La vérité sort de la tige des plantes

Elle venait de terminer de protéger toutes les plantes susceptible de mourir dans la serre numéro 2, c'était avec plaisir qu'Elorah s'était portée volontaire pour le faire. Elle n'aurait pas pu se contenir et aurait été vérifier si cela avait été quelqu'un d'autre qui l'aurait fait. Pas par manque de confiance, simplement par peur qu'un seul millimètre de froid fasse mourir une plante rare. D'un mouvement de poignet, elle mis en place un système de chauffage pour réguler la température parfaite. D'un sourire satisfait, elle éteint la lumière de sa baguette et marche jusqu'à la serre suivante. Elle ne sait pas véritablement quelle heure il était, en compagnie des plantes, elle ne voyait pas le temps passer. Elle prend les escaliers en fer et descend les marches en colimaçons pour rejoindre la petite serre numéro trois. Plus petite que les deux première mais pas moins importantes. Ici se trouvaient plusieurs plantes rares qu'il était interdit de récolter sous peine de sanctions.

Elle passe devant les géranium dentu qui claque des dents a son passage, elle ne craint pas le froid, trop affamées des doigts pour se glacer. Néanmoins, elle installer un épais voile sur elle. Au fond de la serre, quatre buissons ardent faisaient un spectacle chaleureuse, ce n'était pas nécessaire de protéger celles-là. Elle referme la pièce et s'installa près du poste de travail. Elle avait planté plusieurs graine de dictame nécessaire a la confection de potion guérissante. trois de ses pots donnaient déjà des petites feuilles. Elorah se met à sourire. "Je suis certaine que vous serez de superbes plantes et que vous allez bien nous aider." De son pouce, elle caresse la petite feuille et pulvérise la terre d'eau.

Cela faisait des années que la brunette ne prenait plus la peine de regarder autour d'elle si quelqu'un l'entendait ou non parler à une plante. Les élèves de sa maison avaient pris l'habitude, et sa classe ne la regardait plus comme si elle était une chouette sans ailes. Elle assumait ce côté étrange qu'elle avait de vouloir faire un monologue à chaque fleurs et plantes. Sa mère trouvait cela honteux, étrange, et qu'il était nécessaire de consulter quelqu'un à Ste Mangouste. Certains parlent bien aux animaux, d'ailleurs elle n'avait pas vu Piki, son chat, depuis un moment. La dernière fois, il s'amusait sur les jonquilles klaxonnantes ce qui faisait un bruit monstre dans le parc.

Enfant déjà, Clement aimait se glisser dans les serres de Poudlard. Il attendait que personne n'y soit, comme aujourd'hui, que la voie soit libre, et il se faufilait entre les ravegourdes et les géraniums dentus. Il cajolait les mandragores et dorlotait les rosées de lune ; il s'émerveillait devant chaque plante, magique ou non, trouvant que leur simple existence était déjà bien fascinante. Il préférait les plantes aux gens - et c'est toujours le cas - car il pouvait être lui-même. Ni les arbres ni les fleurs ne le jugeait... Les heures filaient sans qu'il ne s'en rende compte et, trop souvent, Jasmine devait venir le chercher et le convaincre que, lui aussi, il avait besoin de se nourrir et que s'il ne le faisait pas, il ne serait plus assez vivant pour s'occuper de ses plantes. Elle avait raison, comme trop souvent.

Il a un sourire en y repensant, alors qu'il prend naturellement la direction de la serre numéro trois. Pour chouchouter son Mimbulus Mimbletonia adoré, il a besoin d'un petit quelque chose qu'il ne peut trouver qu'ici. Demander à l'autre de l'aider étant impensable, Clement compte lui piquer sans son autorisation.

De toutes façons, c'est lui le meilleur, pas l'autre.
C'est lui qui aurait dû être professeur de botanique.

Il tient cette passion de sa mère. Oh ! Combien de fois s'est-il glissé dans le jardin de madame Lepetit, derrière un arbre ou un pan de mur pour la regarder en cachette ? Il apprenait en l'observant, chacun de ses gestes étaient précis, rien n'était laissé au hasard ; la véritable magie était celle de faire naître la vie à partir d’une toute petite graine. La douceur de sa mère fleurissait quand elle taillait les rosiers ou qu'elle arrosait les crocus. Elle s'épanouissait au milieu des fleurs et elle était la plus belle de toutes. Un jour, elle a remarqué le petit garçon qui l'imitait en secret avec des pissenlits et des pâquerettes. Un jour, elle l'a invité à jardiner avec lui...  

Une voix s'élève de la serre et chasse les tendres souvenirs. Clement se stoppe tout près de l'entrée et tend l'oreille pour écouter quelques bribes de conversation. Qui est-ce que ça peut bien être ? L'autre n'est pas là, il le sait, il a vérifié avant de venir ici pour ne pas croiser cet être abominable. Alors qui ? Avec l'arrivée de Noël à la fin du mois, les élèves et les professeurs ont bien d'autres choses à faire : décorations à mettre en place, cadeaux à acheter ou à fabriquer, retour chez soi à préparer... Qui irait se perdre dans les serres en pleine période de fête ?

Hormis Clement Trinder, bien sûr.

Pour rassasier sa curiosité, il passe sa tête dans l'ouverture et repère une jeune fille installée au poste de travail. Après un bref coup d'œil autour d'eux, il constate qu'elle est complètement seule... Et qu'elle est en train de causer aux plantes. La situation est bien cocasse, il se retient d'en rire. Mais a-t-il le droit de la juger alors qu'il fait la même chose ? Un doux sourire lui échappe et il se laisse attendrir par le soin qu'elle porte à ses plantes. Il songe à faire demi-tour pour la laisser tranquille, mais c'est à cet instant qu'il semble la reconnaître : la sœur de la professeure de littérature, Elorah Halliwell. Il réfléchit bien vite, mais c'est peut-être la seule occasion qu'il a de parler seul avec elle.

Il toque pour s'annoncer et s'avance d'un pas tranquille pour la rejoindre. De plus près, c'est flagrant. C'est fou comme elle ressemble à sa sœur...

« Mademoiselle Halliwell..., souffle-t-il avec l'ombre d'un sourire au coin des lèvres. Je vois que vous êtes en charmante compagnie. »

Clement remonte les lunettes qui glissent sur son nez et ne peut s'empêcher de glisser un œil sur le plan de travail. Il détaille avec intérêt et curiosité les petites feuilles qui osent timidement pointer le bout de leur lobe.

« Est-ce du dictame ? »

Bien évidemment que cela en est. La véritable question sous-entendue par le professeur est plutôt : est-ce toi qui l'a planté ?