Till we collide (Azadeh)

Le courrier est source d’anxiété, de soulagement parfois quand cette fois rien ne vient pour lui. Il préfère ne pas avoir à lire ces mots jamais encourageants, toujours dans le doute qu’il termine comme Sirius, qu’il ne soit pas ce fils qui doit prendre le relais dans cette famille où il est l’aîné depuis le départ de Sirius. C’est curieux comme il a soudainement eu cet intérêt à leurs yeux. Il est soulagé pour un temps, jusqu’à la prochaine fois ou cette lettre pleine de leçons, de ressentiments le frappera de plein fouet. Il n’est pas le seul, il le sait, ne dit rien pourtant. Ce n’est pas dans les habitudes des Serpentards de s’épancher sur les problèmes des autres, d’étaler les siens. C’est mieux ainsi, il n’a aucune envie d’en parler, veut trouver une solution pourtant, solution qu’il n’a pas. Feindre d’aller bien, jouer le jeu le temps d’une vie, c'est dans ses cordes.

Il s’est éloigné vers le parc, flânera le temps qu’il faudra, jusqu’à ce qu’il puisse rentrer, ne plus ressentir les milles et unes interrogations sur ce qu’il devrait faire, être, réaliser ce même pas vers la liberté de Sirius ou rendre fier ses parents qui demandent toujours plus. Il craint les retours au manoir à Londres, se demande ce qu’ils pourraient demander ces prochaines fois. Ils sont toujours plus demandeurs, rêvant pour lui cette vie qu’ils n’ont pas réalisée. Cette grandeur des Black sur ses épaules, c’est beaucoup pour celui qui peine à se visualiser dans deux ans. Même simplement l’année prochaine, il ne sait pas s’il aura les épaules assez solide pour ce qui l’attend, ces noms qu’il entend, qu’il voudrait ne plus entendre dans cette Angleterre magique qui s’assombrit jour après jour. Il ne l’ignore pas même si les moldus ne sont pas son problème. Les sangs-mêlés ? Il ne sait pas, ce monde change sans eux, sans les sangs-purs qui voudraient voir ce monde inchangé avec leurs grandeurs d’antan.

Il ne se voit pas leur dire qu’il faut qu’ils changent, que ce qu’ils imagine est violent, ne mènera qu’à une guerre dont il ne veut pas, ne mènera qu’à la fin de la magie, peut-être bien s’ils n’ont pas cette ouverture d’esprit qu’il peine à atteindre, parfois. Il a beaucoup de mal à rassembler ses idées sur ce qu’il doit penser entre les mots des Black et ce qu’il entend, ces voix beaucoup plus nombreuses dans le château qui tendent à vouloir leur proposer un monde différent. C’est compliqué. Il est trop jeune pour réfléchir ainsi à ce monde trop tôt politisé, voudrait parvenir à rester dans ce parc pour profiter de ce qu’il propose, comme une pause dans le temps ou se vider l’esprit et non le bombarder d'interrogations qui l’embrouillent plus qu’autre chose. Il n’a aucune idée depuis combien de temps il est là à observer le lac noir, c’est une question à laquelle il ne peut donner de réponse comme tant d'autres. Il a probablement manqué le déjeuner, cela tombe bien il n’a pas faim, il ira voir les elfes de maison tout à l’heure. Passer du temps dans les cuisines lui rappelle la maison, ces moments simples ou Kreattur l’aide plus souvent qu’il ne voudrait l’admettre parfois lorsqu'il ne mange que parce que l’elfe de sa mère semble ne jamais l’oublier quand il préfère d’être seul que d’affronter ce regard de cette mère jamais satisfaite, quoiqu’il fasse. Il entend des pas qui le tirent de ses pensées. Méfiant d’abord, il lui semble qu’il ne soit pas le seul à avoir trouvé en cet endroit un lieu parfait pour méditer.

( Pando )

La journée avait été plutôt compliquée, les cours ne s'étaient pas particulièrement bien passés et ton frère avait décidé de passer son mépris sur toi. Même si vous êtes liés comme les doigts de la main, des tensions peuvent naître entre vous. Il avait passé la journée à t'agacer, par son humeur méprisante. Il fallait que tu t'isoles, que tu te retrouves seule pour prendre du temps pour toi et pour souffler. C'était compliqué pour toi, le retour à Poudlard, parce que l'été au Manoir familial avait été compliqué. L'ambiance sombre qui plane sur le monde des sorciers a noirci la vie à domicile. Déjà que vivre chez toi n'a jamais été simple, cet été, a été plus rude que les années précédentes. Ton père devenait encore plus froid et violent, accentuant davantage son discours de pro sang-pur. Une idéologie qui devient de plus en plus radicale, prônant l'utilisation de la magie noire et participant des réunions obscures.

Tu te diriges en direction du lac noir, tu aimais cet endroit par son immensité et sa perplexité. Tu as toujours apprécié la nature par son odeur, son évolution au fil des saisons, c'est un élément qui te fascine depuis enfant. T'évader dans la forêt derrière le manoir Gaunt était source de bonheur quand tu étais enfant, ça te permettait de fuir pendant quelques heures l'atrocité de ton père. Tu marches flânant, ignorant les personnes que tu peux croiser en chemin. De toute manière, tu apprécies peu de gens à Poudlard, et peu de gens t'apprécient aussi. Et en réalité, tu en avais rien à faire que les élèves de Poudlard aient peur de toi. Il faut dire que la réputation de ta famille te précède et noircie le tableau déjà bien sombre. Mais tu avais fini par t'habituer aux regards étranges, aux chuchotements à chacun de tes passages dans le chateau, aux personnes qui t'évitent par peur de ton nom.

