Un serment inviolable - Ft Regulus

Il n’a pas beaucoup de temps avant l’entrainement de Quidditch qu’il pourrait manquer que ça ne l'empêcherait pas plus d’attraper le Vif d’Or malgré les tactiques de déstabilisation par Cognards en vogue ces derniers temps. Il n’y a pas de meilleur entrainement avec ces maudites balles agressives que celui des Serpentards. Ce n’est pas reposant, il dormira sans cauchemars cette nuit, mais il espère qu’il aura l’œil et que les batteurs feront ce pourquoi ils sont sensé être là. Ce n’est pas à lui de s’inquiéter à la fois du Vif d’Or et des Cognards mais force est de constater qu’il le doit bien. Il est légèrement dépité de ce constat mais à la fois, ce n’est pas un secret qu’il pourrait avoir entraînement de Quidditch tous les jours sans se lasser, plus un secret peut-être qu’il rêverait de jouer dans n’importe quelle équipe professionnelle qui l’accepterait. Mais ce n’est pas demain qu’une carrière aussi futile sera acceptée, au mieux il aura un travail au ministère qui l’ennuiera à mourir mais au moins il sera le plus souvent hors de cette maison qu’il ne songe pas quitter pour autant.

C’est simple en vérité, tout ce qu’il a à faire, c’est de déposer ses affaires et repartir. Des cours et parchemins ne lui serviront à rien dans les airs. C’est l’instinct qu’il suit si peu qui compte dans ces moments-là. Il entre dans la salle commune spacieuse, classieuse et peut-être un brin grandiloquente pour des élèves mais la plupart étaient habitués à vivre dans des demeures qui y ressemblaient étrangement. Alors s'était une facilité pour les Sangs-Purs de dire qu’elle était faite à leur image, sans défaut malgré cette froideur qu’elle pouvait dégager qui ne le dérangeait nullement. Au moins la voilà qui était honnête envers eux, de ce que leurs ancêtres attendaient des élèves de cette maison. Il s’avança, pensant d’abord stupidement être seul à cet heure là, ne remarquant la présence de quelqu’un qu'en marchant par mégarde sur un papier mis en boule et jeté au sol. Il reconnaissait là une certaine frustration qui faisait désordre. Il reconnu l’autrice du dessin en le dépliant : rien qu’à son sujet. Il connaissait Héra depuis bien longtemps. Il n’y avait pas d’autre Serpentard qui dessinaient ces dessins de robes de mariée si classes pour les jeter au sol parce qu’il ne convenaient pas à l’idée qu’elle s’en était faite au départ. A moins que cela ne soit autre chose, soit, il admettait qu’il n’avait aucune connaissance de ce qui pouvait bien troubler la jeune femme sur le canapé. Il nota les traces de larmes mais se dit qu’il était mieux d’agir comme à leur habitude, si elle avait envie d’en parler : elle le ferait. « Je ne fais que passer. Il vient d’être remplacé par un entraînement intensif de Quidditch. Pour une fois que les blagues de Potter servent à quelque chose. » Autrement, elles l'agacent la plupart du temps.

Il adore potion, a du mal à comprendre ces élèves qui galèrent alors qu’il ne suffit que de suivre une recette. Quant aux pièges il n’y en a pas tant. Il suffit d’être attentif. « Et désolé, ce n’était pas mon intention. » Il s’approche et s’installe à ses côtés, pose ses quelques affaires sur la table, garde le dessin en main. « Je suppose que l'on pourrait arrêter d’être aussi intransigeants envers nous-mêmes. » Traduction, elle est splendide ta robe de mariée. Mais il sait comme personne que c’est une façon d’être qu’il est difficile de quitter. Il ne sait pas si c'est le soucis, l'imperfection supposée du modèle, ne peut que le supposer et omet sciemment le nom de famille écrit sur le coin de la page. C'est sans importance, le pense t-il.

