ça fait paf, comme des chocapics. ft Robin Nott

Avec l’interruption des matchs, Elorah, n’avait aucun moyen de se défouler pleinement de ce trop pleins qu’elle emmagasinait depuis quelques jours. L’épisode de Pré-Au-Lard l’avait marqué, probablement à jamais et de ce qu’elle voyait dans ses rêves, elle avait la sensation amère que ce n’était qu’un avertissement que quelque chose de plus dangereux encore qui arrivera dans un avenir proche. Elle n’avait pas la tête à se plonger avec ses plantes et racines, elle voulait voler pour oublier, ne plus penser à rien d’autres que sentir l’air lui gifler les joues. Il restait les entrainements encore et elle devait s’estimer heureuse que l’équipe puisse avoir l’autorisation de voler.

Elle écoutait à moitié ce que son capitaine disait, un discours d’encouragement et de mots qu’elle estimait inutiles, elle voulait voler rien de plus. D’un soupire, elle enfourchait son balai. Un regard du capitaine qui la dissuadait de le faire, elle haussait les épaules et se mettait à voler avec son modèle comète 210, ce n’était pas le meilleur, mais elle savait le manier comme sa poche. C’était presque une continuité d’elle-même autant que sa baguette sur la terre ferme. Arriver au niveau des cercles du gardien des buts, elle ralentit sa trajectoire et regardait vers son équipe qui venait tout juste de quitter le sol. Elle reprit son échauffement, en bougeant les bras d’un mouvement de cercle tout en continuant de voler.

Soudain, elle voyait arriver des cognards, elle en esquiva un en se baissant à son maximum à s’en presque cogner contre son balai. Un de ses coéquipiers lui lançait un souafle, elle tournait avec son balai pour esquiver une nouvelle tentative vaine d’un cognard, sa tête était pendant une seconde vers le bas, mais elle souriait, c’est ça dont elle avait besoin, d’adrénaline, la bonne, pas celle ingéré par la peur ou de se maintenir en vie. Elle lançait d’un mouvement fort et rapidement le souafle a son autre partenaire afin qu’il puisse marquer facilement. Ce qu’il n’a pas pu faire. Elle réprimait une grimace, la balle écarlate, s’est pris d’un des cercles sans que le gardien n’intervienne. Elle virevoltait en direction du souafle pour tenter de le rattraper, elle poussait la vitesse du balai afin que la balle n’atteigne pas le sol, mais dans sa course, elle ne voyait pas arriver l’autre balle, la folle, qui désirait à tout prix perturber ce moment, elle se prit de plein fouet le cognard, la déstabilisant, lui faisant perdre l’équilibre et sa prise sur son balai. Par chance, elle n’était pas très haute, mais la chute fut tout de même rude. Le balai était devenu une chute de bois, le souafle était tombé sur le sol sableux plus loin et Elorah était aplatie telle une crêpe, la tête la première.

Elle fut retournée par quelqu’un, elle entendait des voix lui demander si elle allait bien sans réellement voir ni deviner à qui elles appartenaient. Des mains glacées se posaient sur ses joues, elle avait envie d’envoyer la tête la première de cette personne dans le sable et le lui faire manger, elle avait eu un frisson désagréable et cette sensation de froid à présent lui avait donné la sensation de claquer des dents. Elle sentait son corps soulever, transporter dans les airs, c’était agréable cette fois, comme si son corps était semblable à une plume, elle voyait les nuages bouger, les rayons du soleil timide lui piquer les yeux…puis plus rien.

Lorsqu’elle réouvrait les yeux, c’était difficile, elle avait mal à la tête, son corps la picotait de partout, et son épaule gauche lui semblait s’être détaché de son corps tant la douleur était insoutenable. Quelqu’un arrivait vers elle, doucement, un pas trainant, elle n’arrivait pas a voir, sa vision était flou, elle sentait le sable tomber dans son visage et ses paupières. Pourtant, elle lui agrippait la main qu’il ne lui avait absolument pas tendu et dans un murmure elle lui disait « Pourquoi…est-ce que tu as peur du feu… » Elle sombra de nouveau, inconsciente.