Au moment d'arriver au bord du lac noir, tu aperçois un autre élève déjà assis à observer l'eau. Tu lèves les yeux au ciel, déçu de voir que tu n'es pas seule, dans ton endroit fétiche. Alors que tes pas dans les feuilles sortent le serpentard de tes pensées, ce dernier se retourne par surprise. Tu le reconnais : Regulus Black. Enfant d'une famille de sang-pur, qui prone la suprématie du sang et la magie noire, un peu comme la tienne. Tu stoppes ta marche, et te tiens droite devant ton camarade de maison. Un silence s'installe, le bruit des oiseaux prend le dessus. Un malsaine s'installe que tu brises par des excuses : « je suis désolée de t'avoir dérangé ». Tu lèves les yeux au ciel, esquivant le regard de ce dernier, n'ayant pas l'habitude de communiquer avec les autres, et continues « c'est un peu mon coin de réflexion, mais je vois que toi aussi ». Tu t'approches, voyant que le serpentard ne semble pas apeurer par ta présence, et lâche avec de l'ironie « Je vois que les Gaunt et les Black ont plus de point commun qu'on ne l'imagine »

( Pando )

Il reste assis sur ce petit rocher face au lac quand les bruits de pas se rapprochent. Il tourne la tête sans pour autant se lever, il n’a pas à jouer les sang-purs parfaits, pas ici aussi, dans ce lieu que peu apprécient. Ils lui préfèrent le parc, le tout début de la forêt interdite peut-être bien a encore plus d’attrait pour beaucoup d’étudiants. Il ne se voyait pas tenir une conversation maintenant mais ne peut pas vraiment choisir d’ignorer celle qui s’approche pas vrai ? Ce serait bien impoli de sa part et à la fois, probablement qu’à part le lac ils n’auraient rien de plus à se raconter. C’est faux, cela il ne le sait pas encore mais quand il la reconnait assez facilement, c’est peut-être qu’ils n’auraient pas tant envie de se raconter ce qui les tracasse pour se réfugier ici comme l’on se réfugie à la Tête de Sanglier au lieu des Trois Balais.

Entendre des excuses de la part de la Gaunt est une surprise supplémentaire qui le laisse silencieux. Taiseux, il l’est, simplement cherche t-il ses mots face à la fourchelang. « Ce n’est rien, Azadeh. » Il fait attention à ne pas écorcher ce prénom peu commun. « Ce lieu est fascinant n’est-ce pas. Je doute que l’on sache vraiment tout ce qui s’y cache un jour. » Ce n’est pas pour ça qu’ils sont là mais parler aide à briser le malaise léger d’une invitation à cette discussion non désirée au départ mais peut-être s’avérera t-elle intéressante, cette discussion. Ils ne parleront pas forcément que du lac qui même aussi intéressant soit-il, épuisera rapidement toutes ses connaissances à son sujet. Il l’apprécie simplement pour ce calme et peut-être bien pour quelques plantes qu’il découvrira plus tard s’y retrouver ici et nulle part ailleurs.

Le ton change un peu quand elle lui parle d’eux, de leurs familles. Il est pris de court, Regulus, il aurait dû s’y attendre à cette comparaison, cette façon de les assimiler. Il reste distant pour autant, pas vexé, pas enjoué, c’est simplement un fait. « Aurais-tu réagis différemment si cela avait été quelqu’un d’autre ? » C’est lui, il est Black alors elle l’approche et lui ne la craint pas. Surement que d’autres se seraient éloignés ou auraient joué la carte de la provocation. C’est une possibilité aussi, tout dépend du caractère de l’individu. Le sien est plutôt fatigué, amorphe à vrai dire dans ce lieu qui ne l’a pas aidé à trouver de solution sur cette situation qui restera telle qu’elle est pour un bon moment encore. Il ne se sent pas prêt à réfléchir sur tout ça tout en sachant qu’il le fera encore à d’autres moments, ailleurs. L’esprit curieux, malgré l’éducation reçue l’épuise et s’il devait être honnête, il aurait peut-être préféré ne rien ressentir, se contenter d’obéir, de croire à ce qui doit être cru parce que c’est ce qu’ils demandent, ce qu’il faut pour ne pas être renié de cette famille à laquelle il se sent fier d’appartenir quelque part encore dans un coin de son esprit. S’il n’est pas Black, qui est-il ? C’est la question qu’il se posera peut-être un autre jour, quand d’autres croiseront son chemin comme Azadeh qui n’a probablement pas les mêmes interrogations dans son esprit.

( Pando )

Alors que Regulus assure que tes excuses sont acceptées. Tu scrutes le jeune homme au regard bercé par une certaine tristesse. Tu t’approches, t’imposant dans son espace. Après tout, il avait dit que ce n’était rien, et le lac noir n’appartenait pas encore à la famille Black. Tu trouves alors une pierre confortable pour t’asseoir dessous, alors que ton interlocuteur te sort de tes pensées, soulignant le côté fascinant de ses lieux. Des mots que tu confirmes par un simple « hmm ». Tu fixes l’horizon, installant un silence entre toi et ton interlocuteur. Tu avais besoin de cette bouffée d’air frais pour stabiliser tes émotions. Des émotions difficilement contrôlables vu l’enfant de feu et de glace que tu étais. Il était très compliqué de comprendre le fonctionnement de ton caractère, si dur, si froid, si imprévisible. La plupart du temps ton entourage, proche ou non, avait peur de comment pouvais réagir la cadette des Gaunt. Impossible à ranger dans une boîte, durement descriptible, le cœur constamment en ébullition, à la limite d’exploser. Tu pouvais autant être un joyau pour ton entourage qu’un véritable calvaire, étant un volcan à la limite de l’implosion chaque jours. Tu prends une grande bouffée d’air frais, fermant les yeux, laissant cet air envahir tes poumons. Tu avais presque oublié Regulus qui te sort de tes pensées. Le temps entre vos derniers mots échangés et ceux la te paraissait être une éternité, en réalité non.

