Regulus est un quelqu’un d’effacé sans être un grand introverti. Il a toujours été comme ça dans l’idée de laisser les autres parler le plus vivement, le plus fort, les laisser se faire entendre. Lui le fera au bon moment. Il fait partie de ceux qui ne voient pas l’intérêt de s’agiter pour un rien. Le calme ainsi lui va bien malgré une certaine aptitude au Quidditch. Il est attrapeur de sa maison depuis deux ans. Si gardien lui a fait de l'oeil, c'est en tant qu'attrapeur qu'on la choisi. Il espère bien battre un jour l'autre Gryffondor qui est l'un des attrapeurs les plus doués de sa génération. Même lui est capable de l'admettre. Il aime se dire qu’il est juste, raisonnable mais ces traits de caractère peuvent le caractériser tout autant de suiveur et de lâche. Il est peut-être un mélange de chacun d’eux qui le mène à vouloir espérer devenir juge ou journaliste (ou encore joueur de Quidditch professionnel, ce qui l'amènerait à voyager loin des attentes familiales). Il a encore le temps de se décider, devra de toute façon suivre les fortes recommandations (disons clairement qu'on lui imposera quoi choisir d'une façon ou d'une autre) d'Orion et Walburga Black. C’est ce qu’il lui en coute de ne pas être parti, de ne pas avoir vu (voulu voir) que c’était l’un des projets de son frère depuis un moment peut-être. Il est réaliste, trouvera une autre solution que la fuite qui ne lui ressemble pas. Il reconnait la supériorité des Black et si les deux figures parentales ne sont pas celle qu’il désignerait dans la grandeur de cette famille : il ne le dira jamais. Il se dirait plutôt prudent, sarcastique, nostalgique d’une vie avec Sirius, sur la défensive, protecteur de quelques un.e.s, se dirait d’une ambition grande même si elle n’a pas encore été démontrée à ce jour. Il peut se montrer suffisant, d’un certain dédain pour certaines personnes sans pouvoir s’en empêcher. Il apprendra peut-être à agir différemment mais l’éducation reçue est difficile à effacer quand toute erreur est synonyme de douleur. On apprend vite à obéir pour se sauver la peau quitte à renier la personne que l’on pourrait devenir (brainwashing subit chaque été).

Naissance dans une famille que nul enfant ne voudrait mais lui s’en contente parce qu’il n’a qu’elle et Sirius, son frère aîné qui aurait pu contenter ses parents s’il n’était pas né sans qu’on l’attende. C’est ce qu’il a toujours pensé sans se lamenter pour autant. L’attention était toujours portée sur Sirius. Il ne peut pas réellement appeler Orion et Walburga comme étant ses parents, ils sont simplement ceux qui lui ont donné la vie en oubliant de les aimer lui et son frère. C’est Sirius finalement qui a ressemblé le plus à la définition de parent pour lui même s’ils n’ont qu’un an d’écart. Mais pourtant de toujours il aura l’envie de les rendre fiers jusqu’à ce que son opinion sur eux change réellement pour ne plus n’être qu’un pion pour perdurer le nom des Black. Déjà pas bien grand pour son âge, il se fait petit, reste aux côtés de Sirius, le suit dans ses bêtises même s’il sait dans un coin de sa tête qu’elles leur apporteront des conséquences qu’ils ne désirent pas. C’est Sirius qui prend le blâme souvent, lui n’écopera que d’un enfermement dans sa chambre pendant quarante-huit heure dans sans manger s’il n’y avait pas eu Kreattur pour l’aider. Il lui en sera à jamais reconnaissant (7 ans).