( Pando )

Oh. Oh. Quelque chose lui dit qu’il va arriver en retard à l’entrainement de Quidditch improvisé à la place d’un cours de potion. S’il aime les deux, il dirait qu’il gagne au change. Il a un peu le temps cela dit, peut-être qu’en se dépêchant ensuite, il n’aura pas droit aux remontrances d’un retard. Héra semble avoir envie de parler. Il note dans un coin de sa tête le cours qu’elle l’aurait manqué elle aussi car étrangement certains cours semblent être donnés ensemble malgré leur année de différence. Il ne s’en fait pas tant de ce détail quand il s’assied à ses côtés en lui tendant son dessin. Il a un sourire un peu amusé à cette réflexion. « C’est vrai. » Ils sont perfectionnistes et s’ils l’auraient été en étant né dans une famille différente, il n’en a aucune idée. Aime l’idée que oui, cela l’aide de l’être dans l’ensemble. Il retrouve ce sérieux lui correspondant bien mieux quand il se tait, quand il se doute que cela sera pareil pour lui. Il se pense naïvement épargné pour le moment, un an les sépare. Lui qui porte si peu d’intérêt aux relations amoureuses recevra un jour une lettre assez similaire. Il n’y a pas de raison pour qu’il y réchappe surtout maintenant que Sirius est hors d’atteinte. Qui est le lâche dans cette histoire, celui qui reste ou celui qui part ? La question ne trouvera pas de réponse, pas aujourd’hui.

« J’en suis désolé. » Il a un moment de réflexion avant de trouver la phrase la plus juste. Il est bien loin d’y porter une réelle attention mais cela fait de la peine à Héra. « Qu’est-ce qu’il t’a écrit ? » Il ne veut pas tant savoir mais tout se joue dans l’utilisation des mots employés dans une lettre. C’est important, du moins pour lui ça en a de l’importance de tout prendre en compte dans cette lettre qui ne lui est pourtant pas destinée. S’il a conscience de ce qu’il se passe entre Héra et Lucius comme de ces liens particuliers qui se créent au sein du château, il sait d’autant plus qu’ils sont futiles malgré les espoirs qu’ils placent en eux parfois, pour se donner du courage, se dire que rien ne sera décidé d’avance pour eux alors que c’est le cas encore aujourd’hui : ce sont les aînés qui auront toujours le derniers mot les concernant.

( Pando )

Le voilà qu’il s’excuse alors qu’il n’y est pour rien mais que ce sont ces mots là qu’il faut dire dans ce type de conversation qui ne sont clairement pas dans ses habitudes. Il voudrait déjà être sur le terrain plutôt que d’en parler avec Héra même si c’est son amie et qu’elle a besoin d’en parler. Il pose alors la question pour savoir, de celles plus rhétoriques ne nécessitant que les faits. Il ne roule pas des yeux, l’aurait très certainement fait avec Sirius quand il va sur la pente dramatique d’une situation. Parfait alors, il peut continuer d’être ainsi, elle ne s’en formalisera pas qu’il n’y montre pas tant d’intérêt même s’il n’aime pas la voir triste.

Quand elle parla d’engagement et de Lucius, il n’eut pas besoin qu’elle en dise plus pour comprendre que ce qu’il se passait n’était probablement pas ce qu’elle avait en tête dans ce futur qui ne serait pas de sien en compagnie du roi des Serpentards. C’était étrange de la voir ainsi. Est-ce ainsi que les cœurs se brisent ? Il ne pensait pourtant pas qu’ils étaient sérieux dans leur romance, qu’aucun d’entre eux l’étaient au château malgré ses quelques regards envers un Gryffondor. Qu’en sait-il au  fond ? Il n’a pas envie de le savoir, de le vivre, préfère quand il se défini désintéressé, ce qui est presque le cas. Il ne s’est jamais imaginé esquisser le premier pas et ne compte pas changer de cap. Ils choisiront pour lui et lui s’en contentera, sera aussi présent que leur père à Grimmauld. Il préfère alors penser que cette vision de la vie est inexistante pour leur mère qui semble dernièrement se concentrer beaucoup plus sur l’avenir de leur pays, sur ces personnes dont il entend le nom plusieurs fois sans savoir réellement qui ils sont. Il reste silencieux quand le sujet est abordé, préfère rester l’élève assidu qui attire beaucoup moins l’attention que son frère, ça lui va.

