Worth Saying (ft Leia)

Il a menti en disant qu’il allait les rejoindre plus tard à la salle de musique. En vérité le seul endroit ou il aurait l’envie de se rendre dans toutes ces ‘soirées organisées’ c’est un endroit assez éloigné de la tour d’astronomie où il pourrait voir lui aussi ce feu d’artifice prévu tout à l’heure. Si l’attaque donne l’envie à certains de festoyer pour oublier, ce n’est pas son cas. Il doit être l’un des derniers à sortir pieds nus de la salle commune des Serpentards, pas vraiment habillé pour une quelconque occasion. Il a simplement cette envie de ne pas aller si loin, de se rendre dans les cuisines du château dans lesquelles il se rend de temps en temps. Ne pas rentrer chez lui est une bénédiction mais à la fois cela lui laisse toute l’angoisse de se demander ce qu’il se passera cette fois-là quand il rentrera. Il est resté plutôt silencieux sur son retour de Pré-au-Lard, mère devinera bien assez vite ce qu’il a fait alors il se rend dans l’endroit où il se sent le plus proche de chez lui par les créatures qui y travaillent. C’est un curieux sentiment qu'il a auprès des elfes qu’il tente de différencier, de s’adresser à eux comme s’ils étaient des personnes normales alors qu’il ne songe pas un instant se séparer de Kreattur, lui donner un jour un objet signifiant cette liberté dont l’elfe ne voudrait pas. Vraiment ?

Il n’en sait rien quand il s’installe et que Nina lui donne ce chocolat chaud, habitude prise avec les années d’insomnies à sortir discrètement de leur salle commune pour les rejoindre, les aider parfois. « Merci Nina. » L’elfe repart à préparer ce buffet continuel prévu à la tour d’astronomie, lui semble t-il. Il n’est pas le seul à s’incruster dans cette cuisine qui offre un refuge à quiconque sait rester calme sans les déranger dans leur travail de dur labeur. Il tourne la tête quand un miaulement se fait entendre, quand un chat curieux vient le rejoindre s’approchant de trop près du bol auprès duquel est posée sa baguette. Il ne va lancer un sort à un chat mais roule des yeux quand il suppose qu’il aurait l’envie d’un peu de lait lui aussi. « Le chocolat est très mauvais pour les chats. » Il pose ses mains au-dessus de son bol quand Nina, observatrice, en tend un qu’elle dépose aux côtés du chat qui ne se prive pas de cette gourmandise ainsi offerte. Il se demande à qui est ce chat. La salle commune la plus proche est celle des Poufsouffles hormis celle des Serpentards. De plus si ça avait été le chat de quelqu’un de sa maison, il s’en serait souvenu.

( Pando )

Pas facile non plus la vie d’un chat, encore moins si l’on croise certaines personnes dans les couloirs. Mais le chat n’a rien à craindre dans les cuisines et lui ne va certainement pas s’en prendre à ce dernier même s’il a lorgné vers son chocolat chaud avant que Nina ne lui donne sa propre dose de lait. Il remercie intérieurement l’intruse de ne pas le faire sursauter parce qu’il n’est pas concentré sur ce qu’il se passe autour maintenant que ce chat est à ses côtés, qu’il ne songe pas le chasser mais il fait attention. La proximité d’animaux est quelque chose qui lui est étranger et même si l'idée d'en avoir un lui a parfois effleuré l'esprit, il se doute que cela n’aurait pas été une partie de plaisir pour l’animal d’être chez les Black même en bénéficiant de la protection toute relative de Regulus. Il y a une raison pour laquelle Sirius a choisi de les fuir. Il repousse cette pensée de sa tête même s’ils semblent moins éloignés qu’il ne le pensait. Il ne sait encore que faire de cette information, redoute un peu trop ce retour des prochaines vacances à dire vrai. Il compte bien apprécier le fait d’être au château les prochaines semaines à venir. Il répond au bonsoir tranquille quand elle lui propose de rappeler ‘Bouh’ auprès d’elle.