Le jeune Black te demande si tu aurais réagi différemment si ça avait été quelqu’un d’autre que lui. Ton visage se tourne mécaniquement vers Regulus, tes yeux noirs se posent dans les siens. Tu n’avais pas peur de parler aux gens en les fixant dans les yeux, tu aimais voir transparaître les émotions dans leur regard. Tu prends quelques secondes pour réfléchir à cette question. Bien sûr que tu aurais réagi différemment, tu aurais pu chasser violemment un sang de bourbe comme ton père les appelle. Tu ne te serais jamais excusée de déranger un élève que tu n’apprécies guère et encore moins un élève que tu estimes inutile. « C’est une véritable question ? » demandes-tu à ton camarade de maison. Tu fixes toujours Regulus dans les yeux et enchaînes d’un ton solennel « je pense que tu connais déjà la réponse, Poudlard entier la connaît » . En effet, cette réputation de suprématie du Sang que tes parents t’ont inculqué t’a suivi même en dehors du manoir des Gaunt. Tout le monde connaissait les légendes autour de ta famille, autour de Salazar Serpentard. Les élèves et même les professeurs de cette école te caricaturent sans même savoir qui tu es au delà de ce nom, sans connaître réellement les souffrances que ce nom t'a apporté. Tu étais l’enfant Gaunt : l’enfant de radicaux qui estiment que la magie ne doit être destinée qu’aux Sang-purs, que les moldus sont des êtres inférieurs. Que la suprématie du Sang doit être au dessus de tout le reste, et rien n’est plus pur que le Sang d’un Gaunt. Voilà ce que tu étais, l’enfant de cette idéologie et personne ne t’accorde la chance d’exprimer ton avis. Surtout quand on voit ce qui est entrain de se passer en dehors des murs de Poudlard…

« D’ailleurs, tu sais ce que c’est puisque l’étiquette de ta famille est collée à ton dos également » assures-tu d’un ton froid, sec, un ton plutôt normal venant de ta personne. Puis tu confirmes « Bien sûr que j’aurai réagi différemment si ça n’avait pas été toi. C’est peut être une chance pour toi d’être un Black vu la réputation qui me précède. Dans le meilleur des cas, t’aurai pu finir transformer en citrouille, dans le pire, j’aurai fait usage de la magie noire ». Tu te rendais pas compte du poids des mots qui pouvaient sortir de ta bouche puisque c’est comme cela qu’on avait éduqué : par la torture. Puis, un sourcil se lève avant de demander « et toi, Regulus Black comment tu aurais réagi s’il s’agissait pas de moi? D’une Gaunt ? »

( Pando )

C’est curieux de les voir ainsi dans une forme de précarité, assis sur un rocher sans que ça leur fasse grand-chose sur le moment, d’une vie longue dans ce statut que vivent nombreuses personnes, nul ne sait encore que l’un d’entre eux serait non dérangé par l’idée d’en être, d’en faire un choix. Ce choix est bien loin de son esprit pour le moment. Pour le moment encore des pensées parasites affluent son esprit qui serait beaucoup plus apaisé si elles le laissaient tranquilles. La conscience a son chemin pour vous dire de penser, de tenter de penser différemment. C’est pas si simple pour lui, pour eux. Est-ce que l’escapade au Lac Noir l’aide à y voir plus clair ? Absolument pas. Est-ce qu’il compte malgré elle sur Azadeh pour y voir plus clair ? Peut-être bien. Il n’en sait trop rien à vrai dire, la regarde sans dire mot avant de lancer cette question à laquelle il a probablement déjà la réponse, rarement ils ne parlent encore moins ils seraient restés ainsi dans le calme relatif avec l’autre si cet autre avait été différent. Pour elle cela semble certain, pour lui, il n’en est pas si sur. Il essaye d’être avec d’autres, de ne pas fermer automatiquement ces petites portes de la sociabilité quand ils ne sont pas de ce cercle imposé avec le temps, par les opinions de ses parents qui sont assez forts dans cette persuasion dans les personnes qu’il se devrait de fréquenter. Et pourtant, petit à petit, il change, à commencer par ces élèves nouvellement arrivés qui attisent sa curiosité plus que sa méfiance. Il préfère ne pas les juger coupables tout de suite de l’instabilité à venir dans cette Angleterre sorcière qui a déjà son lot de troubles. Il ne l’ignore pas quand bien même c’est plus facile de ne rien en dire.

Il n’en fait rien quand elle le fixe, technique de déstabilisation apprise de celle qui n’aurait jamais du agir ainsi pour déceler les mensonges de ses fils. Il hausse les épaules, nonchalant. « Je ne te l’aurais pas posée si ça avait été le cas. » S’il cherche à bousculer les façons de penser de la Serpentard, pas forcément, il doute d’ailleurs que cette petite discussion au bord du lac change quoique ce soit dans leurs façons d’être avec les autres comme avec l’autre au sein du château. Jusqu’à présent ils étaient plutôt dans la conscience que l’autre existait sans aller plus loin que cela et ça lui allait. Il aime bien l’idée qu’elle le lui dise, comment elle pense plutôt que de deviner jusqu’à quelle point elle semble à ce point formatée tout comme lui. « D’ailleurs, tu sais ce que c’est puisque l’étiquette de ta famille est collée à ton dos également. » Il roule des yeux à cette réponse pas convainquant pour un gallion. Si ça avait été Sirius à sa place ou un autre membre de sa famille moins conforme aux idéaux puristes (c’était rare mais n’empêche que ça pouvait arriver), pas si sur qu’elle aurait agit de cette façon là.

