Robin, c'est le garçon au fond de la classe, celui que vous n'allez pas spécialement entendre mais qui n'écoute pas moins qu'il n'observe. Un rien taiseux, réel introverti, il ne s'ouvre pas facilement aux gens, se contentant des amis qui finissent par briser la carapace qui semble s'etre facilement formée autour de lui et de ses émotions. Mais s'il n'a peut-être pas autant d'amis que le plus populaire des élèves de l'école, sa loyauté envers ceux-ci est indéfectible. Qu'importe qu'ils aient raison ou non, qu'importe que ce soit juste ou pas, le jeune Nott a ceci de semblables aux Marines qu'il ne laissera jamais l'un de ses amis derrière, seul. Pour autant qu'on l'appelle, il tachera de répondre présent, sans hésiter une seconde.

Robin, c'est aussi ce garçon qui se passionne discrètement pour deux choses : la magizoologie et la magie tout simplement. Le premier est le résultat du fait qu'il ne soit pas l'ainé de sa fratrie, et donc pas celui sur qui tous les espoirs de ses parents reposent. Il n'est donc pas celui à qui l'on a imposer le cursus scolaire, ce qui n'empêche pas qu'un oeil est constamment gardé sur lui. Du coup, il rêve Robin de pouvoir un jour occuper sa vie aux soins des créatures magiques, et qui sait peut-être de ses magnifiques reptiles capable d'enflammer le ciel de leur seul souffle.

La seconde est la conséquence directe de l'éducation qu'il reçue avant d'intégrer Poudlard, mais aussi celle qu'il continua de recevoir lors de ses retours de vacances. Un éducation qui ne place pas une magie comme néfaste, interdite. Et du coup, sans interdit, tout devient étrangement possible, et extrêmement fascinant. Pour Robin, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise magie, mais juste la magie. Et il fait donc partie de ces sorciers qui, à tord ou à raison, déplore que certains sorts ne soient pas enseignés à Poudlard, que l'on puisse prétendre apprendre la quintessence de la Magie sans pour autant en étudier tous les aspects.

Robin enfin, c'est le garçon qui cache un secret au plus profond de lui. Superstitieux, il connait les légendes, les histoires, qui racontent que parler aux serpents est un mauvais présage. Mais voila, Salazar Serpentard était lui aussi un Fourchelang et un sorcier émérite, qui a fait de grandes choses. Est-ce que du coup tous les Fourchelang sont vraiment mauvais ? Est-ce que son destin est tout tracé ? Est-ce que, si ce secret venait à être découvert, tout le monde lui tournerait le dos ? Tant de questions qui n'ont pas encore trouvé d'oreilles à leur écho, depuis la première fois où un serpent est venu lui parler. Aujourd'hui encore, il tente de garder ce secret pour lui, ne l'ayant jamais partagé qu'avec sa jumelle à l'époque. Mais il craint, le jeune homme, qu'une nuit dans son sommeil, l'on vienne le réveiller et que, comme la première fois, son esprit réponde dans le mauvais dialecte. Il a peur qu'on le juge, et qu'on le rejette pour ce qu'il est.

Tout changea le 15 avril 1967...

Les Nott, c'est une famille conservatrice. Traditionaliste. Certains diraient même raciste, et ils auraient raison d'aucun pensent. Pourtant, s'il venait à se confier, Robin vous dirait qu'il y eut un avant et un après le 15 avril 1967. C'est ainsi qu'il vécut cette date, c'est sa vérité, immuable et profonde comme une cicatrice marquée à jamais.

Sa mère s'était toujours occupée de leur éducation, à lui et à ses frères et soeurs. Réelle touche de douceur dans un foyer parfois trop critiqué, elle fut alors la touche de sel qui apaise le palais, la personne capable d'adoucir ce sorcier qu'était Théophilius Lancelot Nott. Parce qu'il l'aimait, vraiment et passionnément. Elle était sa faiblesse, jusqu'à ce jour où tout à basculer.

Irina Nott, Guenièvre de son époux s'était rendue dans les iles Féroé, auprès de sa famille avec les jumeaux, Rachel et Robin. Elles voulaient montrer à ses deux enfants des dragons, des vraies dragons, et les siens s'occupaient depuis toujours d'une réserve abritant depuis toujours des Noirs des Hébrides. Et ses deux enfants furent fascinés, émerveillés de ce voyage, de ses rencontres, au point que ce fut pour eux une révélation : plus tard, ils voulaient s'occuper d'animaux aussi fantastiques. Une promesse au petit doigt, n'étant pas encore capable de se lier naïvement par un serment inviolable, vint marquer ce moment. Mais le soir même, la dangerosité de ce genre de rêve se rappela à la famille. Les flammes emportèrent avec elle Irina et Rachel sous les yeux effrayés du survivant que serait Robin.

Depuis ce jour, il est clair pour beaucoup que la main de fer qu'était Théophilius avait perdu son gant de velours. Mais peut-on reprocher à un homme ayant perdu l'amour de sa vie de perdre pied, de se laisser submerger par le chagrin au point de ne plus retenir ses mauvais travers, ses penchants égoïstes ? Face à son désespoir, Karina, sa soeur, revint s'installer au Manoir, pour l'aider à faire face. Et certains osent murmurer la question : est-ce elle, telle une Morgane, qui vient entrainer son frère dans les ténèbres ? Car si Théophilius est reconnu pour ses penchants racistes, Karina mérite d'être qualifié d'extrémiste dans ce cas.

01 Septembre 1970 : Rentrée à Poudlard

Et cérémonie de répartition. Serpentard. Devait-il être étonné ? On prétendait que le Choixpeau lisait au plus profond de l'âme, et Robin y croyait. Il y croyait dur comme le cuir de dragon. Alors savait-il ? Est ce que ce vieil artefact un peu miteux avait vu sa malédiction ? Savait-il pour les rempants et la faculté de Robin de les comprendre ? De pouvoir leur parler ? Etait-ce pour cela qu'il l'envoyait chez les Verts et Argent ? A cause de l'emblème de cette maison ?

En tout cas, si le Choixpeau savait, il ne pouvait en être qu'ainsi, car la seule avec qui l'anglais avait partagé son sinistre secret n'était autre que sa jumelle à l'époque. Et il se souviendrait toujours de l'expression de terreur qu'il avait lu sur son visage alors, tandis que les sifflements s'étaient emparés de sa langue, tandis qu'il pensait répondre à une question de sa soeur et non d'un visiteur à écailles. Ils avaient tous deux mis du temps à comprendre, et Robin s'était maudit que ce soit lui qui subisse ce phénomène si étrange. Il se souvenait encore des doutes qui l'avaient assaillis alors, se demandait pourquoi lui ? Pourquoi pas elle aussi ? D'où cela venait il ? Est-ce que d'autres, dans la généalogie des Nott avait déjà présenté cette caractéristique si particulière ?


Un murmure, alors qu'il venait prendre place, tandis que son pouce venait embêter son petit doigt. Superstition ou pas, il réaliserait leur rêve commun. Il irait jusqu'au bout de sa promesse, faite à sa moitié perdue alors. Et cela qu'importe les obstacles que la vie mettrait sur sa route.

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