Il secoue négativement de la tête. « Ce n’est pas la peine même si je ne pensais pas croiser âme qui vive dans les cuisines, hormis les elfes. » Qui y sont par choix peut-être, ceux-là. A moins qu’ils n’aient même plus cette vision de ce que c’est de pouvoir choisir. Ils sont là par habitude prise par les autres elfes avant eux, il peut comprendre ça, cette réalité qui le renvoie à la sienne. « Tant qu’il se satisfait de son bol de lait, il ne me dérange pas. » Rien ne le dérange tant qu’on ne se mêle pas de ce qui ne les regarde pas. Il se tourne un peu pour voir qui est non loin de lui, repère qui elle est dans un coin de sa tête, plus ou moins. Elle ne lui est pas inconnue mais de là à retenir un prénom, c’est beaucoup lui demander quand il semble se souvenir qu’ils sont bien différents, elle et lui. Il ne s’en fait pas pour le moment, les cuisines appartiennent à tout le monde, juste ? Il repère ce qu’elle tient dans ses mains, curieux après tout. Il l’a toujours été. « J’en déduis qu’aucune des fêtes auxquelles tu pouvais te rendre t’intéresse ? » Il ne va pas lui demander si elle dessine, elle fera comme bon lui semble puisqu’il semble que cela soit dans ses habitudes à elle aussi d’y venir s’incruster dans les cuisines. Etrange et pas à la fois qu’ils ne s’y soient pas déjà croisés. Il ne précise pas ce pourquoi elle ne pouvait se rendre à l’une d’entre elles, précisément pour cette raison peut-être qu’ils en se sont pas déjà croisés auparavant dans cet endroit.

( Pando )

C’est une pause agréable que ce moment dans les cuisines. Il le pense encore même s’il n’est plus tout seul, ne l’a jamais été. Il ne semble pas évident de lui faire dire quelques mots et ça lui va dans le fond, il aime bien la tranquillité qu’il n’a que très peu souvent. Il ne sait que penser de se retrouver avec elle alors qu’il devrait l’ignorer, se lever pour partir, montrant ainsi sa non envie de passer du temps avec des personnes comme elle. C’était peut-être le cas avant, peut-être qu’il se serait contenté de partir, de reprendre sa vie comme avant sa rencontre, sans participer aux brimades mais sans agir pour autant contre. Aujourd’hui, il semble qu’il ait de plus en plus de mal à ne pas agir et ça l’agace un peu, cette dualité lui complique cette vie déjà bien assez compliquée lui semble t-il.

Il  comprend mieux pourquoi elle est présente mais dans le fond chacun a ses raisons, il ne devrait pas les lui demander mais il a envie de se montrer rien qu’un peu curieux parce qu’elle a ce cahier dont il aurait la curiosité de parcourir les pages, si elle le veut. Il ne va pas le lui subtiliser. Il est peut-être un peu trop doux pour un Serpentard, pour cette famille qui est la sienne mais c’est ainsi. Il a quelques principes qu’il ne veut pas voir s’effriter en la compagnie de certaines personnes, il ne veut pas oublier qui il est au profil d’idéaux bien plus importants que lui.

« Je comprends. » Il ne va pas plus loin. Lui se sait mal dans les petits espaces mais la dernière fois qu’il a ressenti cette panique sourde, c’était chez lui lors de colères parentales. Depuis, il n’y a jamais eu personne pour l’enfermer dans un placard, personne pour savoir qu’il se sent confiné dans les petits espaces. Personne n’a à le savoir, la sorcière ne le saura pas parce qu’elle lui aura révélé un peu d’elle. Il lance un regard au chat qui se rapproche, comme pour lui souffler de ne pas réaliser un pas de plus. Il a du mal avec la proximité, même celle d’un chat.

« J’ai juste, … choisi de ne pas y aller. » Il soupire, n’a pas tant l’envie de s’épancher sur le pourquoi. « Mais on peut dire que je ne suis pas un grand fan de ces soirées-là. » Qu’elles soient concoctées par le gratin des Sangs-Purs ou par certaines personnes qu’il ne voudrait pas croiser, pas tout de suite en tout cas. Pas même pour Barty qui est le co-organisateur ou quelque chose comme ça. Il n’a pas tout suivit en choisissant d’emblée qu’il n’irait pas. « C’est compliqué mais je me chausserais probablement pour voir le feu d’artifice, peut-être. » Il a toujours aimé voir les étoiles et il aime penser que ce n’est pas lié aux prénoms de Sirius et du sien. Il n’est pas si sur qu’il ira, il n’est pas d’humeur même si c’est bien pensé que de se changer les idées avec l'attaque à Pré-au-Lard. Il jette un coup d’œil à ce cahier qui semble important pour elle, il ne l’a pas oublié. « Il a l’air important pour toi ce cahier. » Il observe sa nervosité quand elle semble ne pas réellement oser l’ouvrir en sa présence. Il peut comprendre aussi, qu’il s’agisse du dessin ou de la musique, c’est rarement en compagnie d’autres qu’il s’y essaye.

