« You’ll never know what went well » | ft. Sulpicia

☾☾Elle n'insista pas sur mes problèmes et je n'insistais pas sur le pourquoi elle se trouvait là et de toute façon je m'en fichais. Après lui avoir mis la main sur sa bouche pour la faire taire pendant que les pas passèrent devant la porte, je soufflais quand finalement, j'entendis ces mêmes pas s'éloigner, sans ouvrir la porte devant nous. Je la lâchais alors qu'elle m'affirma que la prochaine je n'avais qu'à choisir une autre planque que la mienne. Un sourire mystérieux sur le visage, qu'elle ne devait surement pas voir au vue de la nuit qui se faisait ici, je lui lançais.

« Ne t'inquiète pas pour la prochaine fois Selwyn ! »

Jusqu'à ce qu'elle pique ma curiosité avec Sirius. Le fait qu'elle ne veuille pas que Sirius sache qu'elle a fini dans un placard avec moi était véritablement un signe révélateur. Aussitôt, je pouvais entendre sa voix résonner, piquée sur le vif, comme sur la défense, je pouvais même l'imaginer croiser les bras et lancer des éclairs avec ses yeux mais Sulpicia Selwyn ne me faisait absolument pas peur. Elle se positionna sur la défensive, en lançant des piques, mais c'était comme lancer des cure dents contre un troll. Cela ne servait à rien.

« Me la fait pas à l'envers Sulpicia, je vois bien que vous vous tournez autour ! Donc tu peux me le dire, Sirius c'est mon bro, tu crois que je me soucies pas de son bonheur à lui aussi ? »

Je roulais des yeux, jusqu'à ce que je décides de lancer un Lumos avant de voir ses cheveux virer aux rouges sous la colère et que soudainement, toutes interrogations auprès de Sirius et Sulpicia cessent, subitement bien plus intéressé par ce qu'elle était. Et il ne me fallut pas beaucoup de temps pour comprendre ! Mon flot de questions ne tarda pas à arriver et elle me stoppa dans un "arrêtes" assez sec et sonore. Cela eu le don de me faire taire alors qu'elle planta son regard toujours violet dans le mien. Elle était en colère. Et moi j'étais trop curieux pour le remarquer. Jusqu'à ce qu'elle parle et lâche une bombe.

« Non mais c'est juste tellement cool ! Tu peux te transformer en qui tu veux genre tu peux avoir... Attends. » L'information me monta au cerveau. « Quoi ? »

Comment ça, Remus a un crush sur un garçon ? Mais je n'ai pas le temps d'analyser, Sulpicia reprit la parole et soudainement, je perdis toute mon excitation quand à cette nouvelle. Comment ça un monstre ? Ah non hin ! Il y avait assez de Remus qui se trouvait laid et monstrueux, ca suffisait un peu ! Toujours éclairé à la lueur de pauvre Lumos, je tournais mon regard vers Sulpicia et pris un ton bien plus sérieux, croyant très fortement à ce que je disais.

« Arrêtes Sulpicia. T'es pas un monstre. T'as le droit de vivre, telle que tu es, ça fait partie de toi. En quoi est ce que c'est un crime ? Tu devrais en rire, tu devrais en jouer. C'est un don précieux que tu as et tu devrais l'exploiter. Celui qui te diras le contraire n'est qu'un jaloux frustré qui pensent qu'à te rabaisser pour se valoriser. »

Et j'étais terriblement sérieux avec cela. Un sourire au coin de lèvres pour la motivation, je posais une main sur son épaule pour l'encourager et lui donner du courage. Je me doutais bien que si elle avait entendue cela toute sa vie, de simple mots ne serait pas impactant, pas au début en tout cas. Mais entendre qu'on a simplement le droit de vivre, que quelqu'un le reconnaisse, cela peut mettre un peu de baume sur un cœur meurtri. J'en avait été témoin avec Remus. Et je me doutais bien qu'avec Sulpicia, se serait la même chose. Je roulais des yeux quand elle me demanda de promettre de rien dire.

« Je te garantis rien pour le placard, mais je te promets que je garderais ton don pour moi ! »

Je lui lançais un sourire complice, espiègle, dans la confidence. Puis, reprenant ma curiosité et mes multiples questions, je lui demandais, comme un gosse face à un cadeau.

« Donc, tu peux prendre l'apparence de qui tu veux ? Ca se passe comment ? Juste une photo suffit ou tu dois la voir devant toi ? Je veux dire, je t'ai jamais vu te transformer avant, tu prends un truc pour ça, pour pas qu'on le voit ? »

Il n'y avait pas de mauvaises blagues derrière les questions, juste, de la simple curiosité.

☾☾Est ce que j'allais devoir rester coincée avec Potter toute la nuit? Il semblerait. J'étais plus que furieuse de me faire pousser au fond du placard comme si j'étais un simple furoncle sur lequel on appuyait pour s'en débarrasser, ou pire, un elfe de maison un peu trop encombrant. J'eus une moue de dégoût dans le noir et croisa les bras sous ma poitrine pour nous permettre d'avoir un minimum de distance. Si la situation c'était présentée avec Sirius, les choses seraient bien différente, sûrement plus amusante, plus excitantes. Mais là, c'était Potter. Excentrique, extraverti et sans filtre Potter.
Nous étions deux étrangers, deux être totalement différents mais surtout, deux personnes qui ne se connaissaient pas et ne savaient pas comment se parler. Enfin... Ca c'était si j'avais de l'intérêt pour lui. Ce qui n'était pas le cas. Il devait sûrement trouver étrange que je sois amie avec Remus et que Sirius me tourne autour sans pour autant qu'il présente un intérêt pour moi. Soupirant, je me sentais un minimum en sécurité dans le noir. Il ne pouvait ni voir la couleur de mes yeux, ni celle de mes cheveux. Enfin... Jusqu'à ce qu'il ait la brillante idée d'allumer sa baguette pour nous faire un mince filet de lumière.