Emprisonnée dans une tornade de flamme tirant du orange vers le rouge, Elorah avait peine à respirer dans cette chaleur étouffante. Elle ne saisissait pas du tout l’endroit où elle se trouvait, mais elle entendait un grondement sourd qui raisonnait en écho. Elle avait l’impression d’être dans une caverne, mais pourtant lorsqu’elle levait les yeux, elle voyait un ciel dégagé et clair. Sa respiration était haletante et sa poitrine lui faisait mal. Elle entendait des cris, puis un silence pesant. Elle ouvrait les yeux avec peine, une larme avait couler le long de sa joue sans pouvoir la contrôler. Elle n’arrivait pas à comprendre la profonde tristesse ressentie, elle avait encore les deux cris dans sa tête, de la douleur et de la chaleur autour d’elle. Sa bouche était pâteuse et son épaule lui faisait encore mal. Elle entendait une voix, familière et inconnue à la fois. Elle ravalait le peu de salive qu’elle avait. Elle ne relevait pas le sarcasme qu’il avait employé et murmurait « soif… » dans un seul souffle.

Elle saisissait de sa main valide, un gobelet d’eau et coince la paille entres ses lèvres. Elle soupirait d’aise en reposant le gobelet, elle venait seulement de voir qu’il y avait quelqu’un assis non loin, avec la pénombre de la pièce, elle n’arrivait pas bien à distinguer qui c’était ni même son identité mais elle devinait que c’était lui qui avait parlé à son réveille. Elle se laissait tomber sur l’oreiller un peu trop dur de son lit d’appoint. « Tu es en retenue ? » Pour quelle autre raison il y avait un élève ici sinon. Ou alors un étudiant en médicomagie ? C’est fort probable. Son épaule lui était encore douloureuse, mais elle savait que c’était que pour quelques heures avant que la potion ne fasse effet. Autant tuer le temps. « Tu compte te cacher au fond de la pièce encore longtemps ? » Elle était curieuse, elle voulait savoir qui était cette personne. Encore perturbée par son rêve qui lui donnait froid dans le dos, elle ne parlait pas davantage.

Elle était encore dans le brouillard de ses songes et l’emprise de l’attaque de pré au lard, elle en gardait bien trop de stigmates qu’elle voudrait le penser. Mais elle n’en parlait pas, le gardait pour elle. Son frère ? Elle ne voulait pas l’inquiéter, elle ne savait pas exactement dans quel pays il se trouvait actuellement et il n’était pas question de lui en parler. Il reviendrait ici dans l’immédiat et ce n’était pas le but de l’inquiéter. Alors elle allait simplement prendre le temps qu’elle avait ici pour se reposer aussi bien le corps, que l’esprit.

La bouche toujours pâteuse et sa gorge qui la tiraillait demandait une nouvelle gorgée mais elle s’en abstenait. Du bout de sa langue, elle tente d’humidifier ses lèvres tant bien que mal, elle songe à son sommeil, elle est certaine d’avoir dormi la bouche grande ouverte en face d’un garçon de son école. Honteuse, elle tente de se remettre droite, il a dû certainement se moquer d’elle.  Elle pousse un soupir minuscule, rien que le fait de prendre une inspiration lui faisait atrocement mal. Pour quelle raison cela mettait autant de temps ? Elle s’était déjà faite mal à l’épaule l’an passé, un match contre les gryffondors, un mauvais coup d’épaule qui lui avait value une déviation sur une des tours du stade pour atterrir au sol, elle s’était réveillée trois jours plus tard à devoir boire des potions infectes.

