Sweet dreams

☾☾Le sol était froid, humide. Un clapotis résonnait dans la pièce, éclairé uniquement par la lueur de ce qui semblait être des lampes de poches. Non... attendez... c'était des baguettes magiques. Qu'est ce que c'était cette mascarade ? Ma joue, mon corps, était lourd et je n'arrivais pas à me relever alors que ce clapotis résonna dans mon crâne. Un liquide coulait de mon corps, servant de miroir pour que je puisse voir ces hommes dans leurs tenues faîtes uniquement de noire. Comme des anges vengeurs, des anges de la mort, leurs masques d'argent ne reflétaient pas leurs yeux. J'entendis un rire alors que je pris conscience que j'étais allongé au sol, à leur merci.

L'un deux pointa sa baguette sur moi alors que la panique m'envahis quand il me redressa en position assise. Se tenait dans un coin de la pièce ma femme, qui tenait nos deux enfants dans leurs bras. L'homme derrière le masque riait, comme galvanisé par la situation. Un sort vert me frappa de plein fouet et la douleur fut terriblement intense. On cassait chacun de mes os, morceau par morceau, on brulait ma chair, on tirait chaque nerfs. La douleur faillis me faire tourner de l'oeil alors que je retombais sur le sol, dans cette flaque rouge, flaque que mon sang avait fait. Puis la douleur cessa. Ma respiration était difficile. Je souffrais encore. L'homme retira son masque. Un sourire carnassier, une lueur destructrice dans ce regard, un air vengeur sur ce visage angélique. Mais il était le diable déguisé en ange. Il a finit par pointer sa baguette à nouveau sur moi. L'ordre me terrifia d'horreur faisant haleter mon cœur alors le sort impardonnable faisait son effet sur mon esprit. Je ne contrôlais plus rien à part la douleur qui rongeait mon cœur et l'ordre que je ne pouvais défaire.

Je me redressais, d'un pas robotique me dirigea vers ma femme, leva ma propre baguette et la dirigea sur l'aîné de la fratrie. Le sort franchit la barrière de mes lèvres, le rayon vert fatal et le rire diabolique qui résonnait dans le chaos des cris de mon épouse. Que venais je de faire ?

Je me réveillais en sursaut dans mes draps, les retirant subitement de ma peau baigné de transpiration alors que je rendis le contenu de mon estomac par dessus le lit, directement sur le parquet des dortoirs des rouges et or. Un sifflement s'échappa, un sanglot aussi alors que j'avais senti le dégout étreindre encore ma gorge et les haut le cœur faire leurs effets à nouveau sur mes trippes. Je portais une main sur mon front moite, mes cheveux trempés. Des rêves violents, des cauchemars étrangement réel j'en avais fait. Mais celui ci dépasse mon entendement. Parce qu'en plus d'avoir eu cette impression très horrible que j'étais devenu cet homme, j'avais reconnu ce visage sous le masque. J'avais déjà vu ce sourire, cette lueur, ces boucles. Et il était là, à l'école. A Serpentard.

J'attrapais ma baguette magique et lança un recurvite sur le sol avant de sortir de mon lit. Aussi silencieusement qu'une ombre, je m'habillais d'un pantalon noir, d'un tee shirt et d'un sweat et même pieds nus, je me glissais dans la salle commune, descendant les marches. Je ne trouverai plus le sommeil et j'allais être d'une humeur massacrante. Quitte à me retrouver à l'infirmerie pour être tombé malade à marcher pied nus sur le sol en pierre du château en cette saison, je m'en fichais. J'avais besoin de me défouler, d'évacuer et surtout, j'espérais vivement de ne pas tomber sur l'homme de mes tourments à cet instant précis.

Errant dans le château, je finis par atterrir dans le couloir réservé au club de duel. Parfait. J'entrais dans la pièce. Tout était sombre, silencieux. La baguette coincé dans la manche droite de mon sweat, je finis par trouver dans un coin de la pièce, mon regard s'habituant à l'obscurité, un mannequin en bois de combat. Un sourire mauvais se dessina sur mes lèvres. Et je levais ma baguette et m'acharna sur le mannequin qui n'avait rien demandé. S'épuiser à lancer des sorts, s'épuiser à en tomber au sol, à en être essoufflé pour ne plus avoir à penser... Je fermais les yeux, inspirant un grand coup avant que la porte ne s'ouvre. Je restais assis contre les tables contenant des livres, et observa du coin de l'œil le visiteurs. J'en avais rien à faire d'être pris sur le fait par un professeur ou Peeves. Mais se fut une élève qui était devant moi. La tête en arrière, posé sur le pied de la table, j'observais mon amie s'agenouiller face à moi, et me tendre ce qui semblait être un gâteau. Un creux ?