J'étais dans une situation désagréable. Mal à l'aise, j'avais l'impression que j'allais étouffer. Si seulement ma potion pouvait se diluer que les effets cessent, je pourrais reprendre le contrôle de moi même. J'étais capable sous l'effet d'un joint de contrôler mes émotions, mais la potion pour régler mon équilibre, mon oreille interne, rendait mon don totalement fou. Je pouvais sentir le changement de la couleur de mes cheveux. Mes yeux, non, je n'avais jamais su. Mais mes cheveux me trahissaient plus qu'une couleur d'yeux.

J'avais voulu protéger mon jeu avec Sirius en le menaçant de ne rien dire sur la situation. Sa réponse me fit faire une moue dégoûtée. Moi? Lui? Se tourner autour? Certainement pas! «Pardon? Son bonheur ? Vraiment... Est ce que tu comptes lui dire pour Narcissa? Elle parle de toi dans son sommeil.» Lui demandais-je de nouveau pour détourner la conversation. Détourner. Éviter. J'avais toujours été bonne pour cela et je le savais.
Je l'observais de mes yeux violets. Attendant sa prochaine tentative pour parler de l'horreur, du monstre que j'étais.
Mais c'était plus fort que lui, il fallait qu'il tourne encore et encore le couteau dans la plaie. Savait-il a quel point il était difficile d'évoluer dans un monde qui détestait les personnes comme moi ? Je n'avais pas demandé à avoir ce don la. Je ne voulais pas naître comme ça et encore moins devenir un don que l'on pouvait vendre au plus offrant, a la lignée la plus prestigieuse...
Ma tentative de dévier la conversation avec Remus ne fonctionnait pas et je dû détourner le regard de James. Je n'y arriverais jamais. Jamais. «Oui tu sais. Il aime bien ce type de ta maison... Viens pas me dire que j'en sais plus sur ton loup de compagnie que toi voyons...» J'avais toujours les bras croisés sous ma poitrine, je serrais les dents en sentant que mes cheveux redevenaient enfin à leur couleur normale. J'étais tendue. Bien trop tendue par cette situation.

Finalement, il se lança dans un monologue sur la beauté de ma malédiction et sur tout ce que je pourrais faire avec. Je fis une moue dégoûtée. N'avait-il aucune idée de l'histoire de notre communauté? Ne savait-il donc pas que les métamorphes avaient été chassés et détestés durant de nombreuses années ? On disait des personnes comme moi que nous n'étions pas fiables, que l'on ne pouvait nous faire confiance.
Je nee regardais plus, serrant les dents avant de lui répondre. «Tu n'es pas né avec. Tu n'as aucune idée de ce que l'on dit de ceux comme moi, de ceux qui portent cette malédiction et qui doivent évoluer dans le monde des sang-pur.» Parce que c'était ce que nous étions. Des sang pur. Mon sang a moi était entaché. Dilué certainement. J'aurais dû être une honte pour notre famille, mais a la place mes parents vénéraient mon don et comptaient dessus pour trouver le meilleur des partis.

James me souriait, une main sur mon épaule. Ce contact était désagréable et en même temps, il ne semblait pas me déranger plus que cela. J'eus un frisson avant de déposer ma main sur la sienne et de la repoussée.
Je n'aimais pas que l'on me touche. Surtout lorsque je ne me sentais pas dans une situation confortable.
Il me garantie de ne rien dire sur mon don, mais pas sur le placard. Je fis une petite moue en espérant que Sirius trouverait la situation drôle et ... Mais pourquoi je pensais à lui moi? J'étais devenue folle ou quoi?
De nouveaux, il reprit son blabla de questions. Avais-je le choix de toute façon? Si je ne lui répondais pas, il ne cesserait jamais de continuer à poser encore et encore son tas de questions. C'était incessant.

«Je n'ai aucune idée de comment ça fonctionne. Ca le fait. C'est tout.» Me contentais-je de répondre. Mais il continuait de poser tout un tas de questions et je sentais bien que si je ne répondais pas un minimum il continuerait à me poser toutes les questions qui lui passait par la tête. Je soupira avant de lever de nouveau les yeux vers lui. «Avec les émotions. Moins tu en vis, plus de chances tu as de le réprimer... Et si tu ne veux pas en vivre, trouve un moyen de retourner ton attention.» Et cela répondait a sa question de pourquoi il ne l'avait jamais vu avant. Je leva ma main droite pour lui montrer ma paume qui portait les marques de mes ongles enfoncés. Vu la couleur de celle ci, je le faisais très souvent dans la journée. Il m'arrivait de me faire saigner lorsque je vivais quelque chose de bien trop puissant et difficile à éviter. Détourner l'attention pour ne pas vivre une émotion.
Je ne contrôlais pas mon don. Je le réprimais tout simplement. «Mon arrière grand mère pouvait devenir qui elle voulait. Elle a été tuée pour ça.» Le don de contrôlait, je n'avais jamais chercher à le faire. Juste à le taire. «As-tu d'autres questions pour me mettre encore plus à l'aise dans notre situation où tu as déballé ton sac?» Lui demandais en étant malgré moi un peu plus sèche que je ne l'aurais souhaité.