A sa demande, le garçon s’avançait doucement ne laissant dévoiler qu’une partie de visage, sa vision est trouble, elle ignore si elle le connait ou non, mais elle a l’impression que oui, quelqu’un de la même année qu’elle possiblement. Elle clignait des yeux fébrilement, Elorah était agacée de mal voir, elle avait l’impression d’être couverte de sable. Sa question la faisait sourire. « Ça fait mal, mais c’est vivable » Il y avait pire que sa petite blessure de rien du tout, la mort par exemple. Elle était bel et bien présente, en chair et en os. Elle avait eu la chance de survivre à cette attaque alors se plaindre de la douleur…

Son regard tombe sur le livre qu’il tient entres ses mains, de son lit, elle n’arrive pas à en vor les lignes, elle ignore si c’est un manuel, un livre, un journal intime mais piquée par la curiosité, elle ne pouvait s’empêcher de demander « Tu lis quel livre ? » Conversation des plus banals, mais il est le seul à être là, les autres ont dû se faire remonter les bretelles par le prof de vol. Vu l’armoire qu’il était, valait mieux ne pas le chercher. « Tu t’appelles comment ? Je m’appelle Elorah ». Elle s’était rendue compte qu’elle ne lui avait pas demandé de base. Quelle impolitesse.

Encore l’esprit embrumé par son état d’inconscience, elle n’avait pas reconnu son camarade de classe. Ils partageaient certains cours ensembles, ils avaient même par moment partagés la même table. Son regard descendait sur le manuel en question qui parle des dragons. Elorah ne s’intéressait pas particulièrement aux créatures, elle n’était pas une passionnée ni réellement désintéressée, mais si elle était à côté de quelqu’un qui lui donnait envie d’écouter parler d’animaux avec beaucoup d’amour et de passion, elle pouvait écouter sans sourciller. Elle allait parler, mais sa voix roque la rappeler à l’ordre. Elle se râcla la gorge et se reprenait : « Tu voudrais en faire ton métier ? T’occuper des dragons je veux dire. » Elle lui montrait des yeux le manuel.

Elle retenait un rire à sa remarque, elle ne l’avait pas oublié, elle retenait facilement les visages et les noms, elle était assez physionomiste, elle arrivait même à savoir qui était le cousin de qui avec quelle famille et avec les black en force au sein de l’école, il était compliqué parfois de s’y retrouver. Son épaule la lançait encore mais elle tentait de se redresser un temps soit peu. « Non je me souviens de toi et du devoir, tu en savais tellement que je n’avais pratiquement rien à faire mis à part t’écouter et écrire. » Il était incollable et Elorah l’avait respecté pour avoir autant de connaissance sur la matière, ça leur avait value une excellente note et des remerciements. « Je suis désolée, avec la pénombre et le fait que je sois vaseuse, je ne t’avais pas vraiment reconnu. »

Ce qui était vrai, la pièce n’était plus éclairée par les lanternes, uniquement par le faible feu de la cheminée qui rendait doucement l’âme. Elle entendait ses collègues poufsouffle de l’autre côté de la porte rouspéter parce que l’accès leur était interdit. Elle souriait, il valait mieux qu’ils s’en aillent. Elle n’était pas en état de faire de grandes conversations. « Et donc tu es puni, tu dois veiller sur moi pour la nuit ? » Elle savait que parfois les retenues pouvaient se faire ici, elle n’en n’avaient jamais eues, mais les rumeurs vont bon train.

Sa tête la lançait moins, elle avait l’impression qu’elle allait vers le mieux, mais elle le gardait pour elle. Préférant l’écouter parler même s’il n’était pas un grand bavard. Avoir de la compagnie dans un lieu qui n’est pas sa salle commune la rassurait. Elle s’était habituée à ne plus véritablement être seule dans sa chambre. Il lui arrivait par moment de vouloir l’être, rassembler ses pensées, ses rêves étranges sans qu’elle soit coupé par ses camarades de chambre. Il allait probablement partir d’ici peu, mais elle comptait bien lui remercier plus tard de lui avoir tenue compagnie. Il était ici car il en avait l’envie et non par sa retenue en revanche ce qu’elle n’arrivait pas à saisir, c’est qu’il avait dit d’elle qu’elle avait déliré. Elle tentait de se redresser plus encore. Si c’était ce qu’elle craignait, elle avait dû avoir une « crise ». La gorge serrée, elle reprenait une gorgée de sa boisson avant de la reposer.