Les jeunes années furent entrecoupées de bêtises de Sirius suivies de punitions et d’apprentissage qui deviendront bien vite ses moments préférés. Tout empire bien vite quand Sirius non content de s’échapper de la maison familiale (ne revenant que quelques vacances) est réparti à Gryffondor. Attaque frontale pour leurs parents et pour Regulus qui, depuis tout petit, ne jure que par la maison des verts. Il a du mal à comprendre le choix même s’il comprend quand les prénoms de James et Remus et parfois Peter ne cessent d’intervenir dans leurs discussions quand ils ne sont pas séparés par leurs géniteurs qui ne désirent pas que Regulus suivent aveuglément les choix de Sirius. Ils n’ont aucun soucis à se faire mais ces derniers ne comprennent pas un lien fraternel peuvent unir plus que désunir dans un tel cadre. Ils le comprendront malheureusement pour les frères bien plus tard.


(10 ans) L’année ou Sirius n’est pas présent est une année difficile pour Regulus qui tente de comprendre les choix du plus âgé sans pour autant y parvenir. La loyauté à la maison des Black est bien ancrée en lui, il ne voit aucun mal à vouloir entrer dans la maison des serpents. Il y a forcément eu des sorciers et sorcières qui ont mal tourné dans chaque maison même à Gryffondor. Il déteste la réputation sombre (à raison il l’apprendra plus tard sans regretter son choix pour autant) qu’on donné les Serpentard à leur maison. Il apprend l’obéissance pour ne pas subir de remontrances qu’il subit néanmoins. Il n’est pas assez attentif, voudrait aller dehors, dessiner, tester autre chose que l’univers sombre et déprimant de cette maison. Cette année-là se crée une sorte de lien entre Regulus et l’elfe de maison de sa mère, Kreattur. De plus en plus il apprendra qu’il lui obéirait bien plus aveuglément qu'à sa mère. C’est grâce à lui qu’il dessinera, aura cette façon de s’échapper des murs de cette demeure. Dessins camouflés de tous même de Sirius qui finirait par être trop imprudent, donnerait l’occasion (sans le faire exprès) à ses parents de les voir, de lui priver de cette unique source d’évasion avec l’étude.


(poudlard 11 ans)
Première à la quatrième année.

Poudlard fut une bénédiction pour lui malgré la pression parentale qui n’avait pas lieu d’être mais qui était présente plus forte encore quelques jours avant de prendre le Poudlard express. De toujours ils avaient préféré Sirius, ne portant que très peu d’attention au plus jeune des deux frères. Avec la trahison de l’aîné, tout reposait sur les épaules de Regulus qui se serait bien passé d’une telle pression inutile selon lui. Il n’irait pas à Gryffondor, le savait depuis bien longtemps, dès qu’on lui avait parlé des maisons, en fait. Il est soulagé sans l’admettre quand le premier septembre arrive et quand les paroles de Walburga retentissent jusqu’à l'entrée de son wagon il serre des dents, roule des yeux (elle ne peut le voir). « Ne nous déçoit pas. » Comme ton frère. La fin de la phrase ne sera jamais dite, peut-être pensée mais qui sait ce qu’il se passe dans la tête d’une sorcière que beaucoup diraient déjà folle ?

Pas de lettre quand il est réparti à Serpentard. Il a fait comme c’était prévu, nul besoin de note d’attention qu’il n’a jamais reçue. Il sait qu'il n'en aura pas non plus de la part de son frère qu’il découvre sous un nouveau jour. Si les parents faisaient leur possible pour les tenir à l'écart l'un de l'autre, Poudlard finit de les séparer d'avantage, du moins le croit-il. Sirius est un Gryffondor, entouré de celles et ceux pour qui son avis sera toujours mitigé. Populaire, comme à la maison jusqu’à sa trahison, il se demande aussi combien de temps il mettra avant de les trahir même s’il sait qu’il ne le fera pas. Il est déçu qu’ils ne soient pas dans la même maison tout en s’y attendant, c’est pas simple d’être ainsi séparé, mis de côté encore une fois au profit des Maraudeurs comme ils s’appellent, de James chez qui Sirius finira par passer beaucoup de ses vacances. Nom qu’il ne comprendra jamais, surnoms qu’il comprendra plus tard en ne pouvant s’empêcher de les trouver après coups ridicules et pas subtils pour certains.