La suite est plus convainquant et l’idée d’avoir manqué de peu d’être transformé en citrouille ne lui fait ni chaud ni froid. La vie d’une citrouille est assurément moins compliquée, assurément beaucoup plus courte. La magie noire le laisse plus mitigé. Il sait qu’à l’avenir il sera voué à l’utiliser, comme d’utiliser ces sorts impardonnables pour ne pas être jugé différent, pas comme ce frère placé à Gryffondor. Il ne bouge pas pourtant, hoche de la tête, compréhensif. C’est curieux d’être ainsi interpellé par son nom de famille, encore un peu, elle aurait aussi inclus son second prénom pour être sur d’avoir son attention sur cette question épineuse. Il semble réfléchir un moment alors que la réponse aurait du fuser. « Tout dépend de l’élève ou du professeur qui m’aurait fait face. » Tout ça pour résumer en gros qu’il n’en sait rien. « Dans le pire des cas, j’aurais joué la carte de l’indifférence, même si ça avait été toi, une Gaunt. » S’il est intérieurement angoissé par le futur qui se dessine, elle n’en joue en rien un rôle dominant, rien de ce qu’elle pourrait décider en ce qui le concerne ne changera ce cours de vie tout tracé, du moins le pense t-il. « Si tu oubliais un moment la pureté du sang, être Gaunt, qu’est-ce que ça t’apporte ? » Richesse d’une famille qui se dilapide bien facilement, une entrée dans le monde qui n’est rien si la conformité n’est pas présente. Il réfléchi trop, ne pas penser est une activité qui lui est inconnue. Voilà ces choses qu’il ne devrait pas énoncer à une Gaunt, pour ce qu’elle pourrait en faire.

( Pando )

Lorsque Regulus roule les yeux lorsque tu lui parles d'étiquette, un léger sourire se hisse au coin de tes lèvres. Tu connaissais cette sensation, celle où on te stéréotype sans même avoir eu le temps de te présenter. Les gens, notamment les élèves de Poudlard, ont dressé un portrait de toi alors que tu n'as seulement adressé la parole peut-être qu'à 5% des élèves de ce château. Ton nom est rapidement caricaturé et tu jouais de cela avec les autres, de ce patronyme qui attise la peur dans les yeux de chacun. Un nom qui avait pourtant l'air de faire aucun effet à Regulus. Tu te sens à la fois soulagé mais aussi intrigué. C'était la première fois que tu parlais avec quelqu'un qui avait si peu de considération à ton égard. Pour la première fois à Poudlard tu avais l'impression d'être personne et bizarrement, ça ne te blesse même pas, ça te fais presque plaisir de savoir que Regulus aurait joué la carte de l'indifférence si tu ne l'avais pas abordé. Tu lâches tes épaules, arrêtant de te tenir droite comme un piquet, tu te détends, et arrêtes d'incarner ce rôle face à Régulus, il en avait rien à faire de ton nom, ton rang, ton sang...

Puis il pose la question, LA question que tu te poses quasi tous les jours avant d'aller te coucher : oublier ton rang, ton nom, ton sang, être une personne simple et banale, loin de cette vie qui ne t'a apporté que souffrance et violence. Tu baisses les yeux, pour la première fois de cette conversation, attrapes un galet sur le sol, et le tournes dans ta main. Fixant ce même sol, réfléchissant à cette véritable question. Tu ne sais pas si tu dois dire la vérité ou mentir à Regulus. Après tout, tu ne le connaissais pas, et tes mots pourraient être utilisés contre toi. Mais pour une fois, tu choisis la carte de l'honnêteté, accordant de la confiance au Serpentard. Tu lèves la tête à nouveau, et le fixes, réfléchissant une dernière fois aux possibles circonstances de ta réponse. Puis, « me*de» penses-tu, pour une fois peut-être tu pouvais exprimer vraiment ce qu'il se trame au fond de ta poitrine. Tu en avais besoin, de cracher cette pression constante, même à un inconnu. « Rien. », balances-tu sèchement à sa question. Tu regardes ton camarade et continues « Rien. Mon patronyme ne m'apporte que tristesse, violence, obligation et malheur ». Ton visage est neutre, impassible, aucune émotion ne s'exprime à travers tes yeux. « Mon nom est maudit, nous sommes voués à nous auto-détruire dans cette famille, rien de plus ». L'histoire allait se répéter, c'est ce que tu te disais sans cesse. Les Gaunt sont chaotiques, semant le désordre dans leur propre héritage. A cause de ton nom, tu es devenue une adolescente rancunière envers la vie, tu haïssais le bonheur des autres. Ce nom n'a fait que faire de toi une personne perturbée. « Sans ce nom, je sais que j'aurai été probablement une autre personne. Une autre personne avec moi et avec les autres.», tu inspires un bon coup avant de continuer « Hormis me donner un sang jugé pur, un mariage forcé, des souvenirs d'enfances atroces, le nom Gaunt ne m'a rien apporté  ». L'unique chose positive que ce nom t'avait donné dans cette vie c'est ton frère et cette relation que tu possèdes avec lui. C'était le seul qui t'a accordé de l'amour dans cette famille. C'est la seule personne qui te connait réellement, avec qui tu te sens réellement vivante et libre d'être toi. Tu sors de tes pensées, et renvoies la question à Regulus, « Et toi Regulus, qu'est ce que le nom Black t'a apporté ? Comment tu aurais imaginé ta vie si tu étais né dans une autre famille ? »

( Pando )

Il est nerveux non pas parce qu’Azadeh est présente à ses côtés mais par la discussion qu’il a entamée. Discussion qu’il ne devrait pas avoir. Il sait qu’il devrait être lisse, obéir comme il l’a fait toutes ces années, ne pas se laisser le temps de réfléchir. C’est ce temps passé aux côtés des Gryffondors qui a mené Sirius à être déshérité. Et si Regulus ne veut pas d’un même tracé, il a du mal tout autant avec celui imposé par les Black. C’est compliqué. Il ne veut pas décevoir mais non plus n’être que l’ombre de lui-même pour ‘vivre’ cette vie qui ne lui ressemblerait pas. Il écoute la Serpentard, c’est indéniable qu’ils ne sont presque rien sans ce nom qui fait toute la différence, sans cette pureté du sang qui se heurte au monde extérieur sans cesse en mouvement. Les temps changent et ces familles se refusent à le voir, souhaitant que leur progéniture en fasse tout autant.