« Il n’y a que toi pour l’empire Parkinson, cela va de soit. » Héra sait ce qu’elle veut et s’il ne connait pas bien les deux autres, il les imagine mal connaisseurs dans l’empire de la mode sauf en ce qui concerne les chiffres financiers, peut-être. Il l’observe brûler le dessin signe d’une partie d’un futur imaginaire à oublier. Il ne sait pas si elle va mieux, regarde la porte et ses affaires qu’il doit encore déposer dans sa chambre quand elle l’interpelle, captant ainsi son regard. Mélange de méfiance et de curiosité quand il se calle droit sur le fauteuil. « Tout dépend de ce que tu veux me demander. » Il ne dit pas là qu’il sera d’accord, simplement que ça lui va d’écouter.

( Pando )

Quand la question se pose, la méfiance est de mise, il ne serait pas lui-même s’il ne se méfiait pas même s’il s’agit d’Héra qu’il connait depuis bien longtemps. Il l’observe, ne sait que penser de ce qu’elle pourrait lui demander si ce n’est que cela pourrait avoir un lien avec Lucius Malefoy. Il est curieux aussi, c’est un mélange de ressenti assez étrange en vérité. La suite ne se fait pas attendre et le surprend quelque peu en essayant de ne pas le montrer. Ah il s’agissait donc de ça. Il n’a rien dans les mains pour montrer sa nervosité face à cette demande qui demande réflexion alors qu’il ne se penchait pas du tout sur cette fameuse liste qu’il pensait encore inexistante, du moins il espérait qu’elle n’existait pas encore, par Merlin, il venait d’avoir quinze ans cet été. Qu’ils lui laissent le temps de grandir encore un peu.

Il ne lui répond pas, ne l’interrompt pas non plus. C’est compliqué. Il aurait préféré ne jamais avoir à se pencher sur ce genre de questions, pas maintenant, pas jamais. C’est cocasse cependant qu’ils aient besoin d’une telle alliance avec les Black pour redorer leur nom. Il n’y a rien à leur envier malgré d’être l’une des familles Pure les plus anciennes. Il n’en fait rien, n’hoche pas la tête en guise d’affirmation même s’il est vrai qu’ils s’entendent bien. Est-ce que cela suffirait pour qu’il souhaite passer le restant de ses jours à ses côtés même s’il ne s’agit que d’un accord, même si on ne lui demandera pas son avis de toute façon, pas même vers qui se tourneraient ses préférences dans cette fameuse liste qui n’existe pas. Il est dans un déni confortable, assurément même si jamais il n’a entendu sa mère se prononcer sur ce sujet là en particulier. Il viendra en son temps et là il réfléchira peut-être à la proposition d’Héra qui le prend de court en cet instant. Il n’a pas à lui répondre maintenant, il peut aussi promettre et ne pas le faire mais sait très bien qu’il ne fonctionne pas ainsi envers celles et ceux qu’il apprécie.

« A t’entendre, tu y penses depuis un moment. » Si c’est vrai ? Il n’en sait rien. « Je t’avoue que je ne pensais pas avoir à me poser la question si tôt. » C’est la première qui met les pieds dans le plat alors qu’ à la connaissance de tous, il ne s’est jamais intéressé à personne de cette façon là. C’est plus ou moins vrai, il n’en sait rien. C’est assez confus dans sa tête. « Mais tu as sans doute raison. » Parce qu’il ne s’est jamais penché sur la question et que tout ce qu’elle avance lui semble juste. « Je te promet pas de pouvoir agir ainsi. » Parce qu’il n’a jamais eu son mot à dire face à Walburga Black. « Mais que j’y penserais si mère vient à me poser directement la question. » Il penche la tête de côté, comment dire qu’il en doute même que cette possibilité puisse arriver à ce moment-là. « Pourquoi tant de précipitation ? » Si rupture il y a eu, cela ne nécessitait pas une telle demande, du moins le pense t-il.

( Pando )