( Pando )

Il a choisi de ne pas y aller, comme il a choisi de faire semblant d’entendre quand Sirius est parti. Il ne pense pas s’y rendre, il est bien en compagnie des elfes. Et en compagnie d'Hawkins ? Il n’en sait trop rien. C’est un moment différent, qui ne se reproduira surement pas vu leurs différences. Il l’observe rappeler ce chat qui semble bien trop tactile. Il ne se voit pas lui parler de ce qui le pousse à refuser cette soirée des Sangs-purs ou celle de Potter et Barty. L’une comme l’autre ne l’intéresse tout simplement pas et pourtant, il ne sait pas encore qu’il ira une dizaine de minutes plus tard, chaussé par les elfes qui auront fait apparaitre les chaussures idéales pour qu’il reste distingué même habillé ainsi et qu’il n’attrape pas froid. Il préfère parler des lumières dans le ciel, de ce feu d’artifice qui viendra plus tard dans la soirée. « Oh, c’est surement plus grandiose que les vôtres. » Ca lui évite de dire un mot malheureux par habitude quand il est entouré même s’il essaye de changer ça. C’est simplement difficile quand à chaque pause, retour à la maison, mère le ramène à l’ordre à sa façon. « J’en ai jamais vu lancé sans magie. » C’est l’explication pour excuser sa manière de penser, il ne peut refouler si facilement l’éducation de toute une vie. Et il n’a pas envie de disputes ce soir. C’était un moment supposément calme qu’il désirait avant l’arrivée de Leia. S’il comprend à moitié l’idée de fête ce soir pour se changer les idées, il a du mal en imaginant le futur qui les attend.

Ce léger rire amusé est tout aussi curieux que le tableau qu’ils forment. « Je ne suis pas si différent des autres même si j’en ai parfois l’air. » N’a-t-il pas dit qu’il ne voulait pas se diriger dans ces sujets de conversation-là ? Il ne pense pas que l’avoir croisé ce soir changera quelque chose à ce qu’ils sont le reste du temps, de parfaits étrangers. Il n’a jamais été doué pour tisser des liens d’autant plus avec une né-moldue. C’est le caractère de Sirius qui l’aide à se lier avec presque n’importe qui. Il hoche la tête quand elle lui parle de dessin, ne sait pas tant comment se comporter avec elle. Il aurait du partir dès qu’elle est entrée dans la pièce.

« Comme quoi même toi tu ne montres pas tout aux autres. » Ce n’est pas si surprenant qu’il soit légèrement différent de l’image qu’elle se fait du cadet Black malgré ce qu’il vient de lui dire. « Depuis un moment, mais c’est compliqué. » S’il dessine depuis tout petit il a appris à cacher cette information dans un coin de son esprit quand il est chez lui. Pas qu’il apprenne déjà ce don d’Occlumencie mais il essaye, ignore que Walburga est déjà au courant depuis longtemps. A mourir d’ennui dans cette maison, peut-être ne pouvait-elle pas se résoudre de lui ôter le dessin. Il n’en sait rien pourtant de tout ceci. « Tu es sure ? » Il aurait du mal à montrer même s’il les sait plutôt réussi. Ouais. Il n’a aucune objectivité. « Je pense pas que je les montrerais à quelqu’un, pas même à Sirius. » Il y a plein de choses qu’il ne dévoilerait pas à Sirius. Alors à Leia ? Qu’ils dessinent tous les deux ne veut rien dire pourtant elle semble accepter qu’il jette un œil, voir deux. « Tu dessines depuis longtemps ? » Il jette un coup d’œil aux elfes de maison, il ne veut pas qu’ils soient une quelconque source de dérangement même s’il ne doute pas qu’ils sont traités au mieux à Poudlard, on ne sait jamais  ce qu’il se passe dans la tête de la plupart des sorciers quand il est question d’eux. Il serait bien d’avoir ce hochement de tête de la certitude avant qu’il ne décide de le feuilleter, de les trouver plutôt réussis, plutôt adorables quand dans les premiers le trait est moins assuré que ceux qu’il regardera d’un air curieux, attentif dans les derniers. « Je te dérange surement. Tu pensais dessiner en venant ici ? » Il est plutôt curieux à vrai dire quand il le lui rend.

( Pando )

Il ne se voyait pas chercher la controverse dans cet endroit, c’était même pour éviter toute parole malheureuse qu’il avait choisit ce lieu plutôt que les deux autres et le futur lui donnerait tort d’avoir choisi de s’y rendre, du moins sous certains aspects à la fête de deux élèves. Il hoche la tête, ne se pose pas la question de savoir si c’est pour ça que la plupart des né-moldus ne répliquent pas face aux attaques faciles de ses camarades ? Il n’en sait rien, ne cherchera pas à comprendre, pas ce soir. Les voilà qu’il les trouve beaucoup trop compliqués d’avoir accepté la magie, tout aurait été beaucoup plus simple s’il n’avait pas à se poser ces questions-là, s’ils n’avaient pas été là.