Cela aurait pu marcher quelques dizaines d’années plus tôt ou le temps n’était pas aux questions, à une certaine réceptivité de ce qu’ils peuvent entendre de différent. Mais maintenant ? « Tu parles comme si tout était défini d’avance. » Il déteste l’idée Reg même s’il ne peut pas la nier. Il sait ce que souhaitent Orion et Walburga, sait que pour sa santé mentale (qu’il dirait fragile), qu'il ne devrait pas s’interroger, lui poser ces questions qui sont un reflet de ce qu’il pense depuis quelques temps, ces pensées qui jamais ne se stabilisent pour un avis précis sur ce qui les entoure. Il y a ce qu’il pense, ce qu’on lui inculque, la propagande plus lourde de Walburga depuis le départ de Sirius, ce qu’il entend quand il revient au château. Il n’est pas imperméable quoiqu’il puisse montrer. Pas infaillible. « Sans ce nom, je sais que j'aurai été probablement une autre personne. Une autre personne avec moi et avec les autres. » Pas si sur. Sans ce nom, Sirius aurait eu le même caractère. Vraiment ? N’est-il pas si Gryffondor parce qu’il est Black élevé à la façon Walburga ? En partie seulement. Le reste n’est que Sirius comme lui est Regulus. Certains traits de caractères sont justes présents quelques soient les épreuves vécues.

Il n’a pas de réponse à sa question qui reflète presque les mêmes pensées. « Le passé a une drôle de façon de se répéter. » Il réfléchi un moment, à moitié amusé. « Quoique je n’imagine pas une seconde nos parents se poser des questions telles que nous le faisons aujourd’hui. » Il l’avoue à moitié sans s’en faire pour autant. Si elle lui parle, il peut en faire de même sans pour autant vraiment se méfier. Il n’a rien dit qui pourrait le nuire et n’aurait rien de moins que ce qu’il a déjà vécu en retour si les parents Black venaient à le savoir. Certes il préférait ne rien vivre de désagréable mais à la fois, ils ne pourront pas être plus violents encore et un peu plus ou d’un peu moins, cela ne changerait pas grand-chose sur ce qu’ils sont : certainement pas des parents se souciant de leurs enfants, se souciant plutôt de ce que les actions de ces derniers pourraient avoir comme répercussions sur eux, sur ce nom. « Je crois que j’ai un bon aperçu de ce qui aurait pu se passer si tout avait été différent. » Il est cassant, un peu. Comme si toutes ses interrogations le menaient à Sirius, à ce choix de vie que Regulus n’osera jamais prendre. « Bien évidemment cette discussion n’a jamais eu lieu. » S’il est sérieux sur les possibles répercussions si ses mots venaient à être découverts par d’autres, probablement. « Et bien. Quelque chose comme, une vie un peu plus simple, avec moins remises en question avortées par des parents rigoureusement non progressistes ? » Il doute qu’il devienne amoureux des moldus avec les années mais il avouera peut-être bien sans peine se montrer curieux. Et il n’ignore pas que ce type d’aveu de sa part pourrait être bien désagréable en représailles. « Nous interroger ainsi ne nous apportera que des problèmes. » Il en a conscience, elle aussi mais n’est-ce pas le propre de l’humain que de se poser toutes ces questions des plus complexes sur l’univers jusqu’à celles les concernant ?

( Pando )

« Tu parles comme si tout était défini d’avance. » tu hausses le sourcil lorsque Regulus pose cette question. Cette question il avait la réponse ou alors il se voile la face penses tu. Comment ça ne pouvait pas l'être ? Sachant que vos parents avaient défini qui vous étiez par vos éducations et leurs idéaux. Il était plutôt obligatoire pour vous de suivre le chemin à la lettre pour éviter la sentence. Tu savais que ton père était capable de te tuer si tu venais à trahir ta famille. Après tout, ton grand-père l'avait bien fait avec lui décimer toute sa famille par haine (Azadeh pense que Morphin est l'auteur du meurtre de Tom Jedusor SR. et Elvis Gaunt), vous avez sa dans les gênes. Ton regard devient neutre, se plongeant dans celui de Regulus et tu lui réponds d'un ton solennel « Parce que ça l'est. Pour moi ça l'est en tout cas. Et je suis sur que tu sais de quoi je parle. ». Tu restes brève, sans entrée dans les détails, tu ne pouvais pas non plus cracher tout ton venin sur ta famille. Car dans le fond, tu n'avais qu'eux.

« Le passé a une drôle de façon de se répéter. » tu esquisses un sourire ironique sur tes lèvres lorsque Régulus déclare ça. Tu savais qu'il n'avait pas totalement tord, encore une fois les Gaunt en sont la preuve vivante, rongés par la folie meurtrière. Un cercle vicieux qui pousse chaque membre de cette lignée à s'entretuer à chaque désaccord. Il t'était arrivée par le passé de souhaiter la mort à ton père, d'avoir cette envie de retourner ses sorts de tortures contre lui, voir de lui lancer le sort ultime. La fureur te traversait régulièrement le cerveau quand il s'agit de Eros Gaunt. Seulement, la raison te revenait toujours. Jusqu'au jour où... penses tu. Jusqu'au jour où la colère sera plus puissante que la raison.  « Quoique je n’imagine pas une seconde nos parents se poser des questions telles que nous le faisons aujourd’hui. », tu acquiesces de la tête et rétorque « pas sur en effet que nos parents se soient un jour posés ces questions. J'ai l'impression que c'est évident pour mon père d'être celui qu'il est ». Tu n'avais jamais imaginé Eros avec du coeur, de l'empathie et de l'espoir. Non, il était né avec une noirceur dans la poitrine, la férocité se balade dans ses veines, et dans les tiennes. L'obscurité se transmet, tu avais hérité de tout les 'dons' de ton père : sa puissance, ses facultés à lancer des sortilèges, sa colère, sa froideur, sa capacité à parler aux serpents... Ton frère n'avait rien de tout ça, il était plus 'normal'.  « Je crois que j’ai un bon aperçu de ce qui aurait pu se passer si tout avait été différent. », intriguée par ses mots, tes yeux se plissent, essayant de comprendre. Il faisait peut-être référence à son frère, mais tu ne connaissais pas Sirius, tu avais juste entendu parler de sa 'trahison' à la famille Black. C'est sans doute pour cela que Regulus s'était assombri d'ailleurs... Le vert et argent continue son explication, demandant à ce que cette discussion reste secrète. Il n'y avait pas plus silencieux que toi de toute manière. Regulus assure que la vie aurait été plus simple, sans remises en questions... Mais le jeune Black termine son explication en affirmant que ce type de conversation pouvait vous attirer des problèmes. Il n'avait pas totalement tord et tu espères qu'aucune oreille indiscrète se trouve autour de vous. Tu lèves les yeux, scrutant l'horizon, pour confirmer que vous étiez bien seuls, puis tu annonces, d'un ton amical  « assurément Régulus, je peux t'assurer que tes mots ne sortiront pas d'ici. », puis tu continues pour lui prouver qu'il n'était pas le seul à se mettre en 'danger' « et oui, je te confirme que la vie aurait été plus simple avec une famille plus simple, et un avenir plus simple. Et je sens que les choses ne sont pas prêtes de s'arranger ». En effet, une atmosphère sombre s'emparait du monde des sorciers ces derniers temps et tu savais que de près ou de loin, tu seras concernée par ces ténèbres...