Il y a des noms de famille qu'il repère aisément, d'autres qu'il connait moins mais vers lesquels il se dirigera avec autant de facilité tout en faisant l'effort parfois de ne pas avoir ce recul en apprenant qu'ils ne sont pas purs, en comprenant difficilement que tout n'est pas comme il lui a été inculqué, qu'ils sont beaucoup plus nombreux finalement à ne pas être de Sang Pur. Il croisera quelques nés-moldus en tentant de les ignorer mais les découvrant (c'est difficile à l'admettre) tout aussi doués qu'eux. Il est curieux d'eux mais dans le déni quand peut-être, certaines autres idées que celles recues par ses parents, commencent à envahir son esprit. La faute à une éducation plus ouverte à Poudlard, école pour laquelle sa mère n'aura que du venin. Elle tâchera de lui faire oublier ces nouvelles façons de penser à dose de propagande familiale, d'un autre nom qui viendra plus régulièrement dans les recommandations familliales, nom que Regulus apprendra à redouter.

(troisième année-pré-au-lard). C'est un triste Noël que ce dernier quand Regulus apprend que Sirius ne passera pas Noël à la maison et pas non plus à Poudlard. Il semble stoïque la plupart du temps mais à d'autres moments, le masque d'impassibilité qu'il porte moins aisément ces derniers temps se fissure. C'est un brouillard constant qui plane au-dessus de sa tête, nommé dépression mais il n'est pas emballé quand ses camarades essayent de l'aider. Ils l'emmènent chez Zonko pour imaginer des blagues pour les Gryffondors pour tenter de changer la donne. Le stratagème ne fonctionne pas et même à Honeydukes, la couleur des sucreries ne parvient pas à lui donner de ces rares sourires attendrit quand il s'éloigne, ne trouve aucune solution pour que Sirius ne lui échappe pas totalement. Sans avoir envie de tenter de le contrôler, il y a cette part de lui qui est capricieuse tel l'enfant qu'il n'a jamais été. Il a froid dans la neige mais s'en moque quand quelqu'un ramasse sa cape pour la lui donner, soulignant qu'il serait bête d'avoir une hypotermie qui l'arrangerait bien, peut-être. Il n'aurait plus à penser. C'est Sulpicia qui l'aide ce jour-là. Il ne le devine pas tout de suite, la suivra quand un chocolat chaud fut posé sur la table des Trois Balais pour qu'il lui parle s'il le voulait. Elle a été une lumière Sulpicia, celle qui l'a aidée quand il hésitait à avancer, quand ses pensées étaient trop sombres pour un jeune qui ne sera finalement pas oublié de son frère à Noël, une écharpe rouge et verte qu'il porte encore aujourd'hui. Il ne sait pas que c'est un crush qu'il développera pour elle. Pour le moment, il a envie d'apprendre à la connaitre Sulpicia, d'être avec elle quand elle en a envie et ne pas dépasser les limites d'être insupportable. Il se détesterait d'être un James bis tout en ne pouvant empêcher ses joues de rosir quand elle vient le voir alors qu'il ne s'y attend pas. Les années passeront et l'admiration pour la jeune fille qui l'aida en ce mois de décembre ne faiblit pas. Il n'osera pourtant jamais le lui révéler, essaye de se dire que ce n'est que parce qu'une fille s'est pour la première fois intéressée à lui qu'il agit ainsi en sa présence. Troublé, comme pris en faute de s'intéresser à elle alors qu'elle ne semble pas le voir autrement qu'en ami.

