Le sorcier prit ma main après une légère hésitation. Mon visage qui était toujours inexpressif ne se voulait en aucun cas plein de jugement et malgré cela, je me montrais douce et sympathique. Le pauvre, il venait d'arriver à Poudlard et ne connaissait personnes. Finir dans le lac n'était pas nécessaire.
Lui signalant que tomber était plus fréquent qu'on ne le pensait, je fis la remarque que moi aussi j'avais fini plus d'une fois dans le lac. La mousse qui poussait sur les bords était glissante, suffisamment pour piquer une tête dans son eau gelée. D'ailleurs ,il serait dommage de tomber malade en prenant froid.
Sortant de l'eau le jeune homme tremblotait de froid. Comment cela pouvait-il être autrement? L'écosse n'était pas connu pour ses journées ensoleillées et ses grosses chaleurs. L'automne était plus que bien installé.
De sa robe de sorcier tombait des gouttes d'eau. Ses cheveux étaient collés à son visage. Mes yeux bleutés observèrent sa tenue détrempée avant de me décider à sortir ma baguette magique de ma poche. Elle était plus qu'unique de part son design. Je ne le savais pas encore, mais dans quelques années celle-ci briserait et j'en utiliserais une autre dont le propriétaire ne serait plus.

Un moment du poignet et une formule plus tard et Albus se trouva séché. Une seconde formule et un second mouvement vint le garder au chaud grâce à un sortilège de protection contre le froid.
Ainsi, le sorcier sera bien au chaud et bien protégé. Je n'avais pas envie qu'il tombe malade. Ce serait bien dommage. Non? Surtout pour sa première fois à Poudlard!

«Je t'en prie. Au moins tu le sauras et tu pourras prévenir tes amis. Le calamar géant n'aime pas tant les visiteurs impromptu. As tu déjà vu un calamar géant?» Demandais-je en rangeant ma baguette dans ma poche en essayant de ne pas renverser ma pêche de bouture du jour. Je fini moi aussi par sortir du lac. Une fois sur la terre ferme, je pris le temps de me séchée à mon tour. Pied nu dans l'herbe je me mis à chercher du regard les bords du lac. J'avais sûrement laisser mes chaussures non loin. Mais impossible de les trouver. On me faisait sûrement une mauvaise farce. Ce n'était pas la première ni la dernière de l'année.
Assurant alors ne pas être fragile, je l'entendis éternué. Détournant le regard vers lui, je ne peux m'empêcher de sourire... Avant de me reprendre. Une petite moue se dessina alors sur mon visage.

«Ne t'inquiètes pas. L'infirmière te soignera ça en un rien de temps!» Lui assurais-je. «Et ça ne veut pas dire que tu es fragile, juste que tu es tombé dans le lac en automne. Parfois, j'aimerais bien que Poudlard se trouve dans le sud de la France ou sur une ile en plein océan, juste pour nous éviter les hiver froid et humide. Est-ce comme ici chez toi? Froid, gris, humide et terne?» Il était rare que je m'intéresse à un autre être humain. J'évitais les relations sociales avec acharnement. J'en avais peur, bien trop peur. Que dirait-on de moi si l'on découvrait mon don ou pire encore, mon caractère doux et joyeux qui est aux antipodes des autres Selwyn? J'étais l'étrangère de ma famille sans pour autant en être une, je me cachais, me camouflais et faisais en sorte que personnes ne s'approche trop de moi. Vivre une émotion vive était aussi dangereux que de m'approcher des autres!

Il observa quelques instants la fameuse mousse dont je lui parlais tantôt. Il était vrai qu'elle n'était pas facile à voir et nombreux s'étaient fait prendre en cette période. Sa remarque sur mes capacités en botanique aurait pu me faire sourire mais je n'y réagis pas. Il se présenta. Albus. Tiens. Comme le directeur. Je ne savais pas que ce prénom revenait à la mode. N'était-il pas aussi vieux que le château notre Dumbledore? Il avait quel déjà? 80? 90? Il ne faisait certes pas son âge, il était tout de même bien conservé pour une vielle chouette.

«Sulpicia Selwyn.» Me contentais-je de répondre dans un premier temps. «Je ne sais pas si je suis douée mais je me débrouille. » Etait-ce vrai? J'étais douée en botanique, c'était inné chez moi mais m'en vanter sortait de mes habitudes. Sa main tendue vers moi me rendait hésitante. Etais-je supposée faire quelque chose? La prendre? Je l'observais sans trop comprendre. Nous ne faisions jamais ca chez les sang-pur, se saluer comme les moldus.
Je n'y toucha pas, levant vers lui des yeux interrogateurs. Pourquoi voulait-il me toucher pour conclure cette rencontre?

C'est alors qu'il m'informa ne pas être toujours aussi bizarre. Y avait-il vraiment des sorciers normaux ici? «Ah...» Débutais-je avant de faire une petite moue. «La plupart des élèves de cette école ne sont pas des sorciers normaux. Tu es surement moins étranges que la moitié de la population qui vit entre ses murs.» Le rassurais-je alors.«As-tu besoin de rentrer te réchauffer? Je dois aller déposer mes boutures au club de botanique. L'infirmerie est sur ma route.»