aurais jamais. Il me demanda alors une excuse pour sécher ses cours. Je posa un coude sur l'accoudoir de mon fauteuil et posa mon menton dans ma main, un petit sourire mutin aux lèvres. «J'ai milles et une raison de séché un cours! Il suffit de choisir celle que tu préfères... La meilleure est de ramasser des plantes pour la prof de botanique! Elle donne des papiers d'excuse si ... Tu n'as pas vu le temps passé.» Je ferme mon livre, y glissant avant un marque page réalisé avec des fleurs séchées. Et reprends. «C'était la pleine lune cette nuit. Habituellement je vais dans la forêt pour ramasser des plantes mais la température était un peu trop fraîche et le taux de rosée trop élevé pour trouver quoi que ce soit d'intéressant.» Continuais-je dans un long monologue. «Mais ce matin, le temps est idéal! As-tu des bottes en caoutchouc? On pourrait aller ramasser des plantes dans la forêt! J'adore trainer dans la forêt.» Étrangement... Et en quelques secondes j'étais debout, partie dans mon dortoir pour me changer et enfiler quelque chose de plus adéquate. J'en ressors avec un pantalon noir moulant, un pull aux couleurs de Serpentard définitivement trop grand pour moi, mon écharpe autour du cou et une paire de bottes jaunes criarde en caoutchouc. J'avais mon sac sur le dos ainsi qu'un panier pour notre récolte en main. Dans mon panier se trouvait plusieurs ustensiles pouvant se montrer utile.
Et ce fut dans cet accoutrement que l'on se retrouva dans l'antre de l'interdiction.

Regulus s'était montré très à l'aise lors de notre déplacement jusqu'à la forêt. La je lui pris la main pour l'encourager -et si je ne prenais les pieds dans quelque chose, au moins, il pourrait me rattraper! «Rassures toi, je le fais souvent et je n'ai encore jamais eu de problèmes!»  Lui dis-je comme pour justifier notre mauvaise idée par une très bonne idée... Mais il me lança sur une question un peu plus intéressante que ma tentative de le rassurer. Je cherchais plusieurs plantes que l'on n'avait pas encore étudié en Botanique, juste nommée rapidement avant de passer à autre chose. Certaines de ces plantes étaient pourtant utilisée en potion et en médicomagie. «Je cherche deux choses, de la Belladone Lunaire et des roses de minuit. Est-ce que tu connais ces deux plantes?»  Lui demandais-je en retour. La Belladone était utilisée dans les potions de sommeils, entre autre, et la Rose de Minuit dans les potions pour faire des filtres d'amour... Ou annuler des sentiments amoureux. Cela dépendait de ce que l'on comptait en faire. «Si l'on est chanceux, nous trouverons peut-être de la Mandragore Lunaire!»  M'excitais-je déjà à l'idée de trouver une plante si rare!
Je donnais surement l'impression de vivre cette sortie un peu trop légèrement, mais en réalité je ne m'éloignais jamais trop des sentiers. J'avais fini par comprendre ceux-ci mais surtout, les dessiner dans ma tête grâce à la forme des arbres. J'avais une très bonne mémoire photographique. Je l'entendis plaisanter à propos des Maraudeurs, je lui offris l'un de mes plus beaux sourires. «Comme quoi, il n'y a pas qu'eux qui peuvent faire des choses totalement folle! Restes bien sur le chemin...»  Lui dis-je avant d'entendre une branche craquée. Je me stoppa net, tentant tant bien que mal de contrôler les battements de mon coeur. Etait-ce un animal sauvage? Une créature fantastique amicale ou au contraire, allions-nous devoir sortir nos baguettes magiques et fuir en toute hâte?

Plissant des yeux, je tentais de définir la chose qui s'approchait. Deux têtes? C'était mauvais signe! Ou pas... Les deux formes prirent l'apparence de James et de Remus. Je soupira avant de commencer à reprendre ma route. «Ignore les, on a cas rep...»  Je n'us pas le temps de terminer ma phrase que je m'étala de tout mon long au sol, tombant en dehors du chemin. Mon pied s'était prit dans le branche sans que je ne le sente. Je fini donc à terre pleine de boue, y compris dans mes longs cheveux blonds qui ne l'était clairement plus. Contrairement à Regulus, je ne me demandais pas ce que Potter faisait là, je connaissais le secret de Remus, il était surement allé à sa recherche.
Après un gémissement de douleurs, j'allais me relever lorsque j'aperçue une orchidée lunaire. Qu'importe que je sois sale ou que je me sois faite mal. Je me releva avec une précipitation folle, l'orchidée entre les mains comme si je tenais le Graal. J'avais les yeux brillant et je ne pouvais m'empêcher de pousser des petits cris d'excitation. C'était une plante TELLEMENT RARE que peu de sorciers pouvaient se vanter d'en avoir vue une, et maintenant elle était à MOI ! J'en avais totalement oublié les trois garçons... J'étais définitivement trop heureuse d'en avoir quelque chose à faire de m'affichée aussi heureuse.