« Qu’est-ce que tu entends par délirer ? »

S’il allait évoquer une sorte de vision, elle ne saura pas où se mettre, mais impossible qu’il ait deviné. Ou alors elle aurait pu quelque chose que lui seul est au courant, elle aurait eu un ressenti ? Un flash ? Par la plume d’une chouette pour quelle raison cet étrange don s’était manifesté de plus en plus cette année… Elle devait se l’accepter, elle ne pouvait continuer à vivre dans le dénie plus longtemps, elle avait « prédit » une catastrophe, elle l’avait vu sans réellement savoir ni même accepter que cela allait se produire. Et puis qu’est-ce que sera la suite ? La destruction de Poudlard ? C’était sa maison, il était hors de question de voir ce château tomber en ruine comme elle avait pu le voir. Malheureusement, elle n’arrivait plus à déceler ses cauchemars de son don. Où était la différence ? Elle passait sa main sur son front de son bras valide.

« J’espère ne pas t’avoir dit quelque chose d’offensant. »

Ou pire qu’elle lui avait dit quelque chose d’absurde… Madame Pomfresh entrait dans la salle, les mains pleines avec un plateau non sans lancer un regard de surprise à l’encontre de son camarade de classe. Pour autant, elle s’abstenait de tout commentaire lorsqu’elle avait posé le repas près d’Elorah en lui recommandant vivement de boire la potion, elle irait mieux demain matin. La jaune la remerciait accompagné d’un sourire et regardait son camarade vert.

« Est-ce que…tu veux que l’on partage le plateau ? Il y en aura bien assez. »

Oui une Poufsouffle pouvait partager sa nourriture.

Fort heureusement, il n’était pas friand de questions à propos de son délire fiévreux. Il était hors de question que quelqu’un apprenne pour son pseudo don qui se manifestait un peu trop abruptement. Elle secouait la tête par la négative, Nott n’était franchement pas du genre à avoir peur du feu même si en réalité personne n’avait le physique pour en avoir peur.

« Après je ne te connais pas beaucoup, les apparences sont parfois trompeuses. » Elle avait dit ça avec un sourire, elle le pensait réellement. « Je ne te jugerais pas si c’est le cas, avec l’attaque à Pré au lard et les nombreux incendies qu’il y a eu… » Oui, Elorah brouillait les pistes, oui il lui arrivait de tenter une manipulation l’air de rien, qui s’en offusquerait, qui pouvait la juger ?

Personne ici pouvait deviner que la blonde était une joueuse de quidditch. On pourrait penser que c’était un rat de bibliothèque, à frôler les murs et à se faire oublier. Aussi discrète soit-elle, Elorah était loin d’avoir un caractère doux et calme qu’elle fait paraître de prime abord. La jaune n’appréciait pas tellement la tournure de la conversation. Elle était trop ensuquée pour tenter de changer de sujet, mais elle avait faim. Alors dévorait l’air de rien son plateau que son camarade n’a pas voulu picorer avec elle. Sans attendre, elle prenait la fiole de potion chaudement recommandé par l’infirmière et la reposait qu’une fois vide, elle retenait une grimace.

« C’est immonde… » Elle passait sa langue sur ses lèvres et prenait une bouchée de pain pour tenter en vain de faire partir le goût infect de la potion. Elle ne s’attendait pas à du jus de citrouille mais au moins quelque chose de passable. Elle regardait son plateau en écoutant les commentaires sur les légumes que faisait son camarade vert.

« Il faut bien manger, c’est important et c’est la vie ! » Elle pointait du bout de sa fourchette le récalcitrant au plateau. Mme Pomfresh venait dix minutes plus tard non sans réprimander Nott d’être toujours ici et de la laisser tranquille. Malgré la tentative de la part de la blonde pour le faire rester, l’infirmière était intransigeante, il devait s’en aller et ma laisser se reposer.

Après un soupire, Elorah se rendait compte qu’elle avait apprécié la compagnie de cet élève qu’elle ne connaissait pas vraiment. Elle fermait les yeux de fatigue, où un tourbillon de flamme mêlés aux cris de douleurs allaient perturber sa nuit.