❝ the strange colorful encounter ❞ (Ft. Charity)

(Poudlard Express - En direction de Poudlard - 01/09/1976)

Severus poussa son chariot contenant une simple valise aux côtés de sa mère qui avait insisté de l’accompagner. Une mère se doit accompagner son enfant tous les premiers septembres. L’adolescent y voyait là pour elle un moyen de s’échapper de la réalité, le train rouge lui rappelait peut-être l’époque où elle n’était qu’une jeune et innocente élève de Poudlard et qu’elle voudrait bien y retourner ou d’essayer de se faire pardonner de lui avoir levé la main sur lui. Durant tout l’été coincé à Carbonne-les-mines, Severus a été particulièrement odieux envers sa mère. Il était en colère contre tout le monde, surtout envers lui-même, mais c’était devant sa mère qu’il exprimait toute sa colère, il ne pouvait plus supporter sa faiblesse face à cet homme qui était censé l’aimer et protéger. Sa colère ne s’apaisa pas quand son géniteur rentra une fois de plus bourré, poussant ses cris et portant les mêmes coups habituels sur sa mère. « Maman, tu es une sorcière ! On peut le tuer si on le veut, laisse-moi et… » L’adolescent avait reçu une telle gifle qu’il avait parfois encore la sensation de brûlure sur sa joue. Il l’avait regardé avec la même haine qu’il portait envers son père, envers James, envers Sirius. Sans un mot, il a tourné les talons, pris quelques affaires et il est partie dehors en claquant la porte et en laissant Eileen Snape pleurer dans le salon en suppliant de revenir. Ses pas l’avaient l’amener devant la maison des Evans, il n’avait jamais autant voulu la présence de @”Lily Evans” à cet instant, de ses bras, de son sourire et… de ses yeux. Les souvenirs du mois de juin juste après les épreuves des B.U.S.E.S lui reviennent en tête et sa phrase qui tourne encore en boucle dans sa tête : Mais tu traites de Sang-de-Bourbe tous les gens qui sont de même naissance que moi, Severus. Pourquoi serais-je différente ? Est-ce-que cela aurait-il changé quelque chose s’il lui avait exprimé ses sentiments ?

Severus n’était pas certain que cela aurait changé quoique ce soit, elle connaissait son amour pour la magie noire, elle n’accepte pas ses fréquentations autant qu’il n’accepte pas les siennes. Il savait maintenant qu’est-ce-que cela fait de se sentir trahir par une personne qu’on ne soupçonnerait pas qu’elle pourrait nous faire du mal, il ne pensait pas que sa mère allait lever la main sur lui. L’adolescent regarda la fenêtre de la chambre encore allumée de la jeune fille, il ne resta pas longtemps à jouer les stalker, il avait juste besoin de savoir comment elle va et de voir son sourire. Juste de la voir pour quelques instants. Finalement, n’ayant pas vu grande chose, il se résout à partir pour se poser sur un banc du parc de la ville jusqu’au petit matin pour réfléchir à ce qu’il allait bien pouvoir faire de sa vie. Il ne comptait pas vraiment retourner chez lui, la seule idée qu’il lui semblait correct, c’était d’aller trouver refuge au chemin de traverse pour finir ses vacances. Il a dû, cependant, retourner chez lui pour récupérer ses affaires d’école.

Severus ignora ses excuses, il ignora son visage tuméfié, il ignora son air affligé, il ignora tout d’elle. Elle tout comme les moldu, pas un pour rattraper l’autre. Tous les mêmes. Toute la même haine dans leur regard. Pourquoi serais-je différente ? Lily, tais-toi, par pitié. Il enfourna tout dans sa valise, les vieux manuels de sa mère, quelques vêtements sorciers de rechange, des sous-vêtements, le vieux chaudron de sa mère et le voilà prêt. Elle l’avait suivi jusqu’à la gare, puis à la voie 9 3/4 sans dire un mot. C’est qu’en montant dans le train qu’Eileen lui dit “je suis fier de toi.” Severus, depuis la moitié des vacances d’été, lui adresse un regard. Quelque chose lui dit que c’est peut-être la dernière fois qu’il verra son fin sourire. Il tourna les talons sans un au revoir, et l’adolescent se hâtait le long d’un couloir du Poudlard Express qui bringuebalait à travers la campagne. Il avait déjà mis sa robe de l’école, toujours désireux de se débarrasser de ses maudits vêtement du géniteur. Dans quelques mois, il aura dix-sept ans, il pourra surement avoir un job d’été pour s’acheter ses propres vêtements. Pour l’instant, il se réfugia dans un compartiment vide, isoler des autres élèves, pour regarder le paysage défiler. Pour la première fois depuis longtemps, il craqua, se laissant submerger par ses émotions.

(Poudlard Express - En direction de Poudlard - 01/09/1976)

Severus était plongé dans les abîmes de ses pensées les plus noirs. Il n'avait pas vraiment de pensées suicidaires, mais plutôt de la vengeance, de la colère sur le monde entier. L'année va s'annoncer compliqué, il le sentait, il ne voudrait pas y penser, ni même y réfléchir et s'il devait plonger corps et âmes dans ses livres pour oublier, il le fera. Pensant avoir sellé la porte avec un collaporta, il sursauta quand la porte s'ouvrit, une fille qui ne connait ni de Merlin, ni de Viviane, vient de poser ses valises et s'installer en face de lui comme s'ils étaient colocataires.

Son sang ne fit qu'un tour, il se leva rageusement en sortant sa baguette pour la menacer. Elle l'a vu pleurer, elle l'a vu dans un état pathétique, et bien sûr, elle ira raconter à ses copines qu'elle a vues le pathétique Severus Snape chouiner comme une fillette. Il la détailla, il n'était pas sûr de l'avoir croisé un jour, peut-être que si, mais il n'en a jamais vraiment fait attention, son monde ne tournait... - tourne ? - autour d'une seule fille.
 
« Toi ! Tu racontes ça à quiconque, je ferais ta vie un enfer ! »

Sa menace n'avait pas l'air avoir l'effet escompté, il faudra qu'il travaille un peu plus son regard noir. Il se rassoit lourdement face à elle, il n'avait pas le cœur de la menacer encore plus, et le silence revient. Jusqu'à ce qu'elle se mît à parler de la pluie, du beau temps, il souffla de mécontentement. Le jeune homme ne la regarda pas, il n'avait pas envie de parler ou de lui accorder plus d'attention.

« Je sais c'est quoi des Sombrals, sombre idiote ! » Craches-tu d'un ton acerbe et tu dis un peu plus bas, pour rajouter de l'information. « Seules les personnes qui ont vu la mort peuvent les voir. »  

Son regard se posa avec une curiosité certaine sur son petit sac en lin ridiculement décoré qu'elle avait sorti de sa veste en jean's. Severus fit une grimace dédaigneuse quand cette fille idiote lui demanda s'il voudrait faire une partie. Une partie de quoi ? Il ne le sait pas.

« Non. » Sa langue claqua sur son palais en signe d'agacement et se remet à regarder le paysage. « Tu n'as pas de copines pour jouer avec toi et parler des trucs niais, je ne sais pas, moi, comme le dernier vernis à la mode ou vous émoustillez sur n'importe quel boyband à la mode ? »