Il se concentre sur les elfes plutôt que celle qui est à ses côtés. Devrait-il penser ce genre de choses alors que visiblement, les voilà qu’ils ne sont pas prêts de partir, pas elle, pas ces élèves de l’école quand bien même d’autres personnes comme sa mère ne jurerait que par leur départ une bonne fois pour toute. « Important ? Je suppose que ça l’est. » Il préfère quand elle en parle plutôt qu’il ait à s’ouvrir rien qu’un peu sur le sujet, être sentimental sur du dessin, pas son genre. « Juste, ce n’est pas comme si les dessins pouvaient dire quelque chose. » Le voilà sarcastique. Bien sur c’est l’opposé  mais quand il regarde les dessins de Leia il décide de ne pas chercher à les déchiffrer, de les voir pour ce qu’ils sont, des dessins bien réalisés. Il fera attention si quelqu’un devait jeter un œil sur son carnet. Il ne dira pas qu’il n’a jamais vu de dessins d’enfants alors il préfère dire qu’il n’a compris qu’à moitié les choses. « Oh, alors t’as commencé en même temps que la magie. » C’est presque juste.

S’il est surpris, c’est parce qu’elle ne le fait pas ça quand les autres viennent la dénigrer pour qui elle est. Ca l’amuse un peu peut-être aussi parce qu’il aurait eu l’impression de voir Evans avec quelqu’un d’autre si elle l’avait fait. « Elle est la meilleure. Elle devine quand on ment à propos de la nourriture d’ailleurs, faut jamais plaisanter avec elle sur ça. Mentir en disant ‘je n’ai pas faim’, c’est se retrouver avec une double ration du diner servi le jour-même. » Ca lui est arrivé une fois même s’il n’a rien touché, juste deux bouchées pour lui faire plaisir devant ce regard à moitié fâché inquiet qu’il n’aime pas voir chez les elfes de maison. « C’est bon Nina, c’était un exemple. » Elle est concentrée sa tâche, n’a entendu que des bribes de discussion.  

( Pando )

Ils tournent en rond, sauf le dessin cela se sent qu’un monde les sépare. Mais il y a ce nouvel an, les elfes, et une fatigue présente qui l’empêche d’être un parfait connard avec elle. Il sait pas trop en vérité, certaines choses doivent rester comme elles le sont, n’est-ce pas ? Il se tend un peu quand la question de la famille est abordée. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle lui en parle, oublie parfois que c’est facile pour certains d’entre eux de parler de leur propre mère. Il se tait alors, fait signe à Nina pour un autre chocolat chaud, il en aura bien besoin de celui-là. Ce n’est pas de la faute de la Poufsouffle à ses côtés, elle n’y peut rien si sans savoir, elle tape là ou ça fait mal. Après tout il n’a aucune idée de ce qu’il se passe dans la famille de la brune et pas l’envie de le savoir s’il devait être honnête. Il a déjà suffisamment avec ses problèmes familiaux pour se soucier de ceux de quelqu’un d’autre, de quelqu’un comme elle, en plus. Il chasse cette fin pensée dans un coin de sa tête, pour quelqu’un qui tente de changer, ce n’est pas pour les faire revenir aussi vite.

Partir ou rester. Chose sure, il ne va pas faire le choix à sa place mais ils ont des endroits à aller, peut-être bien qu’il essayera de parler à Sirius à cette soirée Gryffondor ou qu’il ira directement à la tour d’astronomie vu le ciel dégagé de ce soir. Il ne sait pas quoi lui dire, a l’impression de s’être replié sur lui-même dès que le sujet famille a été abordé bien malgré elle. « Ce serait dommage de rentrer chacun chez soi. » Il a plein d’endroits ou il pourrait aller, un ou il devrait peut-être se rendre mais pour lequel l’envie d’y aller est totalement absente. Après tout il n’y a que le feu d’artifice d’officiel avec la soirée dans la salle de musique peut-être, il ne sait pas tant ce que les elfes pourraient réaliser pour un mot de trop sur l’autre soirée totalement clandestine. « Peut-être que j’aurais l’occasion de te montrer certains dessins, un autre jour. » Il n’a aucune idée de s’ils se recroiseront. Parfois le château semble si grand qu’il lui est possible d’esquiver son frère pendant des mois tant qu’il n’a pas les mots pour lui parler. Aujourd’hui ce sera peut-être différent qui sait ce qu’il peut se passer parfois pour des mots lancés sans savoir.  

( Pando )