Somewhere only we know (Lily)

Il aurait du partir quand il en avait l’occasion. Quand la gifle assez puissante pour le faire chanceler vient sans prévenir, il se sent chanceux que ce ne soit qu’une gifle de la part d’une Walburga en colère bien plus facilement depuis le départ de Sirius. Il baisse les yeux quand elle lui dit de disparaitre de sa vue, avec plaisir, soufflerait-il s’il devenait tout aussi frondeur que Sirius. Il ne l’est pas, rien qu’un peu. Il pense partir, dénicher sa baguette quelque part dans la demeure familiale ou demander à Kreattur de la lui remettre. Il peut jouer sur les sentiments de l’efle qui sait mieux que personne que l’endroit n’est l’idéal pour personne, que ces parents auraient mieux fait de ne jamais avoir d’enfant et Regulus n’est pas même chagriné du fait qu’il aurait p’etre mieux valut pour eux qu’ils n’aient jamais existé. Il a refusé de suivre son frère, a refusé de le rejoindre si c’était pour joindre les Potter mais aujourd’hui devine qu’il a été stupide, qu’il aurait pu partir de son côté, s’éloignant d’une autre façon de ce frère si différent de lui. Il n’y a pas pensé pourtant sur le moment même d’envoyer un hibou à Lily, de trouver cette autre solution qui pouvait lui tendre les bras s’il n’avait pas su que la famille Evans avait un profond ressentiment contre les sorciers, sa sœur du moins. Il y pense maintenant qu’il aurait peut-être dû quand Kreattur a sa grande surprise lui tend l’objet qui lui a été dérobé au début de l’été. Il songe qu’il pourrait s’échapper de la même façon, de façon différente peut-être aussi plus dans la confrontation que ne l’a fait Sirius. La vengeance n’est pas dans sa tête pourtant, tout ce qu’il veut c’est se donner quelques heures hors de cette maison. Il ne pense même pas que c’est une possibilité pour lui de les quitter définitivement, ceux pour qui il a ces sentiments assez conflictuels, cette famille qu’il ne devrait pas rejeter ainsi parce qu’ils sont toute la famille qu’il lui reste. Et à la fois, il sait qu’une vie ou il doit être tous les instants sur ses gardes parce qu’elle pourrait partir en vrille, n’est pas ce qu’il souhaite. Il sait qu’il ne tiendrait pas longtemps avant de perdre la tête à son tour.

Contrairement à ses pensées de confrontation, c’est en toute clandestinité qu’il part sans rien prendre avec lui autre que de quoi se couvrir par ce temps aléatoire londonien d’autant plus qu’il n’a aucune idée de l’endroit ou aller. Il n’a pas l’adresse de Lily, ne connait que le quartier où elle habite et autant dire que la retrouver dans ces conditions, c’est une mission impossible pour le jeune Black qui n’a pas un sous moldu en poche, qui se contente d’une demande d’aide dans un bar pour trouver un nom dans cette chose étrange qu’est le bottin, d’utiliser ce truc encore plus étrange qui le fait sursauter quand une voix acerbe est à l’autre bout du fil. Les moldus ont décidément de drôle de façon de communiquer, pense Regulus, quand il dit à Lily rapidement où il se trouve, à côté de l’église dans laquelle il se réfugie parce qu’il a lu quelque part que c’était un lieu d’asile et que personne d’autre qu’elle ne songerait à l’y chercher. Pas qu’il apprécie le lieu sacré qui ne signifie rien pour lui mais il a écouté ces chants de Noël l'an passé à Pré-au-Lard et certains d'entre eux l’on ému sans qu’il s’y attende. C’est différent ici, il fait froid mais il n’y a pas que la fraîcheur du lieu qui lui donne cette impression de froid glacé. Il se rend compte de la précarité de sa situation en ayant choisi de s’échapper, de trouver celle qui aura été cette lumière protectrice inattendue, celle qui pourrait avoir bien des problèmes par sa faute.

( Pando )