Un soubresaut fit tressauter mes épaules avant qu'un sourire se dessine sur mes lèvres et finalement un rire s'échappa de mes lèvres. Cela ne dura que quelques secondes. Je la fixais, un sourire en coin de lèvres.

« Non, je viens de rendre mon estomac. J'ai pas envie de recommencer. Mais merci. »

Une jambe tendue, une autre pliée, j'avais mon coude posé sur mon genou et je jouais avec ma baguette entre les mains. Je finis par inspirer à fond, prenant une longue inspiration et finit par lui demander après avoir soufflé.

« Toi aussi Morphée te laisse pas en paix ? »

Parce qu'au delà de vouloir bien de moi, je préférais que Morphée m'ignore complètement si c'était pour me tourmenter avec ces cauchemars... Par Merlin, et quand je croiserais Mulciber ? Qu'allais je faire ? Je finirais bien par le croiser.. Rien qu'au petit déjeuner le lendemain. C'était sur... J'allais être dans un état de panique assez élevé.

☾☾ J'avais observé mon amie me proposer une morceau de brioche que j'avais décliné alors que je l'observais doucement à travers la pénombre. Ma baguette dans les mains, faisant tourner le morceau de bois qui me servait à faire de la magie, elle répondit à mes interrogations par une question. Tu veux qu'on en parle ? Comment lui dire que j'étais effrayé par ce qu'il voyait ? Pourtant ce n'était qu'un rêve ! Je sentis un haut le cœur revenir quand je repensais à tout ce sang étalé à même le parquet, ce sort fatal, frapper de plein fouet ce pauvre garçon qui n'avait rien demandé. Et le pire était de connaître l'identité de l'assaillant. Utiliser l'Impero était dangereux. J'avais senti comme si c'était moi, le pouvoir du sort sur mon esprit. J'avais levé ma baguette pour tuer ce fils qui n'était pas le mien, qui n'était surement même pas né encore. Et pourtant, j'avais cette nette impression que c'était réel.

J'avais gardé le silence. Ce n'était pas contre mon amie qui était généreuse avec moi à cet instant même. Elle s'appuya sur le mur, reposant sa tête contre la pierre alors qu'elle brisa le silence. Morphée. Encore quelque chose qui refuse de me laisser en paix. Je lui avait souris. Elorah avait ce truc qui faisait que je me sentais en paix avec elle. Son calme, son côté sincère et tendre, elle avait eu presque le rôle d'une sœur sur moi. Alors je captais son énergie pour apaiser mon esprit. J'inspirais un grand coup quand elle cassa la brioche en petit morceaux pour picorer dedans et qu'elle terminait par une phrase qui me fis sourire et même rire.

« C'est un cercle vicieux ton truc là. »

Je finis par pointer sa baguette sur un brasero en pierre de la pièce.

« Incendio ! »

Le jet de flamme atteignit le brasero, éclairant la pièce d'une lumière chaleureuse et tamisée. Je devais faire peur à voir, avec mes cernes et mon visage blanc ! Je m'avançais un peu, me redressant et finis par faire un pas vers elle alors que je tendis ma main pour attraper un morceau de cette fameuse brioche. Je jouais avec le morceau de gâteau sucré, le faisant rouler entre mes doigts sans réussir réellement à le manger. Puis sans la regarder, je finis par lui dire ce qui tourmentait mon esprit, torturant mon âme.

« J'ai fait un cauchemar. C'est stupide de se mettre dans tout ses états pour un truc si con hin ? »

Je finis par passer une main dans mes cheveux, secouant ma tignasse noire, laissant les boucles lâches ondulés en faire qu'à leurs tête. De toute façon, cela ne peut pas être pire, pas vrai ?