( Pando )

« Parce que ça l'est. Pour moi ça l'est en tout cas. Et je suis sur que tu sais de quoi je parle. » Ce n’est pas une réponse qu’il apprécie. Elle le renvoie à cet avenir qui l’angoisse, qui l’amènera à s’éloigner d’avantage de Sirius, à n’être que l’ombre de lui-même. « C’est clairement plus facile quand l’insensibilité te défini. » Il ne pense pas qu’il s’agisse du cas d’Azadeh malgré ce qu’elle montre et clairement pas du sien. Lui n’est qu’une éponge qui tente de faire le tri dans tout ce qu’il reçoit du monde extérieur. Ce n’est pas évident tant les messages sont forts et contradictoires si bien que tout se bouscule dans sa tête. Il aimerait y être imperméable, ne pas douter, ne rien ressentir. Il serait alors tellement plus simple pour lui d’être celui qu’on attend, cet héritier sans défaut proche de ces idéaux qui le laissent bien silencieux parfois alors qu’il devrait répondre, approuver avec véhémence toute cette haine pour les sangs-de bourbes. Le dire en pensée même lui est difficile désormais.

Il regarde à son tour cet espace qui semble vide de vie hormis eux qui parlent, échangent, peut-être ces vraies paroles qu’ils ne révèleront jamais au château. « Je suis perdu entre deux mondes qui jamais ne fusionneront. » Les idées de Sirius, les siennes qui voguent aléatoirement entre une confusion totale et la certitude qu’il fait bien de tenter d’être dans les rangs, de ne pas être aussi différent, ne pas le montrer, du moins. Il n’a aucune idée de s’il peut lui faire confiance mais a-t-il d’autre choix ? Il hoche la tête pas sur de pouvoir lui faire confiance mais avec l’envie d’essayer. « Avec des si. » Ils pourraient changer le monde, luxe qu’ils n’ont pas. Il n’est pas beaucoup plus rassuré, pas sur de s’être confié à la bonne personne mais il aimerait bien qu’ils se reparlent si l’occasion se présente, peut-être ici, lieu incongru mais qui ressemble bien à celles et ceux qui préfèrent s’éloigner pour penser, ne pas être lors d’un instant, envahit par le monde extérieur. « Il fait plus sombre. » Il parle de l’extérieur, mais à la fois de ce qu’il ressent comme Azadeh de ce qu’il se prépare tout en n’en sachant que peu de choses, qu’un simple nom qui revient dans les discussions chez les Black. « Et je ne serais pas là pour voir le monde se détruire. » Il n’a pas les pensées sombres le concernant mais sait qu’à un moment ou à un autre il trouvera sa porte de sortie, s’en ira loin ou personne ne connaitra son nom, assez loin sans aucun indice pour qu’on retrouve sa trace. Il se sait assez malin pour ça, espère l’être tout en le disant à Azadeh qui pourrait du jour au lendemain trahir cette idée de ne rien révéler de ce qu’il se dit près du lac Noir.  

( Pando )

« C’est clairement plus facile quand l’insensibilité te défini. », c'est ce que tes parents ou plutôt Eros avait essayé de faire avec toi en tout cas. Te torturer pour que tu ne possèdes plus aucune émission, que tu deviennes antipathique. Échec. Tu ressentais toujours des émotions, différentes probablement que les autres car certaines choses te laissent insensibles mais il est clair que tu ressentais toujours dessensations au fond de toi. C'est sur que tu aurais préféré l'inverse. Ça aurait été plus simple d'accepter les regards pesants des autres, les hurlements de ton père, les cauchemars qui viennent te réveiller en pleine nuit. Tu sentais petit à petit cette petite flamme au fond de toi s'éteindre et tu savais que ton père arriverait tôt au tard à ses fins avec toi. Il avait misé sur toi et non pas sur ton frère qui est plus un esprit libre, révolutionnaire, rebelle. Alors que toi, tu étais intelligente, facilement maniable (pour ton père) et dans la crainte. Tu savais que Regulus pensait que toi, tu n'étais qu'une porte en métal dure, qui rejette toutes émotions, qui est constamment fermée aux autres. Tu rigoles, « serai-tu entrain d'insinuer que je ne ressens rien ? ». Tu fixes Regulus, souriant, c'était rare, mais tu souriais, ses paroles t'avaient fait rire, « Je ne suis pas encore un Inférius ! ». Tu savais que le moment viendrait un jour, mais pour le moment, ce n'était pas encore le cas, et il était important pour toi, de rappeler à certains que derrière ton esprit fracassé, tu restais une humaine qui avait juste vécu l'enfer.