Les moments ou il se sent le plus libre est quand il est dans les airs, à tenter d’attraper le premier le Vif d’Or. Rares sont les moments où il a été le plus rapide que James. Moments de fierté qu’il ne parvient pas à dissimuler. Relation conflictuelle des deux attrapeurs par leurs rivalités envers un Vif d’Or mais aussi Sirius qui va de plus en plus souvent chez eux. Et si bien loin dans son esprit, Regulus pourrait comprendre ce pourquoi, il a du mal à être à nouveau laissé à la solitude et aux violences non physiques (un temps) de ses parents. Il trouve à la fois Sirius lâche et courageux de tenter de leur échapper comme il peut. Il lui sera incapable d’en faire de même. Il y a l’envie d’être celui qui les rendra fier malgré l’insatisfaction constante dont ils font preuve à son égard quand bien même il se tue à la tâche. Les cernes sont visibles sous ses yeux plus les années passent, une chute due à cette même fatigue le mènera deux semaines à l’infirmerie en quatrième année.

Si Sirius reste son frère il a de plus en plus de mal avec la personne qu’il devient, les blagues stupides qui peuvent être cruelles dans bien des cas, détestera qu’il s’en prennent le plus souvent à Severus qu’il devrait ne pas apprécier pourtant vu son caractère, ce statut du sang impur. C’est étrange pour lui de se battre contre une injustice alors qu’il a été éduqué pour l’être envers ceux différents d’eux, de la noble famille des Black qui n’aurait rien de noble sans son nom auquel leurs parents s’accrochent d’une façon telle qu’il a bien l’impression qu’il n’aura le choix de rien tant dans sa vie privée que professionnelle. Poudlard est alors un échappatoire pour celui qui ne se l’avoue pas mais qui n’a pas hâte de rentrer un peu plus chaque année qu’il termine.

Eté 1976.

Aucun n’a rien dit, trop de fierté ancrée pour balancer ce qu’il se trame en réalité dans les murs de la demeure des Black. Si tout aurait été différent si les deux frères s’étaient alliés pour partir cet été là, peut-être bien. Si pour tout un chacun Sirius a été chassé, c’est tout différent ce qu’il s’est passé. Il s’en souvient très bien de ce soir là, de la douleur et des jours qu’il lui aura fallut pour récupérer de ces deux Crucio lancés avant que Sirius n’intervienne au plus puissant des trois. Si les violences n’avaient été presque que morales (mais supportables pour autant), ce fut différent quand enfin les parents mais surtout Orion Black compris que Sirius était capable de tout en dosser pour protéger Regulus. Ils auront pris leur temps pour comprendre ce lien, de l’utiliser pour faire plier Sirius quand un troisième Crucio ne l’atteignit jamais. Plus fort que les autres, Regulus était encore incapable de reprendre réellement conscience pour comprendre ce qu’il se passait, d’où provenaient ces cris qui n’étaient pas les siens. .Il se demande aujourd'hui ce qu’il aurait pu anticiper pour leur éviter ça, dire à Sirius de partir alors qu’il ignorait qu’il avait ce projet en tête depuis quelques temps. Tout aurait été mieux que de le voir souffrir avec cette impuissance qui l’empêchait d’agir, la crainte d’un troisième sort qu’il n’aurait pu encaisser, pas plus qu’il n’a bien encaissé les deux premiers. Ils ne sont pas insensibles bien que les Sang-Purs aiment le prouver, le détachement de l’âme fatiguée est comme une seconde peau, qui l’aide à ne pas empirer les choses en les suppliant d’arrêter.  Roulé en boule dans son lit ce soir là il ne dit rien quand d’un Sonorus de justesse réussi, il entend faiblement Sirius plier baguage alors qu’il pense que la maisonnée dort. Blessé, usé par les sorts interdits, Sirius a encore la force qui lui manque pour tenter d’échapper à cette réalité et Regulus ne dit rien. S’il lui en veut de le laisser, intérieurement il sait : il ne vivra pas bien longtemps s’il reste. Aussi insupportable soit-il parfois à Poudlard, il reste son frère. Regulus ne veut pas le voir mort.

Aujourd'hui Reg est curieux des nouveaux arrivants qui lui donnent matière à penser, de ne pas s'appitoyer sur son sort. Il a une curiosité polie mais reste prudent. Après tout ce n'est pas dans ses habitudes de réaliser le premier pas.