« J'ai rêvé que M... Qu'un élève ici, une fois adulte torture une famille de sang mêlé et oblige le père à tuer son fils avec un sort impardonnable. Il ... J'étais à sa place. Celui du père. J'ai ressenti son effet sur mon esprit. J'étais... C'est comme si j'y étais. Comme si c'était mon propre sang qui coulait sur le sol ! »

Je devais avoir l'air d'un fou même pour les sorciers.

« C'est comme si c'était réel. Je sais que ca parait dingue Elo' et je dois te paraître pour un fou en ce moment mais je n'arrive pas à me défaire de cette impression. »

Je risquais un regard sur la blonde. J'étais du genre courageux pourtant. Mais là... Cette impression je l'avais eu si peu de fois qu'elle pouvait se compter sur les doigts de la main. Il y avait eu ce chat quand j'étais petit, puis deux autres et maintenant celui là. Est ce que j'étais naïf de croire que cela allait disparaître ? S'atténuer avec le temps ? Je ne savais pas. Je finis par mordre dans mon morceau de brioche bien que l'envie n'y étais pas. Mais je voulais faire plaisir à Elorah et en me forçant, peut être que cela irait mieux ? Je ne pouvais pas rester comme ça jusqu'au petit matin ou me souler la tronche pour oublier ce cauchemar. Bien que cette solution était plaisante. Me souler à ne plus savoir marcher droit, m'enivrer d'un corps pour une nuit, oublier dans la chaleur de la chair, brûlant mon esprit, empoisonnant mon âme à travers un plaisir assouvi et partagé.

Je reviens à la réalité et finis mon morceau de brioche doucement alors que lance un sourire d'excuse à Elorah.

« Je suis désolé. Je t'accable de mes problèmes. Toi, qu'est ce qui t'empêches de dormir ? »

☾☾Elle semble en proie à une longue réflexion. Je ne la dérange pas et le silence entre nous semble épais, seulement coupé par le crépitement des flammes dans le brasero contre le mur. Je finis par triturer le bracelet que j'ai atour de mon poignet, pour tenter de calmer mon angoisse alors qu'elle semble encore plus réfléchir en se massant le front. Elle finit par me regarder et me demander si je faisais souvent ce genre de rêve. Je cligne des yeux, et fronce les sourcils, réfléchissant clairement à la question alors que je tentais vainement de faire passer cette sensation de nausée qui ne disparaissait pas.

« Euh...non. Pas dans mes souvenirs. C'est assez rare pour se compter sur les doigts d'une main. Mais une fois qu'il est fait, je peux en cauchemarder derrière, le revivre. Mais la sensation n'est plus la même. C'est ... comme tu dis... Comme si ca s'était passé. »

Je replis mes jambes contre moi, mes avant bras encerclant mon estomac fragile, comme pour me protéger de la noirceur et du froid qui approchaient. Je lui dis que je suis désolé, qu'elle n'as pas à subir ce que je vis, ce que je lui dis. Mais elle me sourit, me rassure et je redresse mon regard sombre vers le sien. Sn visage, faiblement éclairée par la lumière tamisée.

« Merci... » Je me mords la joue, sans trop vraiment savoir quoi dire d'autres. Elle était là pour moi. Alors je lui souris faiblement en retour.  « Et si tu as besoin, je suis là aussi. »

Peut être pourrait ils être ces confidents qui se comprennent sur ces rêves étranges ? Elle se recroqueville quand elle prend la parole, m'expliquant ce rêve qu'elle fait, encore et encore, toujours le même. Je déglutis quand je revois ce flash vert de mon rêve, quand elle en parle, quand elle le décrit. Ce cri déchirant. J'ouvre mes bras et lui offre cette disposition. Si elle souhaite se blottir, elle le peut.

« Je sais ce que tu vis. Je l'ai vu aussi, ce flash vert, celui du sort impardonnable. Et je l'entends aussi ce cri... »

Je souffle en regardant le feu, comme si cela me raccrochait à la réalité, la lumière pour battre les ténèbres, comme si cela suffisait à éloigner les cauchemars. Mais je sais que cela ne sera pas suffisant pour retirer cette sensation terrible que tout ceci n'est que le début, qu'une projection d'un avenir trop sombre dans lequel le monde pourrait basculer.

« Mais ce ne sont que des rêves pas vrai ? »