« Je suis perdu entre deux mondes qui jamais ne fusionneront. ». Tu fixes le jeune homme, remplis d'interrogation et bêtement tu demandes « qu'est ce qui t'en empêche ? Qu'est-ce qui te retient dans un monde et t'empêche de conquérir le deuxième? ». Il y avait bien une raison pour que deux mondes ne fusionnent pas, il y avait bien des conséquences si jamais ça arrivait. « Il fait plus sombre. », tu lèves les yeux à ton tour vers l'horizon, le soleil se couchait petit à petit, cachant ses rayons pour laisser place à l'obscurité, tu hoches alors la tête « en effet, ne tardons pas trop à rentrer pour éviter de louper le couvre feu, je ne voudrais pas prendre une énième punition », assures-tu en roulant les yeux vers le ciel. « Et je ne serais pas là pour voir le monde se détruire. ». Tu restais plutôt sans voix par rapport à cette remarque. Tu sentais les temps changer mais pas au point de voir son effondrement. Ou alors, tu étais dans le déni, et c'était plus plausible comme excuse. Tu avais intercepté des discussions étranges au château cet été, tu avais senti ton frère différent, tu avais remarqué cette atmosphère pesante qui trône sur ton nom et les autres familles de Sang-Pur... Quelque chose se prépare dehors, et tu savais qu'on finirait tôt au tard par savoir quoi... « J'espère qu'aucun de nous sera la pour assister à cela »

( Pando )

Regulus se tait quand elle interprète mal ce qu’il vient de lui dire, quand elle insinue ce qu’elle deviendra plus tard, une de ces créatures modelées par la magie noire, qui ne craignent que le feu, chaleur qui leur a été privée toutes ces années, celle de ressentir. Il la regarde sans rien dire un moment et s’il n’a aucune crainte pour ces créatures qu’il ne risque pas de croiser de si tôt, c’est autre chose de les désigner pour parler de soi. « Je n’ai pas dit ça. » Peu importe qui ils sont, qui ils sont sensés devenir, aucun d’entre eux ne mérite cette fin.

« Tu ne serais pas là à t’interroger si tu ne ressentais déjà plus rien. » Si elle se remet elle aussi en question, il n’irait pas jusque là, il ne la connait pas suffisamment. « J’ai simplement dit que cela serait plus simple de ne rien ressentir, comme eux. » Il doute que sa mère ait ressenti autre chose un jour que l’ambition, l’envie de garder cette famille au sang pur quitte à pratiquer l’inceste qui ne veut rien dire pour elle, vu leur père. Lui ne s’en fait pas outre mesure, c’est juste ainsi qu’ils fonctionnent mais cela ne veut pas dire qu’ils doivent les imiter même si d’apparence il semblerait qu’ils ne peuvent rien choisir.

« Tu n’es pas supposée en devenir un. » S’il sait ce qu’il se passe dans la famille Gaunt ? Il n’en a aucune idée, pas plus qu’elle sait ce qu’il se passe dans la sienne. Ce n’est certainement pas dans leur habitude des sangs-purs de parler de ce qu’il se passe dans leur famille, enfin sauf pour Sirius. Le voilà mal à l’aise quand certains Gryffondors savent probablement ce qu’il se passe dans cette noble maison des Black.

« Qu'est ce qui t'en empêche ? Qu'est-ce qui te retient dans un monde et t'empêche de conquérir le deuxième? » C’est un semblant de rire qui échappe à Regulus, il reconnait bien la le discours qu’on lui sert depuis môme sur cette honte qu’est l’idée de devoir garder le secret de la magie aux moldus. Il secoue la tête. « Tout n’est pas rien qu’une question de conquête. » Sinon ce serait simple, de forcer Sirius à rester, de le mener à le détester tant qu’il reste. C’est trop tard maintenant. Il hoche la tête quand il est temps surement de rentrer au château pour retrouver celles et ceux qui se permettent encore d’être insouciants alors qu’il n’a jamais eu le droit de l’être. « Je l’espère aussi. » Et il aimerait vraiment croire qu’ils ont raison, qu’ils n’entrent pas tout doucement dans une ère de conflits bien inévitable jusqu’au sein de ce château réputé imprenable.  

( Pando )

C'est lorsque Regulus te réponds que tu comprends que ton camarade n'avait pas compris ton second degrés. En même temps, il faut dire que ton visage figé et cette tendance à parler sur le même ton ne rendait pas aux autres la tâche facile. Tu avais cette façon de parler qui rendait tout très solennel, très grave lorsque ça sortait de ta bouche. Tu te permets -chose que tu ne faisais jamais- de mettre un léger coup d'épaule à ton camarade de maison. Te rendant compte dans la seconde qui suivait que c'était peut-être pas le meilleur geste que tu aurais du avoir. Tu sens une certaine gêne naitre en toi. Ce type de réaction était bien trop rare venant de toi, et pour limiter de malaise tu lances à Regulus « C'était censé être du second degrés ». Mais cette phrase venait certainement pas rompre le malaise que tu ressentais alors tu renchaines pas stress « C'était un peu pour te taquiner ». Tu mords ta lèvre supérieure, te rendant compte que tu étais entrain de t'enterrer petit à petit, puis quittes à être dans la bouse, tu finis par dire « je sais que l'humour et moi ça fait deux. Faudrait peut-être que j'apprenne. ». Puis le Serpentard te demande si t'es pas censée en devenir un inférius. Tu fais mine de réfléchir et lances « Si c'est ça alors mon destin tragique, ça me va.». Tu fixes ton camarades de classe et continues  « après tout ça pourrait être pire. », tu instaures un blanc à nouveau, réfléchissant à pire. Ouais, tu pourrais mourir dans la cave du manoir Gaunt par le sort de trop lancé par ton père sur toi. Puis, tu joues la carte de l'ironie  « je pourrais finir marier à un Sang-Pur insupportable par exemple. », un léger sourire s'installe sur ton visage et tu continues  « du genre Lucius Malefoy ou James Potter », tu fais une grimace en pensant à ces possibles unions. Mais tu savais que ton père te réservait quelqu'un de bien pire que ces deux camarades d'école. Oui, tu allais être mariée de force et surement avec un sorcier à l'esprit bien sombre. Donc finalement, ton avenir serait bien pire que de finir avec ces deux sorciers que tu trouvais plus qu'odieux

Alors que tu demandes pourquoi Regulus ne pouvait pas conquérir les deux choses qu'ils souhaitent. Un 'rire' s'échappe de sa bouche, un rire nerveux mais un rire quand même penses-tu. Tu fais les gros yeux, fixant le serpentard et rétorques  « Est-ce un gloussement que j'ai entendu sortir de ta bouche ? ». Tu en avais assez de ces tons graves, et tu sentais que malgré que Regulus te parlait facilement, le moindre mots étaient utilisés à bon escient et surtout contrôlés. Tu n'étais pas son amie, mais si tu pouvais un peu, le sortir de cette tristesse constante deux secondes, tu voulais le faire. Certains essayent de le faire pour toi au quotidien, tu sais à quel point cela pouvait être énervant mais aussi, plaisant à la fois. Tu appréciais des fois qu'on te considères comme une personne normale, même si cela était plutôt rare. Mais le ton solennel revenait assez vite lorsque Regulus te réponds qu'il espérait ne pas être la quand le monde s'effondrera. Tu regardes Regulus et souffle un bon coup  « malheureusement je ne pourrais pas te le promettre, car je crois que nous sommes destinés à ça.. »

( Pando )

Ils ont du mal à se comprendre mais à la fois ce n’est pas comme si la communication était le plus simple pour les deux Serpentards. Il ne s’en fait pas alors quand il explicite ce qu’il voulait lui dire un peu plus tôt. Ils vont rentrer, ils devraient. Il a complètement perdu le fil du temps au Lac Noir, ne pourrait même pas dire vers quel cours il devrait se diriger, si du moins il est temps de prendre le chemin du château pour ces derniers. « Oh. » Juste. Le second degré, malgré Sirius, ce n’est pas l’art qu’il maîtrise, loin de là. Il est un peu contrit alors mais ne s’en fait pas outre mesure de l’être. Il hausse les épaules. « Ca veut dire qu’on est deux. » Ce n’est pas l’humour qui caractérise les maisons des Sangs-Purs quand bien même certains éléments perturbateur parviennent à rendre ces familles moins austères, le temps d’un moment, tant qu’ils restent.

L’art de relativiser dans une certaine mesure ça par contre, il gère. Il roule des yeux, amusé, qu’est-ce qu’ils ont tous à les citer ces deux-là quand il s’agit d’en nommer des sangs-purs. « Ne parle pas de malheur, il pourrait se réaliser. » Est-ce plus terrible que l’avenir qui les attend ? Il n’en sait rien mais d’en parler de façon si légère aide un peu. Il préfère se dire qu’il a le temps avant de comprendre à quel point ils veulent les contrôler, avant de connaitre ce futur tracé par d’autres parce qu’il n’aura de toute façon pas d’autre choix. Il reste droit quand elle parle de ce semblant de rire qui lui a échappé même si s’en était un plutôt désabusé. Il sait pertinemment que ces deux mondes sont incompatibles. « Si tu veux que ça en soit un. » Il ne dit pas que s’en était un. « Les dés ne sont pas encore jetés, qui sait. Il y a beaucoup de changements cette année. » Quelques uns notable et il ne parle pas du départ de Sirius qui pourrait le pousser à en faire de même tout en chassant cette pensée de son esprit. « Quitte à ne pas y échapper autant profiter de ces quelques temps qui nous restent. » Il comprend l’envie de Sirius de fuir, d’agir tant qu’il le peut à l’encontre de cette famille qui pourrait bien lui imposer de revenir dans un futur proche ou lointain. Les décisions d’aujourd’hui ne sont pas gravées dans le marbre, le futur est cet incertain qu’ils peuvent modeler à loisir s’ils osent.

( Pando )

Tu n'étais pas quelqu'un de très à l'aise dans les relations humaines, tu ne savais pas comment t'y prendre, mais tu étais plutôt à l'aise avec Regulus car tu sentais que le serpent n'allait pas te juger. Vous étiez plus semblables que vous ne le pensiez. Tu avais eu l'impression, le temps d'une après-midi d'avoir trouvé un allier, un ami avec qui parler et refaire le monde. Le moment devait se terminer mais il avait le mérite d'avoir excité. Il s'agit de la discussion la plus amicale que tu avais eu depuis un long moment. En ce qui concerne ton aspect maladroit avec l'humour, Regulus te confirmait que lui aussi, n'était pas forcément à l'aise avec cela. En même temps, il était plutôt rare dans les familles anciennes qu'on vous ait enseigné à rire et à faire rire. Non, chez les Gaunt, ton père t'avait surtout enseigné à faire peur et semer la terreur. chose que tu arrivais pas mal à mettre à l'exécution, qu'on se le dise. Mais vous arriviez à vous comprendre et à rire de vos destins tragiques. D'ailleurs, le sang-pur d'incite à ne pas te porter la poisse en évitant de parler de malheur. Il avait raison, la malchance s'était déjà occupée de toi, valait mieux éviter de la tenter et de la faire revenir. D'esquisse alors un sourire à sa réponse. Mais le destin pouvait être pris en main, c'est en tout cas ce que le Black essayait de te souffler. Tu hausses les épaules "C'est vrai que les temps changent et les évènements avec. Peut-être que ça nous apportera du bon, peut-être du mauvais. Affaire à suivre". Puis, le serpentard redevient plus fataliste, soulignant qu'il valait mieux profiter de l'instant avant que nos existences nous rattrapent au galop. tu fixes alors le ciel qui s'assombrit et lances "J'espère en tout cas que le destin ne sera pas trop dur avec toi, tu ne le mérites pas", tu souries amicalement à Regulus avant de te lever et de lui dire "Rentrons avant de nous faire dévorer par des Inféri... Où plutôt par le concierge si on se fait attraper sans respecter le couvre feu"

( Pando )